Les médias, contre-pouvoir, support critique ou fabrique à cons ?

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Il y a un effet que l'on n'aborde qu'à demi-mot, j'ai l'impression, et c'est l'abondance de l'information aujourd'hui.  Je ne sais plus quel papier je lisais qui en gros disait qu'un adulte abonné à différents fils d'information sur internet (sans compter FB, cette inépuisable source de partage de tout et n'importe quoi), écoutant la radio au travail ou en voiture et regardant les infos du soir, mettait à un moment la capacité de son cerveau à traiter l'information en veille tout simplement pour se "protéger" d'un overload.  Il y a trop d'infos, de sources différentes, parfois (qui a dit souvent) contradictoires, que faire la part du vrai et du faux devient un boulot à plein temps, et que beaucoup (dont je fais partie, je l'avoue) se limitent du coup à un ou deux points de vue, le plus souvent conforme à leur éducation / milieu sociétal / préférences... et font "confiance" à cette source par facilité.  Ça n'empêche pas la pensée critique, amis c'est souvent une question de volonté et de temps.




 




 



Citation :
Citation




comment expliquez vous que les gens plus âgés soient aussi manipulables et perméables aux fake news que les autres ?




Si je prends l'exemple de la plupart des adultes vieillissants de ma famille (pas forcément éduqués au sens évoqué plus haut, la plupart n'ayant pas le Bac) ou de mes défunts grands-parents, ils n'avaient pas accès à toute cette information dont je parle plus haut.  Ce qui était présenté dans le journal (télé ou papier) qu'ils suivaient faisait foi d'information principale.  Du coup, si maintenant on les abreuve de nouvelles infos, pouvant être vraies ou non, leur "éducation" leur fait tout prendre pour argent comptant et il faut que deux sources se contredisent pour qu'ils se posent des questions, et encore, ils auront tendance à s'aligner sur celle qui leur convient le mieux ou dans laquelle ils se reconnaissent ou se sentent le plus confortable avec, plutôt que de mettre en doute l'une et l'autre, croiser les sources et disséquer l'info.




 




 




De manière générale, je conseille les anglophones à regarder les vidéos (en anglais, avec des sous-titres, mais en anglais aussi) d'un cours donné à l'université de Washington <span>: Calling Bullshit</span>




Les cours sont découpés en vidéos d'une dizaine de minutes en moyenne.  Il y en a une soixante et je ne vous invite pas à toutes les regarder, mais les deux premiers cours sont assez sympas pour se rendre compte d'outils et représentations utilisés au quotidien pour influencer notre façon de penser, d'absorber une information si on n'y fait pas gaffe.



Citation :
il y a une heure, Egill a dit :




 




Faut dire que pour beaucoup, voir plus loin signifie risque de misère, de précarité, d'emmerdes diverses et variés.




 




On peut pas reprocher à quelqu'un de vivre au jour le jour dans le monde où l'on vit. Je m'y emplois moi-même même si j'y arrive pas vraiment.




 




Bref...




 




Gros désaccord d'opinion pour moi là.  En quoi planifier demain (métaphoriquement) t'empêche-t-il de vivre aujourd'hui ?  Certes quand aujourd'hui te demande beaucoup d'effort et d'énergie, il n'est pas toujours évident de trouver l'énergie pour planifier demain, je te l'accorde.  C'est pourtant la meilleure manière de se sortir de la précarité.




 



Citation :
il y a 12 minutes, Paps a dit :




Il y a un effet que l'on n'aborde qu'à demi-mot, j'ai l'impression, et c'est l'abondance de l'information aujourd'hui.  Je ne sais plus quel papier je lisais qui en gros disait qu'un adulte abonné à différents fils d'information sur internet (sans compter FB, cette inépuisable source de partage de tout et n'importe quoi), écoutant la radio au travail ou en voiture et regardant les infos du soir, mettait à un moment la capacité de son cerveau à traiter l'information en veille tout simplement pour se "protéger" d'un overload.  Il y a trop d'infos, de sources différentes, parfois (qui a dit souvent) contradictoires, que faire la part du vrai et du faux devient un boulot à plein temps, et que beaucoup (dont je fais partie, je l'avoue) se limitent du coup à un ou deux points de vue, le plus souvent conforme à leur éducation / milieu sociétal / préférences... et font "confiance" à cette source par facilité.  Ça n'empêche pas la pensée critique, amis c'est souvent une question de volonté et de temps.




