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Nouvelle Fantastique - mywarthogisbig - 08-07-2005


cette nouvelle ne s'inscrit pas dans l'univers de warhammer mais je la poste quand même. Elle n'est pas finie...seulement 4 chapitre ici(j'en ai 2 au broyon)


Si vous avez le courage de la lire ,tous les commentaires sont bons...même les pas bons ^^


voilà la bète


Chapitre premier : rencontre


Une aube claire se lève. Sous le ciel azur, le soleil se reflète sur le blanc du sol. Au loin, on aperçoit un groupe d’hommes et de femmes. Ils discutent. Ils sont vêtus de blanc. Sous leurs habits on devine de fines ailes aux longues et diaphanes plumes. Ils planent à quelques centimètres du sol brumeux.


« Et toi comment es-tu arrivé la ?


- Moi ? Oh, moi… c’est pas banal vous savez, mais ça serait assez long à raconter, parce que c’est assez complexe comme histoire.


- Racontes toujours, de toute façon on a l’éternité devant nous.


- Bon. Tout d’abord faut savoir que j’habitais dans un p’tit village, près de Témur, en Esturie. A cette époque not’ région était gouvernée par le Bon roi. Je crois bien qu’il s’appelait Thrémir II. C’était un bonhomme, du moins c’est ce qui se disait.


Ma vie, n’a jamais été exceptionnelle vous savez mais, quelques jours après mon dix-huitième anniversaire, par une sombre et froide nuit d’hiver un étranger est arrivé au village. Tout habillé de noir qu’il était. Il ne semblait même pas géné par l’épaisse pluie qui tombait. Il avait un capuchon sur la tête si bien qu’on voyait que ses yeux. Des yeux qui brillaient dans la nuit. Il marchait lentement, d’un pas calme et posé. Comme s’il connaissait déjà l’endroit. Mais moi, j’suis formel, j’ne l’avais jamais vu. J’étais à la fenêtre cette nuit là, j’couchais à l’auberge. « La Charrue de Témur ». Une petite auberge de campagne, toute petite, mais pas chère vous savez. Faut dire que j’serais bien allé en face, au « Chaudron Fumant », mais j’avais pas le sous. Ca faisait cinq pitoyables années que j’y dormais, depuis la mort de mon père.


Donc l’inconnu remontait la rue principale quand, d’un coup, il s’est arrêté devant l’auberge. Puis, lentement, il a levé la tête vers moi. J’étais dans le noir, de dehors personne ne m’aurait vu. Mais lui il me regardait, comme s’il avait su que je créchais la. Comme s’il me connaissait.


Son regard m’a traversé. Comme si cette chose pouvait voir au plus profond de moi. Un frisson m’a parcouru le dos. J’avais vraiment peur, mais en même temps j’étais profondément intrigué. Ca a bien duré quinze secondes comme ça, et après il est entré dans l’auberge.


Je suis sorti de ma chambre et j’ai commencé à descendre dans la salle commune. Devait y avoir 5 ou 6 clients s’soir la, plus le patron et sa mégère. L’étranger était sur le seuil. Y avait un silence pesant comme lorsqu’un gars des taxes vient faire son boulot dans le village.


Enfin bref, mon gars est allé s’asseoir à une table du fond, près du feu mais quand même bien dans l’ombre. Il a déballé tout son fatras sur la table, que des choses exotiques que je ne connaissais pas, des fioles, des parchemins et ceux genres de trucs louches. Mais ce qui m’a surtout intéressé c’était une grande lame qui dépassait de sous le reste. Elle brillait au feu comme si elle attirait les flammes vers elle. Elle était vraiment très belle, avec des inscriptions et tout, comme des choses magiques. Mais surtout ce qui était bizarre c’était que cette belle lame, elle n’était pas en fer, ni en acier, non on aurait dit de l’os, avec de longues traînées rouges sombres. Comme du sang qui sèche trop longtemps sur le rasoir.


