Empreinte Carbone : mangeons des castors ou recyclons un peu notre zhobby

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(19-08-2019, 17:43)holi a écrit : Ah chouette, comme on est rien et qu'on sert à rien, on en revient à se demander pourquoi on cause...

Ah non, j'ai pô dis ça m'sieur le jambon Tongue
Je dis juste que, à terme, sur Terre (ailleurs je sais pas), l'Homme disparaîtra (avant la Terre elle-même). Donc, après, on peut s'agiter comme des cons, la fin de l'Homme sur cette planète est déjà écrite. Actuellement, on ne fait juste qu'accélérer le processus.
Par contre, ça n'empêche pas d'éviter de se comporter comme un gros on vis-à-vis des autres espèces, des autres personnes et de la Terre elle-même. Et qui sait où on en sera dans mille ans... sans déc, imaginez la tête de Roger Bacon ou Avicenne si on leur avait montrer le monde qu'ils connaissaient 1000 ans après eux...
Voilà mon point de vue, je pense pas qu'à ma gueule mais aussi aux autres qui arrivent après. En espérant qu'ils soient moins bourrins... et ça aussi c'est pas gagné.

'fin, là, on change de discussion...
Citation :Toi qui est contre toute morale

J'ai déjà dit ça moi????

Citation :, en dénonçant un "green-washing" auquel on croit comprendre que tu refuse de participer

Pour toi ce "green wahing" où on te fait des pub avec des voitures roulant dans des paysages immaculés, ou des entreprises qui s'achètent une conscience en donnant quelques restes à une quelconque association de "développement durable", ça n'existe pas?

Je ne refuse pas de participer à ces mesures, je dis qu'il faut aller beaucoup plus loin, et que ça urge, et qu'au fond si on ne va pas plus loin (on fait même deux pas en arrière pour un en avant), c'est qu'on est très hypocrites. Trier et recycler ses ordures tout en achetant de la bouffe industrielle au glyphosate et des produits où y en a plus dans la poubelle que dans le frigo à la gin, il y a au moins un paradoxe. Et même là on reste le nez sur notre nombril.

Citation :Le fondement de toute critique de cette interdépendance doit se baser sur sa propre action.

Le fait est que j'ai fait des choix radicaux dans ma vie et que j'essaye autant que je peux de limiter mon impact. Mais le fait est aussi qu'aujourd'hui, il n'y a plus de "terre vierge" où expérimenter, où trouver des alternative à moins de vouloir jouer l’ermite qui se les caille tous les hivers au fond des bois (encore faut-il être propriétaire d'un bois pour tenter le truc, à moins de partir très loin). Mais comme tu le dis, "faire société", c'est aussi fondamental pour l'être humain que de vivre dans un environnement équilibré. Et les alternatives en gestations sont toujours teintées de militantisme et de dogmatisme et que ça me casse les noix. Du coup, oui, je suis compromis dans ce que je dénonce et je l'ai toujours dit: dans cette critique, je m'inclue parmi les personnes dont je parle, je ne prétend pas être au-dessus.

Citation :Toi qui est contre toute morale, en dénonçant un "green-washing" auquel on croit comprendre que tu refuse de participer, tu te retrouve finalement sur une position morale très dure qui consiste a dénoncer l'action et l’éthique de ton prochain parceque tu présuppose n’être pas d'accord avec sa manière de faire cité? J'imagine que tu peut comprendre ma perplexité.


Je l'ai dit, je trie mes ordures, j'essaye de faire gaffe à ce que je consomme, comment je consomme (c'est con, mais le fait que GW produise ses fig en Angleterre est un argument de poids). Je récupère les portables de ceux qui en préfèrent un plus à la mode, je répare et je fais durer tant que je peux malgré mes piètres talents de bricoleur... Mais je me sens très hypocrite parce que j'ai une bagnolle, parce que je suis obligé d'aller faire mes courses au supermarché parce que j'ai pas assez de thunes pour allez aux petits producteurs locaux systématiquement, que je porte des fringues made in China, que j'ai quand même Internet et un budget figurines parce que j'y trouve du plaisir et de l'intérêt....etc; etc. Vu que tu m'apostrophes, je me permet de raconter un peu ma vie...

