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Version complète : Dans Les Entrailles De Middenburg
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Je ne m'attendais pas à reprendre l'écriture des aventures de ma sorcière bien aimée si tôt, mais je pense qu'il vaut mieux le faire alors que j'ai quelques idées qui ressurgissent du passé. J'avais envie d'abandonner un peu la Cabale, mais elle y sera encore présente sous la forme d'une excuse au récit. Donc sans plus attendre, voici les trois premiers chapitres (pour le troisième, j'ai initié un petit délire western [img]<fileStore.core_Emoticons>/emoticons/default_happy.png[/img] ).




Chapitre 1 : Une menace dans la nuit

Les ténèbres étouffaient la forêt, percées par un feu de camp projetant ses ombres sur un destrier apeuré, attaché à une branche par les brides. Nulle trace de son propriétaire, mais l'animal sentait que quelque chose approchait, terré dans l'obscurité. Il renâclait, frappait le sol dur de son sabot, et tirait sur ses rennes dans le vain espoir de se libérer.


Des grognements gutturaux troublaient le silence, et un gor, accompagné de trois ungors, s'approchèrent du feu de camp. La jument se mit alors à pousser un hennissement de peur, s'agitant de plus en plus. Les trois chétifs hommes-bêtes s'approchaient d'elle prudemment, avec la ferme intention de festoyer.


Leur chef massif, restant en retrait, humecta l'air. Il savait qu'un humain était dans les parages. Son immonde odeur faisait foi : il s'agissait d'un des plus méprisables ennemis qui reniait les vrais dieux. Il se terrait quelque part, mais où ?


Un bruit de tonnerre retentît, et un des ungors s'écroula. Les deux autres, apeurés, commencèrent à fuir, mais le gor émît un grondement menaçant pour les rappeler à l'ordre. Si ce n'était pas l'humain qui les tuaient, alors ce serait lui.


L'humain apparût finalement, rapide, bondissant des ténèbres, s'empara d'une branche dans le feu, et braqua son pistolet à deux coups vers le ungor le plus proche et l'abattît d'une balle en plein torse. Abandonnant son arme à feu déchargée, il prît la torche dans sa main gauche désormais vide et dégaina de sa main droite une rapière. Le ungor, voyant qu'il ne pourrait plus se servir de son arme à distance, rugît son défi et se mit à charger. Mais son adversaire n'eût qu'à faire un pas de côté pour éviter sa lance grossière et un pas en avant pour lui planter sa lame entre les deux yeux, le tuant sur le coup. Il tourna à présent son regard vers le dernier homme-bête, lequel lui lança un regard plein de haine.


Cet humain empestait le souffre et les huiles sacrées. Il portait un manteau usé par les voyages et un chapeau qui lui cachait le regard, et ce qui était visible de son visage ne laissait transparaître aucune émotion. La bête finit par pousser un rugissement avant de charger, le gourdin levé et les cornes baissées. Et l'humain portât la torche à hauteur du visage et souffla l'alcool qu'il avait en bouche. Le cuir du gor s'embrasa, et la créature se tortillât en hurlant, avant de s'effondrer.


Le répurgateur s'approcha de sa monture et attrapa les rennes. Il tentât de la ramener au sol en évitant de se prendre un coup de sabot. Une fois que cela fût fait, il lui passa une main rassurante sur l'encolure et lui murmura :


« Tout doux Esmeralde. Tout doux ma belle. C'est fini. »


Une fois qu'elle se fût calmée, il ramassa ses affaires, éteignit le feu, et se mît en selle. Il y avait probablement d'autres bêtes du Chaos dans le parages, ou bien des mutants. Il ne fallait donc pas rester.


« La route jusqu'à Middenburg est encore longue. Et nous devons nous hâter. »




Chapitre 2 : Un compagnon solitaire

Sa silhouette était discrète sur le gris de la roche. Erika marchait dans ces désolations, accompagnée uniquement par la brise matinale. Elle s'était déplacée durant la nuit, en évitant autant que possible la forêt. Sa route lui avait permise jusqu'à présent d'éviter les mauvaises rencontres.


Elle était actuellement en route vers un village nommé Middenburg, où elle était envoyée en mission pour le compte de l'Ordre Gris. C'était sa première mission en tant que compagnon-sorcière, et elle comptait bien prouver à son vieux mentor qu'elle était devenue une umbramancienne digne de ce nom.


Cela faisait deux ans à présent, depuis la bataille face aux forces de Shragald le maître du meurtre, qu'Heldegard avait repris l'entraînement de son apprentie, afin d'en faire une sorcière douée non seulement en matière d'umbramancie, la magie liée au vent Ulgu, mais aussi en escrime, en filature et en théologie sigmarienne. Erika avait désormais dix-huit ans, et elle se sentait plus que jamais apte à affronter les dangers qui se dresseraient en travers de sa route.


Elle portait une robe grise à capuche et une écharpe qui lui permettait de cacher son visage si elle le désirait. Elle avait également dans ses affaires une fausse barbe noire, ce qui avec l'écharpe faussait l'estimation de son sexe lorsqu'elle se tenait légèrement voutée, dissimulant son humble poitrine par les pans tombants de sa robe. Depuis qu'elle était passée du rang d'apprentie à celui de compagnon-sorcière, elle avait reçue de la part de son ordre un grand bâton, évoquant ceux des pèlerins, à ceci près qu'à son extrémité étaient attachées quelques plumes de corbeau, et une pierre bleue azurée y était enchâssée.


Ses yeux noirs et brillants balayèrent la vallée en contrebas. Middenburg n'était plus très loin, et son objectif également. Elle se souvenait encore des mises en garde de son mentor lorsqu'il lui exposa sa mission :


« N'oublie pas : même s'il s'agit d'un agent dans le bas de l'échelle de la Cabale, cela ne veut pas dire que c'est un adversaire qu'il faut prendre à la légère. »


« Tiens toi prêt Schwarzrabe. » pensa Erika. « J'arrive. »




Chapitre 3 : Escale à Neue Hoffnung.

Le panneau indiqua que le prochain village, Neue Hoffnung, n'était plus qu'à un demi-mile d'ici. Sa monture avait besoin de repos, et lui aussi. Le répurgateur poussa alors sa monture de l'avant. Un repas chaud serait la bienvenue surtout après sa nuit de camping.


Lorsqu'il arriva, il pût constater que l'endroit, qui devait abriter au plus cinq-cent âmes, n'était pas particulièrement bien défendable face à une menace venue de l'extérieur : Neue Hoffnung n'était entouré en tout et pour tout que d'une surélévation de terre, complétée par un fossé. Le tout était coupé au niveau de l'axe principal qui traversait le village.


« De toute évidence, un village assez récent. Il y a encore du travail. »


Les habitants qu'il croisa détournaient le regard en le voyant approcher, non sans un sentiment de crainte pour certains. Après tout, les répurgateurs, par leurs actes souvent extrêmes dans leur lutte contre les serviteurs des puissances obscures, s'attiraient facilement l'inimitié des foules.


Son chemin le mena à une auberge, laquelle portait l'enseigne "Au coq triomphant", qui représentait un coq posté fièrement sur le crâne d'un orque. Une fois sa jument attachée à l'abreuvoir, il se désaltéra dans ledit abreuvoir, lorsqu'une brute aux larges épaules lui plongea la tête sous l'eau.


