Citation :Donc est ce que je peux raisonnablement prendre en compte le système suivant :
Pas sûr, tant il y a encore quelques anachronismes dans ton raisonnement. Il faut amha penser la chose en contemporain de l'Imperium :
Aucune conception : rien n'est conçu, inventé dans l'Imperium. Tout vient des SCS et est dupliqué à l'aveugle, ou d'une technologie extraterrestre et est brûlé si pas compris (donc en général brûlé, le couteau de phase C'tan étant l'une des rares exceptions officielles, la catapulte shuriken présente sur une figurine de scout marine RT une permissivité officieuse).
Le monde des mécanismes se divise en deux parties :
ça marche/ça marche pu. Le fusil laser, le Leman Russ, la Chimère ou la Valkyrie, tout ce qui est dupliqué à des millions d'unités par les citoyens des Mondes-Ruches sur des matières premières locales (le SCS Chimère permet par exemple d'en fabriquer à base de bois), appartiennent à cette catégorie : ça marche, pas besoin de maintenance, ça marche pu, on jette. Au mieux, le technaugure régimentaire enseigne aux pilotes de blindés les rituels de remplacement d'ampoule de phare. Pour le reste, on doit produire fatalement plus qu'on ne consomme (délai de transit aidant) et la population mobilisée pour ceci explique à elle-seule la stagnation intellectuelle de l'Imperium.
ça marche/ça marche pu mais c'est normal. Les centrales énergétiques, les armes à plasma, les implants bioniques, la radio, les fuseurs, les champs de protection individuels, les moteurs et circuits de chars super-lourds, les bolts et bolters, l'optique de visée, le textile de camouflage (caméléoline), l'électronique embarquée, les coiffes Aegis, les détonateurs, les filtres à gaz, les scanners orbitaux, tout ce qui est difficile à dupliquer (SCS incomplet, matières premières et/ou savoir-faire spécifiques) et a un fonctionnement pouvant s'interrompre sans pour autant être cassé, est du ressort de l'Adeptus Mechanicus, car les aléas de fonctionnement de ces mécanismes expriment en fait le sentiment du Dieu-Machine comme autant de terminaisons de son omniprésence. Un dysfonctionnement doit donc être apaisé par les rites adéquats, chaque technaugure appliquant concrètement son propre acte de foi à la machine, faisant de chacune d'elle un brico... exemplaire unique, qui demandera pour le préserver autant de comprendre l'acte de foi précédent que le nouveau à appliquer (ramené à 10 000 ans de bric... d'unicisation de l'exemplaire, on peut comprendre que certaines reliques soient irremplaçables).
Cette production de mécanismes habités se répartit inéquitablement entre certains Mondes-Ruches et les Mondes-Forges.
Parfois, le Dieu-Machine inspire l'un de ses serviteurs qui rajoute alors deux soupapes à la chaudière à fuel actionnant les pompes à air permettant d'assurer la pressurisation de secours entre les portes de sas 1297 et 1302 du treizième pont du croiseur de classe Imperator. Même s'il y a un doute sur l'origine de l'inspiration (le croiseur étant ici de classe "Imperator" ;), une dizaine d'années de tests grandeur réelle du système de pressurisation, comparé par un serviteur-scribe à celui des portes 1303 à 1329, suffiront à élever cet illuminé à un grade supérieur, accomplissant alors la bénédiction du Dieu-Machine.
L'effectif de l'Adeptus Mechanicus est colossal depuis les débuts de la Grande Croisade, mais toujours insuffisant face aux besoins de l'Imperium. Il faut des années pour former un prêtre de la Machine, et moins d'une seconde pour qu'il meure sur un champ de bataille, dans l'émeute d'une Ruche ou dans un vaisseau livré à un soubresaut du Warp.
Pour contrer ces pertes, un objectif crucial lorsque chaque technoprêtre est un dépositaire vivant d'une partie du savoir oral de l'Adeptus Mechanicus ET un possible réceptacle d'une innovation accordée par le Dieu-Machine, le culte utilise des serviteurs pour tout ce qui est sacrifiable (soit 94% de la Garde Impériale, le remplacement des gaines de caoutchouc synthétique entourant les portes de sas, l'alimentation en munitions des pièces d'artillerie, l'extraction des ampoules de phare brisées etc.) mais ces mécanismes anciennement humains, s'ils s'autoréparent plus facilement, n'en demande pas moins d'être constamment dirigés et jetés souvent. Ils servent cependant d'exemples, et plus d'un galet de chenille fut remplacé par un garde impérial ayant su observer le rite et solliciter le technaugure pour bénir l'huile nécessaire à l'onction.
La chair est cependant si faillible que bien des systèmes d'armes sont automatisés, confiés à la seule rigueur d'un servo-crâne. Cette attention constante et millénaire portée à la simplification et la spécialisation des tâches permet d'ancrer les défenses, d'assigner un automatisme de tir à chaque cible passant devant le viseur. Un servo-crâne ne peut trahir ou s'endormir. Il n'a pas à faire preuve d'initiative.
Ces drones, honorés par le crâne d'un prêtre mort, sont des calculateurs miniaturisés, sachant répondre à des déclencheurs pré-programmés selon une banque de réponses qu'on peut imaginer régulièrement enrichie par le clergé du Dieu-Machine, au gré des remplacements de matériels ou des transferts d'expériences autorisés. Pareil qu'un garde impérial, mais sans la chiasse, la peur et les rêves qui attirent le démon.
Un land raider est un drone chenillé, le nombre de ses réponses va dépendre de ce que son technoprêtre va décider/pouvoir lui programmer. Une armure tactique dreadnought est une éponge nerveuse, interagissant avec une carapace noire biogénérée, coulée dans une céramite qui est un matériau de synthèse réalisée selon une chimie disparue et servant de conductrice à des stimulis extérieurs capables de s'imager à travers des cristaux optiques selon une symbolique préservée par la seule tradition et des psaumes imbibés à l'encens, autrement dit une peau de robot, ayant chacune hébergée des dizaines de corps qui y sont morts.
C'est vertigineux, n'est-ce pas, et témoigne moins d'une volonté politique que des limites de l'époque. Tout concours à la stagnation technologique parce que les humains ne vivent ni pour ni par la technologie, mais à côté d'elle. Tous deux cohabitent, sans converser.
Même en cas de mémorisation, recensement, centralisation des "illuminations" individuelles de chaque technoprêtre par Mars, la redistribution vers tous les matériels concernés peut prendre des décennies, voire des siècles, voire jamais. Le cas de l'Immolator, par exemple : le SCS étant réservé par pacte aux SoB, aucun technaugure ou techmarine qui ne soit détaché auprès de cette branche de l'Ecclésiarchie ne sait, de sa propre initiative, dupliquer le modèle, soit monter deux lance-flammes lourds sur une tourelle de Rhino.
On ne peut réfléchir en termes de capacité technique, ça correspond à des mentalités presque inimaginables pour nous : dans le cerveau du technoprêtre, la case Immolator est murée et il n'imagine même pas qu'elle puisse exister, il considère que son cerveau est dans le SCS, puisqu'il y trouve les cases et qu'elles ont toujours été là.