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histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Version imprimable

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histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - la queue en airain - 03-09-2024

Tieng, ya pas longtemps, yavait des questions sur Gaouine et Dédé de GW. D'avoir ressorti les vieux dossier, ça m'a rafraîchit une rancune qu'il me restait du LA nains de la v6 qui doit avoir sa vingtaine d'années. Un bouquin signé du premier qui, s'il n'est pas derrière tous les textes, reste l'auteur du bouquin global et valide sa ligne directrice et son contenu.
Hors pour un mec censé se sentir naing et être un maistre du savoir flouffique, le gars avait, à l'époque, prouvé son incurie, son inculture et son outrecuidance. Yavait un court texte d'ambiance avec un pont très elfique menant à une forteresse naine et des tueurs qui s'y rassemblaient régulièrement pour prouver leur courage en jouant au saut à l'élastique avec des tripes de trolls. C'est sans doute très kwieul pour les esprits embrumés, en mode point break, mais c'est une insulte à la Grande Tradition des Tueurs.

Du coup, avec un peu de retard, j'ai corrigé la chose avec son pendant qui est flouffe et de bon goût et sert de bonne ambiance qui explique un peu ce que sont les tueurs au lieu de balancer des avanies. 

Citation :Une pluie drue s’abat sur les toiles de tentes élimées et rapiécées du campement, le tonnerre et le bruissement de l’eau qui tombe sur le roc masquent presque tous les sons. Le foyer était noyé depuis longtemps, l’eau froide ruisselle au sol jusqu’à l’immense gouffre tout proche. Sous un ciel bas, ardoise, le groupe de nains nus comme des vers se tient assis sur des pierres sous le vague abri d’une corniche. Leurs iroquoises orangées retombent mollement sur leurs crânes rasés malgré la couche de guano qui les tenait droites usuellement, preuve de l’humidité ambiante. Devant eux, un lourd convoi passe sur la route de Karak Azul, une file de mules chargées guidée par un groupe de nains aux épaules voûtées sous leurs capelines est en train de prendre la grande arche de pierre gravée qui traverse la faille jusqu’à la face rocheuse et l’entrée ouest de la forteresse dans la montagne.
Les tueurs les regardent l’air maussade, aucun n’osant admettre qu’ils envient ces mineurs qui seront à l’abri dans quelques minutes. Ils avaient accepté leur destin il y a bien longtemps ; au ban de la société naine, morts pour les leurs, ils évitent d’entrer dans les forteresses et cités. Ils sont là car ils savent qu’un ost sortira bientôt d’Azul pour aller mener la guerre à une tribu gobeline dans la vallée en contrebas. Et ils comptent bien trouver leur fin au combat avec cette armée. Ils attendent donc fermement et fièrement, qu’il pleuve, vente ou neige, sans cesser de grommeler et pester. Mais aucun n’aurait osé manquer à son serment en se plaignant et en chougnant pour un abri.
 
Alors que la caravane atteint la mi-pont, Snotti Gavinson arrive en trottant sur la route pavée. Ses bras musculeux couverts de tatouages bleus et charbon luisent sous la pluie alors qu’il porte au dessus de sa tête un grand rouleau d’une espèce de cordage sanguinolent. Les autres tueurs le hèlent au passage mais il leur répond simplement d’un appel de sa voix rocailleuse, les sommant de le rejoindre sur le pont. Snotti est parti depuis la veille et le voilà de retour avec cet étrange trophée qui dégouline du sang sur sa tête, son visage, tout son corps. Alors que ses compères le rejoignent, ils s’aperçoivent que c’est des mètres d’intestin qu’il porte.
- « Des tripes de troll ! » annonce-t-il joyeusement à la cantonade alors que le convoi surpris s’arrête à son tour pour regarder ce qu’il se passe et qu’un groupe de nains les rejoint pour comprendre.
Attachant un des bouts de son rouleau à un des merlons bordant le pont, Snotti explique fièrement.
- « Le troll n’était pas assez dangereux pour me donner la mort mais j’ai récupéré ça, je vais maintenant me jeter dans le vide depuis le pont, retenu par ces boyaux élastiques pour prouver mon courage » dit-il en tirant sur un bout d’intestin pour prouver sa solidité et son élasticité.
 
