Archéologie, histoire et préservation des sites...

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Citation :
Il y a 12 heures, petitgars a dit :




Concernant le débat "public/privé", je pense que c'est un sujet très sensible. Je suis issu de l'école publique, mais je ne peux que reconnaitre qu'il y a parfois une certaine gabegie dans certaines écoles publiques. Et pourtant, ma fille y est. Cependant, cette expérience personnelle (avec ma fille et mon réseau d'amis) n'est pas suffisamment représentative. J'ai l'impression qu'il y a de bons éléments (et des mauvais) partout. Par contre, l'école privé a certains arguments (notamment moins de grêves).




 




Ceci compte en effet, mais de mon expérience personnelle (j'ai connu les deux durant ma propre scolarité, et mon épouse et moi se reposons la question chaque année), je dirais que la réputation d'un établissement privé est un critère de solidarité parmi les équipes pédagogiques plus fort que dans le public (où on se replie plus souvent comme conséquence involontaire de hiérarchie "macro"), qui entraine de ce fait moins d'échelons d'adaptation ou de règlement des problèmes comme des initiatives. On apprécie souvent ce "rapport de force" bienveillant entre parents et équipes par une forme "d'esprit de famille", qui est à la fois sciemment cultivée mais aussi recherchée par le personnel du privé, moins "filtré". Etre le client d'un établissement est plus simple, pour tous les interlocuteurs, qu'en être l'usager captif. A rapprocher du circuit court face à la grande distribution.




 




Pour autant ce n'est pas la panacée : lorsque ce préalable de "satisfaction-client" se dégrade, parce qu'un changement de chef d'établissement par exemple se passe mal comme je le vis actuellement dans l'école de ma cadette, mine les relations internes, snobe les parents, cette altération "d'esprit d'entreprise" a un impact plus important que dans l'anonymat souvent mécaniste du public. La sanction sera évidemment moins lissée par la carte scolaire, mais c'est du lose-lose. Comme pour le bio, faut donc aimer être en veille active, assumer une influence sans doute plus forte (qui a son pendant d'anxiété) puisque le choix y est plus partagé.




J'espère que le serpent de mer de l'autonomie des établissements publics conduira à prendre le meilleur de cette mentalité pratique. Les vicissitudes viennent amha beaucoup d'une gestion de masse, déresponsabilisant en cascade.




 




Pour l'avoir côtoyé, le népotisme est une plaie, même si l'économie régule quand même cette pratique (c'est une injustice dans l'atteinte des postes, mais n'y pas témoigner de compétences ad hoc la sanctionne souvent). Après, en position de transmettre (et donc de semi-conserver) capital et/ou responsabilité, ferions-nous autrement ?




Le péril est amha plus à chercher ailleurs que dans ce moindre accès pénalisant d'abord l'entreprise. Le népotisme installe de fait une relation malsaine, certains s'en contentent, mais ça abime quand même au-delà de la relation professionnelle. Pour moi, c'est une paresse du transmetteur plutôt qu'être celle d'à qui il transmet.




Dans le cadre de proches d'élus, c'est donc une paresse des électeurs/citoyens/contribuables car une simple pétition relayée dans la presse suffit amha à contrarier cette pratique mais c'est comme avec l'école : faut aimer être en veille active, s'informer, se résoudre à l'alerte... Le rapport de force n'y est pas moindre (mais l'instruction, là-encore, n'a pas été univoque).




On en revient toujours au même : la responsabilité individuelle n'est pas exploitée par celui qui la détient. Amha, l'auto-frustration que ça génère dans certains contextes mène petit à petit vers des conneries comme le référendum électronique ou la démagogie participative, et quelques mœurs ébréchées.




 



Citation :
Il y a 13 heures, petitgars a dit :




je trouve par exemple extrêmement intéressant l'idée de former les enfants à des compétences du quotidien comme la cuisine, le ménage, etc. Ca parait idiot, mais quand vous discutez avec quelqu'un qui pense sincèrement que les frites et les pâtes sont des légumes, vous comprenez que ses enfants risquent d'avoir des difficultés pour apprendre à cuisiner, alors que ça me semble important à transmettre. Il me semblerait donc justifié de le placer dans un programme (sans parler des effets rebonds sur d'autres aspects de la société : imprégnation des parents, nivellement de la différence des sexes dans les taches ménagères, etc.). Il faudra alors élaguer d'autres branches...