En tout cas, je n’étais pas le seul à m’intéresser à cette épée, le Gros-Bertru, il était entrain de voir tout ça. Il avait la bouche ouverte et dans les yeux une petite étincelle qu’il a chaque fois qu’il veut quelque chose. Parce que le Gros-Bertru c’est le genre de gars qui veut tout ce qu’il n’a pas. Et comme il est costaud et qu’il a d’autres amis costauds il a souvent ce qu’il veut. En tout cas il est sorti vite fait de l’auberge avec son petit sourire vicieux.


Le patron a commencé à s’approcher de l’étranger, pas très vite en tout cas, à moitié poussé par sa bonne femme. Puis il s’est arrêté à quelque mètres de l’autre et d’une voix que j’ai eu du mal à entendre tellement elle était basse et sifflante il lui a demandé :


« Qu’est ce qu’il prendra not’ bon seigneur? On a de la bonne bière fraîche, du cochon et pour vous j’peux même faire du bœuf !


- Je suppose que tu as des œufs ? a répondu l’autre. Sa voix était vraiment étrange, pas désagréable, mais profonde et calme.


- Oui, mais…


- Fais-en moi donc cuire trois et apporte moi une pinte de ta meilleure bière


- heu…tout de suite, monseigneur


J’suis resté sur les marches de l’escalier à l’observer manger. Ca a duré au moins une bonne demi-heure. C’est pas qu’il mangeait beaucoup mais qu’il mangeait lentement. Dès qu’il eut fini son repas, il tourna la tête vers moi, comme lorsqu’il était dans la grand’rue. J’me suis retenu de détaler et je l’ai fixé dans les yeux, du moins ce que j’en voyais. Il a commencé à avancer sa tête hors de l’ombre et j’ai pu voir un peu plus de son visage. Il était pâle, avec deux longues cicatrices qui entaillées son nez et sa joue droite et il avait de fins cheveux noir qui lui tombaient à mi-nuque mais le plus surprenant c’était ses yeux : dans la grand’rue j’avais pensé qu’il avait les yeux clairs mais en fait ils avaient pas de pupilles, ils étaient tous blancs, comme deux lunes perdues dans le ciel nocturne. Il n’avait pas l’air méchant mais pas très accueillant tout de même. En tout cas à force de me regarder il m’a fait détourner les yeux.


J’aillais me relever pour finir de descendre dans la salle quand le Gros-Bertru a débarqué avec deux de ses connaissances. Il s’est avancé vers l’étranger, avec un grand sourire et s’est planté devant lui.


« Donnes-moi cette épée ! »


Le silence s’était à nouveau fait dans la salle et tous les regards se tournaient vers l’étranger.


Comme il faisait mine de ne pas entendre, le Gros-Bertru a empoignée sa hache, avant d’ajouter :


« Nous sommes trois, tu es seul. Donne-la moi ou je répandrai ton sang sur ce sol. »


Il paraissait content de sa réplique. Il arborait un large sourire et tendait la main vers l’étranger. Mais la réponse ne fut pas celle escomptée : plutôt que de se résigner face à la loi élémentaire du calcul qu’est : « trois supérieur à un », l’étranger se leva lentement puis se mis face au Gros-Bertru, et de sa voix calme et posée il répondit :


« Si tu souhaites mourir, je t’attends »


Il y eut un instant de flottement durant lequel les trois reculèrent face à l’unique. Puis le Gros-Bertru se ressaisit. Il fit s’élever sa lourde hache et la laissa s’abattre de tout son poids sur son adversaire. Mais celui-ci était bien trop rapide pour mourir de cette façon, et il esquivât le coup avec une grâce insoupçonnée pour sa carrure. Fou de rage le Gros-Bertru s’élança de nouveau. Il fit virevolter sa hache au dessus de lui n’arrivant pas à toucher son insaisissable ennemi. Essoufflé il cessa un moment son attaque. Moment fatal. Sans bien comprendre comment, il se retrouva avec l’épée tant désirée enchâssée dans l’abdomen. Les yeux écarquillés de douleur tout autant que de stupeur il s’affaissa et répandit son sang sur le rugueux sol de pierre. Il poussa un dernier cri rauque avant de succomber.