 




C'est pour ça que perso je ne suit plus qu'une seule émission d'info:

 



Citation :
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Les Informés de franceinfo

"Les Informés de franceinfo" est une émission de débats diffusée sur franceinfo du dimanche au vendredi, de 20 heures à 21 heures, présentée par le journaliste de franceinfo Jean-Mathieu Pernin. Réalisée en direct depuis la Maison de la Radio, l'émission est diffusée simultanément sur l'antenne radio et à la télévision sur le canal 27 de la TNT. Durant une heure, cette émission aborde quatre débats d'actualité différents, sur lesquels quatre invités développent leurs points de vue. Il offre ainsi un moment d'approfondissement de l'actualité, en l'éclairant des regards croisés, parfois divergents, des invités.




 




Ca me permet d'avoir de manière quasi quotidienne des avis et points de vue (parfois) argumentés sur l'actualité vue de France. Pour moi c'est clairement le meilleur ratio temps/qualité a l'heure actuelle et si je veut approfondir je vais lire les articles des intervenants (mais c'est rare).




 



Citation :
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Gros désaccord d'opinion pour moi là.  En quoi planifier demain (métaphoriquement) t'empêche-t-il de vivre aujourd'hui ?  Certes quand aujourd'hui te demande beaucoup d'effort et d'énergie, il n'est pas toujours évident de trouver l'énergie pour planifier demain, je te l'accorde.  C'est pourtant la meilleure manière de se sortir de la précarité.




 




Quesce que tu veux planifier quand tu es en CDD de quelques mois, que tu sais déjà à moitié comment tu vas payer tes factures de fin de mois et que ta bagnole est une poubelle qu'il va falloir certainement remplacer sans tarder, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à aller au boulot?




 




Si demain suscite angoisse, stress et colère, ben c'est mieux de pas trop y penser. Planifier implique des prises de risques, des sauts vers l'inconnu, parfois sans parachutes, des déconvenues et frustrations assurées, et souvent soumis à une société qui au fond ne nous veut pas beaucoup de bien, et tout le monde n'a pas envie de concevoir sa vie comme un champ de bataille où il faut se battre en permanence. Arrêter de devoir se battre en permanence pour tout et rien, déjà, je pense que ça pourrait alléger pas mal le bouzin. Ou au moins que ce "combat" ait un minimum de sens (et pas juste se plier en 4 pour faire une formation à la con qui va donner lieu à un stage non rémunéré, puis à un CDD au SMIC (mais qui est considéré comme un Graal dans une société où on entretient sciemment le chômage, et qui s'accompagne donc d'un "estime toi heureux et ferme là), puis à du chomdu où on est globalement traité comme de la merde, le tout souvent avec un Bac+4/5...




 




 


(Modification du message : 26-06-2018, 23:45 par Egill.)

Citation :
il y a 10 minutes, Egill a dit :




 




Quesce que tu veux planifier quand tu es en CDD de quelques mois, que tu sais déjà à moitié comment tu vas payer tes factures de fin de mois et que ta bagnole est une poubelle qu'il va falloir certainement<span><span><span></span></span></span> remplacer sans tarder, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à aller au boulot?




Woputin c'etait moi il y a 6 mois. Ben la voiture à du être changée oui-da.




 




Alors de là à planifier mariage et enfants...



Citation :
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Alors de là à planifier mariage et enfants...




 




Oui, pis bon, ça c'est un modèle dans lequel tout le monde ne se reconnait pas forcément.




