[Deadzone, Warpath, Firefight, Overdrive et Dreadball] Lore de la licence

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Mantic publiera désormais chaque jeudi un point de fluff sur un de ses univers de jeu et ça commence cette année avec le moteur McKinley :

NdT : un article qui fera sans doute hurler les profs de sciences physiques présents sur le forum Tongue


[Image: mckinley-drive.jpg]

Les McKinley, comme chaque couple de pauvres mineurs de cendre de la station Jovian sur Callisto Major n'avaient le droit de concevoir qu'un seul enfant. Ils prénommèrent leur fille unique Isla.

Dès son plus jeune âge, Isla n'était pas une enfant ordinaire. Ses parents furent convoqués à plusieurs occasions par l'école primaire de Callisto Major car Isla avait été prise à démonter les murs de la salle de classe tandis que ses camarades peignaient et apprenaient à lire. Bien que son vocabulaire soit encore trop faible pour l'expliquer, Isla parvint à faire comprendre aux adultes que depuis qu'elle avait démonté et réassemblée le générateur gravitationnel, l'enceinte de l'école n'était plus soumise à des fluctuations gênantes comme par le passé.
Isla accomplit à toute vitesse son secondaire : elle valida les six années d'étude normales en à peine un an et elle faillit recevoir une bourse exceptionnelle pour étudier à l'Université Technique de Jupiter mais un professeur vindicatif la récusa à l'examen d'entrée : Isla l'avait en effet repris en soulignant deux erreurs factuelles dans ses questions. Elle finit par intégrer l'établissement suite à l'intervention du Gouverneur Jovien. Ce dernier, particulièrement avisé, lui accorda un poste à vie ainsi qu'une chaire universitaire mais sans la rattacher à un département particulier. Isla était libre de poursuivre les recherches de son choix. Elle n'avait que 16 ans.

A l'instar de la plupart des génies, ces travaux étaient très difficilement compréhensibles par les autres membres de la communauté scientifique du Système solaire, tout éminents fussent-ils. De temps à autre, des corporations militaires lui faisaient de généreuses propositions financières afin d'obtenir les droits d'exploitations exclusifs de ses travaux à des fins militaires. Elles cherchaient à obtenir un avantage sur leurs rivaux par son biais. Mais McKinley n'était pas intéressé par la violence. Elle se tourna rapidement vers ce qui allait devenir sa passion : les différents plans d'existence qui - elle en était convaincue- existaient sous ce qu'elle appelait la 'surface' de l'univers.

C'est alors que l'humanité entra en contact avec la race Mojat.

La première guerre interstellaire débuta.
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Guerre et paranoia


McKinley n'échappa pas à la terreur existentielle qui s'empara de tous les citoyens et alors que tous les humains aptes à le faire consacrèrent tous leurs efforts à ce qui fut l'effort de guerre le plus colossal de l'histoire humaine, que ce soit en fabriquant des armes ou en s'entraînant pour rejoindre une armée en pleine expansion, elle apporta sa pierre à l'édifice à sa manière. A l'époque, ses recherches se concentraient sur les trous noirs, leurs potentiels et leurs causes. Les effets des trous noirs sur le continuum de l'espace-temps avaient fait l'objet de nombreuses théories au fil des siècles et ce n'est que grâce à la possibilité toute récente d'inspecter directement ces phénomènes offerte par le voyage interstellaire que leurs bénéfices potentiels avaient commencé à être identifiés.

Ses travaux à l'Université Jovienne ont été déterminants pour commencer à comprendre la structure des trous noirs et le fait que (à l'instar des icebergs), la majorité de leur masse demeurait invisible car elle se trouvait sous la 'surface' de l'univers observable. Tandis que les flottes spatiales des corporations commençaient à se doter de suffisamment de personnels, de vaisseaux et de munitions dans leur guerre contre les Mojat, la nécessité de mener un conflit aussi rapide que décisif se fit de plus en plus pressant.
Les humains savaient peu de chose de la puissance militaire des Mojat, aussi toute technologie reposant sur la furtivité spatiale fut dédaigné au profit de tactiques permettant d'éviter un engagement direct. On préférait pouvoir manœuvrer rapidement une flotte d'une secteur spatial à une autre et d'ainsi prendre de court les Mojat en utilisant des tactiques similaires à celles employées dans les conflits navals du XXème siècle.

Et le hasard fit que McKinley travaillait justement sur une technologie qui conférerait à l'humanité cet avantage. Ce fut le groupe originel de sept megacorporations qui contacta McKinley. Elles disposaient déjà d'un vaste réseaux d'informateurs dans tout ce qui allait devenir le GCPS et elles gardaient un œil sur la meilleure experte de l'espace temporel. McKinley n'eut guère besoin d'incitations supplémentaires pour mettre ses théories en pratique et le premier prototype de moteur portant le nom de McKinley fut prêt à être testé en conditions réelles en l'espace de quelques mois.

