Une Nuit Pénible Au Milieu Des Bois.

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Elle était dans le groupe depuis seulement deux jours et elle en avait déjà par dessus la tête. Il faisait nuit, et le feu qu'elle essayait d'allumer ne prenait toujours pas:« Penser à racheter un briquet à silex, et faire attention cette fois à ne pas se faire avoir. » Une brusque giclée de flammes la fit sortir de ses pensées et elle se recula, de peur de bruler elle aussi.


« Rhaa, tu pourrais faire un peu attention quand même ! »


Elle s'était adressé au sorcier impérial du collège flamboyant, qui s'était permis de lui donner un petit coup de main pour allumer le feu.


— Bah au moins, maintenant c'est fait.


— Mais c'est pas la peine d'essayer de me faire rôtir avec !


— Bon vous allez vous calmer maintenant ?


La dernière parole fut émise par le duelliste estalien Leonardo, qui avait retiré ses bottes pour en débarrasser les cailloux qui s'y étaient sournoisement glissés durant leur course effrénée à travers le sous-bois.


— On va encore devoir passer la nuit dehors ? demanda Durgin, le tueur nain.


— Et qu'est-ce que tu crois ? Que maintenant que tu as insulté l'aubergiste on va pouvoir s'offrir une nuit dans une chambre avec une bonne literie et un bain en prime !? lui balança la voleuse, déjà bien remontée par le fait qu'elle avait failli se prendre une boule de feu et du courir le marathon.


— D'où je viens, enchaîna l'elfette issue de l'aristocratie crâneuse d'Ulthuan, on ne se permet pas d'insulter les hôteliers. Enfin, notamment parce que leur vin, on est sûr qu'ils ne le font pas à l'urine de vache.


— C'est vrai que sa bière était immonde, renchérit Durgin. J'avais le droit de réagir comme ça, non ? »


Personne ne lui répondait, tout simplement parce que personne ne voulait encore essayer de le convaincre qu'il avait tort. C'était un exercice déjà assez pénible, si en plus il fallait qu'il se justifie pour tout... Mais pourquoi avait-il fallu qu'il aille jusqu'à menacer l'aubergiste de sa hache, et à s'attaquer à son mobilier pour l'exemple?


«En tout cas, le fait est toujours le même : on va encore passer la nuit dehors avec la possibilité de se faire attaquer par des brigands et des homme-bêtes. Conclue Leonardo. »


La nuit allait être pénible. L'hiver approchait, et il risquait fort de pleuvoir encore cette nuit.


« Bon, je vais prendre le premier tour de garde. » Finit par lâcher Durgin. Myriam la voleuse cacha sa mauvaise fois : l'opportunité de réveiller le nain d'un bon coup de pied dans les côtes lui avait encore une fois échappée. Elle ne put que se consoler en se disant qu'ainsi, elle ne prendrait pas un coup de hache dans les siennes, de côtes.


*******


Il était déjà très tard lorsque Myriam se réveilla. Elle sentit tout d'abord qu'il faisait chaud. Très chaud. Elle se redressa, et se rendit compte que ses camarades et elle se trouvaient très prêts un véritable brasier.


— Mais... B<i>*censuré par l'auteur*</i>, Tobias ! Qu'est ce que tu f...


— On nous attaque ! Réveille les autres, vite !


En effet, elle se rendit maintenant compte que des cris gutturaux et des hurlements de souffrances émanaient des flammes, signe que des bêtes du chaos sont prises dans cet enfer incandescent. Aitholwin, de par sa nature elfique, avait déjà senti les remous d'énergies magiques provoqués par Tobias, et avait dégainait sa lame. Myriam ne le fit pas répéter et se jeta sur Leonardo, qu'elle secoua avec une vive énergie. Voyant que ça ne suffisait toujours pas, elle se permit de le gifler de toutes ses forces, ce qui eu plus d'effet que les secousses. Elle se permit alors de faire ce qu'elle voulait faire plus tôt : réveiller le nain à coup de pied dans les côtes, qui saisit immédiatement sa hache. Elle avait prévu le coup, et évité de justesse le moulinet mortel du tueur.


« Gardes en plutôt pour les gors, ça sera mieux ! »


La mêlée qui s'ensuivit fut plutôt confuse. Toujours fut-il que Tobias avait incinéré une demi-douzaine d'homme-bêtes à lui tout seul, tandis que Leonardo, Aitholwin et Durgin s'étaient jetés dans la mêlée, toutes armes brandies, et avaient réalisé une véritable boucherie. Myriam, elle, avait utilisé une série de ruses qu'elle avait mises au point dans les rues de Nuln durant son enfance, notamment de lancer son épée courte (prise de guerre non déclarée) au ungor qui lui fonçait dessus avec sa propre épée (prise de guerre non déclarée également) en s'exclamant: « Cadeau ! » pour qu'il soit surpris, avant de lui coller un coup de pied dans les parties nobles, suivi d'un coup de tête dans le nez, puis d'un empalement avec les deux armes (sa deuxième prise de guerre non déclarée).


— Haha !


— On est trop fort !


— Regardez moi un peu cette lance ! lança Durgin. Surement une de leurs prises de guerre non déclarées. Si ça se trouve on peut en tirer un bon prix.


— Avec tous ces éléments, je dois pouvoir récupérer des ingrédients intéressants pour des potions.


— Bon, alors qui va prendre le prochain tour de garde? demanda Leonardo.


— Avec tout ça, lança finalement la voleuse, je sens que je vais bien dormir.


Mais à peine eut-elle fini, que la pluie commença à tomber. Encore une nuit pénible et glaciale pour le reste de la soirée, avant de finalement se faire réveiller par un vigoureux coup de pied dans les tibias de la part du nain. Il fallu donc qu'elle reprenne la route en boitillant à l'arrière. Cela va faire trois jours qu'elle était dans le groupe et elle avait déjà un goût amer de la vie d'aventurier.