Les autres nains aux crêtes oranges se regardent, incrédules, personne ne semble comprendre où il veut en venir. Un peu plus loin, les mineurs qui se sont approchés mais restent en retrait des parias échangent des murmures animés tout aussi incompréhensifs. Snotti poursuit ses préparatifs et lie ses pieds avec l’autre bout de son butin, la langue dépassant entre ses lèvres sous la concentration… depuis qu’il a pris un coup de masse géante sur le crâne, le pauvre Snotti n’est plus le même et a toujours bien du mal avec les tâches plus complexes que foutre des horions à la hache.
Rangärn Leiffson, l’aîné de la bande de tueurs prend ses responsabilités se rapproche de Gavinson, pose sa main sur l’épaule tatouée et d’un baryton sourd tente de lui expliquer.
- « Snotti, tu n’as plus à prouver ton courage, tu es mort ! » D’une voix lente, docte, il poursuit son explication en martelant les mots pour espérer être entendu. « Tu t’es suicidé rituellement, tu as rejoins nos rangs. Ta vie est forfaite. Tu n’as plus rien à prouver, juste à trouver la mort honorablement. »
Rangärn racle sa gorge alors que son ton se fait plus dur, énervé par son interlocuteur qui, tout appliqué sur son nœud, louchant littéralement dessus, continue ses préparatifs. « Tu ne dois pas risquer de mourir d’un accident stupide, ton serment te l’interdit ! Tu risques l’honneur de ta famille ! »
 
- « Ah ! » s’exclame Snotti, brandissant le poing, l’air enjoué, sans doute d’avoir vaincu un adversaire aussi terrible qu’une attache. « Je vais prouver mon courage et laver mon honneur ! »
Se débattant de l’étreinte de son aîné en secouant ses épaules, le nain dévêtu, le regard fou de douleur et de chagrin, se jette dans le vide. Toute l’assemblée -enfin, les deux assemblées séparées, celle des nains et celle des avilis morts rituellement pour l’honneur- regardent la corde de tripes se dérouler à la poursuite de Snotti qui hurle joyeusement dans le vide sous leurs pieds. Le boyau se tend d’un coup et, dans un claquement sinistre, se détache du parapet. Le cri inarticulé, continuant allègrement, inconscient du drame, se perd dans les bruits de l’orage avant de stopper net dans un craquement sourd qui résonne entre les parois du gouffre.
Tout le monde a la tête basse. Un tueur, en queue du groupe, se retourne vers les mineurs aux regards noirs.
- « Le fils de snotti est dans la forteresse, un d’entre vous peut aller le chercher ? Il va falloir qu’il se rase le crâne... »

Bong, c'est un peu torché et pas relu, si ya des braves. Mais au moins, c'est déjà largement mieux que l'honteux existant officiel.
Et ça illustre un peu plus un des gags derrière la mauvaise réputation de gaouine.

le squat
à la dent dure mais pas bleue


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Gandahar - 03-09-2024

Dommage que je ne connaisse pas le lore des nains.
Mais je comprends qu'un Tueur qui meurt stupidement doit être remplacé par un membre de sa famille pour laver le déshonneur pour lequel il est devenu un Tueur ?


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - la queue en airain - 03-09-2024

Au moins, j'ai fais mon boulot.

Oui-da, devenir tueur c'set suite à un déshonneur extrême qui rejaillit non seulement sur le fautif, mais aussi sur toute sa famille, entachant l'honneur de ses aïeuls (horreur) et impliquant celui de ses descendants. Sa seule solution est un seppuku social marqué par quelques changements d'apparence et conditionnellement assorti d'une mort honorable au combat. Il prend sa faute, sort de la société et de sa famille et la lave dans son propre sang. C'est le seul moyen de protéger sa famille.
Et, de fait, une mort autrement qu'honorable au combat, ne permet pas de finir son destin de tueur, qui passe alors à ses descendants, yen a un qui doit "reprendre le flambeau" pour le bien de la famille (morte, vivante ou pas encore née). C'est ce qui m'a outré dans ce texte à l'époque : que des tueurs prennent le risque de mourir d'un accident très con pour "prouver leur courage", comme s'ils en avaient besoin après un suicide rituel.