« Alors l'étranger, on a envie de se soulager le gosier avec son cheval ? Qu'est-ce que tu partages d'autre avec elle ? Hein ? Son box ? »


Et la brute, un rouquin mal rasé et portant une balafre sur la joue gauche, partit d'un rire gras. Le répurgateur, reprenant son souffle, répliqua :


« Toi, tu ne risques plus de partager une couche avec qui que ce soit. »


Et vif comme l'éclair, il lui décrocha un coup de poing dans le ventre.





***


Erika pût voir depuis sa distance le village nommé Neue Hoffnung, qui ne se trouvait plus qu'à un quart d'heure de marche. Cette étape avant Middenburg lui ferait certainement le plus grand bien : elle souhaitait prendre un bain chaud et de quoi se ravitailler. Il lui fallait arriver à pieds, ce serait plus discret que par voie aérienne.




***

L'aubergiste observa ce client inhabituel entrer dans son établissement. Sans sourciller, il continua à nettoyer sa chope tout en disant :


« -- Bien le bonjour à vous. Que voulez-vous que je vous serve ?


-- Un ragoût avec un verre de lait de chèvre. Et de l'avoine pour ma jument. »


A ce moment, la brute pénétra en trombe dans l'auberge et se précipita sur le répurgateur, dans la ferme intention de lui faire sa fête. Mais il était trop lent, et son adversaire esquiva son premier coup, avant de lui envoyer un direct du droit dans la face, l'envoyant au tapis.


« Et une dernière chose : qu'on ne me prenne pas la tête. »


Après avoir observé ébahi le duel éphémère, l'aubergiste répondit par l'affirmative en reposant sa chope, désormais propre.


Quelques minutes plus tard, le répurgateur pût se restaurer. L'aubergiste décida, malgré l'air patibulaire de son client, d'entamer la conversation :


« Et heu... Quel vent vous amène dans le coin ? »


L'intéressé leva les yeux de son assiette en lui lançant un regard méfiant. Il se décida finalement à répondre :


« Que voulez-vous qu'un répurgateur fasse ? Je mène la chasse aux serviteurs du Chaos. »


L'aubergiste frémît à la mention de ce mot.


« -- Je vais à Middenburg, continua le client, suite à de drôles de rumeurs.


-- Si j'étais vous, je ne me risquerais pas à allez jusque là-bas. Il y a en effet des rumeurs, mais pas si drôles que ça.


-- Sauf que vous n'êtes pas moi. Et qu'est-ce qui se dit ici ?


-- On raconte qu'un maléfice s'est abattu sur le village de Middenburg, et que s'y rendre, c'est aller rencontrer la mort. On faisait du commerce avec eux. On se procurait essentiellement en blé et en légumes grâce à eux, vous voyez ? Contre de la viande et du lait principalement. Seulement, depuis quelques temps, on a plu reçu de nouvelles. Et lorsqu'on a envoyé des gens pour savoir ce qui se tramait, personne n'en est revenu. »


Le répurgateur sortît alors un parchemin froissé de sa veste et le tendit à l'aubergiste :


« Vous le connaissez ? »




***

Erika parvînt finalement à l'entrée de l'allée principale, qui traversait le village sur toute sa longueur. Pour être plus discrète, elle avait lancé un sortilège mineur sur son bâton, afin qu'il ressemble à un simple bâton de voyage. Et avec son pendentif en forme de marteau et l'absence de tout autre signe ostentatoire, elle paraissait être davantage un pèlerin de Sigmar sans richesses qu'une sorcière.


Elle eût parcouru la moitié de l'allée centrale, lorsqu'un vent se mît à souffler avec vigueur. Ce qui échappa au commun des mortels, c'est que le vent fut teinté de nuances de gris. Le vent gris de magie, nommé Ulgu, indiquait à la sorcière que quelque chose se passait à l'autre bout de la ville. Elle choisît donc de se dissimuler à l'angle d'un mur, afin d'observer la sortie est de Neue Hofnung.


Salut!


Je passe pas souvent dans cette section et je me rends compte que c'est une erreur: je reviendrais plus souvent!


J'aime bien ton histoire, c'est prenant, et aussi le personnage du répurgateur. Bref ça commence pas mal du tout. Juste au niveau style: chapitre 1 c'est pas super je trouve quand il y a toutes les précisions sur les armes: ça fait un peu lourd. Et puis, personnellement je verrais bien les habitants du village parler de façon un peu plus rustre si tu vois ce que je veux dire.


Voilà, ah oui j'aime beaucoup les noms de villages en allemand (aber warum neue Hoffnung?)


Amicalement


Turgon qui est pressé de lire la suite


Citation :Voilà, ah oui j'aime beaucoup les noms de villages en allemand (aber warum neue Hoffnung?)

Ça, ça fait juste parti de mon délire western, mais avec des noms non pas en anglais, mais en allemand. J'ai également imaginé ici un village récemment créé qui voit l'humanité bâtir dans un monde voué à la destruction : une lueur d'espoir (hoffnung en allemand) dans un monde à l'agonie quoi. C'est un poil bancal en y réfléchissant, mais enfin je savais pas quel nom donner sinon.


En parlant du délire western, vous pouvez vous mettre la musique de "Il était une fois dans l'ouest" en lisant ce passage pour vous mettre dans l'ambiance (du moins jusqu'au coup de feu). Bonne lecture à vous.





Chapitre 4 : Fuite


Une fois sorti de l'auberge, le répurgateur s'assura que sa monture se soit suffisamment nourrie, puis la détacha de l'abreuvoir. Des conversations et rires gras lui firent tourner la tête vers la sortie est du village, et il vit cinq hommes venir vers lui. Ils étaient armés, sales, mal rasés... En fait, ils avaient plutôt l'air de bandits que d'enfants de cœur. L'individu au centre était massif. Il portait un imposant gourdin et prenait fièrement les devants, tandis que deux autres, plus chétifs, étaient en retrait, armés pour l'un d'une arbalète, et pour l'autre d'un arc. Les deux derniers étaient équipés d'une lance et d'une hallebarde et portaient, tout comme l'arbalétrier, parmi leurs habits des éléments suggérant qu'ils étaient des soldats, ou plus exactement l'avaient été.


« Probablement des déserteurs. » se dit le serviteur de Sigmar. « Si ça se trouve, ils se sont engagés juste pour obtenir ces armes. »


Comme s'il venait juste de découvrir sa présence, le chef de la bande observa le chasseur de sorcières avec un air amusé :


« Mais regardez moi un peu ça ! Je savais pas que Neue Hoffnung était un village aussi touristique pour qu'un péquenot s'y ramène. »


L'interpellé resta là, à les observer silencieusement, avant de répondre en souriant :


« En effet. Moi j'en vois cinq devant moi. »


L'interpelé s'esclaffa, puis répondit :


« -- Désolé, mais nous, on est plutôt le péage. Si vous voulez passer par ici, ça vous fera quelques dix couronnes d'or.


-- Vraiment ? Mais je ne suis pas sûr d'avoir une telle somme. Sur quel critère basez-vous donc un tel prix ?


-- Sur le fait que vous nous devez chacun deux couronnes, lui répondit le bandit armé d'une arbalète. C'est pas bien compliqué l'étranger. »


Sur ce, le répurgateur, d'un geste rapide, dégaina son pistolet à deux coups et tira une balle qui se ficha dans le torse du tireur.


« A présent, je ne vous en dois plus que huit, je crois. »




***

Erika avait pu s'approcher en passant par une autre rue. Elle était toujours postée dans l'ombre. Elle pût constater le corps gisant de cet individu louche, et l'expression ses compagnons stupéfaits par tant d'audace. Le répurgateur tira pour la deuxième fois, mais il ne fît pas preuve d'une aussi bonne précision, et sa balle manqua de peu l'archer. Cette fois-ci, cela risquait de se corser pour lui.