Il serait impossible de détailler le mode de fonctionnement précis de l'appareil dans un document tel que celui-ci. Encore de nos jours, des universités proposent des thèses de doctorat consacrées à de simples éléments de cette technologie et à ses théories sous-jacentes. Mais pour l'expliquer très simplement, le moteur est un puissant émetteur gravitique placé à l'extrémité de la proue d'un vaisseau. Il emploie une grande quantité d'énergie pour créer un champ gravitationnel localisé directement à l'avant du vaisseau, créant ainsi un petit trou noir mobile dans la trame de l'univers. Le vaisseau commence alors à 'tomber' dans l'horizon des événements de ce trou noir mais alors que le vaisseau se déplace, le Moteur maintient une distance constante entre le vaisseau et le trou noir, ce qui lui permet de voguer perpétuellement sur l'horizon des événements ou jusqu'à ce que le moteur s'arrête. Cette 'chute' déplace le vaisseau à une vitesse supraluminique mais en raison de l'effet gravitationnel du trou noir, le temps qui s'écoule est comprimé jusqu'à la désactivation du moteur et que le vaisseau pénètre de nouveau dans l'espace réel, ce qui réduit considérablement le temps de voyage perçu par les passagers.

L'urgence était telle qu'il fut décidé de tester ce nouveau moteur en conditions réels au lieu de procéder à des simulations informatiques. Le Phoebus, une frégate de Mars Corp.Navy fut le vaisseau qui eut l'honneur de procéder au premier test. Pour qu'on puisse juger de l'efficacité de l'engin, le MCN Phoebus reçut un équipage et un armement complet, il était prêt pour un engagement quand le moteur fut allumé. La frégate disparut des scanners et de l'espace connu, emportant les 800 membres d'équipage avec elle. La perte de 800 hommes et femmes n'affecta pas le moins du monde McKinley : on pourrait y voir une preuve de sa détermination. Toujours est-il qu'elle demanda un vaisseau identique pour procéder à un autre test, cette fois avec une version modifié du moteur. Un mois standard plus tard, le destroyer MCN Directeur disparut de la même manière au cours d'un test identique. Il fut suivi par le croiseur Pionnier de la société Mi-Gan. En tout, plus de 2000 personnels navigants disparurent avant que le croiseur Géant Magani, remis en l'état pour l'occasion, effectua le premier voyage McKinley avec succès. Le Géant 'sauta' de Io à la bordure interne de la Ceinture de Kepler en moins de deux secondes, soit une distance de quatre milliard de kilomètres parcourue à environ deux fois la vitesse de la lumière.

On peut toujours visiter le Géant Magani et c'est une pièce de musée du campus de l'Université Jovienne dans le système Pollux. Après quelques modifications pour augmenter la distance de voyage potentielle et la fiabilité de l'ensemble, le moteur désormais couronné de succès fut produit en masse et installé sur tout vaisseau militaire disponible. Après juste ce qu'il fallait d'essais pratiques, le premier assaut fut lancé contre les Mojat. La guerre qui s'ensuivit fut très rapide et engendra le système Pollux qui l'on connaît de nos jours. Les journaux de bord des vaisseaux et leurs transmissions sont largement disponibles sur l'ensemble de G-net en tant que ressources historiques et éducatives.

Mais les ordres aseptisés, donnés d'une voix posée, enregistrés sur support numérique ne peuvent pas recréer la stupeur et la terreur que les Mojats ont dû ressentir quand, de leur point de vue, des milliers de vaisseaux de guerre humains sont apparus subitement dans leur système, armes parées à tirer, prêtes à acquérir leurs cibles. Le massacre qui s'ensuivit entraîna l'extinction des Mojat en terme d'une seule action militaire. Leur planète mère subit un tel pilonnage que son manteau se fissura et qu'une bonne partie fut projeté en orbite. A ce jour, sa trajectoire se désintègre régulièrement, livrant lentement la planète à l'attraction de l'étoile du système Pollux et à une destruction totale d'ici quelques millénaires.
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La toile galactique

[Image: BQT6lznA-2048x1489.jpeg]
Carte de la Voie Lactée.

Malgré sa taille, l'espace est loin d'être vide. Entre les étoiles et les systèmes planétaires, le vide recèle une quantité inconnue de planètes vagabondes, d'astéroïdes, d'épaves et de stations spatiales, qui constituent autant de menaces au cours d'un voyage interplanétaire. Même une amas de rochers de la taille de galets peut tout à fait transpercer la coque d'un vaisseau voyageant à une vitesse assez importante, ce qui créera une décompression et laissera ses occupants à la merci du vide spatial. Le moteur McKinley prévient totalement ce genre de danger. Le trou noir généré par le moteur agit comme une zone tampon en repoussant les débris ou bien en les aspirant, les emmenant ainsi de l'autre côté du puits gravitationnel, quel que soit sa destination.

