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Version complète : Toconou Mon Amour
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Bon l'autre post c'était vraiment le bordel et vu que j'ai intercallé des nouveaux chapitres, c'etait plus trés lisible. Je reprend donc ici du départ.


Tout commentaire est bien entendu le bienvenu.


Chapitre 1


-"Mais bouge toi le cul bordel, on va vraiment finir par être en retard avec tes conneries Aaron".


-"Attend si ça va pas tu peux te la porter la radio, moi j'ai rien demandé!"


-"Vos gueules, vous feriez mieux de marcher en silence sinon on va finir par ce faire repérer et vraiment rater la prochaine borne"dit le Capitaine, rajoutant qu'ils n'en avaient plus pour très longtemps.


Après cette remontrance le silence repris ses droits dans le peloton et plus personne n'osa parler.


Le Capitaine Letevain savait qu'il ne leur restait plus beaucoup de chemin avant de rejoindre la deuxième borne qui jalonnait leur parcours jusqu'au point de ralliement. Mais il savait aussi que tant qu'ils n'y étaient pas, il pouvait toujours arriver quelque chose. D'autant plus que dans cette zone les patrouilles des loyalistes étaient devenues monnaie courante depuis l'arrivée des renfort de Calavi IV.


Pourtant le système mis en place par les ingénieurs ayant rejoint la rébellion avait grandement favorisé la sécurité de tous les réseaux locaux. Ils avaient réussi avec force calcul et grâce aux textes qu'ils avaient réussit à soustraire aux archives planétaires, à modéliser les variations magnétiques de la planète et donc la position exact des pôles à un instant T. Cette position ne restait stable que pendant un laps de temps très court allant de quelques minutes à plusieurs heures contrairement à Terra où ces variations existent mais n'ont lieu que tout les deux ou trois million d'années.


Grâce à ce système il suffisait d'une simple boussole pour se déplacer discrètement selon un plan sans possibilité d'être suivit à distance. Même si les services de renseignement ennemi tombaient sur un itinéraire, lors de l'attaque d'une escouade par exemple, ils ne pouvaient pas suivre la bonne direction et ne risquaient donc pas de trouver les caches d'armes et autres lieux de rendez-vous secrets.


Partant d'un point fixé à l'avance, les troupes suivent une direction, le plus souvent le nord magnétique, ce qui ici ne veut, géographiquement parlant, pas dire grand chose puisqu'il change tout le temps. Lorsqu'elles atteignent une borne, elles attendent un moment avant de repartir dans une autre direction, le pôle magnétique de la planète ayant changé entre temps. Il suffit pour que cela fonctionne de respecter les délais car une fois raté le créneau de départ les troupes sont contraintes d'attendre un autre créneau, ou, si elles partent quand même, suivent une mauvaise direction et finissent par s'égarer.


Certes, au départ, la mise en place de ce système avait entraîné la perte de plusieurs pelotons tombés sur des troupes loyalistes après s'être perdu mais depuis six mois c'était devenu beaucoup plus rare et les hommes avaient fini par s'y faire.


Aujourd'hui, le ralliement du point de rendez vous était primordiale puisque c'était la revue des troupes par le Général Akaeran. Mais vue l'importance de la chose, les mesures de sécurité avaient été doublées. Par conséquent il avait fallu partir tôt ce matin et tous marchaient déjà depuis cinq bonnes heures. Ils avaient dépassé la dernière borne il y avait maintenant vingt minutes. Le capitaine appela Cyriaque qui était chargé de gérer les déplacements et le timing pour être sûr d'être dans les temps. Après confirmation il fit l'annonce au reste du groupe :


-"Bon on est encore largement dans les temps, alors on peut faire une pause. Et que quelqu'un relaie Aaron pour la comm."


Alors que tous commençaient à s'asseoir sur les troncs cassés et autres rochers alentours et à discuter, le Capitaine se redressa d'un bond et fit signe à tout le monde de se taire. En un instant, plus aucuns bruits ne vinrent troubler le calme paisible de la foret.


D'un seul coup, ce fut la confirmation brutale de ce que redoutait le Capitaine par le bruit sourd que provoqua le premier tir de laser loyaliste sur le casque de Martins.


"A terre!, planquez vous!" Mais ce conseil était bien inutile car la vingtaine d'hommes qui constituaient la colonne s'étaient dors et déjà jeté comme une seule entité derrière le moindre couvert.


-"Putain, ça, j'aurai pu le parier, c'est toujours pareil, c'est quand c'est vraiment important qu'il nous arrive des trucs comme ça."


"Eh chef, qu'est ce qu'on fait maintenant on appelle du renfort, doit y avoir la 98eme pas trop loin normalement"


"Non, sont trop loin! On va bien réussir à se débrouiller tout seul. Combien ils sont? Trente au plus, ça devrait être jouable. On est chez nous quand même."


Quand il entendit ça à travers le bruit des tirs de laser passant au dessus de son casque, Aaron rajouta dans sa barbe pour ne pas se faire entendre du capitaine que ça valait bien le coup qu'il se "fasse chiez" à porter cette radio de vingt kilo si personne ne s'en servait jamais. Cette remarque fit sourire les autres autour de lui, mais tous durent se rendre rapidement à l'évidence, la situation n'avait rien de comique.


Alors que les deux camps, de part et d'autre du chemin qui traversait le bois, continuaient à s'arroser de tirs sans vraiment s'exposer, le Capitaine, avec l'aide des deux sergents présents, mis en place une ébauche de plan. Il était impératif de se dégager de cette situation le plus rapidement possible sous peine de rater l'heure maximum de départ de la prochaine borne.


Il pris un morceau de papier qui traînait dans sa poche et commença à y tracer une suite de traits et de croix. C'était la méthode qu'il avait appris de son caporal, à l'institut des cadres officier d'Oxbridge. Pour lui c'était de loin le plus simple pour expliquer ses plans.


Dans le cas présent il fallait plutôt parler de plan de retraite que d'un plan de combat mais il fallait assurer les priorités. Il avait confié à quatre de ses hommes un fusil laser supplémentaire et un autre ce chargerait du lance missile.


Ceux ci étaient chargé de rejoindre le flanc des loyalistes en restant à bonne distance pour ne pas trop s'exposer et tirer le plus possible. Ils ne devaient pas forcement chercher à causer de gros dommages, le but était surtout de faire croire à l'arrivé de renfort.


Pendant ce temps le reste des troupes devrait commencer le mouvement de contournement pour rejoindre la borne à temps.


C'était toute fois un plan risqué puisqu'il impliquait la perte de plusieurs armes et si jamais la manœuvre de contournement échouait ils se retrouveraient dans une position vraiment difficile. Tous le savaient mais ils avaient confiance dans leur chef, ils étaient déjà sorti de situations bien plus critique.


Les cinq soldats désignés prirent donc leur armement supplémentaire ainsi que des chargeurs et profitèrent de la couverture des leurs pour s'esquiver. Après cinq minutes, ceux qui étaient resté comprirent que le plan était lancé et les effets se firent alors immédiat. Les tirs ennemis se reportèrent vers les cinq soldats qui, à défaut de faire des victimes, avaient attiré suffisamment l'attention pour permettre aux autres de se lancer dans une course éperdue.


-"Aller go!, derrière moi, trois par trois, ceux qui restent continuent de tirer".


Tous suivirent le capitaine qui ouvrait le chemin dans la frondaison de la forêt. Les derniers hommes de la colonne subirent de nombreux tirs et deux d'entre eux ne purent s'en tirer vivant, fauché en pleine course par l'explosion d'un missile frags. Les autres furent secoué par le souffle de la déflagration mais purent repartir. La bonne connaissance du milieu leur permis de semer les loyalistes dont on entendit au loin plusieurs tirs. Deux coups de feu distincts qui ne laissaient aucun doute sur le sort qu'avaient subit Gity, et Premez. Aucun des deux camps ne faisait de prisonniers et ils savaient ce qui leur arriverait s'ils étaient pris vivant. S'ils devaient l'oublier, les silhouettes macabres de leurs camarades pendant au bout d'une corde sur un arbre leur rappelait fréquemment.


Après avoir coupé pas la foret plus dense les hommes du capitaine arrivèrent au niveau de la borne signalé par un poste avancé loyaliste en ruine. Se considérant un peu plus en sûreté ils y reprirent leur souffle.


Les cinq hommes ayant fait diversion eurent plus de mal à se sortir du piège et seulement deux d'entre eux réussir à rejoindre le peloton après une course de plusieurs kilomètres dans le sous bois. Ils avaient également dut laissé leur lance-missiles ce qui représentait une perte conséquente. Le régiment n'en possédait effectivement qu'une douzaine qui constituaient la principale arme d'appui à leur disposition.


Avant de repartir pour s'éloigner définitivement de cette zone, le capitaine pris quelques instants pour faire le bilan de la situation. Ses hommes le regardaient réfléchir en se parlant à lui même, remuant un peu les lèvres mais ne laissant sortir aucuns sons. Pour les plus anciens ça faisait maintenant quatre ans qu'ils le connaissaient. Sa carrure en imposait, au moins aux humains de cette planète, mais il y avait quelque chose de difficilement descriptible chez lui. Quelque chose de profondément humain derrière un masque de chef de guerre impassible. Ses traits commençaient à être marqués par les années et son visage à la peau tannée était encore plus assombri par un regard noir. Il était rare de le voir sourire et il était souvent plongé dans ses pensées ce qui le faisait paraître froid et distant de prime abord. Pourtant, ils avaient appris à le connaître et à le respecter à travers tant d'épreuves.


Ce qui transparaissait, en fait, de ce visage si dur, était un sentiment d'intransigeance totale, comme s'il ne pouvait jamais être pris à défaut. Il disait souvent qu'il ne supportait pas la médiocrité et certains jours il pouvait se mettre dans une rage presque irrationnelle, allant jusqu'à frapper ses soldats pour des motifs futiles. Aujourd'hui pourtant il semblait plus détendu, même si la situation n'était pas en sa faveur. Il avait perdu 8 hommes et plusieurs armes. Cependant, ils pouvaient désormais rejoindre la réunion la plus importante depuis le début de la rébellion pour représenter le 77eme régiment de résistance et c'était sans aucuns doutes ce qui primait aujourd'hui.


.


Chapitre 2


Après être passé au travers d'un étroit défilé le peloton du Capitaine Letevain déboucha sur ce qui ne devait être, il y a de cela 24 heures, qu'une plaine vide au milieu de la forêt. Il s'y trouvait également un étang vaguement circulaire sur la droite, presque en bordure des arbres. Au centre de la plaine trônait une vielle épave de véhicule de surveillance loyaliste que les organisateurs s'étaient bien gardé d'enlever, la symbolique étant trop belle.


Mais voilà, aujourd'hui cet endroit avait quelque chose de plus que d'habitude. C'était devenu, depuis les quelques heures qui nous séparaient de l'aube, le point de ralliement de la quasi totalité des troupes de libération de la région. Tous les pelotons dont le maintien en position n'était pas strictement nécessaire avaient été invité à rejoindre les lieux. Ceux-ci avaient tous répondu à l'appel de leur chef, le Général Anton Akaeran.