« C'est maintenant ou jamais. » se dit la sorcière.





***


L'archer avait senti le projectile lui passer à côté de l'oreille. Il prît une flèche de son carquois, désireux de punir ce scélérat d'avoir ainsi attenté à ses jours. Mais à peine avait-il bandé son arc, qu'un poignard noir se ficha dans sa poitrine. Son tir fût alors légèrement dévié vers sa droite, et il manqua sa cible d'un bon mètre. La stupéfaction prît les trois derniers bandits de cours, et le répurgateur était lui aussi surpris.


C'est à ce moment qu'une silhouette se matérialisa entre lui et ses adversaires. Une personne en robe grise, aux longs cheveux noirs et équipée dans sa main droite d'un grand bâton de bois. L'inconnue fît un mouvement avec celui-ci, et quelque chose comme de la cendre s'échappa de son extrémité : le bâton était désormais surmonté de quelques plumes noires et d'une pierre de couleur azure. Elle portait un fourre-tout à son côté droit, duquel elle extirpa de sa main gauche un morceau de charbon. Avec une gestuelle travaillée et maîtrisée, elle tendit le bâton vers le ciel, fît un mouvement d'arc de cercle vers le bas avec la main gauche, puis alors qu'elle remontait le charbon, bras tendu vers l'extérieur, à la hauteur de son regard, elle abattît le bâton sur le sol. Il se dégagea alors un épais brouillard qui envahît la rue, de la position de la sorcière à quelques mètres des bandits encore vivants.


Quelques secondes après, cesderniers virent la jument du répurgateur et un étrange coursier sombre surmonté par la sorcière se jeter sur eux. Avant qu'il n'aient pu tenté quoique ce soit, le lancier fût éjecté par un vigoureux coup de bâton, tandis que le hallebardier vît leur chef recevoir un vigoureux coup de pied de la part du chasseur de sorcière. Et les deux cavaliers s'éloignèrent à vive allure.


Je vous laisse à présent le nouveau chapitre de l'histoire de notre chère apprentie compagnon-sorcière. J'ai laissé à la fin du chapitre de quoi vous laissez deviner sur quoi va tomber notre chère Erika dans les prochains chapitres, qui pour l'heure ne se doute absolument de rien (rire malsain [img]<fileStore.core_Emoticons>/emoticons/default_biggrin.png[/img] ).




Chapitre 5 : Une conversation tendue




La route qui serpentait vers Middenburg avait été tracée essentiellement par les chariots qui y passaient il y a quelques temps, mais on pouvait voir que la végétation commençait par endroits à reprendre possession du terrain. Erika s'arrêta pour dissiper son sortilège. Elle avait beau être une sorcière douée, elle ne voulait pas se risquer à subir un hypothétique retour d'énergie.


Elle ressentie dans son épaule quelque chose de dur qui la jeta à plat ventre sur le sol : le répurgateur lui avait donné une poussée du pied. Elle eut juste le temps de se retourner pour voir celui-ci dégainer son épée et la pointer sur elle.


« Je ne t'ai jamais demandé de m'aider en quoique ce soit, sorcière. »


Son timbre laissait perler de l'amertume, et son visage sous son couvre-chef était défiguré par un rictus de colère. Cela pouvait se comprendre dans la mesure où ce chasseur de sorcières venait d'être sauvé par une représentante de certaines de ses cibles.


« Là dessus, répondit Erika, nous sommes bien d'accord... »


D'un mouvement brusque, elle tendit son bâton vers la tête de la jument, et un petit nuage de fumée grise s'en échappa. L'animal apeuré se cabra soudain, et son cavalier désarçonné tomba sur le dos. Il n'eût pas le temps de se relever que l'umbramancienne le menaça déjà en pointant son bâton sur lui.


« ... Si c'est pour me remercier ainsi, j'aurais du les laisser s'occuper de vous et continuer ma route. Je ne sais pas ce qui m'a prise. »


Elle décida de s'éloigner de quelques pas, tout en gardant un œil sur cet individu. Elle marchait sur la route, en prenant la direction de Middenburg.


« Qui es-tu ? »


La question surprît Erika, qui se retourna vers cet homme austère qui s'était relevé et commençait à épousseter sa veste.


« -- Avez-vous vraiment besoin de le savoir ? Je vous apprendrai seulement que je suis membre d'un des Collèges de magie d'Altdorf.


-- Je pense que j'ai besoin de le savoir, parce que si votre route et la mienne convergent vers Middenburg, il se pourrait que je vous demande un service. En retour bien sûr, je saurai me montrer reconnaissant. »


Intriguée par l'étrange proposition de marché, Erika décida qu'il valait mieux savoir ce qu'il lui passait par la tête. Elle décida donc de poursuivre la conversation.


« -- De quelle genre de proposition ?


-- Je me rend actuellement à Middenburg pour affaires, disons.


-- Je n'aime pas les propositions douteuses. Allez au bout de vos pensées !


-- Je dois débusquer un serviteur de la Grande Ennemie qui s'y serait réfugié. »


Erika n'aimait guère l'idée de passer un marché avec un individu comme lui. Les répurgateurs ne faisaient jamais les choses à moitié. Ils faisaient même plutôt dans la démesure : on disait que la condamnation à mort de tout un village était pour eux nécessaire afin de s'assurer que les serviteurs du chaos n'en réchappaient pas. Même si la population reconnaissait en général leur utilité, elle se méfiait d'eux comme de la peste, à juste titre.


« -- Dites toujours ce que vous attendez de moi. On verra bien.


-- Je souhaiterais que vous m'aidiez à le démasquer. Je sais que ce serait beaucoup plus facile grâce à votre don à percevoir la magie.


-- Et votre cible a un nom, je suppose ? »


Erika se doutait bien de la réponse qu'allait lui donner le répurgateur. Celui-ci prît son temps avant de répondre :


« On l'appelle : Schwarzrabe. »


Ainsi donc, comme elle s'en doutait, sa cible et celle de ce répurgateur était la même. Voilà qui lui compliquait sérieusement les choses : elle poursuivait Schwarzrabe pour le capturer et le ramener, tandis que lui le faisait probablement pour le tuer. Il compromettait fortement sa mission, mais il n'était pas question d'essayer de le tuer ou de lui jouer un tour pour s'en débarrasser, sinon c'est sur elle qu'il risquait de se venger.


« -- Soit ! J'accepte votre marché, mais à une condition.


-- Sache que je n'ai pas pour habitude de négocier sorcière. Mais annonce toujours ta proposition.


-- Je suis envoyée par mon Ordre pour capturer Schwarzrabe afin de l'interroger, avant bien sûr de l'exécuter. Si je vous aide, je le veux vivant, et en état de répondre à quelques questions... A défaut de l'avoir entier si vous le souhaitez. »


Le chasseur de sorcière resta un moment à soutenir son regard, avant de donner sa réponse :


« -- Je veux bien faire un effort. Mais si il se permet de vouloir me tuer, de nous jouer un mauvais tour une fois capturé, ou que j'en ai tout simplement l'opportunité, je n'hésiterai pas à m'occuper de lui, à ma façon. Ai-je été clair ?


-- Je pense que je n'arriverai pas à en obtenir davantage de vous. Aussi, je vais accepter vos termes.


-- Bien. »


Le répurgateur remonta sur sa monture.


« -- Dans ce cas, ne perdons pas de temps. Neue Hoffnung est sans nouvelles des habitants de Middenburg. Alors qui sait ce que ce pourri a bien pu y faire ?


-- Je vous suis. Mais au fait, comment vous appelez vous ?