Mais cela ne fonctionne que si ces objets ont une masse assez modeste, comme des petits astéroïdes, des rochers ou bien une épave de navette. Si l'objet est plus massif, comme ce serait le cas pour un satellite ou même une planète, les effets seraient catastrophiques pour l'appareil utilisant le moteur McKinley et pour l'objet de la collision. C'est pour cette raison qu'un voyage dans le GCPS avec un vaisseau utilisant un moteur McKinley ne consiste jamais en un trajet direct. Un ordinateur de navigation se charge de calculer un trajet dans l'espace pour lequel il a déterminé que l'appareil ne croisera jamais le chemin d'un objet d'une masse trop importante. Quand un tel risque se présente, l'ordinateur de bord fait revenir l'appareil dans l'espace réel, le temps de procéder à d'autres calculs et de remettre en marche le moteur. Selon la distance totale à parcourir, ces pauses peuvent se produire plusieurs dizaines de fois en l'espace d'un seul trajet.

Ces constants allers-retours entre l'espace réel et le trajet McKinley ont permis le développement de routes de transit bien établies au sein du GCPS, un réseau que l'on surnomme la Toile Galactique : elle comprend des points de passages communs à plusieurs trajets principaux, comme la Station Prieuré sur Exham IV et ces lieux sont devenus des centres d'affaires lucratifs pour les corporations qui les contrôlent. Cependant, cela a également eu pour conséquences de faire des points de passages moins usités de véritables havres pour les pirates spatiaux. Cela implique aussi qu'au sein même du territoire du GCPS, il existe toujours d'immenses secteurs spatiaux qui n'ont pas été totalement explorés car la majorité du trafic se concentre sur les routes bien connues, quoique pas nécessairement très sures.

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L'essai de trop

[Image: A-black-hole-1070838.jpg?r=1547233015320]

Suite au succès de la guerre contre les Mojat, Isla McKinley continua d'œuvrer sur son moteur. Elle mit tous ses autres travaux de côté. Bien qu'atteindre le double de la vitesse de la lumière constituait déjà un exploit que les meilleurs physiciens des siècles passés auraient tenu pour impossible, elle pensait que ce n'était là qu'un prélude et elle se consacra à l'amélioration des capacités de son moteur. Il existe plusieurs documents attestant de la frustration qu'elle éprouvait du fait que seuls les vaisseaux disposant d'une masse strictement supérieure ou inférieure à une certaine valeur pouvaient utiliser efficacement le Moteur. Elle en arriva à la conclusion que seule une certaine masse pouvait stabiliser la 'chute' sur l'horizon des événements du trou noir et elle parvint à surmonter le problème en concevant une série de dispositifs de stabilisations pour les appareils plus petits mais même avec cet équipement, la masse du vaisseau demeurait considérable.
Sa dernière contribution à la science fut le développement d'un moteur qui, au lieu de permettre à un vaisseau de 'flotter' sur l'horizon des événements d'un trou noir, aurait permit de courber le vaisseau autour du puits gravitationnel avant de le projeter de l'autre côté, appliquant ainsi un effet de fronde à l'appareil. Cela lui aurait fourni une telle vélocité que la durée des voyages spatiaux en serait devenu négligeable. Isla McKinley était tellement sûre de ses calculs qu'elle insista pour être à bord du premier vol d'essai du nouveau moteur. Mais tout comme la frégate Phoebus, le tout premier vaisseau à avoir tenté un saut McKinley, Isla McKinley disparut dans le trou noir qu'elle avait elle-même créé. Elle n'avait que 34 ans. L'ironie du sort veut que Isla est la seule personne qui aurait pu déterminer de manière exacte ce qu'il est advenu d'elle.

Bien, on apprend pas forcément énormément de choses par rapport au sourcebook Warpath mais il y a quelques aspects intéressants :

- La guerre contre les Mojat est loin d'être claire, surtout qu'il n'est jamais dit que ces derniers étaient agressifs mais que leur découverte a causé une terreur presque ontologique chez les humains qui se sont immédiatement employés à les anéantir. On sait juste que la première rencontre entre les deux espèces a connu une conclusion 'désastreuse', sans précision.
- Où vont les vaisseaux qui disparaissent dans les trous noirs ? La physique réelle dirait 'broyés' par la gravité exercée par le trou noir. Dans le monde de Warpath, tout est possible.
- Notez la mention d'existences parallèles qui pourraient ouvrir à terme des portes vers un peu d'horreur cosmique. Ou alors le retour des vaisseaux disparus mais 'changés'.
(Modification du message : 07-01-2022, 04:21 par Jalikoud.)
Merci encore pour la trad !
(06-01-2022, 19:29)Reldan a écrit : Merci encore pour la trad !

De rien.

J'en avais une autre sous le coude qui explique le contexte derrière le starter de la troisième édition Wink .


Une incise sur la station Black Star :

C'est une extension pour Star Saga qui a un lien avec la troisième édition de Deadzone. Voici le résumé de ce qui s'y passe. En spoiler car si vous comptez jouer la campagne Star Saga correspondante, ce serait dommage de se gâcher le plaisir.

Révéler


L'infestation de Magnetar.

[Image: Magnetar.png]


Magnetar City était semblable à bien des cités disséminées dans tout le GCPS. Nichée à la frontière de la Deuxième Sphère, elle servait souvent d'étape sur le trajet des collaborateurs des Corporations en provenance des riches planètes de la Troisième Sphère quand ils rentraient dans les Mondes du Centre. En règle générale, ils arrivaient à Magnetar City les poches remplies de crédits pour la quitter bien plus pauvres.