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Tout à fait d'accord avec cette vision, justement parce qu'elle est pragmatique et non idéologique.




Ce qui n'empêche pas de la considérer dans la tendance actuelle comme peine perdue ;)




Je ne parle même pas du mépris pour le manuel, le toucher les matières... si vivace dans la transmission uniquement intellectuelle du savoir. C'est la simultanéité qui est amha en cause : l'instruction ne précède plus, elle réagit, souvent à moindre gré. Depuis longtemps, l'informatique, les langues étrangères, ne sont qu'exemples de ces délais-retards. La malbouffe, les circuits courts, le Do It Yourself sont d'autres repères contemporains de ce décalage (il n'y a guère que l'enseignement du code de la route qui accompagne, en scolarité de ville, l'actuelle bataille pour le partage des rues). Ne serait-ce qu'expliciter le cheminement d'une photo vers Snapchat ?




 




Un exemple tout bête : l'interdiction, notamment dans le primaire où pourtant cette sociabilité est encore valorisée, d'apporter un gâteau fait maison lorsque l'enfant désire fêter son anniversaire avec sa classe. Derrière des normes d'hygiène et une déresponsabilisation de l'établissement (pourtant s'il y avait vraiment eu des pandémies...), on aurait pu initier un atelier cuisine nanti d'enseignement concret sur la nature des ingrédients (même s'il aurait fallu former quelques instit' et rassembler les anniv' en une célébration mensuelle), mais le choix s'est porté sur l'initiation à la nourriture industrielle (!), avec gestion frustratoire des allergies (gluten etc.) trois minutes avant de souffler les bougies.




 




La société évidemment évolue, bien moins de parents pâtissiers qu'avant, mais que l'école en profite pour prendre le large... Même topo pour l'interdiction de la dissection en collège : ce n'était pas cool pour les grenouilles (en finançait du moins les éleveurs), mais au moins des urbains touchaient de la bête, initiaient leurs mémoires et pas la seule bachotée. Le cours sur le réflexe électrique musculaire se fait désormais, au mieux, dans un modèle 3D sur tablette (moins nocif pour l'environnement ?). Dans le même temps, Ravage de Barjavel n'est plus dans les lectures obligatoires.




 




La conclusion est discriminante, une fois de plus, non pas pour le risque de fabriquer des vegans (qui vont bientôt avoir bien à faire avec l'intelligence des végétaux, si j'en crois la traduction française enfin disponible du bouquin du biologiste Stephano Mancuso ;), mais pour le simple constat qu'on fabrique des étrangers à leur propre monde, comme si ce n'est pas à eux qu'on allait le confier (depuis les 50's, bien de ces problématiques, amha, sous-estiment un égoïsme générationnel récent).



Citation :
Citation




les frites et les pâtes sont des légumes




 




Techniquement les frites ce sont des patates non?




 




Si il s'imagine que les frites poussent directement sur des plantes, effectivement c'est dommage mais bon, techniquement il a pas tort.




 




Comme tous ceux qui pensent que les tomates sont des légumes. Mais au final, ça change pas grand chose. Les nouilles, c'est plus embêtant...




 




Pis la cuisine, aujourd'hui, c'est à des années lumière de ce qu'on propose aux gamins, y compris à l'école où la bouffe de self/cantine compte parmi la plus dégueu que j'ai mangé dans ma vie.




 




Sinon, pour ramener ma fraise (légume?) sur le sujet, trouver un taff aujourd'hui est une savante combinaison de chance, de relations, de népotisme et de conformisme (en mode tro tro dynamique/investi/ravi de se faire enfler, "mais bien sûr que je suis à 200% convaincu que ce boulot mal payé pour faire des trucs hyper chiants toute la journée est véritablement le projet de vie que je recherche et va me permettre de m'épanouir au sein de votre FORMIDABLE entreprise de pécu." et ce même quand tu postules pour un CDD de 6 mois à mi temps). De l'hypocrisie en barre dans une savante mascarade, là où un "ben j'ai besoin de bouffer et de me loger" contre un "j'ai besoin d'un mec pour faire les trucs chiants, mais j'ai pas envie de trop le payer sinon je vais devoir taper dans les marges de la boîte" serait tellement plus honnête.