Le peloton avait perdu du temps après leur escarmouche contre les loyalistes et, lorsque les hautes parois de granite laissèrent la place à la verdure, ils purent constater l'ampleur du rassemblement.


-"Putain, j'pensais qu'on s'rait nombreux mais là j'suis sur le cul! Z'avez vu l'peuple."s'exclama Sabien, exprimant à sa manière ce que tous les autres pensaient.


-"Tu pourrais peut être essayer de parler correctement avant que tout le monde nous classe dans la catégorie des gros rustres de province" fut la seul réponse qu'il entendit de la part du Capitaine, les autres restant bouche bée devant le spectacle. C'était tout simplement des centaines d'hommes, peut être un millier, qui attendaient là, passant le temps à discuter ou à nettoyer leurs armes, pour les plus zélés. Certains avaient entrepris des parties de cartes et jouaient sans doute un peu d'argent ou de tabac.


Sur le coté, des hommes aux commandes de Sentinelle déblayaient les restes d'arbres qu'on avait dû couper pour faire de la place. Au même moment, dans le font de la clairière, des tanks manœuvraient bruyamment, retournant la terre meuble à chacun de leurs virages et créant des ornières sous le poids de leurs chenilles.


C'était cela qui impressionnait le plus le Capitaine. Il avait pourtant participé à de nombreuses batailles aux cotés de ces monstres d'acier lorsqu'il était encore dans la Garde Impériale mais à chaque fois il ne pouvait réfréner un sentiment d'admiration mêlé de crainte. Et encore, ceux-la n'avaient pas fait tonner leurs canons. Et puis il devait avoué qu'il n'en avait pas revu beaucoup depuis qu'il avait quitté l'armée, et fut même surpris d'en retrouver ici.


Après plusieurs manœuvres, deux transports de troupe de type chimères vinrent se positionner côte à côte et des hommes commencèrent à installer une sorte de pont fait de large planche de bois entre les deux, constituant ainsi ce qui aller devenir le parloir de fortune du Général.


Après avoir pris quelques instants pour savourer le spectacle le peloton continua de progresser, passant à travers ceux qui étaient arrivés depuis un moment et qui avaient pris leurs aises dans un coin de la plaine. Ici et là des membres du peloton reconnaissaient un vieux copain ou un parent et le capitaine les autorisait alors à aller les saluer.


Au bout d'une centaine de mètres, Cyriaque et Flati reconnurent une vielles connaissances et n'attendirent même pas l'accord de leur chef pour se précipité à sa rencontre.


-"Putain, vieux frère mais comment un abruti comme toi peut encore être en vie?"demanda Flati à un homme assis par terre en train de discuter.


En ce levant d'un bond l'homme en question lui répondit :


-Et ouai mon pauvre, toujours là, et l'loyaliste qui réussira à m'foutre par terre est pas encore de c'monde."


-"Ah! putain ça fait plaisir de te voir, ça fait quoi, 3 ans maintenant? Demanda Cyriaque en lui tendant la main.


-Ouai ça doit être ça, d'puis que not' peloton a été redistribué.


-Et t'es où maintenant?


-Ben là, on s'occupe de la zone au nord de la péninsule de Stirnon avec le 42eme. D'ailleurs faut que j'vous présente.


-Eh les gars, c'morceau d'barbaque informe c'est Cyriaque et l'autre qu'a plus d'dents c'est Flati, on était ensemble avec le VIIeme jusqu'à ça qu'on se fasse prendre dans une méchante embuscade et qu'ils redispatchent les survivants".


A ces mots les autres se regardèrent puis les saluèrent avec un peu de respect dans la voix car tous avaient plus ou moins entendu des rumeurs sur le VIIeme. La seule chose sûre, c'était que ceux du VIIeme étaient aujourd'hui des vétérans qui avaient connu les débuts de la résistance comme tout les membres des 10 premiers régiments.


Les deux hommes entendirent un coup de sifflet bref et strident et comprirent sans même se retourner que le Capitaine leur ordonnait de rejoindre le groupe.


-"Bon Phil, content de t'avoir revu entier et p't être qu'on pourra se retrouver un de ces jours. Faut qu'on y aille, Cap'tain Letevain à l'air pressé."


A l'évocation de se nom les hommes du ILIIeme se retournèrent pour voir enfin celui sur qui une fois de plus les rumeurs circulaient mais ils furent déçu car il avait déjà tourné le dos et il ne purent simplement voir que sa silhouette massive.


Les deux hommes rejoignirent au pas de course le reste de leur peloton sans même prêter attention aux murmures que leur dernière phrase avait entraîné.


-"Bon je vais rejoindre le QG pour annoncer notre arrivée et pour nous faire référencer. Pour vous c'est quartier libre pendant une heure comme ça vous pourrez vous reposer un peu et manger quelque chose". annonça le Capitaine. "On se retrouve ici dans une heure précise"


Le simple fait d'apprendre qu'ils allaient pouvoir reprendre des forces soulagea tout le monde. Cela faisait 5 jours qu'ils étaient parti de leur camp et ils n'avaient quasiment pas cessé de marcher depuis. Il se dispersèrent donc en petits groupes pour rejoindre les différents points de restauration et apprendre toutes les nouvelles qui circulaient en ce moment. Ils tenteraient surtout d'en savoir un peu plus sur la raison d'un tel rassemblement.


Le Capitaine Letevain, quant à lui, rejoignit le bâtiment monté à la hâte le matin même et qui servait de point d'enregistrement pour tous les nouveaux arrivants.


Les Gardes d'Honneur qui en surveillaient l'entrée le reconnurent et le saluèrent avec un empressement quelque peu excessif ce qui ne lui plaisait pas outre mesure. Il disait même détester tous les protocoles qui avaient cours dans les plus hauts cercles. C'était en partie pour ça qu'il avait fini par détester l'armée. Pour lui, la guerre c'était son métier et ça ne justifiait pas autant d'honneurs à ses yeux.


A l'intérieur s'affairaient un grand nombre de scribes et autres officiers chargés de l'organisation et du recensement des forces en présence. A leur vu le capitaine compris que ce qui semblait être un rassemblement spontané avait nécessité une infrastructure et un gestion colossale. Il fut surpris également de la quantité de militaire ne faisant pas partie des réseaux de résistance. Il rejoignit un bureau et s'annonça. Une fois de plus, à l'évocation de son nom toutes les personnes présentes se retournèrent. Le garde auquel il s'était adressé s'empressa de le conduire auprès du général.


-"Ah, cher Cillier vous êtes enfin arrivé!" S'exclama le Général, l'un des seuls a oser encore l'appeler par son prénom."La fête n'aurait pas été totale sans vous. Votre voyage s'est bien passé?"


-"Eh bien, je ne crois pas qu'on puisse vraiment dire ça. On est tombé sur une patrouille et j'y ai laissé huit de mes hommes" lui répondit le Capitaine d'un air sinistre.


-"Ah! C'était à prévoir. Vous n'êtes pas les seuls à être tomber sur des loyalistes. Avec de tels mouvements ils se doutent forcement de quelque chose".


-"Espérons au moins qu'ils n'arriveront pas jusqu'ici avant notre départ".


-"Oh, pour cela nous avons pris nos précautions et les postes de garde ont été doublé dans tout le secteur. Et puis vous savez, le fait qu'ils soient partiellement au courant ne fait que renforcer notre ascendant psychologique."


Après avoir discuté de chose et d'autre le capitaine pris enfin l'initiative de poser la question qui lui brûlait les lèvres :


-"Et qu'elle grande nouvelle nécessite un tel rassemblement?"


-"Ah! Je vous propose de découvrir cela avec le reste des troupes. Je vais d'ailleurs devoir aller me préparer. Ce discours sera, sans nul doute, le plus important de ma vie car il engage celle de millier d'hommes. Vous connaissez sans doute le petit pincement au ventre, mélange de stress et d'euphorie, que l'on ressent avant de débarquer d'une chimère au milieu d'un champ de bataille."


-"oui je vois a peu prés" répondit le capitaine qui comprenait ou il voulait en venir


-"Et bien là, c'est pire" rajouta le Général avant de conclure en riant."A tout a l'heure!"


Après cette discussion, le Capitaine dû faire la queue un moment pour se faire enregistrer auprès de scribes et après une vingtaine de minutes pût ressortir pour goûter un peu de repos lui aussi.


Lorsqu'il passa le seuil, la chaleur se rappela douloureusement à lui et il s'empressa de rejoindre l'ombre d'une des cantines de campagne qui se trouvaient en bordure de forêt. Il attendit là un moment, répondant souvent à des saluts de gens qu'il ne connaissait que de vue, et, quelques minutes avant l'heure fixée il se rendit au point de rendez vous où l'attendait déjà la majeure partie de son peloton.


Alors que les derniers hommes du Capitaine arrivaient, le tocsin sonna appelant tous les régiments devant l'estrade par ordre d'enregistrement et, en quelques minutes seulement, les hommes se mirent en ordre militaire devant les deux tanks qui servait de promontoire.


A cet instant précis le futur était en marche. Le général monta sur l'estrade et, sous les clameurs de tous les hommes, lança ses premiers mots :


-"Mes amis la victoire est proche!".


************


chapitre 3


La pièce était sombre, en dessous du niveau du sol, car la seule lumière qui perçait de l'extérieur venait d'un soupirail à hauteur du plafond. Les raies de lumières traversaient l'espace en formant, au contact des particules de poussière, des lignes jaunes et blanches, parallèles et éphémères.


-"Eh bien mon vieux va falloir être un peu plus prolixe, hein."


-"Vas chier, j'te dirais rien"


Les deux hommes dans la petite cellule se trouvaient face à face. Le premier était debout, les mains croisées dans le dos. Il portait une pelisse en cuir noir, dont les rigueurs du climat avaient peu à peu patiné les extrémités. Il se tenait en face d'un soldat assis sur une chaise, les mains liées au dossier. L'uniforme qu'il portait le rattachait à la rébellion. La réponse qu'il venait de donner ne satisfaisait vraisemblablement pas son interlocuteur qui lui asséna un violent coup de poing en pleine figure.


-"Bâtard, tu peux bien me frapper, d'toute façon j'sais comment j'vais finir".


-"Tu veux que je te le dise moi comment ça va se terminer. Toi et tout tes "camarades", vous allez y rester". Cette fois vous en avez plus pour longtemps, la comédie a déjà trop duré"


Et puis je sais vraiment pas pourquoi je me fatigue, de toute façon j'en sais déjà bien assez, vu ton uniforme t'es du 77eme, c'est ça".


Il n'eut aucunes réponse mais n'en attendait pas vraiment. Il continua :


-"Ton chef, c'est Letevain, n'est ce pas. Et il était avec toi quand tu t'es fait attraper. Ah si seulement il n'y avait pas que des incapables dans ce camps, il serait ici, à ta place".


