Nostalgie D'un Goffik Rokk Subversif

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...pour le remercier du travail extraordinaire déjà effectué et pour l'encourager à aller au bout ! Cet article est extrait du dernier hors-série de "la Galaxie diplomatique" dont nous avons déjà parlé il y a quelques mois.


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<b>NOSTALGIE D'UN GOFFIK ROKK SUBVERSIF</b>
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Des 'Eadbangerz aux Crushin' Boyz en passant par les StuntySmasha ou Metallorca, ce que l'on a nommé à posteriori la nouvelle vague du rokk goffik fut l'un des événements kulturels les plus surprenants du 41ème millénaire. Entre 910M41 et 960M41, le Orkdom tout entier se passionne pour cette nouvelle tendance. Véritable révolution qui a durablement marqué la kultur goff ou aventure musicale sans lendemain ? Que reste-t-il aujourd'hui de la nouvelle vague ? Eléments de réponses.


C'est vers 902M41 que l'on situe généralement les origines de la nouvelle vague du rokk goffik, initiée par quelques groupes sans renom de Piscina IV à la recherche d'un son novateur. Certain seront promis à un avenir brillant dont les 'Eadbangerz que l'on considère comme les véritables pionniers du genre. Si leur approche technique reste dans un premier temps traditionnelle, ils ne tarderont pas à développer une instrumentation totalement originale dans la poursuite de leur but ambitieux : la refondation du rokk goffik. Pour l'heure, ces groupes se produisent dans les arrière-salles de tavernes goffs mal famées où ils sont chargés d'animer des soirées qui finissent systématiquement en bagarre. Loin d'être un désavantage, cette association systématique va plus tard largement contribuer à leur renommée.


Toujours avides de nouvelles expériences sonores, les 'Eadbangerz délaissent progressivement le mixage classique d'enregistrements de tirs d'obusiers pour s'intéresser aux possibilités offertes par d'autres types d'armes, en particulier les canons à plasma. Ils améliorent également les procédés déjà existants en plaçant les micros au niveau de la culasse des obusiers et non au niveau de la gueule. Les aboiements de squigs sont remplacés par des chœurs de gretchins. On croit distinguer dans ces idées quelque peu déroutantes une excentricité passagère et en 908M41, le journal spécialisé Goff Rokk Hell consacre un bref article pour qualifier "d'amusant" ce groupe qui peine encore à percer sur la scène.


En 910M41, c'est la révélation : le morceau "Fear da wraf uv da goff" est repérée par Fuzbur Grashnak, directeur de Musakbizness qui pense là tenir un succès potentiel. Son intuition est juste : non seulement "Fear da wraf…" devient le tube de l'été sur Piscina mais la chanson est encore aujourd'hui considérée comme le point de départ du mouvement. La recette ? Une mélodie simple et brutale riche en percussions mais savamment agrémentée de samples de chants traditionnels de weirdboyz et d'enregistrements de turbines de chassa-bomba. Ce mélange des genres loufoque en apparence n'aurait prêté qu'à sourire sans la parfaite maîtrise technique avec laquelle elle fut exécutée. Et la nouvelle vague n'en est encore qu'à ses balbutiements.


En 912M41, un autre groupe emboîte le pas de ses aînés sous les feux des projecteurs quand les Horned Skulls signent un album complet résolument inspiré de la musique des 'Eadbangerz : "Beekie fer breakfast". Le premier single extrait de l'album, "Fist uv Gork" est récompensé par un disque d'acier rapide lors de la cérémonie des Smashin' Awards 912. C'est l'occasion pour les représentant de ce qui n'est encore qu'un épiphénomène musical de parler d'eux : Devant des critiques venus du Orkdom tout entier, Grokk Boshok, le chanteur du groupe expose sa philosophie et ses sources d'inspirations dans un discours mémorable : "nous not' truc c'est d'péter la gueule aux salmeks tu vois pis d'péter la gueule aux orks qu'aiment pas not' musique aussi, pis d'péter la gueule aux aut'z'orks parce qu'y a qu'les goffs qui sont des vrais orks tu vois, pis on leur pète tous la gueule t'façons. Pask' tu vois nous not musique c't'une musique qui t'pète les oreilles, c'est d'la vraie musique pis ceux qui sont pas d'accord avec nous on leur pète la gueule."