Tout ça c'est un équilibre à trouver. Je rêve d'une société sans Etat basée sur l'humour, la curiosité et la contemplation du monde. Je sais que c'est bisounours et du domaine du rêve (encore que quand on voit le fonctionnement de certaines sociétés primitives.... relire Pierre Clastres...), mais ça m'empêche pas de souhaiter quelque chose de plus équilibré, de plus harmonieux, et on en est très très loin, parce qu'on oublie même quel est le fond du problème.

Ta perplexité, je la comprend de moins en moins, parce que c'est la réaction habituelle quand on tape là où ça fait mal: à notre mode de vie. Et que quand tu t'attaques au confort du tout venant (dont moi) et plus globalement du système socio économique qui le sous tend, tu finis vite par te retrouver traité de nazi, d'infâme stalinien ou pire (dans la tête de mon interlocuteur)! de baba cool ultra gauche fondamentaliste, d'arabo anarchiste (sisi ça m'est arrivé) voir de trumpiste (chapeau pour l'originalité, on m'avait pas encore fait le coup). Alors que de mon point de vue (mais je ne demande qu'à le nuancer, et ce en échangeant des arguments, des faits, pas des analyses socio psychologiques de propos de personnes avec qui on a échangé 4 messages sur un forum) c'est le fond du problème, encore une fois.

Citation :Qu'est ce que cette philosophie nous dit au final? "n'attends pas de voir ce que fait ton voisin, fait ce qui te semble bon pour toi et ton environnement. Fait le et si ça fonctionne apprends a ton voisin a le faire. Si ça ne fonctionne pas demande lui de t'apprendre."

C'est ce que je pense, mais pour moi l'exemple, ce n'est pas d'aller trier ses ordures en trois couleurs quand on envoient nos portes avions bourrés d'amiante se faire démonter par des enfants en Inde. C'est une rupture plus ou moins radicale (l'équilibre viable est à trouver) avec nos modes de vie consumériste. C'est l'invention de quelque chose de nouveau. Parce que y aller à petit coups dérisoire comme le recyclage, ce sera bien trop tard quand (et si) ça fera boule de neige.

Et c'est une très belle idée dans un monde idéal aussi. C'est presque aussi bisounours que mon idée de société basée sur l'humour et la contemplation. Parce que quand tu essayes de faire autrement, tu te récoltes des slogant type "pendons les écolos tant qu'il y a des arbres", et ce genre de charmantes attentions (quand c'est pas carrément la volée de plombs dans la porte de la grange). La plupart d'entre nous refusons de considérer ce qui est, on préfère tordre les faits dans un sens qui nous conforte dans nos idées pré établies, et surtout, qui nous permet de ne pas trop remettre en question la manière dont on vit (quand bien même ce mode de vie serait au final aliénant et déprimant).
(Modification du message : 19-08-2019, 18:26 par Egill.)
(19-08-2019, 17:58)Cyrus33 a écrit : 'fin, là, on change de discussion...

Ah non pour moi c'est justement le cœur de la discussion : du fatalisme nihilistique Vs l’éthique personnelle du colibri LOL

Je pense que tous, nous tenons un équilibre précaire sur cette balance...

Et pour résumer Egill la ou se trouve notre dissension qui est légère, je te l'accorde : moi je dirais "pour moi l'exemple, c'est de se battre pour qu'on arrête d'envoyer nos portes avions bourrés d'amiante se faire démonter par des enfants en Inde mais aussi d'aller trier ses ordures en trois couleurs".

Et pour le reste il ne s'agit pas de discréditer un propos parcqu'il est partagé par Trump. Il s'agit de pointer du doigt le fait que le nihilisme est une pensée qui a le vent en poupe et qu'elle ne va pas spécialement contribuer a sauver l’espèce Wink ...
(Modification du message : 19-08-2019, 18:39 par DV8.)
Pas sûr que ça intéresse les gens mais tentons :

La surpopulation est à l'origine de tous les maux humains (désastre écologique compris). La surpopulation est d'abord la suite logique d'une tendance naturelle visant à la reproduction et la prolifération ; puis à la caractérisation sociale, philosophique et religieuse dans un dogme de croissance sous toutes ses formes comme but ultime ; et enfin permise par le niveau technologique évitant bien des processus de régulation naturelle.