-"Compte la dessus ducon, le jour où vous l'attraperez…"


Un second coup interrompit la phrase du soldat, qui cracha le sang qui coulait de sa lèvre supérieur.


-"Aller, va, je te laisse, tu n'mérites même pas que je perde mon temps"


En disant ces mots, l'homme avait déjà tourné les talons et se dirigeait vers la porte. Au moment où il allait en passer le seuil, il se retourna pour dire une dernière chose au prisonnier.


-"Tiens au fait j'ai failli oublier. Je suis mal poli, moi, des fois! Au revoir!"


Et il lui tira une décharge de son pistolet laser en pleine tête, ne laissant derrière lui qu'un cadavre sanguinolent.


-"Virer le d'ici, et puis assurez vous qu'on mette son corps bien en vue des villageois". ordonna-t-il aux deux hommes qui assuraient la garde des cachots, avant de remonter vers la surface par un escalier en pierre.


En haut des marches il déboucha sur une cour au sol couvert de sable beige. Tout autour se trouvaient des baraquements en bois. Des soldats à l'uniforme vert foncé étaient en train de s'entraîner au combat sous les ordres d'un instructeur particulièrement en verve.


C'était ce qui rythmait les journées dans les camps de loyaliste comme celui ci.


L'homme traversa la cour d'un pas rapide pour rejoindre de l'autre coté le seul bâtiment construit en dur et plus grand que les autres. A peine y était il entré qu'un sergent arriva pour lui parler.


-"Marshall Orfyrès, on a eut les infos depuis les autres postes, et apparemment c'est comme ici : des gros mouvements de troupe. Par contre, toujours aucuns renseignements sur la destinations".


-"Bon, merci. Et les repérages aérien ça donne quelques chose?


-On a des pistes mais rien de certain. Vous savez, ils en ont encore descendu un la semaine dernière et les pilotes ne veulent plus prendre de risque."


-"Très bien. De toute façon ma décision est prise, on va tenter quelque chose maintenant. Appeler le capitaine, qu'il viennent me rejoindre dans mon bureau.


-"A vos ordre Marshall".


Le marshal continua de progresser entre les bureaux pour rejoindre la pièce qu'on lui avait installé depuis son arrivé.


Ça faisait maintenant trois mois qu'il était là. Il avait fallu ce temps pour prendre le pou de la situation ici. Mais il était là pour une mission et il le savait, il fallait maintenant qu'il la mène à son terme.


Il savait aussi que son arrivé avait fortement déplu au capitaine Grevitch. C'était le plus haut gradé ici avant son arrivé et il avait tout fait pour l'empêcher. Mais Orfyrès n'était pas homme à s'arrêter sur des considérations bassement humaines.


Au moment ou il venait de s'asseoir derrière l'écran de son ordinateur un homme engoncé dans un uniforme visiblement trop étroit pour sa corpulence frappa à la porte entrouverte.


-"Oui entrez Grevitch, il faut qu'on discute".


L'homme entra et s'assit en face du marshall, il semblait tendu et son visage boursouflé était dégoulinant de transpiration.


Le marshall détestait cet homme. Il avait même du mal à le classé dans cette catégorie tellement il avait en horreur cette masse de chaire suintante. Comment des êtres comme ça pouvaient atteindre de telles fonctions, c'était pour lui une question sans réponse.


-"Bon j'ai assez de renseignements pour passer à la deuxième phase. Je sais que Letevain n'est pas là, alors puisqu'on ne peut pas l'attraper lui, on va faire autrement. Vous savez lorsque j'étais enfant on s'attaquait au fourmilière jusqu'à en déloger la reine. C'était un peu long parce qu'il fallait se débarrasser de tous les soldats avant mais on y arrivait toujours".


-"Et quand est ce que vous prévoyez l'attaque, parce que moi, il faudrait peut être que je prépare un peu mes hommes". Lui répondit sèchement le capitaine.


-Et bien nous allons débuter tout ça dés maintenant, mais ne vous inquiétez pas, je vais me charger de l'organisation, nous savons trop bien de quoi vous êtes capable, ou incapable devrais-je dire".


Le capitaine enrageait mais connaissait très bien le statut du marshal, il lui suffisait d'un seul mot pour qu'il se retrouve sur le front aux confins de la galaxie avec un collier autours du cou. Il serra les dents mais répondit avec le plus de calme possible


-"Très bien, je prévient les hommes, il seront prés et sous vos ordres dans trente minutes".


-"Merci, vous pouvez disposer"


Le marshall resta un moment dans son bureau pour peaufiner son plan. Il savait qu'il ne pourrait plus y apporter grand chose, ça faisait trois mois qu'il ne pensait qu'à ça jour et nuit. Non, le seul point dont il ne pouvait être sur, c'était la manière dont allaient se comporter les hommes. Le morale des troupes était devenu franchement bas et il devenait difficile de les diriger.


Orfyrès fut tiré de ses réflexions lorsqu'un officier vint frapper à la porte pour lui annoncer que tout était prêt. Il se leva alors, remis son long manteau de cuir et se dirigea vers une petite armoire métallique. Il en sortit son équipement, un masque de protection, un fusil à pompe et deux boites de cartouches. Il savait qu'il ne serais pas en première ligne mais il détestait être pris au dépourvu.


Lorsqu'il ressortit du bâtiment, la cour était occupé par la quasi totalité des hommes valides du camps de Tagdouhi. Cela représentait pas loin de 400 hommes sur les 500 présent en ce moment.


Le marshall se posta sur le perron et commença à expliquer la situation.


-"J'espère que vous êtes en forme parce qu'aujourd'hui c'est le grand jour. Nous avons des informations qui précipites un peu les choses mais il faut savoir saisir sa chance.


Nous allons donc rasé ce qui reste de résistance dans la zone. Nous savons qu'il y a un postes rebelles dans la région, nous allons donc nous rendre auprès des villageois pour en apprendre un peu plus. Aujourd'hui vous avez carte blanche, peut importe les moyens, ce que je veux, c'est des résultats, c'est clair?.


-"oui chef!" répondirent tous les hommes d'une seule voix.


Cette annonce les avait semble-t-il motivé et le marshal s'en félicitait. Cette fois, il allait les avoir, ses résultats.


-"Très bien, on embarque, on se retrouve sur place"


Tous les hommes partirent instantanément vers les transports qui les attendaient. Ils montèrent à l'arrière des camions. Chacun de ces engins, monté sur des roues de la taille d'un homme, pouvait contenir une quarantaine d'homme. Ce qui faisait un convoi de dix camions suivit par cinq transports blindée pour transporté les gradés.


Tous les véhicules passèrent donc entre les deux miradors qui gardaient l'entrée et s'engagèrent sur la voie de terre rouge qui se perdait à l'horizon dans la nature luxuriante. Dans moins de quarante minutes ils auraient atteint le premier village et les festivités pourraient commencer.


Chapitre 4


Le village semblait désert. Il n'y aurait eut aucun bruits si la colonne de blindé n'avait traversé la rue principale en soulevant un nuage de poussière ocre. Tous les habitants avaient rejoint leurs petites maisons de terre rouge mais cette précaution étaient bien futile aux vues des desseins des militaires.


La chimère du marshall qui ouvrait la marche s'immobilisa au milieu du village, sur une petite place où se rejoignaient toutes les rues qui constituaient le bourg. C'était la place de l'Assemblé, symbole de l'équilibre de la communauté. C'était un lieu où chacun pouvait s'exprimer, pour peu qu'il ait quelque chose d'intéressant à dire. Une fois par semaine tout le village s'y réunissait. C'était aussi de là qu'étaient annoncées les nouvelles importantes et apparemment l'arrivé des militaires avait été la dernière car tout le système était encore en marche.


Le marshall sortit du véhicule, précédé des gardes chargés de sa protection, et se dirigea vers l'estrade. Le micro était encore allumé et il s'en empara, créant au passage un fort bruit de larsen. Il commenca par s'éclaircire la voix.


-" Hum hum! C'est le marshall Orphyres qui vous parle. S'il vous plais, ne nous faite pas perdre notre temps, je veux tout le monde sur la place tout de suite, il n'y aura pas de second appel."


Le message avait été répercuté dans les quelques rues de terre qui constituaient le village grâce à une série de haut-parleurs. Il devait y avoir guère plus de 500 habitants ici, tous des "natifs" issus d'un peuple présent sur Toconou depuis des millier d'années. L'histoire de leur arrivée était depuis bien longtemps oubliée et il aurait été difficile de la dater précisément. En tout cas c'était bien avant qu'une partie de la population de Calavi IV, en manque d'espace vital, décide de venir s'installer ici, il y a 600 cent ans.


La bourgeoisie Calavienne avait implanté des usines sur la planète et, bien sur, il avait fallu de la main d'œuvre. Le population de Toconou avait été réquisitionné et s'étaient agglutiné autours des complexes industriels, formant des grappes de bidon-villes insalubres. Seuls quelques uns avaient réussi à s'intégrer parmi les calaviens et occupaient des postes importants dans l'administratio ou l'armée en reniant toute leur culture. Cette culture que tous les natifs avaient du abandonner représentait un mode de vie millénaire, basé sur la recherche de l'harmonie et du respect de la nature.


Seule une fraction de la population avait résister aux sirènes de la modernité et avait décidé de s'accrocher à son passé. Ce choix avait cependant des inconvénients puisqu'il leur fallait subir la répression quasi quotidienne de l'armée.


Malgré l'appelle du marshall, les villageois ne répondirent pas et celui ci commença à perdre son sang froid.


-"Putain mais ils sont abruti ou quoi, bon aller, faite les sortir".


Les sergents à qui il avait dis ça répercutèrent l'ordre et une cinquantaine de militaires sortirent des camions et pénétrèrent bientôt dans toutes les battisses de banco pour en faire sortir leurs occupants. Ils procédaient méthodiquement et avaient presque fini lorsque au bout de la rue principale, une des escouades reçu un cocktail incendiaire lancé par une fenêtre au moment où ils allaient défoncer la porte. Il ne fallu qu'un signe du marshall pour qu'un garde embrase toute la maison d'un jet de lance-flammes dévastateur.


-"Le feu par le feu c'est ça l'unique solution au problème" se félicita le marshall.


Les trois occupants sortirent en hurlant, des flammes accrochées à leurs vêtements. Leurs cris étaient atroces mais les autres habitants qui venaient de rejoindre la rue ne purent rien faire d'autre pour les aider que d'insulter les soldats. Ils étaient en effet encadré pas les militaires qui les guidaient manu militari vers la place.


Après deux longue minute, l'un des gardes se décida enfin à mettre un terme au supplice et acheva, avec son fusil laser, les corps que le feu avait rendu méconnaissable.


Lorsque tous les villageois eurent rejoint la place, le marshall Orphyres commença le discours qu'il tenait à chaque fois dans de telles circonstance. Il parlait vite et dans des termes que les habitants ne pouvaient, la plupart du temps, pas comprendre. Lorsqu'il eut terminé son cours de morale il appela le chef du village.