Si cette profession de foi enthousiasme les fans de la première heure, certains critiques y perçoivent déjà les éléments subversifs qui vont faire de la nouvelle vague un mouvement controversé. Ainsi le journaliste snakebite Dregutz Zodaka fait part de son appréhension dans les colonnes de "Orkdom Musik" : "il y a une réelle irresponsabilité chez ces musiciens qui ne semblent pas mesurer la portée de leurs paroles : qu'ils affirment avec une telle violence verbale vouloir péter la gueule à tout le monde sans préciser s'ils vont le faire avec une pelle ou un pied de biche n'est pas un exemple à donner à notre jeunesse en manque de repères."


Qu'importe ! La nouvelle vague génère un intérêt grandissant parmi les critiques mais surtout parmi le public. "My favourite chainsaw", le premier album des Black Squiggoths se vend à plus de trois millions d'exemplaires, toujours avec la même philosophie qu'expose le batteur Gurzub Droguff aux journalistes de Goff Rock Hell : "On est les Black Squiggoths pask' not' musik c'comme une charge de squiggoths, ça écrase tout !" Partout dans le Orkdom, de nouveaux groupes inspirés par ces premiers exemples apparaissent accompagnés par les expériences musicales les plus étonnantes : de la guitare à neuf cordes d'acier des Metal Warriorz à la batterie faite de casques de space marines – les communicateurs intégrés sont utilisés pour l'amplification - des Maniac Butcherz, les instruments les plus divers sont mis à profit pour un son d'une richesse sans cesse plus travaillée. 926M41 est l'année de la révolution dans la révolution quand les Smashin' Squigs s'imposent avec l'album "Oomie BBQ" dans lequel ils introduisent l'usage de quatre guitares couplées en résonance. Le monde de la nouvelle vague est un bouillonnement d'idées en perpétuel renouvellement. Beaucoup de groupes ne font qu'une apparition fugace sur la scène goffik rokk, d'autres ont plus de succès mais tous apportent leur lot d'innovations. On voit même un groupe gretchin, les Booby Traps marquer cette période avec l'inoubliable "Die Zugrub, die !" En 930M41, le mouvement de la nouvelle vague est à son apogée. Aucune Waaargh ne part plus en guerre sans être rythmée par ses mélodies. Bien plus qu'un style musical, il est devenu un style de vie pour des centaines de millions de goffs à travers la galaxie mais aussi pour beaucoup d'orks issus d'autres clans qui se reconnaissent en arborant vêtements à damiers noirs et blancs et casques cornus. Les malentendus inhérents tendent malheureusement à assombrir la popularité de la nouvelle vague. Au sein des tribus Bad Moon, l'austérité de la tenue traditionnelle goff est source de railleries pour les anciens, de rébellion pour les stormboyz. Ici et là, les conflits sociaux s'enveniment vite. En 934M41, le boss Evil Sun Borak Drugg fait interdire les concerts de rokk goffik sur le territoire qu'il contrôle au prétexte que "c'est pas d'la musique d'Evil Sun, quand on l'écoute, on entend plus l'bruit du moteur". Ailleurs dans le orkdom, de très nombreux chefs de tribus prennent des décisions semblables.


La nouvelle vague connaît un ralentissement. Résultat des interdictions de concerts ou passage d'une mode ? Les ventes de disques baissent, les producteurs deviennent hésitants à offrir une opportunité à de nouveaux artistes. Les concerts se raréfient, les albums bien souvent constitués de simples reprises, n'ont plus l'originalité des premiers temps. On croirait que la nouvelle vague a perdu l'imagination et la capacité d'innovation qui faisaient sa force depuis les origines.


C'est grâce à l'album "Me tank iz big !" des Deff Boltgunz qu'elle va connaître son second souffle ; triple réverbération sur le son des guitares et des basses, riffs simples et rapides, percussions omniprésentes dont les cuivres ont été définitivement bannis au profit de l'acier, chants polyphoniques et tirs de bolters instrumentalisés (et non plus enregistrés) signent un retour au source de la nouvelle vague tout en s'enracinant plus profondément dans la kultur goff traditionnel; en concert, les tirs de pistolets bolters par un chanteur imbibé de bière de squig sont salués comme une véritable performance technique en même temps qu'une expérience auditive unique. Le second album des Deff Boltgunz, "rock ya like a braincrusha" leur vaut un double disque d'acier rapide quand il dépasse les 10 millions d'exemplaires vendus. Comme à la première heure, une génération spontanée de petits groupes surgissent soudain de l'ombre pour emboiter le pas des Boltgunz dont le plus célèbre est sans aucun doute Metallorca. On raconte que lorsqu'il entendit le morceau "One more dead beekie", le seigneur de guerre Ghazghkull Mag Uruk Thrakka fut si impressionné par l'extraordinaire performance artisitque et technique déployée par le groupe dans ses oeuvres qu'il décida de faire de la chanson l'hymne de guerre officiel de sa Waagh lors de la troisième guerre d'Armageddon (maheureusement la cassette fut perdue en route).