-- Je me nomme Tobias Kalterstein. Et toi ?


-- Appelez moi Erika. Et s'il vous plait, vouvoyez moi : on n'est pas des potes. »


Et ainsi s'en allèrent Erika et son associé, sans qu'elle ne sache ce qui l'attendait vraiment à Middenburg.




***

Il ne savait pas depuis combien de temps il était inconscient. Il se sentait maladif. L'endroit était sombre et humide, et un étrange grondement se faisait entendre. On dirait une machine qui tournait, et qui avait grand besoin d'être graissée. De petits flashs de lumière verte, qui se produisaient de temps à autre au bout d'un couloir évoquant une grotte, lui permirent de se rendre compte qu'il se trouvait dans une imposante prison, et qu'au bout dudit couloir, une créature d'assez petite taille s'approchait. L'obscurité l'empêchait de le voir distinctement. Se demandant de quoi il pouvait s'agir, il la devina s'avancer, puis se tourner vers lui.


« Tu es enfin réveillé, chose-homme ? »


Il ne répondit rien. La peur commença à monter en lui.


« Alors... Sort de cette cage ! »


Sur ces quelques mots, la créature entreprît d'ouvrir la grille.


« Vite-vite ! Tu as du travail. »


Et comme pour appuyer ses mots, cette chose fît claquer un fouet sur le sol. Il s'avança donc vers la sortie de sa geôle, et s'avança dans le couloir.


Ce qu'il découvrît lui sembla être un endroit qui ne pouvait exister que dans ses cauchemars. L'endroit avait la taille d'une petite montagne, et regorgeait de constructions, de ponts et d'ascenseurs en bois et en métal rouillé. Des cliquetis et des grincements irréguliers résonnaient dans cette grotte, dont le plafond ne pouvait être vu que grâce aux éclats verts qui se produisaient régulièrement. Les ordres et les cris se retrouvaient pratiquement étouffés tant que l'on n'était pas à proximité de leur sources.


« Dépêche-toi ! Chose-homme ! »


Il ressentît une brève et vive douleur sur ses épaules. Il se retourna pour voir cet être cruel, et crût qu'il allait perdre la raison, car les mythes pour se faire peur ne devraient pas exister...


Une semaine seulement depuis le dernier chapitre... Je crois que j'ai fait une performance. Enfin là, je dois cependant faire une pose pour savoir comment je vais continuer cette histoire. En attendant, je vous laisse lire. A très bientôt, choses-hommes [img]<fileStore.core_Emoticons>/emoticons/default_happy.png[/img] ...




Chapitre 6 : Une si belle fleur.

Le voyage jusqu'à Middenburg s'avéra assez calme, malgré la tension entre Erika et le répurgateur Kalterstein. Elle était assez intriguée par son mutisme. Et si elle cherchait à commencer la conversation, elle n'avait droit en général qu'à des silences ou à des réponses un peu brusques et sèches. Visiblement, il avait perdu le sens de l'humour il y a des années.


Lorsqu'ils arrivèrent enfin à Middenburg, la première chose qui les frappa était l'absence totale de forme de vie ou d'activité humaine. C'est comme si la ville avait été abandonnée, car aucun signe de lutte évident n'était à noter. Quelque soit la rue abordée, que ce soit sur la place principale, aucune maison ne semblait fermée, de même pour les volets.


« Qu'a-t-il bien pu se passer pour que l'endroit soit désert ? se demanda Erika »


Se tournant vers Kalterstein, elle l'interrogea :


« -- Pensez-vous que notre cible soit impliquée dans la disparition des habitants ?


-- Même si on ne peut pas totalement l'exclure, je me demande s'il n'y a pas quelque chose d'autre là dessous. Je doute qu'un seul sorcier, même puissant, soit capable de faire disparaître toute une population tout en épargnant leur village.


-- C'est vrai qu'il est difficile de savoir ce qu'il y gagne ainsi. »


Ils continuèrent ainsi leur visite des lieux, mais séparément. Erika retourna pour sa part sur la place principale. Elle comptait bien profiter de la présence du puits pour boire un peu. Elle y jeta le seau, puis le remonta, et elle nota un détail étrange.


« Je me disais bien que j'avais entendu un bruit. » dit le répurgateur, effrayant ainsi la jeune sorcière.


« -- Et vous ne devinerez probablement pas ce que j'y ai découvert.


-- Étonnez moi. »


Prenant la corde avec une pièce de cuir, elle lui présenta le seau rempli d'eau, d'où se dégageait pour Erika des volutes tantôt noires, tantôt multicolores. Mais la couleur de l'eau restait a même pour elle ou pour son associé : verdâtre.


« Quelqu'un a empoisonné le puits avec de la malepierre. Ça ne fait aucun doute. »


Tobias resta méditatif face au sceau. Son air préoccupé ne laissa pas transparaître de doute : il devait donc avoir son idée sur la question.


« -- Je ne pense pas que Schwarzrabe soit impliqué dans la disparition des habitants. Ou du moins pas tout seul.


-- Que voulez vous dire ? »


Il prît un petit temps avant de répondre. Il semblait vouloir chercher ses mots.


« Avant de vous répondre, j'aimerais être sûr de quelque chose. Avez-vous déjà entendu parlé des skavens ? »


La question ne manqua pas de faire rire la sorcière. Pour elle, comme pour de très nombreuses personnes, les histoires sur les skavens faisaient partie de ces mythes que l'on racontait pour se faire peur sans jamais les prendre au sérieux.


« Qu'est-ce que vous allez chercher là voyons ? Vous n'allez tout de même pas me faire croire qu'il existe un peuple de rats se tenant sur leurs pattes arrières en parodiant les humains ? »


Au vu de l'air sérieux du répurgateur, elle comprît qu'il parlait sérieusement.


« -- Parce que vous y croyez, vous , à ces histoires ?


-- Ma foi, j'ai vu et entendu bien des choses dans tout l'Empire, et il y en a certaines dont on finit par douter. Voyez plutôt ce que moi-même j'ai découvert, avec un coup de lame bien placé. »


Et il lui tendit alors un rat sanguinolent. L'animal paraissait bien mal en point : il avait le poil terne, et son pelage laissait par endroit paraître la peau. Il portait également un étrange symbole, taillé à vif dans la chair. Il s'agissait vraisemblablement d'une rune, qui représentait une sorte de triangle.


« -- Je doute que ce rat se soit retrouvé dans cet état sans l'intervention d'une main néfaste.


-- Quant à moi, je doute toujours qu'il y ait du skaven là-dessous. Vous devez vous faire des idées.


-- Quelle est votre conclusion dans ce cas, mademoiselle ? »


Cette dernière remarque était lancée avec une certaine amertume de la part de Kalterstein, mais elle eût le mérite de faire réfléchir Erika. Sa réponse fût alors la suivante :


« -- Admettons que, comme vous le dites, ce rat se soit retrouvé dans cet état par les bon soins d'une intelligence malsaine. Et si il s'agissait là d'un coup de Schwarzrabe ? Je pense plutôt qu'il se sert des mythes sur les skavens pour nous induire en erreur ou pour nous faire peur. Si vous ne me croyez pas, vous êtes en tout cas maintenant sûr que moi, je ne vous crois pas.


-- Et que proposez-vous dans ce cas ?


-- Pour l'instant, nous n'en savons pas assez pour tirer des conclusions. Continuons de chercher des indices.