-"Alors qui est ce qui dirige ici?"


Un voix s'éleva de la foule


-"Y a pas de chef ici, on est libre"


-"Libre de crever, oui" Le marshall en disant ça venait de tuer le jeune homme qui avait pris la parole d'une balle de son fusils à pompe, provoquant les cris dans la foule.


-"Bon je crois que j'ai toujours pas eu ma réponse" reprit-il en réarmant son arme.


Un homme d'un cinquantaine d'année sortit des rangs et se présenta


-"Je suis Mornas Idr-Ordemi, c'est moi qui ai été nommé pour diriger, jusqu'au prochain cycle lunaire.


-"Ah, et bien vous voyez, on va finir par y arriver! Maintenant je voudrais savoir où se trouve le camps des rebelles?".


-"Ça j'en sais foutre rien, j'peux pas vous le dire"


Le marshall se détourna de l'homme et montra une petite fille du doigt


-C'est quoi ton nom ma petite? Lui demanda t il d'une voix étrangement douce


-Minoti Monsieur


-Et bien tu devrais dire merci à ton chef "


Sa mère n'eut pas même le temps d'hurler qu'il l'avait déjà fauché d'un nouveau tir de fusil, la faisant s'écrouler un mètre plus loin dans une mare de sang.


Au premier geste des villageois une rangé de militaire les mire en joue et ils ne purent rien faire d'autre que de crier leur haine.


-"Mais putain vous êtes pas net, c'était une gosse".


-"Bon j'ai plus envie de rire maintenant, alors tu me dis où ils se terrent ou tu risque de ne plus être le chef de grand monde ce soir". demanda-t-il de nouveau au chef sans prêter attention à ce que lui disaient les autres villageois.


-"Je sais pas où ils sont exactement, moi j'y suis jamais aller. Mais c'est vers l'est, ça c'est sur. Ça doit être à sept kilomètres d'ici à peu près. C'est au milieu de la foret qu'on voit là-bas sur la colline."


-"Et bien, c'était pas si compliqué que ça, tu vois! J'espère seulement que tu as la présence d'esprit de ne pas me prendre pour un con, hein? Je suis sur que certain d'entre vous y sont déjà aller, je veux un volontaire pour m'accompagner".


Personne ne se présenta jusqu'à ce qu'il pointe à nouveau son fusils sur la foule.


-"Moi, j'y vais".


-"Très bien jeune homme, j'admire ton courage, si tout ce passe bien je m'en souviendrai".


Le marshall se dirigea vers son véhicule. Le jeune homme qui venait de parler fut conduit, encadré par deux soldats, dans un des véhicules blindés. Tous les soldats qui étaient sorti des camions y retournèrent rapidement et la colonne se remit en marche laissant derrière elle des habitants pantois devant tant de violence gratuite. Ils s'étaient regroupé autours des victimes. La mère de la petite fille tenait le corps sans vie de son enfant et criait sa douleur.


Certains commencèrent à critiquer la résistance qui était, selon eux, à l'origine de la situation. Le reste du village s'inquiétait surtout de l'attaque du camp. Car sans soutien ils seraient encore plus à la merci des militaires.


Dés que les véhicules furent hors de vue, trois hommes se précipitèrent dans une maison pour tenter de prévenir les résistants par radio.


-"Com1 com1, ici poste 4. Je répète com1, ici poste 4


Dans le grésillement des parasites une voix sortie de l'émetteur.


-Oui poste 4, on v… ..oute.


-"Les loyalistes, bordel, ils sont passé ici, ils vous cherchent…"


-"Poste 4 je de….de confirma…


-Les loyalistes! Ils viennent vers vous, ils vont vous trouver!


-Ok, reçu, et comb… sont?


-Difficile a dire, j'ai compté dix camions et cinq blindés. Ils ont foutu un beau bordel ici.


-Merci pos…, on va se préparer.


Deux bips signalèrent la fin de la communication. Les trois hommes semblaient dépité mais ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus.


Une heure plus tard se fit entendre la première explosion. Depuis le village, la distance étouffait un peu le bruit mais le nuage de fumée qui montait au loin depuis la foret ne laissait aucun doutes sur ce qui était entrain de se produire.


-Marshall, tout se passe comme prévu, ils ne sont pas plus de deux cent cinquante ici. Par contre ils semblaient au courant de notre arrivé, tous les postes de tir étaient occupés.


-Bien sergent. Des pertes pour nous?


-Un peu chef, au moins cinquante hommes.


-Bon, maintenez la pression.


Le marshall n'était même pas sortie de la chimère et regardait de loin par la porte. Il avait en face de lui le jeune villageois qui se tenait la tête entre les mains.


-"Et bien, qu'est ce que t'as? tu devrais être fier de toi, un vrai héros.


C'est le moment que choisi le jeune homme pour sortir le couteau de chasse qui était attaché à sa cheville. Il tendit le bras subitement pour essayer de toucher le marshall au visage mais celui ci eut le temps de détourner le coup. Il tenait fermement le bras de son assaillant qui lâcha son arme et les visages des deux hommes se retrouvèrent à quelques centimètre l'un de l'autre.


-Ça, je crois que c'est pas très malin, j'aurai pu te sortir de se trou tu sais"


Le marshall détacha le pistolet du holster de sa ceinture et lui tira une décharge à bout portant dans la tempe, projetant un mélange de sang et de cervelle sur toutes les parois du véhicule.


-"Quel imbécile, finir comme ça, pfou!". Ajouta-t-il avant d'essuyer sa figure ensanglantée sur le haut de la manche de son uniforme.


Il se décida enfin à sortir et s'installa pour regarder comment se déroulait l'attaque. Les loyalistes avaient déjà pénétré dans l'enceinte du camp. Les deux miradors qui gardaient l'entrée avaient été fauchés par des tirs de missiles et d'obus de mortier et leur charpente métallique s'étalait maintenant sur le sol. Des postes de tir d'armes lourdes étaient également détruits. Sur l'un d'ente eux, les sacs de sable qui auraient du le protéger étaient éventrés et leur contenu s'était répandu sur le sol en s'imbibant du sang de ses occupants. Le marshall était en contre-bas par rapport au camp lui même et ne distinguait pas ce qui si passait. Seul les cris et les déflagrations le renseignaient. Il écoutait également attentivement ce que disait le sergent en haut.


-"Chef c'est bientôt fini, il ne reste plus qu'un batim.."


Le sergent n'eut pas le temps de finir ça phrase. Une terrible explosion venait de se produire en haut de la butte, forçant le marshall à se jeter à terre pour se protéger des éclats de bois et de métal qui retombaient, bien qu'il soit à plus de cent mètres.


-"Putain, c'est quoi se bordel, on fait des essais de bombe à neutron ici ou quoi"


Il attendit un instant avant de se relever. Plus aucuns bruits ne provenaient d'en haut, il se décida à aller voir. Il embarqua donc dans la chimère qui commença à monter sur le chemin.


Ils passèrent ce qui était l'entrée principale. Le camp était complètement dévasté, de nombreux blessés des deux camps gisaient par terre.


Un cratère se trouvait sur l'emplacement probable du bâtiment en question. Le marshall compris alors ce qui s'était passé.


-"Putain, ils ont préféré se faire sauter que de se rendre, il sont vraiment fanatique.


Enfin, finalement, je sais pas si c'est pire que ce que je leur réservais".


Il se dirigea vers un des rebelles qui gisait sur le sol, une jambe arrachée par l'explosion. Il appuya son pied sur la cage thoracique de l'homme à l'agonie.


-"Alors, il est parti où ton chef?"


-"Je sais pas, t'as regardé dans ton rectum, connard?" Lui répondit péniblement l'homme.


Ça faisait deux fois qu'on le traitait de connard dans la même journée et le marshall n'appréciait décidément pas cette réponse.


-"Et ben c'est bien dommage, on en trouvera peut être des plus loquaces que toi. Je vais être gentil quand même, je vais pas te laisser comme ça".


Il pris son fusil à pompe et le chargea consciencieusement. Il visa d'abord la tête du résistant qui ferma les yeux en attendant la mort, mais au dernier moment le marshall lui tira trois fois dans le genou qui lui restait, le réduisant à l'état de pulpe sanguinolente.


-"J'suis pas un monstre quand même, j'allais pas te laisser boiter toute ta vie".


Le soleil commençait à décliner, le marshall pouvait se féliciter de sa journée. Bien sur il n'avait pas attrapé Letevain, mais celui ci ne pourrait plus grand chose dans la région et se serait un bon avertissement pour la population. Ce qu'il aurait sans doute plus de mal à faire passer dans son rapport c'était la perte de cent quatre vingt quatre hommes, la dernière explosion en ayant à elle seule tué ou gravement blessé pas loin de cent.


Il fallait maintenant récupérer les rebelles encore en vie pour les interroger plus tard. Le marshall rejoignit la chimère et avant de partir annonça quelque chose au Capitaine qui n'avait rien osé dire jusque là.


-"Vous voyez capitaine, ce n'était pas si compliqué que ça, depuis le temps que vous épuisiez des crédit inutilement. Enfin, j'en reparlerai dans mon rapport.


Au fait, j'imagine que les villageois les avaient prévenu de notre arrivé, il faudrait donc repasser par là bas pour leur apprendre la discipline. On se retrouve au camp ce soir".


Le capitaine enrageait visiblement mais ne put un fois de plus rien dire d'autre que "oui marshall". Il savait néanmoins qu'il aurait bientôt le moyen de défouler sa colère et sa rage. Les villageois l'avaient bien mérité après tout.


Chapitre 5


Six hommes étaient là, au milieu de nul part. Deux d'entre eux montés sur un tank de type Hydres qui était la seule oeuvre humaine visible aux alentours. Et puis, d'un seul coup, un long bourdonnement se fit entendre qu'il eut été difficile d'interpréter si tous n'avait pas eut connaissance de ce qui se déroulait au même moment à quelques kilomètres.


-"T'écoute ça, putain et nous on est obligé d'rester ici alors qu'tous les aut' sont là-bas"


-"la ferme bordel il va commencer."


-"ah ça y est c'est parti"


Tous se rapprochèrent de la radio pausée sur le haut du tank et dans un crépitement la première phrase leur parvint avec l'écho lointain de la clameur d'une foule.


-"Mes amis la victoire est proche!"


Tous auraient préféré être là-bas c'était sûr mais ils avaient aussi conscience que leur présence au fond de cette forêt était indispensable et que sans un système de défense irréprochable tout cela n'aurait été qu'une utopie.


Bien sur, les postes fixes de défense anti-aérienne existaient déjà depuis longtemps et interdisaient en temps normal le survol de la zone par les véhicules loyalistes. Il suffisait pour s'en persuader de compter le nombre d'épaves jonchant le sol dans cette région.


Mais en ce jour tout était différent car si les services de renseignement ennemi avaient été informé de ce qui se déroulait ici le commandement loyaliste tenterait sans aucun doute quelque chose.


