Histoire guerrière et militaire, de la fronde aux armes autonomes

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Pour le coup j'en fais du béhourd, depuis environ 8 mois (enfin, avant le confinement…) mais je m'y intéresse depuis plus longtemps.

Le niveau d'historicité peut varier, mais globalement ceux qui font de ce sport sont des passionnés, du moins en Europe de l'Ouest, et donc il y a une volonté de reconstitution. En Europe de l'Est c'est bien plus professionnalisé et les combattants sont plus souvent tiraillés entre l'authenticité et la praticité.

Il y a tout de même une certaine rigueur demandée: les morceaux de l'armure d'un combattant doivent être temporellement cohérents (entre 30 et 50 max de différence entre le corps principal de l'armure et toutes ses pièces) et ils doivent être sourcés. Pas moyen de mettre sur son armure une pièce qui n'aurait pas un équivalent sur un gisant, dans un livre d'époque, sur une peinture etc.

Maintenant faut être clair: même si on compte dans nos rangs beaucoup d'historiens et assimilés, d'étudiants en histoire ou de passionnés d'histoire médiévale, c'est aussi un sport fait pour se battre et à ce titre des décisions non-historiques peuvent être prises. Je ne parle pas des équipements de protection moderne qu'on rajoute (les protège-nuques ou les coquilles, par exemple), ils sont sensés être invisibles car sous l'armure et de couleur sombre en prime.
De plus, si la cohérence temporelle est exigée dans les tournois sous peine de disqualification immédiate du combattant, rien n'est dit sur la cohérence géographique. On assistera donc souvent à une armure ayant une base géographique claire à laquelle vont se rajouter des éléments d'origine géographique éloignée. Parfois par choix esthétique, parfois par praticité, parfois par goût du combattant.

Et évidemment il y a des règles précises pour ne pas se blesser ou se tuer. Par exemple il est interdit de faire une frappe d'estoc ou une frappe du bas vers le haut. C'est tout un pan de l'escrime qui fiche le camp donc.

Maintenant je ne pense pas que ça soit totalement inutile pour faire de l'archéologie expérimentale. J'ai vu des combattants faire exprès de prendre des armures moins pratiques car "plus classes" ou "plus historiques", voire parfois faire exprès de rajouter à leur armure des éléments chatoyants pour que le public (ou leurs alliés) puissent les voir d'un coup d'œil. Et pourtant on obtient ces comportements là dans un sport moderne où le pragmatisme est une notion globale et répandue. Alors si maintenant, en 2020, on a des guerriers qui veulent qu'on les voient, qu'est-ce que ça devait être avant?

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RE: Histoire guerrière et militaire, de la fronde aux armes autonomes - par Llenard - 24-04-2020, 17:02