On voit d'ailleurs le truc de manière édulcorée bien que prometteuse chez le Roi-Tueur de Karak Kadrin dont un ancêtre s'set retrouvé à passer le serment de tueur alors qu'il a aussi un serment de roi (où il doit vivre pour bien s'occuper de son peuple). Les deux serments étant contradictoires, il a choisi de ne pas mourir et du coup, son déshonneur passe sur ses descendants de fils en fils. 
C'est un peu dommage que GW ne soit pas allé au bout en faisant des rois de Kadrin des connards arrivistes qui ne veulent pas lâcher le pouvoir alors qu'ils devraient, par exemple, ou mettre plus en exergue leur problème de serments, mais ça date des 90's.

le squat
c'est bon, je peux rayer


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Reldan - 04-09-2024

Sympa ce texte.
J'aime mieux ta vision du truc aussi (ou la vision initial du fluff disons) .
Je ne connaissais pas non plus le pourquoi des tueurs, merci pour ça.


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - la queue en airain - 04-09-2024

Quand on vous dit que c'était mieux avant...

le squat
rabâcheur


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Morikun - 06-09-2024

En même temps... Gaouine "trop gavant" Thorpe faisant de la merde... Record mondial du nombre de pléonasmes en 8 mots.

Personne ne peut lutter (même Matt Ward).

Ce mec doit avoir eu comme seul éclair de génie de toute sa vie figurinistique d'acheter quelques actions dans GW quand il y bossait pour être parvenu à se maintenir aussi longtemps dans cette boite sans avoir été viré purement et simplement dès son 2e jour de boulot.

Déjà quand tu vois comment il a commis la conclusion de End of Time...

Texte bien sympathique au demeurant ceci dit ^^

Serviteur,

Morikun


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - la queue en airain - 06-09-2024

(06-09-2024, 10:05)Morikun a écrit : Ce mec doit avoir eu comme seul éclair de génie de toute sa vie figurinistique d'acheter quelques actions dans GW quand il y bossait pour être parvenu à se maintenir aussi longtemps dans cette boite sans avoir été viré purement et simplement dès son 2e jour de boulot.
Faut pas exagérer, il faisait ce qu'on lui demandait, ça aide bien à rester en place.
Il avait pas mal de fans, d'ailleurs.

le squat
m'enfin


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Morikun - 06-09-2024

(06-09-2024, 10:38)la queue en airain a écrit :
(06-09-2024, 10:05)Morikun a écrit : Ce mec doit avoir eu comme seul éclair de génie de toute sa vie figurinistique d'acheter quelques actions dans GW quand il y bossait pour être parvenu à se maintenir aussi longtemps dans cette boite sans avoir été viré purement et simplement dès son 2e jour de boulot.
Faut pas exagérer, il faisait ce qu'on lui demandait, ça aide bien à rester en place.
Il avait pas mal de fans, d'ailleurs.

le squat
m'enfin

Si j'étais d'humeur badine, je dirais que ça en dit long sur le niveau de sa "fanbase"... Jul aussi a pas mal de fans...

Qu'il ait fait ce qu'on lui a demandé, peut-être... Mais la lecture de ses rapports de bataille montrait qu'il était très brouillon, mélangeait des trucs et des machins, un peu concon et n'était pas si au top que ça en terme de règles ^^

Question de point de vue bien entendu mais pour ma part, tout ce que ce mec a touché est parti en nouille... Sa carrière "d'auteur" de Black Library n'est pas meilleure (pauvres Dark Angels... Ils sont véritablement maudits...). On voit d'ailleurs les réactions suscitées lorsqu'il est annoncé qu'il a de nouveau "commis" un bouquin...

Serviteur,

Morikun


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Slagash - 06-09-2024

Il nous a donné Inquisitor.


RE: histoire de raturer une ligne dans mon livre des racunes - Gandahar - 06-09-2024

Gavin Thorpe a effectivement de très nombreux fans partout dans le monde (si, si !)
Le "Gavin bashing" qui a eu lieu il y a longtemps et qui existe apparemment toujours n'est pas de bon aloi.

John Blanche aussi a de très nombreux fans et des haters virulents.
J'adore certaines de ses créations et j'en déteste d'autres. Mais ce que je vois, c'est que jamais je n'aurais son niveau, son style, sa production et sa créativité.

Ma préférence chez GW va à Jes Goodwin mais je suis sûr qu'il y a des gens qui ne l'aiment pas (au hasard : ceux qui haïssent les Eldars ?).

Pour Gavin, j'aimerais bien que le bashing s'arrête (ainsi que pour toutes les cibles de bashing d'ailleurs).
N'oubliez jamais : qui que nous soyons, on est toujours l'amour de quelqu'un et le con de quelqu'un d'autre.