Il avait donc fallu mettre en place des unités anti-aérienne mobiles attachées généralement au soutien des postes avancés dans les régions où la domination des rebelles est moins prégnante.


Des escouades de six hommes avait alors été constituées pour assurer chacune la défense d'une zone de 2 kilomètres carrés. C'était largement moins que le champ d'action des missiles sol-air à leur disposition mais on n'avait voulu prendre aucuns risques. Il fallait ajouter à cela les nombreuses patrouilles de la garde d'honneur qui avaient été disséminées dans les abords du point de rendez-vous. Certaines à pied et d'autres prises parmi la cavalerie qui servait habituellement de coursier grâce à leur vitesse et leur furtivité.


Cela représentait un nombre conséquent d'hommes, même si ce n'était nullement comparable avec la foule présente, et pour que tous puissent suivre directement le discours du général on avait mis à disposition de chaque escouade une radio. C'était pour eux un minimum même si les communications sur une distance comme celle-ci devenait de plus en plus difficile à cause du brouillage loyaliste.


Les six hommes se rapprochèrent du blindé ou avait été installé la radio et tendaient l'oreille pour discerner à travers les grésillements quelques bribes du message.


A quelques kilomètres de là il n'était nullement nécessaire de fournir un quelconque efforts pour entendre les mots du général. Sont discours était fluide et son éloquence impressionnante.


-"Mes amis aujourd'hui est un grand jour et dans mon cœur se mêlent tout à la fois la colère l'espoir et la confiance.


Si je viens vous voir aujourd'hui c'est pour vous annoncer une grande nouvelle. Cela fait maintenant cinq ans que nous avons entrepris notre libération. Cinq longues années de douleur, de larme et de sang mais l'issue est proche.


Vous savez sans doute que le Gouverneur Planétaire a désormais fait appel à son congénère de Calavi IV et leurs attaques sont de plus en plus fréquentes. J'espère que ce rassemblement saura vous prouver que nos forces sont plus que jamais disposé à combattre et à même d'engager la phase finale.


Ma présence ici est belle et bien motivée par la volonté de vous exposer ce que va être notre avenir et surtout de vous rappeler que tout cela ne serait nullement possible sans les efforts que vous déployez chaque jour.


Les sages qui nous ont ouvert les yeux sur notre terrible aliénation sont aujourd'hui plus forts que jamais. Depuis leur découverte des textes secrets cachés depuis des millénaires dans les archives des bibliothèques impériales ils ont su décoder la somme considérable de connaissance qui était jusque-là interdite. Ils ont su aussi propager leur savoir et j'ose espérer que chacun d'entre vous sait pourquoi il se bat aujourd'hui, tant de sacrifices ne peuvent être vains.


Aujourd'hui est un grand jour à plus d'un titre et je suis donc venu vous dire que l'histoire est en marche, ce soir vous retournerez tous à vos postes et vous propagerez sur place ce message. Nous regroupons nos forces et unissons les différents mouvements issus de la résistance. L'objectif maintenant et de prouver à chacun sur cette planète, et je l'espère au-delà, que le savoir permet de vaincre tous les obscurantismes même les plus enracinés.


Et pour cela il nous faut un objectif majeur, et celui ci sera la prise de Grimotar".


L'évocation de ce nom entraîna une nouvelle poussé de clameur parmi l'auditoire. En effet c'était la ville la plus importante du continent Antaïl.


-" Les natifs de cette ville sont depuis longtemps majoritairement acquis à notre cause. La répression qui y a court est des plus terrible mais notre emprise sur les territoires qui l'entoure et suffisamment forte pour en assurer la sécurité.


Néanmoins, la prise de cette ville ne sera pas si facile car les loyalistes y ont regroupé plusieurs bataillons et ils ne semblent pas prêt à lâcher ce symbole.


C'est donc une lutte difficile qui s'annonce mais l'enjeu vaut largement les risques encourus.


D'ici ce soir vous sera confié un plan d'action général et vous recevrez bientôt toutes les instructions plus précises qui vous permettront de prendre part à la campagne".


A ce moment précis du discours, alors que le général s'apprêtait à conclure, un bruit lointain d'explosion se fit entendre.


Les hommes qui étaient en poste avancé purent voir plus distinctement ce qui venait de se passer. Un véhicule loyaliste venait de se faire descendre par la première ligne de défense à plusieurs kilomètres d'ici. De l'endroit où se trouvaient les hommes ce n'était qu'un point brillant traversant l'horizon et qui créa une grosse explosion au moment où il percuta la colline boisée.


Cela ne voulait pas forcement dire grand chose puisque de nombreux véhicules tentaient des repérages aériens et étaient fréquemment abattus. Le message de la batterie qui l'avait descendu se répandit dans toutes les radios et téléscripteur et parvint jusqu'aux officiers proches du général qui s'empressèrent de le prévenir pour qu'il termine rapidement son discours.


-"On m'annonce qu'un véhicule loyaliste vient d'être abattu" annonça-t-il provoquant une nouvelle fois la clameur de son auditoire. Et sans plus de commentaire il repris le fils de son discours.


"Une fois de plus je vous rappelle que notre avenir est entre vos mains. Je vais bientôt repartir pour annoncer dans d'autres régions comment ce passe notre action.


Je vous laisse donc en vous souhaitant bonne chance, et en vous disant à bientôt pour fêter la victoire dans les rues de Grimotar".


Après avoir été applaudit longuement le général descendit de son promontoire et s'empressa de rejoindre le véhicule lourdement blindé qui l'avait emmené jusqu'ici. Les troupes spéciales assignées à sa sécurité le suivirent et la dizaine de véhicule partit promptement sur un chemin qui partait vers le sud à travers la forêt.


L'un des membres de la patrouille anti-aérienne tourna la radio pour revenir sur une fréquence d'information captant au passage des bribes de conversation entrecoupées de bruit de neige.


-"Ça y est c'est fini! Vous avez écouté, va y avoir du mouv'ment dans pas tard"


-"Ouai c'est sur, z'ont vraiment décidé d'passer la vitesse supérieure.


-"D'puis le temps que j'dis qu'y fallait la prendre c'te ville, mais moi forcement personne ne m'écoute.


Cette dernière réplique fit sourire les autres puisque effectivement l'avis d'un simple soldat n'avait que peu de poids sur les décisions du QG.


Au même moment des centaines de conversations de ce type avaient lieu entre ceux qui venaient d'entendre ce discours. Dans la plaine un officier était venu annoncer que tous devaient maintenant rejoindre leur affectation d'origine car une attaque majeure était encore envisageable. Il annonça également que les capitaines devaient tous se rendre au quartier d'enregistrement pour se voir remettre les documents contenant les consignes pour les jours à venir.


Les pelotons se regroupèrent alors attendant leurs officiers et dés que ceux ci revinrent, ils se préparèrent au départ. L'agitation était encore plus importante que pour l'arrivé car cette fois tous repartaient simultanément.


Le capitaine Letevain et ses hommes commencèrent donc comme tous les autres à faire leurs paquetages pour entamer le long voyage de retour. Il semblait évident qu'ils ne pourraient pas arriver avant la nuit et la fatigue se faisait sentir. L'exaltation du discours avait laissé la place à une terrible lassitude.


Ils repartirent donc en empruntant en sens inverse le long défilé par lequel ils étaient arrivés et, un fois au bout de celui-ci, ils s'engouffrèrent dans l'épaisse forêt. Avant d'en passer le seuil ils se retournèrent une dernière fois pour profiter de l'agréable lumière de la fin d'après midi, car le monde en face d'eux n'avait rien de serein. L'épaisseur du feuillage des hauts arbres qui composaient la forêt ne laissait percer qu'une faible lumière qui, avec la tombé du jour se transformait de plus en plus en une pénombre désagréable et presque malsaine. Ils semblaient y avoir un malaise au sein du groupe et personne n'avait le cœur à tenir une conversation.


Ils parcoururent ainsi plusieurs kilomètres dans un silence pesant mais que personne ne voulait briser. Et puis, par moment les hommes en fin de peloton se retournaient croyant discerner des bruits mais sans jamais pouvoir en avoir la certitude. Ces bruits finirent par se faire plus audible et les hommes s'arrêtèrent pour se préparer à riposter au cas ou. C'était devenu un son presque musical de claquement qui se rapprochait de plus en plus. Et puis d'un seul coup émergea au détour du sentier qu'ils avaient suivit jusque là, cinq cavaliers qui ne mirent pas longtemps avant d'arriver à leur niveau.


-"Vous êtes bien le 77eme?" Demanda le sergent en descendant de son cheval.


-"Putain, oui, mais vous êtes inconscient ou quoi? Et si on avait pris les devants et qu'on avait tiré sans somations?" répondit le capitaine visiblement irrité.


-Vous savez, il est des priorités qui nécessites de prendre quelques risques. J'imagine que vous êtes le capitaine Letevain, je voudrais vous parler un moment.


Les deux hommes s'éloignèrent et entamèrent leur discussion pendant que les autres les regardaient de loin. Les cavaliers étaient resté sur leurs chevaux et surplombaient les hommes à terre d'un bon mètre et demi ce qui était assez intimidant pour les piétons.


A quelques distances de là le sergent de cavalerie expliquait au Capitaine la raison de sa venue.


-"Bon je vais être clair, si je suis là ce n'est certainement pas pour vous annoncer une bonne nouvelle" Ça, le Capitaine s'en était douté car pour un simple message on aurait pu leur envoyer un message radio étant donné qu'ils étaient encore a porté des émetteurs.


-"Alors voilà, aujourd'hui a eu lieu une lourde offensive sur le secteur ou vous êtes affecté, et pour tout vous dire, on a perdu le contrôle d'une large zone autours d'Armantaîl".


Le capitaine c'était attendu à une mauvaise nouvelle mais là les conséquences étaient terribles et il ne put rien dire avant que le sergent ne lui donne des détails.


-"En conséquence le QG a décidé une réorganisation et a jugé votre présence plus utile à un autre niveau".


-"Et concrètement qu'est ce qu'on devient, vous savez que la majorité de mes hommes sont de là bas et qu'ils ne vont sans doute prendre la nouvelle avec le sourire".


-"J'imagine très bien que la situation soit très difficile pour vous et vos hommes mais j'ai des ordres et vous devez venir avec nous. Nous allons vous guider jusqu'à un transport aérien qui vous conduira quelques part où vos qualités seront plus utiles à la rébellion".


-"Très bien, j'imagine que l'ordre vient de haut et qu'il serait vain de le discuter, je vais annoncer ça à mes hommes." Et le capitaine rejoignit le reste de la troupe avec une expression de profonde tristesse et de détermination que tous les hommes purent lire sur son visage.


-"Bon, changement de programme!. On ne rentre plus chez nous et on risque de ne pas y mettre les pieds avant un moment, la zone a été perdue aujourd'hui."


A ces mots la consternation envahie le cœur de chacun.