Pour résoudre le problème il faudrait à minima abattre un de ces piliers :

- Réduire la technologie à néant ne se fera pas par initiative personnelle. Hormis quelques radicaux et quelques illuminés, la plupart des gens refuseront un retour en arrière sur le plan technologique. L'autre argument qui me fait dire que ça ne bougera pas volontairement de ce côté là, c'est que l'espèce humaine mise sur la technologie pour solutionner ses problèmes (à juste titre d'ailleurs, c'est sûrement un élément important et une voie de secours parfaitement crédible, à mon sens)
- La tendance naturelle me semble quasiment impossible à combattre. Pour 10 "éclairés" qui feront le choix de l’ascèse sur leur propre initiative, combien de millions feront le choix de l'hédonisme en suivant leurs tendances naturelles ? A moins de développer une technologie capable de modifier ces relents instinctifs, c'est peine perdue. Et si on parvenait à modifier cette "nature profonde humaine", serions nous encore des humains ?

- La seule tendance qui me semble acceptable et envisageable de modifier à l'heure actuelle, c'est la composante sociale. Passer par l'éducation, la philosophie (voire la religion ?) pour imposer l'idée de surpopulation néfaste. Pour inscrire la volonté de détruire le dogme de la croissance. Pour annihiler les barrières éthiques empêchant de renouveler l'humain. Bref libérer l'esprit des carcans profondément capitalistes dans leurs finalités (le capitalisme n'étant qu'une résultante paroxystique provoquée par nos tendances naturelles) afin de faire entrevoir le "gain" énorme en terme de vie quotidienne.

Dit autrement :

1) Le "bonheur" ne s'entrevoit actuellement que sous la forme d'une accumulation dont l'obtention se résume par "être meilleur que l'autre".
2) Ce système est défendu par ceux qui dominent (et comptent rester à leur place) et les dominés (qui compte grimper la pyramide et obtenir plus que d'autres).

Pour moi, la solution passera par les propositions suivantes (toutes ou parties) clairement utopique, soyons francs :

- Mise en place d'une égalité totale entre les humains qui jouiront de tout à tout moment sans restrictions ; ceci étant permis par la suppression du travail, confiée à des robots (crée contrôlé et réparé par des robots), ces derniers suivant un code source inaltérable suivant grosso-merdo les lois d'Asimov. Chacun sera libre d'exercer sa passion. Évidemment la population humaine sera restreinte et cet état utopique devra sûrement succéder à une dictature planétaire.
- Mise en place d'une exploration spatiale promettant la liberté aux colons. Cela nécessiterait la mise en place d'une dictature mondiale permettant de mobiliser l'intégralité des ressources humaines au but de cet unique grand projet : Coloniser l'espace. Chaque vaisseau-colon arrivant sur une planète aura la liberté d'y instaurer le système qu'il souhaite à la manière qu'il souhaite. Le souci à mon sens c'est qu'on déplace uniquement le problème en permettant simplement sa réplication à une plus grande échelle.
- Catastrophe planétaire causé par l'humain le réduisant lui même à une espèce en voie de disparition ou situation similaire (épuisement de ses ressources vitales, guerre à l'échelle planétaire, maladie avec cause humaine ou non, etc ...). C'est la moins confortable des solutions.


Bref soit on devient des eldars soit l'imperium de l'humanité quoi. Dans tous les cas la technologie est à mon sens centrale et permettra soit de créer un paradis, société idéale permettant de vivre aussi longtemps que notre soleil ; soit de créer un capitalisme galactique, société telle qu'on la connait, en suivant pleinement nos relents naturels sans jamais se transcender, mais permettant d'atteindre virtuellement l'immortalité en tant qu'espèce (plus limité à notre seul système solaire, donc plus limité à cette horloge galactique) ; soit en nous détruisant nous même pour notre propre bien, ce qui induirait un recul technologique certain.