Consternés, les deux autres gaillards s’enfuirent à la suite des clients. L’étranger retourna le cadavre et en dégagea son épée. Elle était perle de gouttes de sangs qui ruisselaient le long de sa lame.


Bien qu’horrifié par ce que je venais de voir je descendis l’escalier. Je m’approchais doucement de l’homme comme irrésistiblement attiré par lui. En m’entendant arriver il s’est retourné vers moi et m’a dit :


« Nous voici tous les deux seul a présent. Je vais enfin pouvoir vous parler.»


Chapitre second : connaissance


Je ne comprenais pas. Il disait qu’il me cherchait moi ! Alors que je n’étais qu’un moins que rien, un misérable. Je lui ai donc demandé en quoi je l’intéressais. Il m’a répondu à peu près ceci :


« Je suis un Itinérant de l’Ordre. L’inquisiteur Armeut m’a demande d’enquêter sur la présence du rîtes nécromants dans la région. »


C’était donc un Itinérant. Avant cette rencontre je n’en avais jamais vu mais je connaissais, comme tout le monde, les histoires qu’on racontait sur eux. Le genre d’histoires que l’on raconte au coin du feu pour effrayer les enfants. Ce que je peux vous dire c’est que les Itinérants sont le bras armé de l’Inquisition et du pouvoir royal. Ils servent aussi bien d’espions que d’assassins ou d’éclaireurs. Ils se complaisent généralement dans la solitude et opèrent le plus souvent la nuit et sous couvert d’anonymat. Vous pouvez donc imaginer qu’il est rare qu’un itinérant se présente comme tel, et encore plus à un paysan. Si tant est qu’il s’agissait d’un Itinérant. Certes il aurait pu me mentir mais il maniait trop aisément l’épée et possédait une aura si particulière que je ne pouvais douter de sa parole.


En tout cas je ne comprenais toujours pas l’intérêt qu’il me portait. Mais avant que je ne pu dire un mot, il commença à me questionner sur mon père. Je lui répondis que mon père, avant sa mort, était paysan. Comme nous l’avions toujours été dans la famille. Il parut intrigué et me demanda encore si mon père ne m’avais jamais rien dis sur son passé. Je renchéris que non et que c’était donc que la jeunesse de mon père ne devait pas avoir d’intérêt. Sur quoi il me regarda avec condescendance avant d’ajouter :


« C’est donc qu’il t’a menti.


- Comment ! Jamais père n’aurait fais ça, c’était un honnête homme !


- Saches, mon jeune Shihn, qu’un honnête homme peut mentir pour une juste cause.


- Qu…comment connaissez-vous mon nom ?


- Comme je te l’ai dis, ton père n’a pas toujours été ce qu’il t’a dis être. Il fut autrefois mon maître et ami. Tout comme moi désormais, ton père était un Itinérant.


- S’n’ai pas possible ! Je ne vous crois pas !


- D’ou viendrait l’épée qu’il t’a légué alors ?


- Il l’a…rapporté d’un voyage ou il…l’avait gagné en pariant !


- Acceptes la vérité telle qu’elle est et non plus telle que tu la voyais !


Ces mots résonnèrent en moi. Une partie de mon être se réveilla, endormie depuis tant d’années.


Nous ne parlâmes plus pendant au moins une bonne heure. Le temps de remettre en état la salle commune et de monter dans ma chambre. Malgré ma condition de paysan, je peux dire que je suis assez ordonné. En tout cas lorsqu’il est entré dans ma chambre bien rangée, un léger sourire de satisfaction s’est dessiné sur son pâle visage. Je me suis assis sur mon lit et, abasourdi par les révélations qui venaient de m’être faite, j’ai commence à somnoler.