-"On nous affecte à un autre secteur que l'on ne m'a pas encore déterminé. On va rejoindre un transport qui va nous y emmener. Vous savez, je suis aussi affecté que vous mais il ne faut pas perdre de vue notre objectif global et je peux vous jurer qu'on retournera bien vite botter le cul de ces chiens d'ici peu."


Cette dernière phrase rendis un semblant de courage au peloton et sembla surprendre les cavaliers qui n'avaient pas l'habitude d'entendre un tel discours de la part d'un officier.


Les hommes se remirent donc en route retournant sur leurs pas à la suite des cavaliers. Après une demi-heure de marche dans la pénombre de plus en plus oppressante du sous bois ils arrivèrent à une petite clairière. Au milieu s'était posé un lourd véhicule de transport aérien dont l'équipage s'affairait à effectuer les ultimes vérifications. Les puissants moteurs étaient allumés et les hommes les entendaient déjà depuis presque trois cent mètres.


A peine arrivé, les cavaliers les saluèrent en leur souhaitant bonne chance et repartirent au galop pour rejoindre la forêt et sans doute le reste de leur régiment.


Un nouvel officier les accueillit et leur enjoint de monter au plus vite car il ne fallait pas traîner trop longtemps dans les parages.


Tous rejoignirent donc rapidement la passerelle d'accès et s'installèrent sur les sièges en bouclant les sangles de sécurité. Les hommes d'équipage regagnèrent leur cockpit. Dans la soute, tous les hommes regardaient leurs pieds car personne ne voulait croiser un regard, l'image de leurs amis restés chez eux leur serrait le cœur. Enfin les premiers soubresauts des moteurs se firent sentir et tous cherchèrent une poignée en se préparant au décollage.


Chapitre 6


Au moment où tous comprirent que le véhicule avait quitté le sol le capitaine ferma les yeux en se souvenant de la première fois où il avait embarqué à bord d'un appareil de ce type.


C'était une vingtaine d'année auparavant, lorsqu'il avait dût rejoindre un camp de formation militaire sur Prismo, dans un système proche de celui de Toconou. La conscription l'avait forcé à quitter ses études pour devenir militaire.


Il se souvint ensuite de ce qu'il lui était arrivé ce jour là, lorsque l'adjudant formateur avait repéré son pistolet laser. Il venait de le graver à son nom grâce au couteau offert par son père avant le départ. Bien que de nombreuses années soit passées depuis, il se souvenait mots pour mots de ce que lui avait dit le gradé et il ne put se retenir de les murmurer en serrant le poing. "Et où tu te crois? Tu crois quoi? Que tu vas survivre suffisamment longtemps pour le garder en souvenir?. Et le prochain qui va venir après toi il s'ra content d'avoir le nom d'un type mort sur son arme."


Après ces mots, l'adjudant lui avait repris son arme et son couteau et lui en avait donner des nouveaux. Pourtant, c'était bien ces deux armes qu'il avait à la ceinture et que personne ne pourrait plus lui prendre. Il les avait récupéré après avoir sauvé la vie, quelques semaines après, à ce même gradé, en fauchant en pleine course un ork qui se ruait sur lui. En signe de gratitude et sans ajouter aucun commentaires ou excuses il lui avait fait remettre ses armes. Ça n'avait nullement enlevé la haine qu'il portait à celui qui avait définitivement transformé le jeune homme cultivé qu'il était à l'époque en un militaire insensible.


Lorsqu'il repris ses esprits, le capitaine se rendit compte que la nuit était tombée mais il ne savait pas trop combien de temps il s'était égaré dans ses souvenirs.


Ne sachant toujours pas quelle était leur destination, il demanda tout de même à l'officier présent avec eux dans la soute s'ils en avaient encore pour longtemps. Celui-ci lui répondit laconiquement que non mais sans rien ajouter de plus.


Alors Letevain se mit à regarder ses hommes en essayant de savoir à quoi ils pouvaient bien penser. Ce qui était sur, c'est que la nouvelle de la perte de leur région les avait terriblement affecté car on pouvait lire sur leurs visages défaits la plus grande détresse. Ils avaient déjà tous perdu des frères d'armes, mais là, c'étaient leurs souvenirs et ce qui restait de leurs vies passées qui était menacé.


Enfin, le capitaine chassa ses idées sombres pour revenir au présent. Ils étaient tous là, ballotté dans la carlingue, à la seule lumière des veilleuses présentes au dessus de leurs têtes. Cette pâle lumière blafarde créait une atmosphère proche de celle des galeries qui s'enfoncent au cœur des mines désaffectés de la lune de Toconou et qui servaient désormais de site d'entraînement militaire. La seule différence était qu'ici il pouvait regarder le mince croissant de lune à travers le hublot ce qui le rassura un peu.


Soudainement le copilote dans le cockpit frappa trois coup sec contre la cloison et le sergent leurs demanda de s'accrocher un peu parce qu'ils allaient bientôt se poser.


Effectivement la manœuvre entreprise fut très déstabilisante pour tous les nouveaux passagers. Le véhicule freina brusquement jusqu'à arriver en position stationnaire puis commença sa descente. Ce que les hommes avaient du mal à comprendre c'était pourquoi ils allaient se poser au milieu d'un lac. Seul la lune, dont le reflet dans l'eau brillait d'un éclat étrange aurait pu leur mettre la puce à l'oreille.


Au moment où ils auraient dû toucher la surface le plus étrange pour eux se produisit. L'eau n'était en fait qu'un mirage ou plus vraisemblablement une illusion holographique. Au lieu de s'arrêter à la surface ils plongèrent dans un vaste puit de forme quasi circulaire. Le capitaine ne pouvait bien sur pas en voir le fond mais le hublot lui permettait d'en entrevoir les parois. C'était visiblement une cavité naturelle, mais qui aurait été aménagé. La majeure partie était restée en pierre brute mais certaines zones étaient faite de briques rouges. Par endroit se trouvaient également de larges plaques de métal rouillé où étaient fixées des diodes bleues à intervalle régulier. En regardant par les autres hublots Letevain constata que deux transports de ce type auraient pu se croiser sans problème dans le gouffre qui devait bien faire une cinquantaine de mètres de diamètre.


La descente était relativement lente et il fallu bien deux minutes pour qu'ils arrivent sur une plate forme d'atterrissage entièrement aménagée et qui paraissait beaucoup plus récente que le reste du puit.


-"Messieurs, vous êtes arrivé!" Furent les seuls mots du sergent qui avait déjà défait sa ceinture et appuyait sur le bouton d'ouverture de la rampe.


Les autres eurent plus de mal à se lever et essayaient toujours de comprendre où ils étaient.


Il est difficile de dire qui eut le premier le courage de bouger mais ils finirent par se lever et commencèrent à descendre du véhicule. Néanmoins, la sortie ne fit que renforcer leur surprise car en bas les attendait celui qu'ils avaient vu quelques heures auparavant, le Général Akaeran.


Les hommes, qui, eux, ne l'avaient jamais vu de prés, furent encore plus impressionné par son allure. Il était plus large que la majorité des hommes et cette impression était renforcé par le fait qu'il portait sur les épaules un large manteau de cuir noir qui lui tombait jusqu'au pied. Il avait le même uniforme aux couleurs de la rébellion que tout à l'heure mais ils pouvaient maintenant en constater les détails ainsi que les nombreuses décorations qu'il arborait. Il avait en plus, pour ajouter à son statut impressionnant, un énorme cigare qui lui faisait recracher de volumineuse bouffées de fumée ce qui donnait encore plus de sens à son surnom de "Dragon".


Le général, au moment où ils posaient pied à terre, leurs dit d'un voix forte mais tout de même sur un ton très amicale qu'ils étaient les bienvenus à l'Horzart, centre de commandement et de recherche de la résistance unifié.


Lorsque le capitaine, qui fermait la marche, arriva enfin au bas de la rampe le général s'approcha de lui en lui disant que lorsqu'il l'avait quitté tout à l'heure il ne pensait pas le revoir aussi vite. Ce à quoi le capitaine répondit par une ébauche de sourire gardant à l'esprit que cette deuxième rencontre n'était que le fruit de la malchance.


Au même moment, alors que de nombreux mécaniciens s'attelaient déjà à la maintenance de l'appareil, une large porte s'ouvrit derrière les hommes et un petit véhicule en sortit. Une fois au niveau de l'appareil il s'y attacha et, avec un bruit de sirène, commença à le tracter vers ce qui devait être un hangar dont l'obscurité ne permettait pas d'en discerner le fond. On pouvait voir de part et d'autre d'une allée centrale différents types d'appareils. Certains étaient couramment utilisé par la rébellion mais d'autres, qui était partiellement recouvert de bâches, avaient des formes et des proportions inhabituelles. Ils avaient attiré l'attention du capitaine qui n'eut cependant pas le temps d'y attacher trop d'importance.


En effet, les hommes, guidés par le général et les deux officiers qui l'accompagnaient, passèrent sur une passerelle. De là, on pouvait voir que le gouffre continuait sa descente vers les profondeurs sur sans doutes plusieurs centaines de mètres encore. Tout le long de la parois étaient disposées des petites fenêtres qui laissaient percer un peu de lumière dans ces obscures abysses.


De l'autre coté de la passerelle s'ouvrit un porte de dimension plus humaine que celle du hangar mais dont l'épaisseur laissait à penser que son blindage était "très" résistant. C'était en fait la première partie d'un sas et, une fois tous rentré dans l'antichambre, le général n'eut qu'a prononcer une phrase pour déclencher l'ouverture par reconnaissance vocale.


-"Vous savez, ce qui prime ici c'est la sécurité, c'est certes un peu contraignant mais c'est ce qui nous permet de garder cet endroit en place depuis le début".


C'est sur que cette débauche de technologie détonnait un peu avec le mode de vie pour le moins spartiate que les membres du peloton avaient dû embrasser en entrant dans la rébellion.


Une fois de l'autre coté du sas, la lourde porte se referma dans un bruit de vérin et laissa la place à un calme surprenant, surtout en comparaison du vacarme des moteurs auquel ils avaient fini par s'habituer.


Le regard de Scrapper se fixa sur un grand cadre où était affiché se qui devait être le plan du site. Mais il mis du temps à se rendre à cette idée tant il comportait de niveau et de salles, tout cela devait représenter des kilomètres de galeries et des centaines de salles.


Ils continuèrent leur progression dans des couloirs quasi identiques à ceux qui parcours les croiseurs. Ils étaient de toute évidence construit à partir des mêmes plans. De temps à autres ils passaient devant des portes ouvertes qui laissaient entrevoir l'intérieur de certaines pièces, armureries ou cantonnements pour la plupart d'entre elles.


Après avoir tourné suffisamment souvent pour que plus aucun des nouveaux arrivants ne puisse dire dans quelle direction se trouvait la sortie, ils arrivèrent à la porte d'une grande pièce où le général les fit entrer.