-- Si vous le dites... »


C'est ainsi qu'ils continuèrent à fouiller le village à la recherche d'éléments nouveaux. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent près du grenier à blé, en bordure de Middenburg, alors que le soleil approchait du zénith. Le réservoir avait été apparemment éventré, et on pouvait voir quelques rats en train de fouiner pour y chercher des restes éventuels de la dernière récolte.


« Dites-moi Erika : que pensez-vous du champ ? »


L'intéressée posa son regard sur le champ en question et constata qu'il s'en dégageait à la verticale des volutes similaires à celles du puits. Elle donna son avis :


« -- Il est aussi souillé par la malepierre. Mais c'est tout de même étrange...


-- Qu'est ce qui vous préoccupe ?


-- Habituellement, la malepierre est une ressource qu'il est difficile de se procurer. Je sais que certains sorciers à tendance chaotique seraient près à se démener pour en avoir ne serait-ce qu'un bloc gros comme l'ongle de mon pouce. Hors là, je constate qu'il en a fallu une assez importante quantité pour que le champ soit dans cet état. Je me demande bien comment Schwarzrabe aurait pu s'en procurer une telle quantité.


-- Remettriez-vous en cause votre hypothèse ?


-- Du tout. Mais il y a autre chose... »


Grâce à ses sens æthyriques, Erika pût constater que des volutes de magie qui s'échappaient du sol, de couleur verte, s'échappaient non pas verticalement comme s'il s'était agi de gaz, mais en décrivant une boucle. Elle choisît de suivre ces volutes, caractéristiques du vent de magie Ghyr, lié à la vie et la nature. Elle se dirigea vers une maison en bordure de Middenburg et la contourna. Ce qu'elle y vît quelque chose auquel elle ne s'attendait pas.


Exposée à la lumière du soleil s'épanouissait une fleur qu'Erika faillît ne pas reconnaître. Ses six pétales rouges qui se dégradaient en une couleur crème vers les bords laissaient passer un long et élégant pistil jaune orangé, lequel était lui même entouré de quelques étamines blanchâtres discrets. La plante atteignait les vingts centimètres de haut environ, ce qui était exceptionnel pour cette espèce. C'était probablement le plus beau lys impérial qu'Erika avait jamais vu.


« Elle se gorge de magie. » songea-t-elle en voyant la plante absorber l'énergie bienfaisante de Ghyran.


Elle constata également que les énergies d'Ulgu commencèrent à s'accumuler autour du bâtiment à côté d'elle, et qu'une fine ouverture à peine plus grande que la fleur perçait le mur. C'était par là que les volutes grises d'Ulgu pénétraient. Elle rentra dans le bâtiment et nota un recoin où s'accumulait en vrac des pièces en toile au niveau où se situait normalement l'ouverture du mur. En se rapprochant, elle vît que ce tas informe bougeait faiblement.


Saisissant bien son bâton dans sa main gauche, elle s'approcha en douceur du tas, et dégagea brusquement la toile, pour tomber nez-à-nez avec un garçon.


Cela va faire un moment que je n'ai pas posté un nouveau chapitre des aventures d'Erika. Enfin, cela est du entre autre à son importance, qui était d'initier... Heu, je vais pas non plus vous raconter l'histoire non plus comme ça. Sachez simplement qu'il n'est pas toujours évident de rédiger ce qui va déterminer la suite des évènements.


Chapitre 7 : Un témoin aux abois
Il ne devait guère avoir plus de 8 ans. Il avait une bonne tignasse blonde, des yeux verts, et ses pommettes et son nez arboraient des tâches de rousseur. Il était maigre, et n'avait probablement pas pris de vrai repas depuis des jours. Depuis combien de temps était-il caché ?


Erika et le garçon restèrent un petit moment à se regarder, avant qu'elle ne lui tende la main. L'enfant hésita avant de lui demander :

« Y sont partis ? »


Kalterstein choisît ce moment pour entrer dans le bâtiment, ce qui ne manqua pas de faire sursauter le garçon. Le répurgateur observa l'enfant avec une certaine surprise, avant de diriger à son tour vers lui.

« Comment t'appelles-tu mon garçon ? » Demanda-t-il.


L'intéressé hésita avant de répondre finalement :

« -- Dimitri.

-- Ne reste donc pas là. Relève-toi mon garçon. »


Dimitri obéît à l'ordre du répurgateur, et regarda à tour de rôle celui-ci et Erika. Bien qu'il ne s'attendait pas forcément à rencontrer de tels individus, il semblait plutôt rassuré, comme s'il s'attendait à tomber sur quelqu'un d'autre.


« -- Y sont partis ?

-- Qui ? demanda Erika. Les villageois ? Des brigands ? »


L'enfant commença alors à respirer plus vite et plus fort, et son visage afficha une expression de plus en plus inquiète. Il sursauta même lorsqu'un rat sortît de sa cachette en couinant, et il se serra contre Kalterstein.


« -- Tout va bien, dit Erika, ce n'est qu'un rat.

-- C'était pas des rats ! »


Dimitri fixait le rongeur, en serrant si fort les plis de la veste qu'il tenait que les jointures de ses mains devinrent livides. Kalterstein sortît d'un pli de sa veste un couteau qu'il lança sur le rongeur, lequel émît un couinement avant de s'éteindre. Le répurgateur se mît à genou, prît Dimitri par les épaules et lui dît :

« Regarde-moi mon garçon. Tout va bien : il n'y a aucun danger maintenant. Quoique ce soit, c'est parti. »


Erika fut surprise : c'était la première fois qu'elle voyait le chasseur de sorcières laisser de côté ainsi son caractère endurci.
Dimitri ne semblait pas particulièrement rassuré, mais il commençait déjà à se détendre. Il se dirigea vers une fente dans le mur, et commença à scruter les environs, comme pour s'assurer qu'il n'y avait personne dehors, puis il se dirigea vers la porte, qu'il ouvrît prudemment.


Il observait ce qui fût autrefois un champ de blé fertile. Il pensait que l'on en n'aurait probablement jamais vu un aussi magnifique en été. Et maintenant, ce n'était plus que de la terre contaminée. Et cela l'emplît de chagrin.


Erika et Kalterstein vinrent auprès de lui. Il ne pouvait retenir ses larmes. La sorcière se mît à genou pour l'enlacer, comme une mère étreindrait son enfant. Elle lui demanda d'une voix douce :

« Raconte-nous ce qui c'est passé mon garçon. »


Il continua de pleurer, mais il finît par répondre :

« Y sont venus du nord-ouest, de l'aut' côté du champ. C'était il y a trois jours maintenant. Ils ont frappé pendant la nuit.
Y z-étaient nombreux. Y z-avaient les yeux rouges et y couinaient, comme ce rat, mais en pire. Mon père m'a dit de me cacher et de surtout pas sortir, quoiqu'il arriverait. J'pouvais les voir par les fentes dans le mur. C'était pas normal ces choses. »


Au fur-et-à-mesure qu'il parlait, les souvenirs le submergeaient. Il se souvenait des silhouettes dans l'obscurité. Elles étaient voutées, avec une tête allongée et une queue vermiforme. Leurs yeux brillaient dans le noir d'un rouge malveillant. Mais surtout, elles étaient nombreuses. Elles avaient pour la plupart des lames courtes, mais pour certaines ce qui semblait être des griffes démesurées.


« Emmenez toutes les choses-hommes. Tuez ceux qui résistent. Vite-vite ! »


« Dimitri. »


Dimitri était toujours dans les bras de la sorcière. Celle-ci se tourna vers le répurgateur, lequel avait le regard tourné vers le nord-ouest, la direction d'où venaient, selon Dimitri, les assaillant de Middenburg.


Kalterstein arborait un air à la fois pensif et décidé.