Implantée à l'équateur de la planète Magnus, Magnetar City était autrefois le siège de Vermillon Corporation, une entreprise spécialisée dans la récolte des éléments volatils présents dans les géantes gazeuses dans toute la galaxie. Les succès de Vermillion attirèrent rapidement des entreprises désireuses de faire du profit sur le dos de ses riches collaborateurs. Des casinos, des bars et d'autres établissements agréables s'implantèrent à une vitesse éclair dans toute la ville. Même quand Vermillon se délocalisa (par souci de ne plus avoir son nom associé à la réputation désormais sulfureuse de Magnetar), les crédits continuèrent à couler à flots.

Une fois Vermillon parti, Magnetar ne fit que croître. Les complexe d'habitations perçaient les noirs nuages de la planète tandis que loin en-dessous, les brillants néons d'une myriade de commerces criblaient les ombres des buildings gigantesques et les tenanciers de stands de nourriture se disputaient fréquemment pour retenir l'attention des patients. Magnex, une nouvelle corporation, prit finalement le contrôle de Magnus et elle déploya ses forces de sécurité pour gérer les bagarres dans les bars, réclamer des créances aux clients indélicats pour le compte des casinos et plus généralement pour faire régner un semblant de paix sociale. Magnetar City, devint entretemps une mégalopole tentaculaire qui occupait pratiquement tout le continent : la ville fut rapidement un lieu de villégiature populaire pour les troupes du GCPS une fois la solde reçue. Typiquement, le pire qu'un soldat ait à craindre à Magnetar aurait été le braquage d'un casino ou les mouvements de foule durant un match d'Overdrive.

Quand les Veer-Myn vinrent, dire que Magnetar n'était pas prête tient de l'euphémisme.

Avec le recul, on pense que l'incursion a commencé il y a plusieurs années terriennes standards, bien avant que la présence des Veer-Myn ne devienne patente. Une navette de transport, enregistrée sous la flotte de Pulsar Concepts, s'écrasa dans les faubourgs de la ville : l'impact démolit un quartier entier des taudis. Une escouade du GCPS fut dépêchée sur les lieux pour enquêter mais elle trouva la navette complètement vide. Des cadres de Magnex contactèrent alors les chargés de relation publiques de Pulsar Concepts : il leur fut répondu que cette navette avait été décommissionnée et que l'entreprise pensait l'avoir perdue dans l'espace. Pulsar refusa de verser des dédommagements suite aux dégâts et rompit brutalement tout contact avec Magnex.

Ce que Magnex ignorait à l'époque, c'est que la navette contenait un nid de Veer-myn. Une jeune Brood Mother, fille de la Crone Mother dont les enfants avaient infestés la Black Star Station, avait réussi à embarquer dans une navette de sauvetage avec une poignée de ses Brood Guard les plus loyaux mais l'appareil était vite tombé à court de carburant. En perdition, la navette avait erré dans l'espace pendant un temps indéterminé avant de s'écraser sur Magnetar. Profitant du fait que le crash avait eu lieu de nuit, les Veer-myn avait alors quitté l'épave en toute discrétion avant de disparaître rapidement dans le dédale des égouts. Les rats avaient trouvé un nouveau foyer.

Le premier signe que quelque chose se tramait au coeur de Magnetar fut la disparition de plusieurs personnes dans les taudis. Contrairement aux immeubles d'appartements bien protégées de Magnetar Central, les taudis étaient composés d'habitations de fortune dans lesquelles résidaient ceux que la chance avait boudés. Quelques parieurs professionnels disparus n'était pas un événement de nature à être remarqué par les autorités de Magnetar Central. L'affaire commença à prendre de l'ampleur quand Magnex se vit contraint d'envoyer des unités de pacification urbaine pour réprimer les émeutes déclenchées par les habitants des faubourgs car ces derniers exigeaient davantage de patrouilles.

Magnex commença vraiment à percevoir le problème quand des usines d'armement et des complexes chimiques firent les cibles de vols de grande ampleur : voilà qui avait une influence sur le résultat net des entreprises au moment de payer leurs taxes professionnelles ! Mais un fait plongeait les enquêteurs dans un abîme de perplexité : la plupart des stocks volés semblaient avoir été choisis aléatoirement. La plupart du temps, les produits chimiques dérobés n'étaient que des résidus de traitement toxiques tandis que les armes volées concernaient des modèles obsolètes, depuis longtemps placés au rebut. Des drones et des rangers furent envoyés pour garder les usines les plus importantes tandis que dans les bidonvilles, des milices composées de citoyens à l'armement de fortune procédaient à des patrouilles nocturnes pour rassurer les habitants.

On ne sera guère surpris d'apprendre que les Veer-Myn furent aperçus pour la première fois dans les faubourgs. Leur présence fut signalée la première fois par une ancienne ranger du GCPS du nom de Thérèse Washington : elle avait été congédiée par Magnex suite à son refus de recourir à la force létale au cours d'une émeute particulièrement violente dans les faubourgs. Sans travail, elle avait été contrainte de déménager dans les faubourgs où elle s'était portée volontaire dans les patrouilles de la milice.