Malheureusement la 3eme solution est la plus probable étant donné que, jusqu'à présent, nous n'arrivons pas à nous projeter collectivement dans un plan dépassant notre propre génération (et éventuellement la prochaine). A moins d'être confronté à un danger menaçant in extenso l'humanité (extra-terrestre ? Très peu probable), j'ai peine à croire que notre espèce réussisse à se réunir tous ensemble dans la même direction tout en conservant suffisamment de force motrice en recherche technologique.
Mon propos était de dire que des choses étaient faites (et ce qui ma fait réagir cetait la distinction avec les élites forcément hors des clous et donc par opposition une masse vertueuse).
Les collectivités s'engagent fortement certes pas toutes et les habitants sont au cœur de ces questions. Pour illustrer un francilien produit 285kg d'omr par habitant un breton (désolé jai pas d'autres chiffres) un breton 209 kg. Je travaille dans une collectivité et quand je vois les investissements humains et en moyen pour lutter contre les déchets (travail avec les entreprises sensibilisation dans les écoles les festivals qui s'engagent dans des démarches environnementales etc...) je me dis quon agit au quotidien et que pour cela on n'est pas obligés de renverser la table. Je crois plus au cumul de nos actions. Et contrairement à ce qui est dit cest pas du blabla mais du concret et si la posture est respectable elle ne doit pas exclure la franchise de reconnaître les actions concrètes mises en place par les décideurs politiques.
la queue en airain a écrit :
Citation :Why not both ?

C'est vrai que ça ne coûte rien. Ou pas ?
Imaginons à la rigueur le risque de décrédibiliser une éventuelle action concertée -si elle arrive un jour-. Si chacun part dans son idée et monte sa pétition ou son action dans son coin avec un effet minime ou contre-productif, tout ça donnera du grain à moudre aux tenants de l'inaction si d'aventure ya un vrai projet qui se lance un jour.
Ou tout simplement on peut s'interroger sur l'action réelle d'initiatives individuelles dans ce genre de cas. Les pétitions par exemple sont à la mode de nos jours et pour un même sujet tu vas en voir fleurir un petit paquet, de la vaste à la précise, de la bien montée à la mal fatiguée et irréfléchie qui décrédibilise les autres. Et les signatures se diluent entre toutes ces initiatives. Déjà qu'une pétition manque de poids, si elles se bouffent entre elles...
C'est pas simple.

Pour résumé le petit pavé que j'avais écris, je dirais simplement que la situation est assez grave pour que l'on accueil toute action de sensibilisation. Je crois aussi qu'il est très difficile de savoir ce qui fonctionnera ou pas:
je pourrais reprendre l'exemple du rapport du GIEC ou meadow et l'armée de scientifiques qui y souscrivent (ok, pas depuis les années 70). Difficile de faire plus important, plus sérieux, plus fiable, et pourtant...
Finalement c'est une jeune fille qui fait bouger un peu les choses. Des bouquins aussi. Nicolas Hulot qui démissionne. Des marches pour le climat. Des canicules aussi peut-être?

En tous les cas je ne pense pas qu'une sensibilisation brutale aide qui que se soit à se mettre en action, bien au contraire. Il suffit de voir la montée de cas d'éco-anxiétés, ou plus précisément les scientifiques du GIEC qui tombent en dépression en cascade, pour se rendre compte que la réaction à la prise de conscience est assez difficile à encaisser pour qu'en plus on les impose de manière violentes. Par brutale, violente, j'entends sans empathie.
Je conseil la lecture "d'un autre fin du monde est possible" qui entre autre éclaire sur ce point.

Et sinon, j'avais envie de souligner quelques nouvelles positives pour démontrer que l'action politique peut-être bénéfique:
  • En Allemagne l'industrie automobile est en train de se tourner vers l'électrique. Les trains de nuit sont réhabilités pour les longs voyages.
  • En Chine les émissions de carbones sont en forte baisse. Je ne connait pas les détails en ce qui concerne leurs industries, mais il y a 6 ans il était déjà possible de se procurer un scooter électrique pour 200 euros.
  • Dans plusieurs pays, à l'union Européenne, on légifère contre le plastique à usage unique.
  • La Belgique ouvre des centre de traitement des déchets.