 




En outre, la seule chose dont on est absoluement certain concernant "demain", c'est la boîte en sapin (amis de de la joie et de la bonne humeur bonsoir!). La vie, c'est là, maintenant, pas demain. Planifier, c'est aussi se donner une bonne excuse pour ne pas se donner la peine de vivre au quotidien.




 




Faire des fouilles archéologiques fait parfois réaliser des trucs intéressants... Je me rappelle avoir tenu des fragments d'os humains et de nombreux objets portant des "traces" (empreintes de doigts, graffitis) de type ayant vécu dans les 2000 ans avant nous.




 




Quesce qu'il en reste? On ne se rappelle même plus leurs noms, qui ils étaient... Etait-il un vrai salopard ou un type sympa? A-t-il eu une vie qui lui a plu ou en a-t-il chié toute son existence? Quelles étaient ses ambitions et aspirations, ses rêves, ce qu'il aimait, ce qui le faisait chier?




 




Ben on le saura jamais, il a vécu il y a 2000 ans et aujourd'hui tout le monde s'en fout (seuls les bouchers mégalo genre César laissent leur nom dans l'Histoire au côté de quelques artistes ou penseurs). 




 




Donc au fond l'existence est quand même une vaste blague. La prendre avec un peu plus de légèreté, comme un truc pas grave en fait, me paraît pas si con (et c'est pas pour ça qu'on peut tout se permettre, je vous vois venir).




 




Mais si t'as pas envie de te bastonner et de te battre en permanence, ben c'est chaud. Globalement vivre peinard sans trop faire chier son prochain n'est pas ce qui est le plus facile dans notre société.




 




Et mes élucubrations paraissent certainement très hors sujet, mais ça rejoint ce besoin de contrôle permanent qu'incarnent les médias et que j'évoquais dans mon précédent post.




 



Citation :
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C'est pourtant la meilleure manière de se sortir de la précarité.




 




Encore faudrait-il que cette précarité ne soit pas une situation parfaitement voulue par une partie de la société (parce qu'en effet la précarité fait dépenser beaucoup d'énergie "la tête dans le guidon", et qu'il en reste peu pour analyser, critiquer, et surtout revendiquer).


(Modification du message : 26-06-2018, 23:58 par Egill.)


<a contenteditable="false" data-ipshover="" data-ipshover-target="<___base_url___>/profile/19709-egill/?do=hovercard" data-mentionid="19709" href="<___base_url___>/profile/19709-egill/">@Egill</a>




T as besoin de vacances à la campagne.  Genre une semaine au calme dans le Larzarc. J aimerai te voir souffler un peu.




Je dis çà avec une sincère tendresse.




Perso j en chie à la ville mais j arrive pas à penser que l unique finalité est la boîte en sapin, ya peut être des trucs pas trop pourri à choper d ici là.



Citation :
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<p style="background-color:#ffffff;color:#353c41;font-size:14px;">
T as besoin de vacances à la campagne.  Genre une semaine au calme dans le Larzarc. J aimerai te voir souffler un peu.



<p style="background-color:#ffffff;color:#353c41;font-size:14px;">
Je dis çà avec une sincère tendresse.




 




 




J'y suis à demeure (pas dans le Larzac, mais c'est un peu comparable)! Pour justement échapper à ce monde de fou. Et j'ai conscience de ma chance, mais globalement, les problèmes sont les mêmes, il y a même une misère qui fait peine à voir, et le monde vient te chercher jusque là (la prochaine étape c'est l'Altaï ou le Katchamka, mais je suis pas sûr d'avoir les "billes" pour y survivre). Mais y a le vent dans les feuilles (quand de grosses machines viennent pas transformer le coin en reconstitution assez convaincante de Verdun), les rivières qui coulent au milieu des rochers, tout ça, qui fait que malgré tout, il y a effectivement:




 



Citation :
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<span> des trucs pas trop pourri à choper d ici là.</span>




 




Et outre contempler la beauté du monde (quand l'humain ne le défonce pas trop), y a d'autres trucs sympas en effet. Jouer, se raconter des histoires, est pour moi fondamental. On nous fait miroiter une vie d'adulte responsable, alors qu'au fond, ça n'a pas beaucoup de sens. Je pars sur des élucubrations, mais ça me paraissait pas totalement absurde de balancer ça sur un forum de gens souvent "adultes" qui collectionnent des pitous d'univers fantastiques.