Moins on est motivé, moins on écrit. Je l'ai bien senti ces derniers temps. Bon, il y a aussi le fait que j'avais les examens de passage, mais de toute façon, la motivation est revenue. C'est donc avec entrain que je vous livre ce nouveau chapitre des aventures d'Erika, et la promesse d'aller jusqu'au bout de cette histoire.




Chapitre 8 : Sous terre

Ce fut en se dirigeant dans la direction qu'avaient indiqué le garçon, et en suivant des empreintes d'humains et d'autres, étranges, qui appartenaient à des créatures qu'Erika n'avait jamais rencontré, que l'on pouvait découvrir ces collines sinistres. Les massifs rocheux s'élevaient tel les lames d'un régiment criant son défi de l'approcher, interrompues çà-et-là par des éboulis. Les traces se dirigèrent droit vers une entrée au pied de cette masse inquiétante.


« Dites moi. Était-il raisonnable d'emmener Dimitri avec nous ? »


Erika aurait préféré que l'enfant se trouve dans un endroit plus sûr, comme à Neue Hoffnung. Mais Kalterstein tenait visiblement à ne pas perdre de temps.


« -- Je n'ai aucun doute. Il était hors de question de le laisser seul à Middenburg, et nous n'allions pas nous permettre de perdre du temps en retournant à Neue Hoffnung. De plus, c'est un habitant de Middenburg comme ceux qui ont disparu. Je suis sûr qu'il pourrait nous aider.


-- Et je suppose que vous compter sur moi pour qu'il ne lui arrive rien, n'est-ce pas ? »


Pour la sorcière, cela ne faisait aucun doute : c'était pour elle un devoir de plus qui l'empêcherait de ramener Schwarzrabe à l'Ordre gris. Elle ne pouvait pas surveiller ce qui lui semblait être un enfant doté de dons magiques, ainsi que s'assurer qu'un sorcier du Chaos ne lui fausse pas compagnie en tentant de l'éliminer, de corrompre l'enfant ou les deux à la fois.


« Rassurez-vous : je ferais aussi tout mon possible pour qu'il ne lui arrive rien de fâcheux. »


Erika n'en était pas si sûre. Certains répurgateurs n'hésitaient pas à éliminer les innocents pour s'assurer qu'ils n'étaient pas corrompus, et ce qu'avait raconté Dimitri aurait pu inciter Kalterstein dans ce sens. Il lui fallait donc redoubler de vigilance quant à ce qu'il comptait faire de lui.


« -- Bon. Êtes-vous prêts à me suivre ? demanda le chasseur de sorcières.


-- Pour moi, il n'y a aucun problème. C'est pour Dimitri que je me fais du soucis.


-- Vous comptez vraiment descendre là d'dans vous ? demanda l'intéressé.


-- Si nous n'y allons pas un jour, répondit Kalterstein, nous n'y irons probablement jamais. Si l'on veut s'assurer que les tiens sont encore en vie et qu'ils pourront rentrer, je ne vois pas beaucoup d'options. Nous allons devoir rentrer dans cette grotte. »


L'enfant regardait l'ouverture avec inquiétude. Il n'avait pas vraiment envie de voir de nouveau les yeux rouges de ces créatures, mais cet homme avait aussi raison : il fallait le faire pour les siens.


« C'est bon. J'vous suis. »


C'est ainsi que les trois individus s'avancèrent avec prudence vers l'entrée de la grotte. Elle mesurait près de trois mètres de haut et de large. La cavité était sèche et descendait en pente douce. Il ne fallait pas avancer bien longtemps avant de se retrouver dans l'obscurité totale. Kalterstein alluma donc une torche. Nul bruit ne venait troubler le silence des lieux...


Les minutes défilèrent... La première heure devait être passée, mais Erika commença à perdre la notion du temps qui passait. Le silence et l'étroitesse des lieux semblaient provoquer chez Dimitri de la claustrophobie.


« Tiens-toi prêt Schwarzrabe, pensa Erika. Nous arrivons. »




***

Il se tenait au milieu d'un symbole qu'il avait tracé lui même avec le sang d'un esclave qui lui avait été laissé pour ses besoins. L'étoile à huit branches arborait à l'extrémité de chaque branche une bougie allumée par une couleur différente.


Les bruits des machines, bien qu'étouffés par l'épaisseur de la roche, l'empêchaient de se concentrer pleinement. Cette satanée vermine semblait vraiment adorer autant le bruit que les peaux vertes, et sa maîtrise de la technologie, couplée à une imagination débordante et plutôt malsaine, ne faisait rien pour améliorer les choses.


Schwarzrabe tentait de méditer pour entrer en osmose avec les vents de magie qui filtraient dans la roche. En ces lieux souterrains, les vents de l'ombre Ulgu et du métal Chamon sont habituellement les seuls à filtrer. Mais avec la présence de gisements de malepierre, tous les vents de magie étaient perceptibles avec une intensité supérieure à la normale, et il était alors plus facile de ressentir cette énergie qu'était la magie à l'état brut, la combinaison des huit vents. Ainsi, il pouvait en tirer une puissance supérieure. Mais cela n'était bien sûr pas sans risque. Maîtriser une telle puissance n'est pas à la portée du premier venu, et son niveau ne lui assurait pas d'en prendre le contrôle bien longtemps. En attendant, il devait se concentrer, ou s'il tentait d'entrer en contact maintenant, il pouvait y laisser son âme.


« Ces satanés rongeurs vont finir par causer ma perte... »


Il avait pourtant prît beaucoup de précautions. Il s'était tout d'abord attiré la sympathie de ses alliés en leurs révélant le lieu de ce gisement, avant de leurs indiquer le village le plus proche, pour qu'ils puissent s'offrir des esclaves plutôt robustes. Il s'était également octroyé cette section de la mine où il avait aménagé des protections magiques. Et enfin, il s'était assuré d'avoir un revenu en malepierre pour son usage personnel, afin d'avoir une petite réserve d'énergie brute pour punir tout inconscient qui se risquerait ici, afin d'être sûr de ne pas être pris en lâche. Car avec ces alliés, il fallait s'attendre à tout. Pour évoluer au milieu de leur race, il fallait être aussi soupçonneux, voire paranoïaque que chacun d'entre eux, si ce n'est plus.


Il avait été envoyé ici dans le seul but d'attirer sa proie dans un piège, et l'éliminer avant qu'elle ne nuise de trop aux desseins de son maître. Elle avait déjà fait assez de dégâts comme ça. D'abord Romm, ce qui n'était pas une trop grosse perte étant donné les desseins qu'il avait. Les choses ont commencé à prendre une autre tournure cependant après qu'elle eût fait échouer la récupération du grimoire... Depuis ce jour, Van Horstmann, son maître, montrait des signes d'inquiétudes, même s'il faisait son possible pour ne rien laisser transparaître.


Schwarzrabe souriait intérieurement : « On dirait un peu un de ces chefs skavens. » Ils ne peuvent effectivement pas laisser transparaître la peur, ou alors d'autres skavens se ligueraient pour le faire tomber publiquement. Comme si les plans pour les faire tomber “accidentellement” ne manquaient déjà pas.


Ce court instant d'amusement lui permettait de se débarrasser de sa tension, et il se permît d'entrer en osmose avec les énergies magiques de la pièce. C'est au bout de quelques secondes seulement qu'il parvint la localiser.