On pourra toujours trouver des angles négatifs à ces avancées (concernant la collecte des bouteilles en plastique en EU par exemple), ça n'est pas ce que je veux démontrer.
Par contre c'est certain à 100% qu'en ne cherchant pas, en empêchant, en déprimant en boucle les chercheurs, vous, moi; on ne trouvera pas.
Citation :"pour moi l'exemple, c'est de se battre pour qu'on arrête d'envoyer nos portes avions bourrés d'amiante se faire démonter par des enfants en Inde mais aussi d'aller trier ses ordures en trois couleurs"

Le problème étant que le tri, c'est facile, ça ne remet que très peu en cause notre rapport au monde, contrairement à la première proposition.

Citation :Les collectivités s'engagent fortement certes pas toutes et les habitants sont au cœur de ces questions. Pour illustrer un francilien produit 285kg d'omr par habitant un breton (désolé jai pas d'autres chiffres) un breton 209 kg. Je travaille dans une collectivité et quand je vois les investissements humains et en moyen pour lutter contre les déchets (travail avec les entreprises sensibilisation dans les écoles les festivals qui s'engagent dans des démarches environnementales etc...) je me dis quon agit au quotidien et que pour cela on n'est pas obligés de renverser la table. Je crois plus au cumul de nos actions. Et contrairement à ce qui est dit cest pas du blabla mais du concret et si la posture est respectable elle ne doit pas exclure la franchise de reconnaître les actions concrètes mises en place par les décideurs politiques.

On est d'accord.... le problème c'est que les pouvoirs publics encouragent aussi dans le même temps une économie qui gaspille, qui détruit, qui bétonne. Y a deux vitesses quoi, d'où mes soupçons d'arbre qui cache la forêt (ou plutôt la coupe rase industrielle dans ce cas). Dans mon coin, au niveau des forêts justement, c'est un désastre! C'est un modèle industriel, destructeur, polluant et totalement court termiste, encouragé par les pouvoirs publics, qui domine, et à côté le PNr est fier d'avoir classé 2 ha en zone natura 2000 (qui ne sert pas à grand chose puisqu'il n'y a pas de contraintes ni pour les propriétaires, ni pour les exploitants). C'est ce genre de paradoxe que je trouve horripilant.

Citation :La surpopulation est à l'origine de tous les maux humains (désastre écologique compris).

La surpopulation est un problème dramatique dans la mesure où elle n'a été possible qu'à travers la croissance économique et technologique sous tendue par un modèle capitaliste (qui accumule du capital). Et aujourd'hui les deux sont totalement interdépendants (seule un modèle de croissance permet à toute cette population de vivre: supprimons les supermarchés, et c'est l'horreur dans toutes les villes un tant soit peu importantes, sans parler, de l'eau, de l'énergie...etc, qui ne sont produites en quantité suffisante uniquement que parce que soutenues par une industrie et une économie capitaliste).

Du coup, on ne sait plus par où prendre le problème.... Si on change de modèle économique, c'est le risque de voir toutes ces populations asphyxiées. Et supprimer la surpopulation, ça ne passe que par des processus très lent (à travers l'éducation, la culture comme tu le dis, mais on parle de générations entières avant d'en voir les effets) qui ne cadrent absolument pas avec l'urgence écologique. Et encore une fois, on est dans un problème mondiale.... si réduire la population semble jouable dans les pays occidentaux (ça a commencé dans certains même, mais ce sera très lent), que faire pour les pays en pleine transition démographique? Aller leur porter la bonne parole et un modèle prémaché à coup de bombardement? encore? On peut plus être aussi naïfs et irresponsables.

Citation :Le "bonheur" ne s'entrevoit actuellement que sous la forme d'une accumulation dont l'obtention se résume par "être meilleur que l'autre".

Pour moi le "bonheur" tel qu'on l'entend aujourd’hui est une construction culturelle artificielle très récente qui va de paire avec le consumérisme: le modèle économique dominant a besoin d'une frange de la population qui joue le rôle de consommateurs, une population disponible et nombriliste donc, insouciante, avec une conception du bonheur très superficielle qui passe par la satisfaction de ses besoins matériels (mais idéal qui reste chimérique car s'il est atteint, il n'y a plus de consommation).