 




Et je ne plaisante qu'à moitié quand je dis que nous aurions peut-être du rester au paléolithique, quand une vie certainement rude laissait tout de même du temps et une possibilité d'introspection et d'abstraction pour pondre un truc comme Lascaux, le tout sans défoncer le monde et s'entasser dans des tas de bétons où il faut se battre en permanence (et souvent aux dépends de quelqu'un d'autre.... trouver un job, c'est laisser d'autres personnes sur le carreau) pour quémander quelques miettes.




 




Bref, concernant les médias, je pense qu'ils jouent un rôle énorme de catalyseur dans cette société: ils donnent des os à ronger, des choses qui semblent remplir nos existences. C'est un besoin, auquel la société de consommation répond à sa manière. Et pour proposer une réponse à l'intitulé de notre sujet: les médias ne fabriquent pas à mon sens la société d'aujourd'hui, ils la reflètent et l'incarnent. C'est une composante des sociétés technologiques et consuméristes actuelles qui est née de leur essence même.




 



Citation :
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j arrive pas à penser que l unique finalité est la boîte en sapin




 




Pourtant tu le dis toi-même: la seule question qui se pose, ce sont les choses sympas qui peuvent intervenir d'ici là... mais la finalité reste bien une certitude pour tous (après si il y a quelque chose ou pas après, c'est un autre débat qui sort totalement du cadre du rationalisme et d'une simple analyse des faits).




 




Et honnêtement, pour moi cette pensée désamorce pas mal d'aspects extrêmement anxiogènes de la vie. Si nous avions la possibilité de rallonger notre existence à l'infini, tu imagines l'angoisse de ne pas y arriver? Avoir conscience de sa finalité permet à mon sens de prendre énormément de recul sur beaucoup de choses.




 


(Modification du message : 27-06-2018, 01:02 par Egill.)

Vraiment, Egill, tu dois lire les bouquins de Bookchin si c'est pas encore fait.


Citation :
Il y a 16 heures, DV8 a dit :




C'est pour ça que perso je ne suit plus qu'une seule émission d'info:

 



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<div class="ipsQuote_citation">
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Les Informés de franceinfo

"Les Informés de franceinfo" est une émission de débats diffusée sur franceinfo du dimanche au vendredi, de 20 heures à 21 heures, présentée par le journaliste de franceinfo Jean-Mathieu Pernin. Réalisée en direct depuis la Maison de la Radio, l'émission est diffusée simultanément sur l'antenne radio et à la télévision sur le canal 27 de la TNT. Durant une heure, cette émission aborde quatre débats d'actualité différents, sur lesquels quatre invités développent leurs points de vue. Il offre ainsi un moment d'approfondissement de l'actualité, en l'éclairant des regards croisés, parfois divergents, des invités.





 




Ca me permet d'avoir de manière quasi quotidienne des avis et points de vue (parfois) argumentés sur l'actualité vue de France. Pour moi c'est clairement le meilleur ratio temps/qualité a l'heure actuelle et si je veut approfondir je vais lire les articles des intervenants (mais c'est rare).


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</blockquote>


 




Je ne suis pas vraiment d'accord : je l'ai déjà écoutée et c'est du café du commerce mais avec des participants qui donnent l'impression d'être sérieux. Sur des sujets que je maîtrise j'ai entendu les pires âneries possibles dans cette émission.


(Modification du message : 27-06-2018, 11:03 par latribuneludique.)

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