-"Et bien voilà, vous êtes au cœur du système"


C'était un pièce en dôme dont une grande partie des murs étaient vitrés. Au milieu était installé un siège bardé de commandes et d'écrans sur lequel alla s'asseoir le Général. Il demanda aux personnes assises aux bureaux autours de lui s'il y avait quelque chose dont il devait être informé. Vu que la réponse fut négative tous replongèrent dans leurs ordinateurs et le Général pût entamer ses explications.


-"Bon Cilier, je dois vraiment vous dire que la perte de la région d'Armantaïl est très dure pour nous tous et nous allons tout faire pour la reprendre au plus vite. Mais comme je vous l'ai expliqué cet après midi nous avons d'autre projet dans l'immédiat et nous avons jugé que vous seriez plus utile ici avec nous".


-"Nous sommes à votre disposition et nous nous soumettons à vos choix". Répondit le Capitaine avec un ton que ses hommes ne lui connaissaient pas.


-"Toutefois, si nous vous avons fait venir jusqu'ici ce n'est pas seulement pour vous annoncer ça. Vous allez rester un moment ici, le temps de prendre connaissance de fait inconnu de la plupart des hommes de la résistance. Nous avons été obliger de maintenir le secret pour ne pas attirer trop l'attention avant que nous soyons prêt a entamer la seconde phase".


La perplexité se faisait de plus en plus visible sur le visage des hommes et le général s'en rendit compte.


-"Il est des choses que seul un esprit reposé peut entendre et même si vous avez sans doute envie d'éclaircir un peu le mystère qui entour tout cela je vous conseil d'aller vous reposer. Nous avons mis une chambre à disposition des hommes, et vous, Cilier rejoindrez le carré des officiers pour que nous discutions un peu ce soir. Cet homme va se charger de vous conduire.


Avant de partir ils eurent juste le temps de jeter un regard sur ce qui se passait de l'autre coté de la vitre. C'était pour eux un peu étrange de trouver cela au milieu d'un QG militaire mais ce lieu leur semblait depuis le début être beaucoup plus que ça. Les immenses baies donnaient en effet sur une bibliothèque dont l'entrée devait se trouver au niveau inférieur. C'était une vaste pièce comportant une trentaine de tables séparées par des rayonnages remplis de livres. Cela ne fit que renforcer leur perplexité. Ils durent tout de même suivre celui qui allait les mener à leur dortoir et cette idée au moins les réconfortait. Ce devait bien faire plus d'un an qu'ils n'avaient pas dormit sur un vrai lit.


Il ne resta alors que le Capitaine Letevain dans la pièce tandis que les autres allaient goûter un repos bien mérité.


Ce soir il aurait sans doute le droit aux explications qu'il attendait et qui confirmerait peut être ce que lui avait laisser entendre son ami le capitaine Crezier, un soir de discussion arrosé, il y avait quelques mois.


Le général régla un certain nombre de points avec ses conseillers et fit signe au capitaine qui regardait par la fenêtre l'agitation de la bibliothèque qu'ils pouvaient enfin aller manger.


Ils sortirent donc tous les deux pour s'engouffrer à nouveau dans le dédale de couloir du "vaisseau" souterrain. Le capitaine regarda ça montre, minuit passé de sept minutes, une nouvelle journée commençait avant même qu'on ait tiré un trait sur la précédente.


chapitre 7


Au même instant, de l'autre coté de l'océan Propicée, un homme courrait à en perdre haleine dans les immenses couloirs du palais impériale. Une foule de servant s'y pressaient également rendant l'avancé de l'homme des plus compliqué.


-"Mais vous allez me laisser passer bande de crétin. Laissez passer! Laissez passer!" Hurlait-il.


Après plusieurs minutes, il fini par arriver au cœur de l'aile droite du Palais, celle réservé aux appartements du gouverneur. Ceux-là n'avaient cependant plus leur splendeur passé. Depuis que les castes commerçantes avaient entamé leur retour sur Calavi IV, le palais n'était plus que l'ombre de lui même. Moins d'échanges commerciaux c'était moins d'impôts pour subvenir aux besoins d'un tel gouffre financier. Les réceptions n'étaient plus ce qu'elles étaient, malgré tous les efforts du chef du protocole pour tacher de faire bonne figure.


Déjà sept ans qu'avait eu lieu le terrible cataclysme. Personne n'aurait pu imaginer un tel scénario. Vu de l'extérieur tout semblait aller pour le mieux, les affaires étaient encore fructueuses et il n'y avait pas une seule famille de Calavi qui n'ait cherché à prendre prise ici.


Certes, les rendements commençaient à décroître et les natifs se rebellaient de plus en plus souvent mais ce qui c'était passé cette nuit là avait entraîné tout le monde vers la chute.


Malgré toutes les enquêtes diligentées, personne n'avait jamais pu établir ce qui s'était réellement passé. Le mystère le plus complet entourait l'affaire, ce qui n'avait fait que renforcer la défiance de tous vis à vis de l'administration.


Toconou y avait au moins gagné la célébrité dans cette partie de la galaxie, parce qu'un catastrophe comme ça, ça n'arrive pas tout les jours. C'était gravé dans toutes les mémoires et les journaux avaient relaté tout ce qu'ils pouvaient fournir comme informations, même les plus fantasques, allant jusqu'à évoquer un complot ourdi par les résistants.


Un communiqué officiel avait entériné la version finale de l'administration. Il était d'ailleurs placardé dans toute la ville et était passé plusieurs fois par jour pendant prés de deux ans. A tel point que tous les habitants de Ftunista avaient fini par le connaître par cœur.


"Suite à un problème technique non identifié la barge de ravitaillement en combustible XP03 s'est détaché de son ponton de l'astroport orbital à 20h27TU. Cette barge était chargée de combustible à fission destiné aux réacteurs de vaisseaux commerciaux. A 20h29, elle heurta le croiseur warp immatriculé CY-4567-CX chargé de minerais récolté sur Toconou. Le choc éventra l'appareil et entraîna une succession d'explosions qui endommagèrent lourdement l'astroport et projetèrent une grande quantité de débris dans l'espace. Une partie de ces débris sont déjà retombé sur la surface, Nous vous demandons de signaler toutes découvertes suspectes pouvant provenir de l'accident et pouvant aider la progression de l'enquête".


On appris aussi que l'épave du croiseur s'était écrasée dans les montagnes de Vis Tarku, à la bordure orientale du contient Antakla. Les missions pour récupérer des restes de marchandise s'avérèrent cependant très peu fructueux, les natifs, beaucoup plus habitués à cet environnements les ayant devancé.


Tout cela n'était que la version officielle relayé par les radio d'état, mais tous les démentis ne pouvaient mettre un terme au rumeurs les plus folles qui circulaient sur le sujet. Une chose était sur, c'est que le Haut conseil de Calavi IV n'avait pas jugé bon de reconstruire un nouveau ponton, jugeant que les réserves n'était plus suffisamment rentable pour un tel investissement. Cette décision avait laissé Toconou dans une situation extrêmement complexe.


Les colons calaviens avaient fini par s'installer sur Toconou, la troisième génération habitait maintenant la planète, n'ayant quasiment plus aucuns liens avec leur monde d'origine. C'était une nouvelle société qui s'était construite ici, et, privé de subside, il ne restait plus beaucoup de choix a part vivre sur les réserves.


D'autant que la résistance avait pris de l'envergure. Depuis quelques années le mouvement s'était élargie, et devenait de plus en plus audacieux. C'est d'ailleurs à ce sujet que l'homme venait demander audience au gouverneur planétaire.


Il arrivait justement devant une immense porte sculptée. Il eut tout le temps de l'admirer pendant les mesures de sécurité. Elle retraçait l'histoire des Calaviens sur la planète, leur arrivée, leur prospérité mais s'arrêtait avant le grand cataclysme. Le gardien reçu bientôt un message par son transmetteur et lui ouvrit finalement la porte le laissant rentrer dans l'immense salle du trône du Gouverneur Planétaire .


Il fut submerger tout à la fois par le luxe et par une odeur enivrante qui remplissait toute la pièce. Les deux mêlés lui coupèrent le souffle que l'attente à la porte lui avait permis de recouvrer. Plus il approchait du trône plus l'odeur le remplissait. Une odeur acre, mais tout en même temps fort agréable. Il fini par en percevoir la source. Deux pots, de part et d'autre du trône, émettaient des volutes de fumée colorées qui finissaient par se disperser dans l'air déjà surchargé de la pièce.


-"Et bien, parle! Qu'as tu de si important à dire qui mérite que je fasse une pause dans ma séance de bienêtreification". Lui demanda le gouverneur.


-"Marshall Orfyrès, Mon…mon excellence. J'apporte des nouvelles des événement en Antakla." Commenca le militaire.


-"Mais parle plus fort, tu ne va tout de même pas forcer ton seigneur à faire un effort pour t'écouter."


-"J'ai donc des nouvelles, mon excellence, de toute première importance, c'est pour ça que je me permet de vous déranger". Reprit il d'une voix plus assuré. Nous avons remporté une bataille. Toute la région d'Antaïl est désormais sous contrôle grâce à la destruction de plusieurs bases de résistants."


-"Ah, très bien, enfin des progrès. Et sinon des nouvelles de se traître de Letevain."


-"Non, mon excellence, il ne compte pas parmi les victimes et les prisonniers."


-Et alors, qu'est ce qui mérite tant d'empressement si vous n'avez pas attrapé Letevain."


-"Une autre nouvelle, excellence. Nous avons pu, grâce à un survol aérien, capté des éléments qui nous laisse penser qu'une opération de grande envergure de la résistance va bientôt frapper Grimotar."


-"Grimotar, répéta le gouverneur dubitatif. Et Bien, ils sont de plus en plus hardis. Quel est donc l'avis du conclave militaire sur le sujet".


-"Justement, il n'attend que votre accord pour déplacer deux garnisons en poste dans les Cités Unies de Baro et deux une autre de Badaïal"


-"Et bien, si l'ensemble du commandement y est favorable, qu'il en soit ainsi. Laissez moi maintenant, je vais essayer de retrouver un brin de sérénité".En disant ces mots le Vice roi inspira une grande bouffé d'air qu'il goûta presque comme on peu boire un bon vin.


Le Marshall sortie de la pièce, encore étourdie par cette odeur si enivrante. Il méprisait profondément le vice roi. C'était un sentiment partagé par une grande partie de la population mais particulièrement vif chez lui. Ce n'était que la troisième fois qu'il avait à le rencontrer. Il détestait surtout le protocole et la gabegie que son mode de vie induisait. La planète était proche de la ruine après tout et il n'avait à aucun moment été capable de prendre les bonne décisions. Mais vu que Calavi se désintéressait de sa colonie il n'avait même pas pensé à changer de vice roi. Depuis le cataclysme s'était développé un très sentiment de xénophobie envers les natifs et les sang mêlé. Le Marshall en avait lui même fait les frais, lui pour qui le poste de Haut membre du Conclave en était réduit à servir d'intermédiaire entre ce dernier et le vice roi. C'était véritablement un coup d'arrêt à sa carrière. Lui même n'était qu'un quarteron, mais certaines de ses caractéristiques physiques ne trompaient pas. Il était largement plus grand que la moyenne plus grand que la moyenne et les traits particuliers de laissaient aucuns doutes.