Sur les solutions proposées, en revanche, je ne suis pas du tout d'accord:

Citation :- Mise en place d'une égalité totale entre les humains qui jouiront de tout à tout moment sans restrictions ; ceci étant permis par la suppression du travail, confiée à des robots (crée contrôlé et réparé par des robots), ces derniers suivant un code source inaltérable suivant grosso-merdo les lois d'Asimov. Chacun sera libre d'exercer sa passion. Évidemment la population humaine sera restreinte et cet état utopique devra sûrement succéder à une dictature planétaire.

On oublie que le problème est mondial. Et qu'à part en rétablissant une colonisation inhumaine et injuste, il faut que tout le monde profite de cette utopie transhumaniste. Et les robots, ça ne résout pas le problème des matières premières, des déchets industriels, de l'épuisement des ressources. L'industrie automobile qui se tourne vers l'électrique c'est bien, mais comment est produite l'électricité? Par le nucléaire ou des industries très polluantes (centrales à charbon).

Asimov, c'était encore les 30 glorieuses où on pensait que le DDT c'était l'avenir quoi... y a pas mal de paramètres qui ne sont pas pris en compte.

Quant à la dictature planétaire qui prépare un état plus juste des sociétés humaines, c'est la proposition du léninisme/stalinisme (et du communisme en général), on a vu ce que ça a donné. La fin c'est une chose, les moyens en sont une autre. La première est abstraite et chimérique, les seconds sont bien réelles et ont des conséquences directes sur les populations et l'environnement.

Citation :- Mise en place d'une exploration spatiale promettant la liberté aux colons. Cela nécessiterait la mise en place d'une dictature mondiale permettant de mobiliser l'intégralité des ressources humaines au but de cet unique grand projet : Coloniser l'espace. Chaque vaisseau-colon arrivant sur une planète aura la liberté d'y instaurer le système qu'il souhaite à la manière qu'il souhaite. Le souci à mon sens c'est qu'on déplace uniquement le problème en permettant simplement sa réplication à une plus grande échelle.

Tu parles de solutions utopiques, mais là on touche à de la dystopie pure! Le dictateur éclairé, l'Histoire nous montre 1000 fois que ça n'existe pas, c'est du même domaine chimérique que ma société anti étatique de rêveurs contemplatifs qui aiment bien se marrer.

Et la conquête spatiale.... cette chimère.... même si le sujet me fascine, c'est du vent. Rien que pour coloniser Mars (en nombre suffisant et de façon durable j'entend) il faudrait mobiliser des moyens colossaux qui finiraient de mettre à genoux nos sociétés et la planète. Et Mars c'est quoi? Un caillou invivable irradié où il fait -50 les meilleurs jours, sans eau, sans sols arables, sans air à respirer. Et Mars c'est la porte à côté.... aller plus loin est totalement hors de notre portée à court, moyen et long terme.

Les contraintes pour s'adapter à un autre monde sont inimaginables et le temps qu'il faudrait pour passer outre est là encore très incompatible avec l'urgence écologique. Nous sommes issus de milliards d'années d'évolution sur Terre. Nous sommes une partie intégrante de notre monde, nous sommes conçus, notre essence même, est lié aux conditions qui règnent sur notre planète. On ne se rend pas compte à quel point nous sommes liés à ce monde.

Les Elon Musk et autres ne remettent en rien le système actuel en cause, ils veulent juste l'exporter ailleurs.

Protégeons notre monde auquel nous sommes liés. si on arrive ce tour de force, de façon durable, là on pourra peut-être envisager autre chose.

A Astier a un avis vraiment intéressant et pertinent à ce sujet (surtout à partir de 14 minutes 20 secondes, et 23 minutes et 50 secondes aussi, mais toute la video est très intéressante je trouve):



