Insensiblement, mais inexorablement, il s'était redressé.
Sa tête s'était relevée et il porta ses yeux au loin, vers la lisière. Puis, à mesure qu'il avançait, sa colonne se tendit.
Lorsqu'il émergea de la forêt, il put traverser les hautes herbes en continuant à fixer l'horizon. Celle qu'il cherchait était connue pour rester cachée et n'apparaître qu'après une longue route. Sa légende, propagée sous la canopée, disait qu'elle sommeillait sous un grand arbre et qu'il ne fallait pas la réveiller.
Il resta debout, immobile face à elle. La Sagesse lui parlerait quand elle le jugerait utile.
Il songea à ses frères qui continuaient à dormir sous les branchages. Il songea aux branches et aux pierres, celles qui cognent et celles qui coupent. Il songea au chemin qu'il venait de parcourir.
Ses yeux n'étaient pas fermés, ils ne l'avaient jamais été. Elle lui fit un large sourire et oscilla légèrement de la tête.
Il se retourna et repartit vers la forêt.