Elle était là, comme prévu. Cependant, elle n'était pas seule, car il sentît deux autres présences avec elles. L'une d'entre elles était moins perceptible, car son âme n'était pas aussi endurcie. Schwarzrabe pût néanmoins deviner sa nature magique. Il sentît la curiosité monter, mais il s'intéressa à la troisième personne. Elle était très perceptible, et aussi inquiétante. Il ne s'agissait pas d'un sorcier, ça il en était certain. En revanche, au vu de ce qu'il ressentait, il devait avoir vu la mort d'innombrables fois sans faillir. Peut-être un chien de guerre, mais il n'était pas possible de tirer des conclusions maintenant.


« Bah ! De toute façon, il finira comme les autres... »


Il sortît de sa trance, et sortît de son cercle de protection. Il récupéra dans un coin une cloche en vieux fer qu'il fît sonner, et quelqu'un franchît le virage d'un boyau pour entrer dans l'antre du sorcier :


« -- Que puis-je pour vous ?


-- Allez prévenir le chef Skweel que notre proie est en train d'approcher par le nord-ouest. Il va être temps de l'intercepter. Dites-lui aussi qu'il pourra disposer de ses deux compagnons comme il lui plaira.


-- Oui-oui. Ce sera fait seigneur. »


Salut!


Ca faisait longtemps que je n'étais pas venu sur le fofo, en particulier sur cette section. Et dès que j'ai vu ton topic, j'ai immédiatement cliqué dessus.


Après avoir lu ton récit, je ne peux qu'aimer cette histoire! Le language est recherché, l'histoire est prenante, les personnages attachants ...


Chapeau!


Tout d'abord, merci à toi, Zolthan, pour ton commentaire. C'est bien le genre de choses qui donnent une raison de continuer. Ensuite, je dois bien dire que j'ai plusieurs choses à faire en ce moment, et j'ai bien compris que c'était le meilleur moyen de perdre de la motivation. Au moins aurais-je terminé ce nouveau chapitre, et aurais-je une piste pour le prochain. Je vous laisse le plaisir de lire.




Chapitre 9 : Embuscade

Il y a à peine quelques minutes, Erika s'était sentie observée. La sensation était partie comme elle était venue, et elle ressentait depuis son absence avec un certain malaise. Quelque chose n'allait pas. Elle essaya de se persuader que ce devait être le fait qu'elle se trouvait dans une grotte alors qu'elle avait l'habitude du grand air, mais la sensation ne l'avait pas quittée pour autant.


Pour sa part, Kalterstein semblait tout aussi concentré sur l'avancée dans les ténèbres. Puis vînt un moment où il marqua une pause, puis se tourna vers l'umbramancienne.


« Est-ce que vous entendez ce que j'entends ? » chuchota-t-il.


Cependant, Erika, n'entendait rien de plus que la voix du répurgateur, laquelle se répercuta faiblement sur les parois rocheuses. Elle fît signe que non, puis Kalterstein se retourna vers la voie qu'ils suivaient.


« Je n'en suis pas sûr... commença-t-il. Je voudrais que vous restiez en retrait tous les deux. »


Erika se demandait ce qu'avait pu entendre le chasseur de sorcières. Il devait avoir l'ouïe très fine, car à part les gouttes d'eau qui tombaient des stalactites, elle ne percevait aucun son. A moins qu'il ne parlait de ces sortes de grattements...




***

Kalterstein espérait qu'il se trompait, mais il reconnaissait bien ces grattements. Il s'en souvenait encore, même après toutes ces années, alors qu'il vivait encore à Middenheim et qu'il s'était perdu dans les réseaux souterrains de la cité. Cette époque date d'avant son entrée dans les ordres, alors qu'il n'était qu'un simple homme d'armes. Il avait découvert ce jour-là quelque chose qui devait le marquer pour les années à venir.


Il se mît à humer l'air, car il espérait recevoir d'autres informations sensorielles. Il n'avait certes pas l'odorat aussi sensible que celui des anciennes races comme les nains, mais il était suffisamment exercé pour analyser plus d'informations olfactives que la plupart des humains ordinaires. Mais il ne percevait rien dans l'air.


Puis il entendît de nouveau des grattements, accompagnés cette fois-ci de faibles rumeurs, brèves, comme si on demandait de faire moins de bruit en étant soit même le plus discret possible. Pour lui, cela ne faisait plus aucun doute : on les attendait au tournant.


Il prît donc sa bouteille d'alcool kislévite pendue à sa ceinture, et en prît une bonne gorgée, qu'il garda en bouche. Son expérience de cracheur de feu durant ses jeunes années allait lui rendre à nouveau service.




***

« Pas de bruit ! Chut-chut ! »


Querk ne pouvait pas supporter cet empoté de Sneekt. Il ne pouvait décidément pas faire plus attention. Voilà qu'en se mettant en position, il venait de glisser, ce qui avait failli faire sursauter d'autres guerriers. Les ordres étaient pourtant simples. Il leurs fallait attendre que les trois humains arrivent par ici avant de se jeter sur eux, de tuer les deux mâles et d'emmener la femelle jusqu'au repère. Mais pour que le plan fonctionne, il leurs fallait faire preuve de discrétion.


Pour l'heure, tout allait pour le mieux. Il entendait des bruits de pas se rapprocher. Il semblait donc que tout allait pour le mieux. Mais c'était curieux. Il ne lui semblait percevoir les pas que d'une seule créature. Mais qu'importe, il serait alors facile pour eux d'en venir à bout. Il sentît l'excitation l'émoustiller.


Il tenait fièrement la place du meneur : à l'arrière de la petite bande. Il n'aurait pas été contre que celle-ci soit plus importante comme il en était d'habitude coutume, mais les dix guerriers et l'effet de surprise seraient suffisants pour mater trois humains. Surtout que ses guerriers et lui appartenaient eux-même à une race supérieure : celle de la plus puissante des nations du monde. Certes, ils ne faisaient pas partie d'une des troupes d'élite de Skweel, mais ils disposaient malgré tout de lames de bonne facture, de boucliers... Bref, il savait qu'ils étaient bien mieux équipés que ces créatures, qui n'étaient pas habitués à combattre dans les tunnels. Querk n'aurait pas craché sur un lance-feu s'il avait pu en disposer, mais finalement, ce ne serait pas nécessaire.


Tiens ! En parlant de feu, il vît apparaître une torche : l'un des humains ! C'était le moment !


« Tuez-tuez ! » eût-il le temps de crier avant de voir la flamme de la torche prendre de l'ampleur, enveloppant trois de ses guerriers.


Ceux-ci se mirent à pousser des cris de douleur aigu et tentèrent de reculer, mais se heurtèrent aux guerriers de derrière, qui perdirent l'équilibre. L'humain, qui ne semblait pas vraiment surpris de se trouver face à ces guerriers de la race supérieure, tira sa propre épée et commença à attaquer, ouvrant la gorge à l'un des guerriers encore en état de combattre, et la plongeant rapidement dans l'estomac de l'un de ceux qui tentait de se relever.


« Mais que ce passe-t-il ? Pourquoi ces incapables se laissent-ils submerger par une simple chose-homme ? »


Pour Querk, cela ne faisait désormais plus aucun doute : ses guerriers ne se laissaient battre par cet humain simplement parce qu'ils n'étaient pas des guerriers, mais des esclaves équipés comme tel. Quelqu'un l'avait trahi ! Qui ? Oui, qui ? Il pouvait bien s'agir de n'importe qui au repère. Il pouvait bien citer une dizaine de noms. Mais il pouvait déjà inculper quelqu'un : cet imbécile de Sneekt ! Il avait fait exprès de révéler leur présence. Querk ne se fît pas prier et décida de prendre la poudre d'escampette. Non, il ne faisait pas preuve de lâcheté, car il fallait que quelqu'un annonce leur échec à Sqweel. Oui, Sqweel devait savoir, et alors Querk aurait l'occasion de prouver sa loyauté. Mais d'abord, il devait apprendre à ce traitre de Sneekt ce que pouvait coûter la trahison...