Il ne restait pourtant qu'une minorité de sang-pure calavien, mais une série de circonstance avait stigmatisé de plus en plus les natifs. Il était pourtant représenté à tous niveau de l'échelle sociale, occupant même parfois de très haut postes de l'administration, des castes commerçantes


Voila, on s'arrete la pour le moment, je termine rapidement un chapitre et je repart, avec ce que j'ai déja sous le coude, dans l'autre post.


Le chapitre 8 qu ifait suite a celui d'avant...le 7, c'est ouf


Doit y avoir des fautes, mais une partie sont due au gentil clavier qwerty qui ne posséde pas toutes les touches de la langue francaise...


J'attends vos commentaire et j'essaie de poster rapidement la suite. C'est deja ecrit mais faut que je relise et que je squeeze les trucs le plus nul


Chapitre 8


Il reparti donc bien décidé a rentrer chez lui pour se reposer un peu. Il avait eut une dure journée après tout et lui aussi avait bien le droit de se noyer dans la candeur que pouvait lui offrir les drogues les plus douces.


Sur les marches du palais, il rencontra deux autres membres du conclave, en habits d'apparat , discutant de ce qui allait bientôt se produire et qui serait le coup d'arrêt à l'action de tous ces "sous hommes" qui ne comprenaient que la violence.


Il n'avait pas vu arrivé Orphyres dans son dos et prononca ces paroles avec le plus grand dédin. Le marshal y était habitué, mais une vive tension se fit sentir lorsqu'il saluat les deux hommes.


"Marshal, commença le premier, après s'être racler la gorge, je dois vous féliciter pour votre action d'hier… Vous savez qu'on ne parle que de vous au conclave, et dans le plus grand bien, il s'entend…"


Et, oui, mon cher collègue, entama Orphyres sur un ton ironique, pour ce genre d'opération, il vaut mieux se fier aux gens qui ne comprennent que la violence…


La gène des deux hommes était devenu palpable mais Orphyres se surpris lui-même a continuer


"Et puis après tout il vaut mieux garder les âmes sensibles prés du vice roi et de sa cours, il ne faudrait pas risquer de perdre une place si chèrement acquise."


A ces mots, les deux hommes lui tournèrent le dos et le quittèrent sans même le saluer.


Il savait a cet instant qu'il avait été trop loin et que ces deux vipères allaient s'empresser de tout compter aux autres membres du conclave.


Tant pis pour cette fois, Orphires était de toute facon persuadé qu'on ne pouvait pas se passer de ses services au sein de l'état major.


Il fini donc de descendre les nombreuses marches qui menaient a la rue et une fois arrivé en bas fit arrêter le premier véhicule taxi qui passait par l'un des gardes postés ici. Les occupants précèdents n'eurent d'autre choix que de descendre en montrant toute fois leur antipathie.


-Où allons nous Monsieur?


-Angle de la 187eme et de Prattfish.


-Hum, Prattfish, Monsieur? Vous etes sur, c'est qu'on a pas trop l'habitude d'aller la bas nous autres, de c'temps ci, c'est d'venu pas mal chaud là bas…


-Ecoute mon vieux, maintenant tu démarre ce putain de moteur et tu roules parce que je vais pas te le répéter deux fois, je suis pas sur que tu ai bien compris a qui tu as a faire.


Tre..tres bien monsieur…


Le chauffeur repris donc la route sans dire le moindre mot mais sa conduite laissait visiblement transparaître une grande anxiété.


Il lui fallut plusieurs minutes pour rejoindre la voix rapide qui menait aux quartiers de l'est et encore un bon quart d'heure pour finalement passer sous l'arche qui délimitait le quartier d'Outremonde. La misére qui regnait la le dégoûtait de plus en plus. La ville avait tellement changer depuis son enfance, les parcs s'étaient transformé en terrain vague et en amas de toles et de cartons habité par les hordes de natifs qui venait s'agglutiner ici dans l'espoir de trouver, si ce n'est un travail, au moins de quoi manger.


Les souvenirs de son enfance hantaient ces lieux devenus pervertis par la ville et la gangrène calavienne. Il fini enfin par arrivé devant ce qui avait été sa maison, et ou quelques membres de sa famille éloigné s'attachaient aujourd'hui à fournir le quartier en drogue de toute sorte. Il du laisser un billet au chauffeur pour le faire rester devant la porte quelques minutes, le temps qu'il fasse sa petite transaction.


A peine avait il mis un pied hors du taxi que deux hommes braquaient sur lui leurs fusils.


-Et bien, bel accueil pour un membre de la famille…


-qu'est ce que tu veux, le bourgeois, t'es perdu?


Orfyres avait profiter de ces quelques paroles pour monter les trois marches qui montaient sur le perron ou se trouvait les deux gardes armés.


Le premier d'entre eux voulu a nouveau interroger le Marshal mais il n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot qu'il était déjà désarmé et que le second avait un canon de pistolet automatique braquer droit sur la tempe.


Le marshal repris d'une voix calme et assuré, pendant que le chauffeur de taxi tentait désespérément d'actionner son système de verrouillage automatique de portière.


-Je voudrais voir mon cousin, Santrack, c'est trop vous demander que d'aller le chercher pour moi…


Le premier des deux gardes poussa alors la porte d'entrée et se précipita a l'interieur. Il revint une minute plus tard avec un homme de presque deux mettre et dépassent largement les cent trente kilo. Sa corpulence pour le moins massive lui donnait une démarche particulière que le marshal trouvait pathétique.


-Tiens donc cousin, ca faisait un bail que t't'étais pas pointé voir la famille? Aurais tu besoin de quelques chose?


Non parce que si c'est le cas, c'est pas un moyen tres poli de s'adresser au gens…


-Mouai, j'suis venu pour quelque chose mais sûrement pas des cours de savoir vivre alors me fait pas chier…En ville, c'est plus possible de mettre la main sur quoi que ce soit, alors je suis venu faire un tour par ici, voir si jamais t'avais pas un peu de matos pour moi.


-Ben oui, cousin, vos petit soldats sont devenu sacrement zélé ces dernier temps, et puis le nombre de cargo de transport a diminué aussi, donc c'est plus si facile, mais bon, pour toi je devrais bien pouvoir trouver quelque chose, surtout si t'es prêt a y mettre le prix. Parce que les cours montent vite en ce moment.


-Mouai, disons que j'ai ce qu'il faut alors apporte moi ca, j'ai pas le temps là.


Pendant que deux hommes rentraient dans la maison pour aller chercher les doses de drogue, leur chef annonça le prix au Marshal. Celui si ne s'attendait pas a un telle somme, et de toute façon, il n'avait pas suffisamment de crédits calaviens sur lui. Pourtant il lui fallait cette dose absolument, il avait passé la matinée à arpenter la ville pour s'en procurer avant de résoudre a se rendre ici.


Alors que son vis-à-vis se rendait compte de son embarras, il fallait absolument qu'il trouve une solution.


-Dis moi cousin, j'imagine que tu as toujours des contacts avec les rebelles. J'ai un petit renseignement qui couvrirait sans doute le frais de ce que je suis venu chercher, ça t'intéresse?


-Eh, si t'es venu pour foutre la merde en jouant les espions, t'es pas a la bonne place, l'ami.


-Attends, pas la peine de t'emporter. Le prix que tu me donnes je peux pas le payer, pour sur, donc maintenant, je t'offre quelques chose qui te rapportera au centuple si tu sais a qui le vendre.


-Bon, tu m'as l'air salement en manque, alors je vais te faire une faveur, tu me donnes tout ce que tu as plus ton tuyau et ca ira pour cette fois.


Au moment ou il disait cela, les deux hommes venait de ressortir avec une valise métallique.


-Aller porter ca au taxi, j'arrive. Ordonna Orfyres en sortant une liasse de crédit de la poche intérieur de sa pelisse. Puis il y chercha son tranxa, et commença a y entrer quelques codes. Apres une seconde il était prêt a en extraire un fichier.


-Tiens cousin, je te transfert ce fichier, il est codé mais tes amis, s'ils sont aussi efficaces qu'ils le prétendent ne devrait pas avoir de peine a la cracker. Bien entendu, quoi qu'il arrive, je ne suis jamais venu ici


-Mais bien entendu mon cher, qu'est ce qu'un homme ayant si bien réussi viendrait faire par ici…A dieu mon vieux.


-JE crois qu'on se retrouvera tous en enfer très bientôt…


Le marshal venait de refermer la porte du taxi derrière lui. Aller on retourne en ville.


Le chauffeur ne se fit pas prier, après ce qu'il venait de vivre il ne souhaitait qu'une seule chose, rentrer chez lui au plus vite. Cela faisait au moins un point commun entre les deux hommes.


Alors que le taxi quittait le secteur, le marshal ouvrit la valise et en tira une petite fiole. Trois jours qu'il ne pensait plus qu'a ca. Il déboucha le petit flacon et le porta a son nez. Avec une grande respiration, il en pris tout le contenu. Le chauffeur ne pouvait que le regarder dans son rétroviseur jusqu'au moment ou Orfyres tomba dans une profonde léthargie.


Les immenses tours du centre ville se dessinaient déjà, et, en longeant le fleuve par la voix rapide, il ne restait plus que quelques minutes avant d'arriver a destination.


Au fur et a mesure qu'ils avançaient le marshal retrouva peu a peu ses esprits sans être tout de même tout a fait lucide. Il observait par la vitre les tours d'immeuble qui défilaient a grande vitesse devant lui. Ils arrivèrent enfin au carrefour de la place des conquérants, avec son immense statue a la gloire des Calavien victorieux. Comme d'habitude, elle était bloquée par le trafic. Le chauffeur se demandait d'ailleurs ce que pouvaient faire ces deux énormes transporteurs et tentait de déchiffrer ce qui était écrit en lettre rouge sur leur remorque.


Au moment même ou il compris le sens des mots, il ne put qu'hurler à son passager


-ATTENTION!


Mais Orfyres n'entendit ce cri que de façon déformée par les drogues. Il se mit sourire béatement en voyant le visage défait du chauffeur et puis il se senti soulever, comme sur un nuage. Tout ce passait pour lui comme au ralenti et il ne perçut l'énorme flash provoqué par l'explosion des deux camions comme un feu d'artifice coloré. Il ne sentait ni la chaleur et le choc fut pour lui, malgré sa violence, comme un atterrissage sur de la ouate mœlleuse.


Le taxi venait pourtant d'être soufflé par l'explosion et se retrouvait désormais dans un tas de ferraille entremêlé. Un silence pesant recouvrit la scène pour un instant avant que les cris et les pleures ne précèdent de peu le hurlement des sirènes des ambulances.


Le marshal avait perdu connaissance et un voile sombre avait mis un terme à ce sentiment si agréable que lui procurait la drogue.