 




Là dedans, les sacro saints diplômes qui nous stressent tant quand on est dedans, c'est de la paperasse (et qu'on aime ça la Sainte et Mirifique paperasse), du vent.... des sortes de médailles: ça fait classe mais globalement tout le monde s'en fout (c'est même une contrainte pour un employeur, puisqu'il est censé payer plus un diplômé, mais aujourd'hui, un bac+8 est capable de bosser à perte tellement on sanctifie le Travail... c'est toute une religion avec ses dogmes, ses interdits, ses péchés, ses dévotions et actes de contrition).




 




Je fais partie des doux naïfs qui croient encore (au moins un tout petit peu) que l'éducation nationale républicaine a pour but de former des citoyens responsables, socle de toute véritable démocratie, c'est à dire curieux, critiques, et qui ont conscience de leur souveraineté et des contraintes que ça implique, et pas de la main d'oeuvre standardisée et bien préparée à se faire enfler par le monde du travail de la "Start up nation".




 




Mais comme je le dis je suis un doux naïf, et vu l'état de notre société, nul doute qu'il y a un gros problème de ce côté là (mais pas que). Notamment le modèle qui consiste à enfermer des gamins dans des prisons (y a des cadenas sur les grilles maintenant) toute leur jeunesse à les faire écouter des heures durant assis sur une chaise des personnages parfois peu éloquents et parfois un peu spéciaux, le tout dans des bâtiments dont la savante beauté bétonnée des années 60 vous briserait le moral du plus heureux des gamins, je suis pas sûr que ce soit le plus pertinent. 




 




Encore et toujours le problème d'une surpopulation entassée dans les villes et qu'on traite de façon industrielle.




 




Après, ce que j'en dis.... me fatigue tout ça, de toute façon on aurait du rester au paléolithique, ce qui a suivi est une anomalie absurde.




 




 




 




 




 




 


(Modification du message : 04-05-2018, 15:32 par Egill.)

Citation :
il y a 19 minutes, Egill a dit :




Techniquement les frites ce sont des patates non?




 




C'est un tubercule, la patate. Du coup, je sais pas si ça fait partie des légumes...




Comme ça en passant.




 




Sinon, continuez à débattre, c'est intéressant.




Et les tubercules ne seraient pas des légumes?




 




Donc navets, radis, et autres carottes ne seraient pas des légumes???!!!! (me suis jamais posé la question...).




 




Sinon, en relisant plus haut:



Citation :
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Les exemples de proches d'élus embauchés on ne sait pas sur quelle base, payés pour des missions qui semblent volontairement mal définies, sont assez nombreux.




 




Ca s'appelle de la prise illégale d'intérêt normalement, mais c'est comme les diplômes: à quelques rares cas près, tout le monde s'en fout.


(Modification du message : 04-05-2018, 16:09 par Egill.)

Citation :
Il y a 1 heure, Egill a dit :




Et les tubercules ne seraient pas des légumes?




 




Donc navets, radis, et autres carottes ne seraient pas des légumes???!!!! (me suis jamais posé la question...).




 




Ben, je sais pas, faudrait un biologiste pour être sur...




 




Par contre, les cornichons et les courges qui font de la prise illégale d'intérêt, ce sont bien des légumes.




 




'tain, on a dévié...




L'archéologie des légumes c'est pas évident oui, les navets, ça se conserve pas dans le temps.




 




Mais note que j'avais essayé hein:




 



Citation :
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Après, on part là sur des problèmes bien plus vastes qui risquent de tourner comme dans le sujet d'en face... autant causer archéologie en effet.




 




Va-t-on aller jusqu'à créer deux nouveaux sujets? "l'éducation des niards pour qu'ils puissent perdre leur vie à la gagner" et "les patates sont-ils des légumes? La vérité enfin révélée".




On va éviter de multiplier les sujets, en effet.




Donc, je cautionne à 100% le ", on part là sur des problèmes bien plus vastes qui risquent de tourner comme dans le sujet d'en face... autant causer archéologie en effet.". Et moi le premier, je vais essayer de m'y tenir.