Washington retourna auprès de son ancien commandement pour l'avertir, apportant même les preuves de ce qu'elle avançait mais l'entreprise la congédia sèchement en arguant qu'il s'agissait des divagations d'une alcoolique amère suite à son renvoi. Si seulement son ancien commandant avait bien voulu l'écouter, la chute de Magnetar n'aurait peut-être pas été aussi brutale. Alors que les rapports faisant état de la présence de Veer-Myn se multipliaient, Magnetar Central fit comme si de rien n'était...jusqu'à ce que la tournure des événements décille violemment l'entreprise.

L'attaque survint au cours d'un match de Dreadball clé entre les Magnex Dunkers et Les Tritons Noirs. Alors que des dizaine de milliers de fans en liesse occupaient les gradins de l'arène, la partie fut brutalement interrompue quand une gigantesque foreuse fit irruption à travers la fosse de neodurium. Alors que des millions de spectateurs regardaient le match en direct via holocast, les Veer-Myn surgirent en force de la cavité pratiquée par leur engin de forage et ils ouvrirent immédiatement le feu sur les malheureux spectateurs avec leurs armes chimiques, certes frustres mais mortelles.

[Image: Veer-myn-Mine-Escape.jpg]

Dans un tripot bondé des faubourgs, une des personnes qui regardaient l'holocast n'était autre que Thérèse Washington. Elle maudit son ancien employeur pour ne l'avoir pas écoutée et elle sauta dans le premier transport vers Magnetar Central, prête à jouer son rôle dans la défense contre les Veer-Myn. Maintenant, on serait bien forcé de la prendre en considération !
Mais sans qu'elle s'en rende compte, l'holocast avait été coupé au moment où Washington quittait le bouge. Le Conseil des Sept avait recouru à ses agents dans les médias pour interrompre la transmission à la source et pour y substituer une de son cru. Des acteurs tout sourire expliquèrent aux spectateurs que l'attaque n'était en réalité qu'une cascade spectaculaire visant à promouvoir le prochain film de la licence des Rats Tueurs de l'Espace. Que tout le monde se rassure, la partie de Dreadball reprendrait son cours la semaine suivante.

Pourtant, sur Magnus, les spatioports furent immédiatement fermés, l'espace aérien du continent tout entier verrouillé et la planète Magnetar disparut furtivement de la Charte Stellaire NaviCorp. Des croiseurs de combat Exécuteurs mirent immédiatement le cap vers la planète tandis que les fans combattaient pour s'échapper de l'arène Dreadball. Les spectateurs des autres planètes ne cachèrent pas leur enthousiasme à propos des Rats Tueurs de l'Espace XII : Maman sait tout !

Ses habitants ne le savaient pas encore mais la planète Magnetar, dernière victime du Protocole de Confinement, ne tenait plus qu'à un fil.

Détails : si vous regardez la carte galactique du livre des règles, la planète Magnetar ne s'y trouve pas. C'est volontaire étant donné qu'elle est sous le coup d'un Protocole de Confinement d'après les développeurs.
L'argument est un peu bidon puisque Nexus Psi, elle, est visible alors que cette planète a été complètement et irrémédiablement perdu à l'Infection.

Magnetar est un haut lieu de divertissement dans le GCPS : la planète/l'entreprise est également à la tête d'une league de Dreadball majeure, spécialisée dans les défis exotiques.

On l'aperçoit dans une nouvelle et un roman, il semble que ses habitants soient de culture asiatique avec un savant mélange de culture indienne, sikh, pakistanaise et thaï, d'où notamment l'allusion aux vendeurs de nourriture dans la rue.
(Modification du message : 09-01-2022, 19:13 par Jalikoud.)
Le lore du jeudi étant consacré à la Rébellion Mandrake et comme il mentionne des événements jusqu'ici un peu flou, une traduction s'impose :

L'événement connu sous le nom de Rébellion de Mandrake est gravé dans la mémoire de chaque citoyen du GCPS. Il n'est pas étonnant que dans une histoire remplie de trahisons et multiples changements d'allégeance successifs, la Rébellion Mandrake soit si bien connue.

Après tout, c'est l'un des rares événements qui a vraiment failli détruire le GCPS Wink .

L'étude de son histoire officielle est d'ailleurs obligatoire dans toutes les écoles de la sphère (humaine): l'événement est dépeint comme une illustration éclatante de la duplicité des races extraterrestres et de l'importance d'une agence centrale de gouvernement pour guider l'humanité. La cause de la Rébellion est moins connue et, cela pour de bonnes raisons !

Le Conseil fera tout ce qui est en son (considérable) pouvoir pour conserver cette information secrète.

Depuis la découverte du système de Goran, les Orques devinrent de plus en plus nombreux dans les armées des corporations. Ils étaient moins chers que les soldats humains - ils ne demandaient pratiquement aucun entraînement pour être efficaces au combat - tout en faisant montre d'une agressivité incroyable.

