Oui alors les conditions de travail dans un abattoir, ça va tout de même au delà de la simple déshumanisation liée au travail à la chaine.
Quand tu passes 8 heures par jours à ne faire que tuer des animaux, ou à les dépecer, ou à les couper en morceaux, je ne sais pas comment c'est possible de conserver sa santé mentale.
Je me souviens avoir été marqué lors d'une visite d'abattoir il y a une dizaine d'années par le boulot d'un type: toute la journée, il prenait délicatement les cervelles sur les carcasses pour les déposer dans des barquettes plastiques.
Après, faut pas se leurrer, à l'époque, 80% des salariés étaient des "maghrébins qui viennent piquer le boulot des français mais que en fait on est bien contents qu'ils le fassent à notre place"©. Je doute que ça ait changé.
Les mecs (et les nanas dans la triperie), ils n'ont aucun libre arbitre : c'est ça ou rien du tout.
Pour la maltraitance des animaux, il ne faut pas perdre de vue qu'une fois qu'ils ont quitté la ferme, ils n'appartiennent plus à l'éleveur. Celui-ci n'a aucun droit de regard sur le transport ou l'abattage. Du coup, l'ouvrier de l'abattoir qui laisse son humanité au vestiaire pour tenir le coup, la maltraitance des animaux, je doute que ça le touche systématiquement.
Et les réflexes nerveux sur les carcasses après abattage, je vous en parle aussi?