Lorsque je me suis réveillé, il n’était plus là. Le soleil pointait haut dans le ciel. J’avais bien du dormir un demi journée. Je me suis levé et j’ai commencé à déambuler dans mon étroite chambre en me demandant si je n’avais pas rêvé de tout cela. Je fus vite rattrapé par le réalité : l’Itinérant avait laissé une lettre devant ma porte. Par chance mon père m’avais appris à lire et à écrire - encore une chose qu’il n’aurait pas pu m’apprendre s’il avait été qu’un simple paysan. Dans cette lettre, donc, l’Itinérant me demandait de le rejoindre à la porte Est du village, le soir même, et ce après avoir pris toutes les dispositions inhérentes à un long voyage.


Je me suis rassis sur mon lit. Que devais-je faire ? Suivre cet inconnu ou rester enfermer dans ma médiocre existence ? Si mon père était ce que l’étranger disait, je ne pouvais que partir.


Je restais ainsi à tergiverser deux bonnes heures. Je me décidais enfin à partir. De toute façon je n’avais aucune attache ici. Ma mère était morte en me mettant au monde et mon père l’avait suivi 13 années plus tard, me laissant orphelin. J’avais été dépossédé de ma maigre part de l’héritage par l’aîné de mes frères et m’étais vite retrouvé à la rue. Je me préparais donc rapidement, rassemblant en un rien de temps le peu de biens que je possédais. Je parti ensuite acheter la nourriture et tout les ustensiles qui étaient, selon moi, nécessaire à ma survie dans un environnement hostile. La dernière chose que je fus, fut d’aller chercher l’épée de mon père. Depuis sa mort je l’avais caché dans sa tombe. Je me rendis donc au cimetière.


Quelque fut la chaleur et l’avancement de la journée, le cimetière avait toujours cet aspect froid et lugubre, avec ses ranges de tombes bancales dont un bon nombre, usées par le temps, laissaient entrevoir leur contenu répugnant. De plus le sol y était toujours détrempé ce qui ne faisait que renforcer le sentiment dérangeant du lieu. Je m’avançais donc vers la dernière demeure de mon père et, dégageant d’un coup sec la plaque anonyme qui l’ornait, je l’ouvris. L’épée était toujours la, posée sur la caisse de bois, de laquelle émanait une odeur singulière et difficilement soutenable. Je fermais les yeux, priant pour le salut de mon défunt père.


C’est vrai qu’elle était belle. Malgré les années passaient dans le sol humide, elle possédait toujours un tranchant parfait, sans aucune égratignure. Si elle n’était ornée d’aucun bijou c’est qu’elle n’en avait pas besoin, la beauté de sa lame se suffisant à elle-même.


Je l’ai empoigné et j’ai commencé à fendre l’air de quelques mouvements ridicules. Elle était d’une légèreté incroyable. Je mimais les combats épiques appris par cœur durant l’enfance, attaquant, bloquant, contre-attaquant. Apres quelques minutes de cet exercice infantile je partis chercher son fourreau qui, quant à lui, était caché dans la sépulture de ma mère. Je me suis ensuite mis en route vers la porte de l’Est.


Alors que je traversais le grand’rue j’ai vu les deux compagnons du feu Gros-Bertru sortir de chez ce dernier accompagnés par une bonne dizaine de gars que je n’avais jamais vu avant. Comme ils commençaient à remonter vers la porte de l’Est je me suis mis à les suivre discrètement. J’étais pas bête au point de ne pas comprendre qu’ils étaient là pour venger le Gros-Bertru.


En arrivant au niveau de la porte j’ai aperçu, dans l’ombre, un pan de la sombre cape de l’Itinérant. Un des compagnons du Gros-Bertru, dont je crois me rappeler qu’il s’appelait Serg, c’est avancé.