Les corporations en étaient venues à troquer des bataillons d'Orques comme s'il s'agissait de n'importe quelle autre marchandise. Elles achetaient (littéralement) ces troupes lorsqu'elles cherchaient à conquérir un autre système puis les revendaient une fois les combats terminés. Ce mouvement presque centrifuge signifiait que la plupart des bataillons d'orques se trouvaient aux confins de l'espace de la Quatrième Sphère, loin des mondes centraux et des intérêts des plus anciennes corporations.

Le groupe des Sept [NdT : à cette époque, le Conseil n'existait pas sous ce nom, on parlera donc de ce petit groupe dans la suite de la trad] avait prédit qu'une armée d'Orques mutins, se déchaînant dans les nouvelles colonies de la Quatrième Sphère, verrait bientôt les jeunes entreprises propriétaires de ces colonies appeler à une action coordonnée pour défendre leurs avoirs. Le groupe entendait bien tirer partie de cet événement inéluctable selon lui et il s'y employa activement. La préparation de l'événement a nécessité des années de recherche et de planification méticuleuses. Parmi les centaines de sociétés réparties dans l'espace du GCPS, les agents du groupe ont identifié Romasko Holdings comme le candidat idéal pour agir comme leur pion involontaire. Romasko, une entreprise aujourd'hui disparue, faisait partie de la jeune génération de sociétés récemment crées suite au cataclysme des Guerres Tendres à la fin de l'expansion de la Troisième Sphère. En Romasko, le Groupe a vu une société avec des fonds assez importants pour qu'une augmentation soudaine de son activité n'attire pas une attention malvenue, mais assez petite par rapport à certains de ses pairs pour être assez désireuse pour prendre des risques inconsidéré afin de se positionner comme un leader dans les groupes expansionnistes du GCPS.

Le plan a été initié lorsqu'une ombre est apparue dans la salle de conférence du siège de Romasko, lors d'une réunion de planification des dirigeants de la société. Le groupe des Sept a longtemps utilisé des agents d'autres espèces comme intermédiaires, et le choix de l'individu connu seulement sous le nom de "Blaine" a parfaitement fonctionné.

[Image: Blaines-Office.jpg]
Blaine

L'histoire raconte qu'au cours de cette réunion, à laquelle seuls les membres du conseils d'administration étaient conviés, les portes se sont soudainement ouvertes et Blaine a pénétré dans la salle calmement. Tous les moyens de communication externes ont alors cessé de fonctionner et les alarmes qui auraient dû s'activer suite à l'intrusion d'une personne non-autorisée n'ont pas retenti. Même si le PDG de Romasko craignait une tentative d'assassinat, Blaine leur fit une offre : Romasko, dans un futur proche, agirait en tant qu'ambassadeur du GCPS lors du premier contact avec une race extraterrestre encore inconnue. Quand cette race se ferait connaître, Romasko remplirait alors un rôle de facilitateur, gérant les accords de coopération et les traités commerciaux. En échange de sa contribution, Romasko recevrait une quantité de fonds quasi illimitée, que l'entreprise serait libre d'employer comme elle l'entendait.

On ne sait pas ce qui s'est dit au cours de cet entretien.

Mais il est certain qu'il a été minutieusement enregistré et documenté. Le Conseil a effacé toutes les données des serveurs de Romasko depuis lors et toutes les preuves ont disparu.

Les événements qui suivirent, par contre, sont entrés dans l'histoire.

Romasko se lança dans une phase d'expansion sans précédent. A cette époque, la puissance d'une entreprise était surtout mesurée à l'aune du nombre de systèmes sous son contrôle et Romasko profita de la situation pour devenir le conglomérat le plus important de la Quatrième Sphère. Pour cela, elle usa du meilleur outil à cette fin, c'est-à-dire des Mercenaires Orques.

En l'espace de quelques mois, Romasko acquérit la quasi totalité des bataillons Orques présents dans la Quatrième Sphère. La manœuvre que Romasko entreprit lors de la dernière phase d'expansion fut la croissance territoriale la plus rapide de toute l'histoire du GCPS. Le PDG de Romasko fut rendu si extatique par les progrès de son entreprise qu'il se prit à rêver d'un jour prochain où celle-ci compterait parmi les plus riches et puissantes corporations de tout le GCPS et, emporté par son ego, il décida que baptiser le nouveau secteur qu'il venait de conquérir de son nom : Gavriel Mandrake. Le GCPS était littéralement à ses pieds et Mandrake savait que les corporations les plus anciennes viendraient fatalement le courtiser. Ce n'était qu'une question de temps.

C'est alors que l'envoi de fonds s'interrompit brutalement...

[Image: Outer-Sphere-1.png]

L'élément moteur de l'expansion de Romasko reposait sur les bataillons Orques composés de centaine de milliers de Commandos Orques endurcis. Ces Orques s'étaient habitués à des paiements réguliers et rapides, une paie issue des fonds que Romasko recevait régulièrement de la part d'un généreux bienfaiteur anonyme. Ces envois de fonds cessèrent brutalement sans aucune explication.
Blaine, qui jusqu'alors était le seul contact avec la mystérieuse race extraterrestre qui subventionnait l'opération disparut lui aussi.

