Citation :- Je suis toujours très étonné quand je vois qu'ils font pousser tous les ans la même chose dans les mêmes parcelles alors que n'importe quel bouquin d'agriculture et de jardinage sérieux explique d'emblée que 1) on ne replante pas la même chose au même endroit d'une année sur l'autre et 2) [en fonction de ta culture, certaines plantes étant plus taxantes que d'autres pour le sol] au bout de quelques années, repos, on ne plante rien sur cette parcelle-là. En fait, on n'y touche pas du tout pendant une bonne année.
Par ici, la mode ces dernières années, dans un sol pauvre et peu épais (la roche mère n'est jamais loin), dans un coin où il n'y a pas de nappes phréatiques (mais d'innombrables sources dues à des failles), après plusieurs années de sécheresse intense (assez incroyable, en 2018, il est quasiment pas tombé une goutte entre Juin et Novembre! Du jamais vu ici) et de déficit pluviométrique, c'est de planter du maïs. Du gros maïs bien transgénique. Je vais pas faire un exposé sur le fait que le maïs est une des plantes de culture qui réclame le plus d'eau.
Mais ils ont des sub pour ça et c'est comme ça qu'on leur a dit qu'il faut faire pour nourrir les bêtes l'hiver, vu qu'à cause de la sécheresse, les récoltes de foin n'ont jamais été aussi basses... Je parlais de scier la branche sur laquelle on est assis?
Bref, on marche sur la tête. Et ça personne n'en parle, personne ne propose réellement de changer ça. On va plutôt victimiser ces pauvres agriculteurs qui eux savent ce qu'est le vrai travail et en chient pendant que les néo-bobo-fonctionnaires ne branlent rien et prétendent tout savoir. Je précise au cas où que j'ai vraiment beaucoup d'intérêt pour le monde agricole et les paysans. Mais aujourd'hui, l'agriculture est façonnée à la manière d'une industrie. Tant qu'on continuera à donner des subventions publiques encourageant ce genre de pratiques, tant que les lycées agricoles enseigneront ce genre de pratiques comme des absolus incontournables, ça changera pas (et quand bien même, le temps que ça percole et que les pratiques changent, ça sera probablement trop tard, sans parler de ce qui se passe à l'échelle mondiale).
Et ça c'est liée uniquement à une volonté politique. C'est là où l'on commence à entrevoir toute l'hypocrisie ambiante et le décalage incroyable entre le discours et les actes. Les beaux discours, tout le monde est à peu prêt capable d'en faire.
Et d'ailleurs on en vient à un sujet d'actualité:
Citation :En foutant en l'air la biodiversité, on crée un déséquilibre qui a plusieurs répercussions à différentes niveaux
Citation :En parlant d'immunité, plus ta diversité génétique de population est médiocre ou faible, plus ladite population est vulnérable aux agents infectieux et parasitaires.
D'après pas mal de gens compétents, faut pas chercher plus loin l'emmerdement actuel avec le Covid qui va avoir des répercussions énormes à tous les niveaux (sociaux, politiques, économiques, on mesure pas bien je pense), mais sans jamais que l'on remette en cause nos pratiques et notre rapport au monde, et par conséquent nos façon d'appréhender l'autre, le monde, l'existence. On continue dans le toujours plus, toujours plus fort, toujours plus loin. Au fond on a toujours cette idée de la "destinée manifeste", idéologie américaine du XIXème siècle qui leur donnait carte blanche pour éventrer la poule aux oeufs d'or que représentait la conquête de l'Ouest, en roulant sur les indiens au passages (vus comme des sauvages étant un frein à la civilisation et au sacro saint progrès). jusqu'à Elon Musk en train de balancer des milliers de satellite qui vont pourrir le ciel pour avoir la 4G au fin fond de la Sibérie, dans une chimérique idée d'aller sur Mars (pour quoi faire? Dans quel but? On dirait que ça dérange personne: on se développe, comme si c'était une finalité absolue et incontournable).
A savoir que les mêmes gens pensent que le Covid, c'est certainement plutôt le premier que le dernier, et que les prochains seront pas forcément aussi "gentils" (dans le sens où c'est un virus qui meure au savon et qui n'a pas une léthalité très forte). Même si je me méfie aussi des discours millénaristes qui n'hésitent pas à instrumentaliser tout et n'importe quoi pour l'agiter comme un épouvantail.
Et que, autre exemple, que le fait d'avoir unifié les races d'élevage sur la planète, qui représentent la grosse majorité de la biomasse terrestre des mammifères sur la planète (93%, l'humanité en représentant 4% et les animaux sauvages ce qui reste... on parle uniquement des mammifères hein), est un formidable open bar pour les virus de toutes sortes qui ne rencontrent plus de barrières génétiques (par rapport à une époque où la moindre région avait ses propres races locales).
On est dans la doxa profondément ancrée dans nos mentalité: "la nature" (simplification outrancière du monde qui nous entoure et construction culturelle) doit être soumise, exploitée, façonnée pour répondre à nos besoins de domination (puisque l'idée n'est pas tant de juste vivre, mais d'accumuler du capital, dont la racine, à la base, comme l'étymologie du mot l'indique, c'est la bouffe, qui permet un développement vu comme perpétuel mais dont on saisis finalement mal le sens à part satisfaire la mégalomanie des êtres humains (d'un petit groupe d'entre eux en tous cas et de tous les autres qui s'imaginent que peut-être eux auront également une place au soleil et qui suivent donc, mais au final payent les pots cassés). Et même quand tous les voyants sont au rouge et que certains tirent la sonnette d'alarme depuis des années, on appuie sur la pédale d'accélération.
Mais tout va bien, les vendeurs d'éolienne vont nous sauver...