«Sort de ta cachette, sombre crétin ! »


C’est ce que fit l’Itinérant. Il vint se placer face à ses opposants. Serg commença alors à le noyer sous un flot continu d’injures pour finir en lui crachant au visage. L’autre n’eu pour seule réaction que de déplacer imperceptiblement sa main pour mieux empoigner son épée, cachée sous sa longue cape. Face à ce mutisme Serg perdit son sang froid et ordonna l’assaut d’un geste éloquent de la main, qui fit que souvent les tètes tombent. Tous les autres se sont alors rués vers l’Itinérant, armés variablement d’épées, de haches ou d’autres masses d’armes ou plaques cloutées.


Avant même qu’ils n’aient atteint l’Itinérant, les deux premiers furent mis à terre et sobrement achevés. Mon gars se débarrassa ainsi de trois autres mécréants et voyant qu’il était en infériorité numérique il décida de rétablir l’équilibre – comme quoi il fait vraiment ce qu’il veut avec les chiffres. Il fit se joindre ses mains, paumes ouvertes vers l’extérieurs, et, les écartant brusquement, déclencha une formidable déflagration. Tous les opposants furent jetés à terre, moi y compris. Seul Serg et un autre purent se relever. Mais ils furent accueillis par la lame tranchante de l’Itinérant. Leurs têtes roulèrent conjointement sur le sol carmin, bientôt suivi par leurs corps sans vie.


Je fus pris d’un haut le cœur à la vue de tant de sang. Et, sans parvenir à réprimer les spasmes qui me secouaient violemment, je m’évanouis.


En rouvrant les yeux je vis le visage de mon nouvel ami. Il me tendait la main. Je la saisit et réussis à me relever, me maintenant debout en chancelant. Ma vue était trouble mais je voyais qu’il me parlait. Il avait l’air compatissant. Au bout d’un certain temps j’ai commence à entendre de nouveau.


« …venez d’essuyer une sérieuse attaque magique… »


J’entendais difficilement et mon esprit déjà embrouillé avait du mal à comprendre.


« …que vous soyez encore en vie.. »


Voyant mon état il a sorti de sous sa cape une petite fiole. Il en a retiré le bouchon et me l’a fait boire. Elle avait un goût horrible. On aurait dis un mélange de mauvaise gnole, de gingembre et de romarin. Infecte.


En tout cas elle fit effet car après mettre reposer à peine dix minutes j’étais remis sur pied. Apres quoi il s’avisa de ce que j’avais emporté et, après avoir soigneusement inspecté mon épée, il l’a remis dans son fourreau avant de la prendre, elle et toute mes affaires sur son dos.


Et c’est ainsi que j’ai quitté, pour la première et la dernière fois, mon village natal.


Chapitre troisième : ombre et lumière


L’itinérant décida de remettre notre départ au lendemain, estimant, avec justesse, que je méritais bien un peu de repos après cet après midi éprouvant. Je me demandais où nous pourrions passer la nuit. Surtout pas à l’auberge, où l’itinérant s’était déjà fait assez voir. Il se remit en marche en direction de la foret. Je le suivi, angoissé à l’idée qu’il allait peut être vouloir dormir à la belle étoile.


Nous sommes donc sortis. Dans le couchant, nous avons marchés trois bonnes heures à la lisière du bois et nous sommes arrivés devant une triste maison dont la cheminé crachait un mince filet de fumée. Je l’ai reconnu pour celle du garde champêtre. Je ne l’avais jamais vu auparavant mais elle faisait partie intégrante des légendes locales. Enfin c’était plutôt le garde en lui-même et non la maison qui faisait peur. On disait de lui qu’il était arrivé ici avant même les arbres, qu’il mesurait plus de 3 mètres et qu’il dévorait les garnements. Evidemment il ne s’agissait la que de contes mais j’appréhendais tout de même le rencontre avec le personnage. Malgré tout je ne comprenais pas pourquoi l’itinérant souhaitait venir ici.