Romasko se trouvait alors à la tête d'une meute d'animaux en colère et particulièrement dangereux.

Le groupe des Sept, satisfait, attendit les inévitables répercussions.

Les prémices de la rébellion furent aussi discrets que décevants.

La planète TCx87653c, conquise si récemment que personne n'avait pris le temps de lui donner un véritable nom, cessa d'émettre. Selon les registres, TCx87653c comptait plus de 20.000 soldats orques, environ 80.000 Marines de Romasko, ainsi que nombre de bâtiments aérospatiaux et du personnel civil. Le flux de communications envoyés par TCx87653c (la listes des ressources découvertes sur la planète, les données d'évaluations géologiques, le budget estimé pour l'implantation des infrastructures nécessaires à leur exploitation) cessa subitement.

La Rébellion était en marche.

[Image: mandrake.jpg]

Fin de la première partie.
On continue avec les pourris de service pour un univers qui n'en est pas avare (particulièrement dans le GCPS) : Mazon Labs.

Mazon Labs



Les débuts de Mazon Holdings remontent aux premiers temps de l'expansion interstellaire de l'humanité. Créée par Johnson Mazon, l'entreprise se spécialisa initialement dans les exportations. A l'époque, c'était l'une des rares compagnies à se risquer dans la tâche dangereuse consistant à livrer du matériel aux systèmes des sphères extérieures. Pendant bien des années, les investisseurs furent satisfaits des profits réalisés par cette activité lucrative. Les crédits coulant à flot, Mazon Holdings fut capable d'étendre son empire à des continents voire, dans certains cas, à des systèmes planétaires entiers

Adoptant un système semblable aux monarchies de l'Ancienne Terre, les dirigeants de Mazon Holdings firent passer leur charge à leurs descendants, si bien que les fils et les filles de la famille endossaient le rôle de PDG de l'entreprise alors que les cendres du patriarche ou de la matriarche précédente étaient dispersées dans le vide spatial. Et, à l'instar de ce qui se produisait lors des périodes précédent un couronnement, ces passations de pouvoir suscitaient bien des tensions. Il y eut bien des accusations d'enfants illégitimes, d'ingérences de la part d' entreprises concurrentes et même de trafic d'influence de d'autres espèces. Les investisseurs retenaient traditionnellement leur souffle jusqu'à ce qu'un nouveau PDG investisse le trône.

A chaque nouvelle intronisation, les intérêts de Mazon Holdings s'adaptèrent et ils s'étendirent à de nouveaux secteurs d'activités. Mazon Media diffuse les matchs de Dreadball et d'Overdrive de première importance. Mazon Tech développe de l'armement de pointe et Mazon Life est une entreprise consacrée à un seul but : le prolongement de la vie humaine, pour ne citer que quelques-unes des inombrables filiales de la firme. A mesure que les filiales se multipliaient sous l'autorité de Mazon Holdings, la nécessité de faire un rapport d'activité précis au conseil d'administration se fait de moins en moins prégnante et leur autonomie se renforçait. Tant qu'aucune d'entre elles ne faisait de vagues, le conseil d'administration ne s'en souciait guère.

Un des tentacules de Mazon Holdings a fini par devenir l'objet de toutes les attentions, suscitant bien des spéculations au cours des dernières décennies : il s'agit de Mazon Labs. Le fondateur de Mazon Labs, Ruppert Connor, était un parent éloigné de Johnson Mazon. L'entreprise est resté dans la famille Connor de générations en génération jusqu'à ce que Artemis Connor en devienne la PDG...un poste qu'elle occupe depuis une durée anormalement longue. Si longue, en fait, que certains la taxerait de surnaturelle.
Au premier abord, Mazon Labs est une entreprise de recherches médicale tout ce qu'il y a de plus éthique et responsable qui s'emploie à repousser les limites de la pharmaceutique. Au fil des ans, Mazon Labs a conçu avec succès plusieurs vaccins, notamment celui contre la tristement célèbre Grippe de la Planète Rouge, maladie qui fit plusieurs millions de victimes. Mazon Labs a aussi contribué à éradiquer le mal de l'espace pour la majorité de l'humanité. A chaque nouveau succès, Artemis Connor est prompte à faire une déclaration sur les réseaux médiatiques du GCPS pour parler du récent triomphe de ses équipes de recherche et les corporations poussent un soupir de soulagement collectif car Mazon Labs s'emploie à rendre le périple à travers les étoiles de l'humanité le plus sûr possible.

[Image: 01f024bd1c833d0adf007dc9044bafc1.jpg]

Pourtant, si vous creusiez au-delà des sourires avenants des investisseurs de Mazon Lab, vous tomberiez bien vite sur des bribes laissant suspecter une facette bien plus sombre. Les rumeurs ont débuté quand les Rebelles ont commencé à s'intéresser aux recherches de l'entreprise, afin d'exposer sa corruption au grand jour. Des fichiers ont fini par fuiter sur Reb Net : ils démontraient que pour élaborer son vaccin contre la Grippe de la Planète Rouge, Mazon Lab avaient utilisé des espèces indigènes de Cavlax III comme sujets d'expérimentation, sans leur consentement. Les habitants furent pratiquement éradiqué alors qu'une pandémie de grippe se déclencha sur leur planète. Pendant ce temps, les scientifiques de Mazon Labs compulsaient les données obtenues en orbite, bien à l'abri du pathogène. Connor dénia avec véhémence ces rumeurs et elle affirma que Mazon Labs était sur place pour sauver les habitants, pas pour les tuer. Les autres corporations préférèrent fermer les yeux et porter leur attention ailleurs.