***

Lamentables. Ces pathétiques créations du Chaos faisaient décidément presque pitié. Presque... Car en réalité Kalterstein n'éprouvait aucune pitié pour eux : que du mépris, ainsi qu'une véritable haine. Aucun de ses ennemis ne méritaient de respirer le même air que lui. Cette vermine qui avait tenté de le prendre par surprise ne méritait pas de vivre. Il allait leur donner une leçon douloureuse. Il s'était déjà occupé d'un peu plus de la moitié du groupe, quand il vît d'un coin de l'œil à l'arrière celui qui semblait être le chef pousser l'un de ses congénères vers lui avant de prendre la fuite. Décidément, cette race immonde semblait totalement dépourvue de principes.


Sneekt se sentît poussé en avant. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : il avait été poussé par Querk. Comment osait-il le trahir après tout ce temps passé à lui être loyal ? Craignait-il que lui, Sneekt, ne le trahisse pour prendre sa place ? Bon certes, l'idée lui était déjà venue une fois à l'esprit, mais il l'avait toujours caché, et les faits étaient là. Ce n'était là qu'une preuve de plus de la bassesse de son supérieur. Il aurait du s'occuper de lui plus tôt. Oui-oui, il aurait du se débarrasser de lui dès la première occasion. Mais pour l'heure, il lui fallait échapper à cette chose-homme qui risquait de mettre un terme prématuré à ses envies de vengeance. Il n'avait qu'à profiter de sa vitesse, et du fait que l'humain s'attaquait déjà au reste de la bande, afin de fuir dans son dos.


Ce fût aisé, mais une fois la chose faite, il lui fallait désormais mettre le plus de distance possible avec lui. L'idée de le poignarder dans le dos était tentante, mais l'humain avait déjà fini de s'occuper des autres, alors mieux valait ne pas s'attarder.


Probablement le chapitre le plus difficile qu'il m'ait été donné d'écrire, après celui du devin dans "Premier sang". J'ai beau en savoir un rayon pour deviner les émotions, les retranscrire en est une autre. Je vous laisse à la lecture, j'ai d'autres skavens à sacrifier pour notre bon plaisir.


Chapitre 10 : Une vérité qui dérange


Erika et Dimitri ne pouvaient pas ignorer les cris et l'agitation qui régnaient plus loin : Kalterstein se battait. Et pour l'umbramancienne, c'était le chasseur de sorcières qui avait le dessus. Elle aperçût une silhouette qui s'était glissée derrière lui, mais qui semblait plutôt prendre la poudre d'escampette. Cela signifiait qu'elle se dirigeait vers l'enfant et elle.


La créature était assez bizarre. Elle se déplaçait sur deux pattes, mais avait rangé son épée au fourreau et commençait à courir avec sa main comme troisième patte, ce qui lui donnait de la vitesse supplémentaire. Et elle avait quelque chose de plus animal, comme un chien boiteux, ou... Mais elle n'avait pas de temps à perdre. Elle dégaina l'épée qu'elle avait à sa ceinture, dissimulée sous sa cape de voyage. La créature la vît, de ses yeux rouges qui semblaient luire dans le noir. La créature hésita, puis dégaina se jeta en avant. Si elle avait su qu'Erika était un bon bretteur...


Après avoir nettoyé sa lame, Kalterstein fît marche arrière. Il ne lui avait pas échappé que l'un de ses adversaires avait prît la fuite. Il était probablement parti cherché des renforts, alors mieux valait ne pas trainer.


En retournant auprès d'Erika et Dimitri, il se rendît compte qu'ils étaient tous les deux en état de choc. Dimitri était recroquevillé, les bras enlaçant sa tête sans laisser voir son visage. Le regard du répurgateur se dirigea ensuite sur un corps inanimé aux pied de la jeune sorcière, laquelle tenait une épée à la main. Kalterstein se demandait combien de surprises la phantasmancienne avait dans sa manche. Elle donnait l'impression d'avoir vu un démon, et un simple regard à la créature qui gisait à ses pieds suffît au répurgateur à comprendre : elle était en face d'une vérité qu'elle avait du mal à admettre.


Erika était abasourdie : cette chose remettait en question certaines de ses certitudes. La créature avait un museau allongé terminé par une sorte de truffe, comme ceux des rats. Elle en avait d'ailleurs aussi les oreilles courtes, les incisives et la queue vermiforme. Elle avait cependant la corpulence d'une petite personne, et en plus elle portait des vêtements en lambeaux, ainsi qu'une cuirasse de cuir, un bouclier rond usé par les combats, et une lame portant des séquelles du temps passé, tout comme son porteur portait des cicatrices à la tête et aux bras.


« -- Ce... Ce n'est pas... commença Erika.


-- Possible ? termina Kalterstein.


-- Mais... Je croyais... Je croyais que c'était un conte... juste pour faire peur aux enfants, quand ils ne sont pas sages...


-- Pourtant, vous avez bien un skaven à vos pieds. »


La nouvelle fît l'effet d'une décharge sur Erika, qui laissa tomber sa lame. Cette chose ne pouvait pas exister, pour la simple et bonne raison que tout ce que lui avaient raconté ses parents adoptifs sur les skavens étaient des contes racontés pour faire peur aux enfants, leurs dire que s'ils n'étaient pas sages, ce serait ces êtres qui viendraient les chercher.


Kalterstein se dirigea vers le garçon. Il se pencha vers lui :


« Relèves-toi mon garçon. C'est terminé. Cette chose est morte. »


Il lui prît doucement les poignets et dégagea son visage. Dimitri le fixa du regard. Il pouvait voir les éclaboussures de sang rouge sombre tâcher le visage du répurgateur.


« Relèves-toi. Il est mort. Viens le voir »


Dimitri était plutôt réticent, mais il se laissa malgré tout guider jusqu'à la dépouille du skaven et pût voir pour la première fois une de ces créatures en détail. La cruauté ne déformait pas son visage comme ceux qu'il avait vu. La mort l'avait rendu inoffensif.


« Dites-moi Erika, qu'avez vous pensé de votre combat contre lui ? »


L'intéressée sortît peu à peu de son état de stupeur. Il lui fallu un court instant avant de répondre :


« -- Il n'était pas vraiment doué. C'était presque un jeu d'enfant.


-- C'est là la chose la plus importante à savoir avec les skavens : seuls, ils ne sont pas bien difficiles à vaincre. Ils sont couards par nature, mais le poids du nombre leurs donnent une force beaucoup plus conséquente. Outre le fait que chacun d'eux ait plus de chances de survivre à un combat, le fait d'être avec leurs congénères les plongent dans une sorte d'hystérie, ce qui les poussent à passer à l'attaque.


Ce n'était qu'un petit groupe. Et ils nous attendaient au tournant un peu plus loin. Je suppose qu'ils ont du avoir vent de notre arrivée d'une façon ou d'une autre. Il va falloir désormais nous montrer bien plus prudents. »


Les informations que lui donnaient le répurgateur décontenançaient Erika, mais elles lui donnaient aussi un peu d'assurance. Elle n'accordait certes toujours pas sa confiance au chasseur de sorcières, mais si Kalterstein en savait autant sur les skavens qu'il semblait le prétendre, alors elle pouvait compter sur lui lorsque cela serait nécessaire.


Elle se sentît prête à continuer.