Mon ami alla frapper à la vielle porte de chêne. Les planches gémissaient sous notre poids. Un homme âgé ouvrit la porte. Il était mince, sec mais d’apparence fier et noble. Ca n’était point la le monstre escompté. Il n’eut pas l’air surpris de voir l’Itinérant. Ils échangèrent quelques mots dans une langue qui m’était inconnue. L’Itinérant me désigna de la tête tout en continuant à parler. Le garde me regarda, intéressé.


J’étais assis face au feu, le dos appuyé contre l’épais mur de pierre. Il faisait nuit désormais. Nous avions mangé rapidement : une soupe tiède et quelques morceau de pains. Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Mon départ me tourmentait.


Les deux autres discutaient à voix basse. Ils avaient cessé de parler leur langue étrange. Du peu que j’entendais, je peux vous dire qu’ils parlaient politique. S’il y a bien une chose à laquelle je n’entends rien c’est la politique ! Donc ils paraissaient inquiétés par la santé fragile du roi et par les vagues d’épidémies qui ravageaient le royaume. Ils étaient d’accord sur le fait que le pouvoir allait bientôt changer de main. Selon le garde champêtre le peuple devait pouvoir gouverner par lui-même. L’Itinérant était, logiquement, en faveur de la prépondérance religieuse. Le sommeil me gagna peu à peu et je finis par plonger dans un sommeil libérateur.


« Allez, lèves toi ! »


J’ouvris les yeux, sortant difficilement de ma torpeur. C’était le garde champêtre. Il tenait un grand seau débordant d’eau.


« Non…attendez ! »


Trop tard. Il avait vidé le seau sur moi et pour le coup ça m’a réveillé ! J’étais complètement trempé. Il m’a regardé en souriant.


« T’as empesté toute la nuit ! Tu méritais bien cette douche. »


Je me suis levé. Mon dos était complètement ankylosé. J’ai regardé alentour. Le feu était éteint mais les braise encore rougeoyantes. Les affaires de l’Itinérant étaient sur la table mais lui semblait absent. La pièce baignait dans la chaleureuse lumière du matin.


Le garde s’est approché de la table et a ramassé mes affaires. Il les a inspectés rapidement avant de les reposer, puis il s’est retourné vers moi.


« Ton ami va bientôt revenir, je te conseil d’être près à ce moment là.


- Vous savez pourquoi ses yeux sont comme ça ?


- Bah…s’il ne te l’a pas dit ce n’est pas à moi de le faire. Sur ce je te laisse. J’ai du travail… »


A cet instant mon ventre fit entendre sa faim.


« … Si tu veux, il reste du pain sur la table, et quelques pommes. »


Je le remerciais et commençait à manger. Il sortit.


Nous sommes partis trois quarts d’heures plus tard, laissant le garde champêtre à sa vie paisible. L’Itinérant prit tous les objets pesants, ainsi que mon épée, me laissant le soin de porter les vivres et la tente. Et nous sommes entrés dans Sombre-Branches.


Nous marchions depuis le matin. Il devait être midi maintenant. J’étais angoissé, ma gorge était serrée. Même le soleil brûlant, étrangement brûlant, d’ailleurs, pour un hiver, avait du mal à percer cette sombre végétation. Dans cette forêt semblait régner une nuit perpétuelle. Avant d’y enter je n’avais jamais cru aux histoires d’être-arbres et autres créatures étranges. Pour moi une forêt ça n’était que des arbres, et un arbre était inoffensif. Mais maintenant que j’étais entouré par tous ces chênes, ces pins et ces hêtres, j’avais peur.


J’essayais de toujours rester dans les taches de lumière, bloquant inconsciemment ma respiration dès que j’entrais dans l’ombre, avant de pousser un long soupir de soulagement quand la clarté me revenait. L’Itinérant, lui, n’avait pas l’air gêné. Au contraire, il semblait se complaire dans les ténèbres.