Des solutions moi j'en vois pas, on est allé trop loin, trop fort, trop confiants, avec une absence totale d'humilité. vivre le mieux possible en faisant le moins de mal possible me paraît être la meilleure attitude à avoir (en voulant en faire trop, on fait généralement pire). Si une majorité de gens se bornait ne serait-ce qu'à cette attitude, ce serait un immense progrès, et là dessus je suis proche de ce que dit DV8 (sauf que je ne crois pas du tout qu'on aille dans ce sens, bien au contraire, c'est de plus en plus "moi je" et "après moi le déluge"...).
(Modification du message : 19-08-2019, 20:44 par Egill.)
Dans une certaine mesure mais les choses changent (les scots ne sont plus du tout permissifs les plans d'élimination sont bien plus exigeants ) certes ce n'est pas parfait (l'eau en bretagne est par exemple une vraie question et l'influence de l'agriculteur conventionnel reste encore trop forte pour que des vrais changements soient opérés) mais pour être dans le sérail depuis 20 ans je vois des vrais changements (actions pour la conso des logements. travail sur les mobilités les Scouts sont attentifs au bétonnage et conso de surfaces responsable...). Alors je te rejoins car on reste soumis à des injonctions contradictoires de consommer et en même temps d'amorcer une démarche responsable. Cest la a mon avis ou l'intelligence du consommateur doit s'activer. J'aime bien les logiques du type consommacteur.
(19-08-2019, 19:54)Egill a écrit : Et supprimer la surpopulation, ça ne passe que par des processus très lent (à travers l'éducation, la culture comme tu le dis, mais on parle de générations entières avant d'en voir les effets) qui ne cadrent absolument pas avec l'urgence écologique.
[Image: a32dc0acfa706e383d367893c80bc824--cat-ca...n-cats.jpg]

le squat
rêveur comique ?
Citation :On oublie que le problème est mondial. Et qu'à part en rétablissant une colonisation inhumaine et injuste, il faut que tout le monde profite de cette utopie transhumaniste. Et les robots, ça ne résout pas le problème des matières premières, des déchets industriels, de l'épuisement des ressources. L'industrie automobile qui se tourne vers l'électrique c'est bien, mais comment est produite l'électricité? Par le nucléaire ou des industries très polluantes (centrales à charbon).

1) J'ai pas dit que ça devait se faire dans la paix et la bienveillance.
2) La fin de la surpopulation résout tous ces problèmes dans de larges mesures. La pollution n'est un problème que parce que c'est la pollution d'une surpopulation. La gestion d'un cycle de vie des produits est bien plus gérable avec une population faible. La solution donnée ici est une société purement hédonique où l'argent à disparu. De fait il n'y pas spécialement de soucis pour développer des processus en soi coûteux, mais qui sont gratuits si gérés par des robots (Pas de surpopulation, voire une sous-population = terre disponible = exploités par des robots). L'énergie nucléaire pour faire fonctionner cette société avec peu d'humain serait insigne par rapport à la taille de la planète.
3) C'est, comme précisé, une utopie.

Citation :Quant à la dictature planétaire qui prépare un état plus juste des sociétés humaines, c'est la proposition du léninisme/stalinisme (et du communisme en général), on a vu ce que ça a donné. La fin c'est une chose, les moyens en sont une autre. La première est abstraite et chimérique, les seconds sont bien réelles et ont des conséquences directes sur les populations et l'environnement.

C'est, je le répète, une utopie. Mais soyons aussi réaliste : A aucun moment nous ne cesserons l'inertie actuelle de la société capitaliste de consommation, sans violence (et une violence sans aucune mesure avec tout ce qu'à connu l'espèce humaine). Cette violence sera fatidique (la conclusion de la société et sûrement la conclusion de notre civilisation) ou volontaire (peu probable, mais un leader charismatique mondial).


Citation :Tu parles de solutions utopiques, mais là on touche à de la dystopie pure! Le dictateur éclairé, l'Histoire nous montre 1000 fois que ça n'existe pas, c'est du même domaine chimérique que ma société anti étatique de rêveurs contemplatifs qui aiment bien se marrer.

Le dictateur éclairé n'est pas une utopie. Et il faut voir ce qu'on entend par "dictateur éclairé". Le gars qui garde le pouvoir dans le bien de tous, je n'y crois pas. Un gars qui réussit à prendre le pouvoir en écrasant tous les autres opposants dans le sang, j'y crois davantage. Je ne dis pas qu'il sera éclairé, parce que l'image joviale du petit père des peuples, je n'y crois pas. En revanche que le gars tienne le monde entier sous sa coupe et réussisse à faire le bon choix ... heh pourquoi pas. C'est très peu probable, mais pourquoi pas.
Toutefois, un dictateur éclairé me semble infiniment moins improbable qu'un changement de la société suffisamment impactant et percutant pour réussir à enrayer et stopper la spirale dans laquelle on est plongée.