Avec la "seconde nouvelle vague", ce n'est plus seulement un style musical mais aussi tout un décorum qui se met en place. Les concerts des groupes Metallorca et Ungoss Thrakk (dont le morceau "Da Mystic Profecy uv da weirdoby" tient encore à ce jour le record de durée d'émission sur les ondes FM de Fountainhead) sont considérés par les spécialistes comme les plus soignées et disposant de la meilleure mise en scène : lampions en peau de ratling suspendus à des guirlandes en tripes de squats, bébés humains piétinés ou décapités à coups de pelles entre deux chansons, toutes sortes d'attractions se mêlent au concert lui-même en un joyeux festival; parfois le public est invité à participer : ainsi le groupe StuntySmasha se spécialise-t-il dans le lancer d'eldars dans la foule.


Vers 955M41, le phénomène semble à nouveau retomber. Mais bien plutôt que le relancer de manière temporaire, la "seconde nouvelle vague" l'a en quelques sortes cristallisé, lui a donné ses vértiables lettres de noblesse en le tirant définitivement de son milieu underground d'origine sans pour autant le trahir par quelque concession que ce soit faite aux impératifs marketing. Aujourd'hui, les maisons d'éditions spécialisées dans cette kultur musiale à part sont peu nombreuses mais tout à fait prospères et se tiennent à une éthique résolument anticonformiste comme le résume le producteur Ugruf Trogbulk : "nous on fait pas d'coness... d'concen... on discute pas, on est des vrais antifoncorm... des anfitoncorm... on est pas comme les aut' qui font d'la musique de Bad Moon pis d'ailleurs on leur pète la gueule si 'sont pas contents !"


Il ne fait aucun doute aujourd'hui que la nouvelle vague du rokk goffik répondait à une véritable aspiration de la jeunesse du clan goff qui s'est spontanément retrouvée, comme par l'effet d'une alchimie sociale et artistique mystérieuse, dans ce style aussi novateur qu'étonnant. Dès lors, parler de mode passagère semble tout simplement incongru : la nouvelle vague a laissé et continuera sans aucune de laisser derrière elle des trésors musicaux d'une richesse insoupçonnable pour le non-initié ; mais il ne fait également aucun doute qu'aussi longtemps que de jeunes stormboyz goffs seront volontaires pour participer à une Waaargh et contribuer à l'expansion sans fin du Orkdom, ils se retrouveront à leur tour dans cet héritage culturel unique et l'enrichiront à leur tour d'un apport esthétique sans cesse renouvellé pour le faire perdurer – qui sait ? - à jamais ?


J'y crois pas, il l'a vraiment fait :




Citation :"Da Mystic Profecy uv da weirdboy"

Enfin bref ça m'a bien fait rire toutes ces bêtises, surtout le coup du lancer d'eldars dans la fosse


Je crois que tout ce que je peux dire, c'est : "merci", ou encore "you're da men (dat brings da fanboy outta me)".


(se remet à la relecture de la ZA en fredonnant «Goffs they just wanna have fu-uuun»)


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(Modification du message : 11-11-2007, 05:26 par Ingos Strakh.)

En fait, si je poste des pages html de merde, c'est parce qu'après mise à jour avec la version 2.3, OpenOffice me sort des PDF blancs comme la neige :


>> http://site.voila.fr/klodovitch/articles/n..._subversif.html <<


Si il faut, je peux rajouter des damiers n&b auteur du texte, pour faire comme dans le dwarf.


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(Modification du message : 14-11-2007, 02:18 par Ingos Strakh.)

C'est dantesque ! Le grand Dante Alighieri seul eut put trouver les mots pour le décrire !


Il reste une coquille là :


...avec l'album « Oomie BBQ" dans le...


(les guillemets)


File mon texte original, je vais essayer d'en faire un pdf (ça marche chez moi.) Qui avait fait l'affiche au fait ? Toi ?


En tous cas, si on réussit à en faire quelque chose de présentable, j'exige que cette oeuvre collégiale dantesque soit mise en ligne sur Warmania !


Le doc :


>> nostalgie_goffik_rokk.doc <<


Voui, l'affiche est de moi, une bêtise faite suite à un appel d'offre lancé par barbu pour son gargant (le sujet doit encore traîner quelque part dans la partie modélisme). Je me suis permis de la rajouter, ainsi qu'une brève bibliographie.


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(Modification du message : 14-11-2007, 17:39 par Ingos Strakh.)