Je n’avais pas l’habitude de marcher dans la forêt, le sol n’y était pas régulier et me forcer à une attention de tous les instants. Je suis tombé deux fois, me retrouvant face contre terre, maudissant de vive voix les racines et pierres qui causaient ma chute. Mettre un pied devant l’autre était pour moi un véritable supplice.


L’Itinérant marchait à quelques mètres devant moi quand il se figea brusquement. Il me fit signe de reculer et de me baisser. Il se plaça derrière un arbre et sortît son arc. Je scrutais les environs à la recherche de la cause de notre arrêt. L’Itinérant sortit une flèche et se mit en joue. Il tira. La flèche fendit l’air dans un sifflement pour finir sa course dans un bruit de chair déchirée. Un cri de douleur inhumain résonna entre les arbres. Bientôt suivi par un silence pesant. Toute la forêt s’était tue.


Chapitre quatrième : confiance


Apres quelques instants d’attente mon guide se releva. Il marcha en direction du cri, tous les muscles tendus, aux aguets. Nous avons du marcher cinq bonnes centaines de mètres pour trouver la cadavre. Je ne sais pas comment il avait pu voir la créature de si loin, mais en tout cas il avait bien visé : la flèche avait transpercé la gorge de l’animal. Nous nous sommes approchés de plus près. Ca empestait le rat crevé ! Une substance noire coulait du cadavre. La bête avait la peau verte et rugueuse, ses petits yeux étaient enfoncés dans le crâne. Malgré sa petite taille, pas plus d’un mètre vingt, elle avait une tête plus grande que la mienne. Un tatouage, représentant un crâne transperce de deux lames, ornait son bras gauche. Il s’agissait du signe des esclaves pour les nécromants. Même mort ses trois doigts anguleux étaient encore crispés sur son épée rouillée. L’Itinérant s’agenouilla et sortit sa dague. Ill ouvrit le ventre de la créature pour en examiner les tripes. Apres un court moment, il se releva, mi-satisfait mi-anxieux. Il jeta un coup d’œil alentour, attentif. Puis il se retourna vers moi.


« Comme je suis sur que tu n’a désormais plus aucun moyen de retour, et donc que tu ne pourra plus me nuire, je vais te dire mon nom. Je suppose que tu comprendras qu’il n’ait pas dans ton intérêt de le révéler à un autre. »


En général les Itinérant ne dévoilent jamais leur identité parce qu’ils ne la connaissent pas eux-mêmes, ce qui est courant puisqu’ils sont le plus souvent orphelins. Mais même si mon ami connaissait son nom, l’éventualité qu’il accepte de me le révéler serait très petite.


En effet lorsqu’un sorcier lance un sort le fait de prononcer son nom au même instant annule tous les effets de ce sort.


« Je suis donc connu sous le nom de Jateth, membre de l’Inquisition et Troisième Itinérant du Cercle Nord. Le mission qui m’a été confié n’est pas anodine et, malgré mon expérience, je ne suis sur de rien. »


Il enlevât une amulette de son cou et me la tendit.


« Il s’agit d’Âme du Juste, cette amulette de protégera des nécromants, du moins un certains temps… Si je venais à disparaître tu devras fuir sans te poser de question. Va à Soeurébène voir Ameut et dis lui ce que nous aurons vu. S’il ne te crois pas montres lui le bijou. »


J’ai recueilli l’objet dans le creux de mes mains et l’ai enfilé promptement. Je l’ai remercié et nous nous sommes remis en route. Au bout de quelques mètres, il s’est arrêté et m’a regardé. Il a sortit mon épée de sous sa cape.


« Prends la, tu risques d’en avoir besoin. »


Je saisi mon épée et la remis dans son fourreau.


« Je te fais confiance. Ne me trahis pas. »


Nous avons marché le reste de la journée, puis nous avons débouché sur une petite clairière. Elle devait faire une vingtaine de mètres de diamètre, l’herbe y était belle et, malgré la nuit tombée, elle était éclairée par la douce blancheur de Sereth, le Lune de l’Est.