La balle est peut-être déjà parti ! (Pour comprendre l'analogie, voir le Fusil de Clathrates : Dirty biology à 10:25)

Mais on est d'accord, ça reste peu probable. Et puis ça fait un peu "attendre le sauveur de dernière minute" et c'est un poil pathétique. C'est pour ça que je reste intimement convaincu qu'on va juste droit dans le mur.

Citation :Et la conquête spatiale.... cette chimère.... même si le sujet me fascine, c'est du vent. Rien que pour coloniser Mars (en nombre suffisant et de façon durable j'entend) il faudrait mobiliser des moyens colossaux qui finiraient de mettre à genoux nos sociétés et la planète. Et Mars c'est quoi? Un caillou invivable irradié où il fait -50 les meilleurs jours, sans eau, sans sols arables, sans air à respirer. Et Mars c'est la porte à côté.... aller plus loin est totalement hors de notre portée à court, moyen et long terme.

Oui mais non. Oui, une fois encore c'est hautement improbable qu'on ait une suffisamment grande cohésion planétaire pour mener à bien un tel projet. Mais techniquement il n'y a rien qui nous empêche de coloniser des exo-planètes d'une manière ou d'une autre. On en avait parlé sur un autre topic, mais rien n'empêche d'envoyer des embryons ou des gamètes à travers l'espace (et le temps du coup) avec une IA chargé de faire féconder / grandir / procréer l'espèce humaine, ailleurs, et de l'élever. Rien n'empêche d'imaginer des voyages sur plusieurs générations (avec tout ce que ça comporte de potentiels problèmes du fait de notre nature ET de dévotion aux générations futures parce que tu sais que tu embarques dans un vaisseau où tu mourras nécessairement avant de retoucher la terre ferme). Aujourd'hui on commence timidement à créer des tissus organiques avec des imprimantes 3D, si "demain" on crée par le transhumanisme des êtres quasi immortels, qu'est ce qui les empêchent de traverser l'univers ? Tant d'autres hypothèses sont en théorie viable.

Moi aussi je pense que c'est chimérique. Mais tu aurais dit il y a 100 ans aux français de l'époque que tu allais pouvoir voir et parler à des personnes à l'autre bout du monde en instantané, on t'aurais aussi dit que c'était de la science-fiction. Que sait-on de l'état technologique dans lequel nous serons dans 10 ans ? 50 ans ? 200 ans ?

Court et moyen terme ça semble impensable. A long terme on a aucun élément pour deviner.


Citation :Les contraintes pour s'adapter à un autre monde sont inimaginables et le temps qu'il faudrait pour passer outre est là encore très incompatible avec l'urgence écologique. Nous sommes issus de milliards d'années d'évolution sur Terre. Nous sommes une partie intégrante de notre monde, nous sommes conçus, notre essence même, est lié aux conditions qui règnent sur notre planète. On ne se rend pas compte à quel point nous sommes liés à ce monde.

Tu présumes mais ne prouves pas. On peut facilement imaginer défier les conditions d'autres planètes. Pas par une évolution "naturelle" (toutes ne sont pas naturelles d'ailleurs ... parfois c'est très rapide !) qui prendrait des milliers d'années, mais par la technologie. Tout comme nous ne sommes pas fait pour vivre sous l'eau, mais cela ne nous empêche pas d'avoir visité une partie des fonds marins.


Citation :Protégeons notre monde auquel nous sommes liés. si on arrive ce tour de force, de façon durable, là on pourra peut-être envisager autre chose.

Ah mais je suis d'accord. J'y crois pas une seconde, mais je suis d'accord. Par contre une fois encore, si tu crois que ça va arriver, et si en plus tu penses que ça va se faire de manière bienveillante et dans l'harmonie, t'es bien plus utopiste que moi. Si un bouleversement se fait, je reste persuadé (avis personnel donc) que ce sera dans la violence la plus complète, tant physique, morale que psychologique, et que ça se fera au détriment de beaucoup de monde, dans le déni le plus total de la décence et du respect de l'humain.

Dit autrement : Quand on sera dos au mur, t'auras des gars qui le franchisse en piétinant les autres.
(Modification du message : 19-08-2019, 23:07 par Lucius Forge.)