J’ai posé mon sac à côté d’une souche et j’ai commencé à monter la tente. Jareth, lui, est parti en direction du court d’eau dont on pouvait entendre le bruissement lointain. Je l’ai vu s’enfoncer entre les arbres, quittant peu à peu la lumière. Me quittant moi.


Sa disparition déclencha en moi une vague de panique. Me retrouver seul, expose à toutes les bêtes sauvages m’effrayait. J’aurais voulu courir à sa suite mais je ne pouvais me résoudre à m’enfoncer de nouveau dans la sombre foret. Je m’assis donc sur la souche, scrutant les ténèbres environnantes, espérant apercevoir mon ami.


Mes yeux s’accommodèrent peu à peu au manque de lumière. Je distinguais de petites taches jaunes qui bougeaient à l’orée de la clairière. En me concentrant davantage je me rendit compte qu’il ne s’agissait pas de taches quelconques mais de paires de point lumineux. Des paires d’yeux !


Des loups noirs émergèrent du bois. Il y en avait une bonne dizaine, leur pelage d’ébène faisait ressortir des yeux haineux. Ils avancèrent lentement, les muscles tendus, prêts à bondir. Je me levais, commentant à reculer. Mais plus je reculais plus ils avançaient. Je failli trébucher trois fois, sur mon sac et sur quelques pierres anguleuses. En jetant un coup d’œil derrière moi j’eus la mauvaise surprise d’apercevoir d’autres bêtes. J’étais encerclé.


Je maudissais Jareth et son ruisseau. Je tombais à genou, implorant la Destinée, et, relevant la tête, j’aperçu mon épée qui dépassait de la tente. Je m’approchais lentement. Les loups s’étaient arrêtes, savourant pleinement leur supériorité. Je me saisi de la lame, me releva et me mis en garde.


Je n’avais aucune illusion sur mon sort, mais j’étais décidé à ne pas me laissais faire. Les loups resserraient leur étreinte. Ils étaient à moins de cinq mètres désormais. Ils n’avaient qu’à bondir. Mais à ma grande surprise ils ne firent rien. En un instant leur comportement avait changé. Ils reculaient, hésitant. Dans leurs yeux je pouvais maintenant lire la peur, ils tournaient la tête dans toutes les directions, humant l’air à la recherche d’un invisible ennemi. Et la chose ne se fit pas attendre !


Une masse grise surgît de la foret, elle se déplaçait si vite que je ne pouvais la distinguer précisément. Elle terrassa deux de mes assaillants. Les loups prenaient la fuite. La chose en rattrapa trois autres, les laissant agoniser dans leur propre sang.


Puis elle se retourna vers moi.


merci d'avoir lu




Nouvelle Fantastique - Rabiyonel - 08-07-2005


De l'heroic fantasy? Ouille! Pas facile de passer à côté des clichés. C'est malheureusement ce qui ressort de ton texte: l'auberge, le pauve type, le héros noir, l'artefact, la bande des trois méchants au bar,... Too much for me.


L'intro est vraiment déroutante et quelque peu "baclée". Le chapitre 2 est beaucoup mieux, même si la sur-puissance de l'itinerant m'indispose profondément.


Le chapitre 3 et la forêt magique... Encore un cliché. C'est pas que c'est pas bien mais ça sent le réchauffé. Et puis, commence à m'énerver l'itinérant avec son arc, son épée, sa magie et son petit air supérieur.


L'ensemble est plutôt bien écrit mais l'intrigue est trop standard.




Nouvelle Fantastique - mywarthogisbig - 08-07-2005


pour l'intro c'est assez simple:le héros est mort et il raconte comment.


pour les clichés:ils sont présents j'en ai conscience


pour l'itinérant: il est surpuissant, il est là pour ca mais ce n'est pas lui le héros, il ne tardera par à mourrir


merci quand même pour tes remarques constructives (même si j'ai l'air de n'en faire qu'à ma tête)^^