Toutes, sauf une.

BioMed Industrial était un des grands rivaux de Mazon Labs : ils affirmaient à qui voulait l'entendre que Mazon Labs leur avait souvent dérobé leurs travaux grâce à de l'espionnage industriel ou alors que leurs produits ne trouvaient pas de débouchés commerciaux à cause des manœuvres de Mazon Labs. L'un des employés de BioMed Industrial se mit à chercher l'étiologie des épidémies d'Infection sur différentes planètes. Il repéra un motif troublant : la plupart de ces planètes accueillait un centre de recherche de Mazon Labs.

Au cours de l'expansion de l'humanité dans les confins de l'espace, les épidémies de l'Infection constituaient une des menaces majeures pour la progression des corporations cupides. En règle générale, ces épidémies survenaient après la découverte d'un mystérieux monolithe ou d'un artefact. Une fois que l'épidémie se déclarait, elle atteignait rapidement un stade pandémique. Pourtant, au cours des années récentes, certaines épidémies de l'Infection n'avait concerné que de petits clusters isolés. Des contaminés sortaient pratiquement de nulle part, sans aucune découverte préalable d'un monolithe, et ils étaient promptement maîtrisés ou abattus par le service de sécurité de Mazon Labs. Artemis Connor prenait ces épisodes en exemple pour illustrer la veille constante de protection de l'humanité par son entreprise tandis que BioMed apparaissait alors sur les réseaux pour s'interroger sur l'origine réelle de cette épidémie.

Plus tard et possiblement avec l'aide d'un réseau Rebelle, BioMed sortit une vidéo clandestine tournée dans un laboratoire de Mazon Labs. De l'extérieur, le site tenait davantage de la forteresse que d'un laboratoire. Des marcheurs de combat lourdement armés patrouillaient le périmètre extérieur tandis que des Rangers de Urbana Black Wings veillaient sur le bâtiment. Détail troublant : les soldats avaient leurs armes braqués sur le bâtiment au lieu de les orienter vers l'extérieur pour prévenir la moindre intrusion. Comme si leur rôle consistait à empêcher quelque chose d'en sortir plutôt que repousser des intrus venus de l'extérieur.


A l'intérieur, la vidéo montrait des techniciens affairés sur de mystérieux séquenceurs d'ADN alors que des corps difficilement identifiables couverts de plastique occupaient des tables d'autopsies. Certains d'entre eux paraissaient être animés de tics nerveux.

Révéler

Le moment le plus choquant de la prise de vue survient après que le preneur d'image passe les lumières aveuglantes du laboratoire pour s'aventurer dans les sombres profondeurs du bâtiment. On peut alors voir des rangées de cellules crasseuses éclairées par des lumières vacillantes : ces cellules sont occupées par des victimes de l'Infection hurlante, occupées à se jeter contre les plaques de verres traitées au néodurium couvertes de sang. A travers une petite fenêtre, on devine même l'imposante silhouette d'une gigantesque Aberration.

[Image: Mazon-Labs-3-Deadzone.jpg]

Juste avant la fin de l'enregistrement, on peut voir une autre cellule occupée par une créature chancelante, visiblement hagarde et couverte d'implants cybernétiques suintants. La vidéo touche à sa fin quand des gardes de sécurité et des Rangers de Urbana Black Wings convergent sur le cameraman. Quelques échanges de coups de feu se produisent et l'angle de vue épouse alors le sol.

Si BioMed espérait que ces révélations causeraient du tort à Mazon Labs, il dut être bien déçu par leurs traitements médiatiques. Artemis Connor prétendit que la vidéo n'était qu'un trucage grossier conçu par des Rebelles de mèche avec BioMed afin de perturber des recherches de Mazon Labs d'une importance cruciale pour le salut de l'humanité. L'attention se porta alors sur BioMed et sur ses liens supposés avec les réseaux Rebelles. Le prix de l'action de BioMed chuta de manière spectaculaire en une seule nuit et avant que son conseil d'administration ne puisse réagir, BioMed devint la nouvelle victime de l'impitoyable jeu de pouvoir des corporations. Pendant ce temps, Mazon Labs se coula une nouvelle fois dans l'ombre, libre de mener ses recherches dans le plus grand secret.

Le but de ces recherches demeurent troubles mais une chose demeure certaine : quelque chose de pourri réside au coeur de Mazon Labs et l'entreprise fera tout pour protéger son secret, quel qu'en soit le prix.

Il s'agit de la faction des scientifiques machiavéliques à l'éthique légère ayant pour inspiration Umbrella Corp, la Fondation CSP, Omni Consumer Product (OCP, cf. Robocop), Weyland Yutnai et peut-être même l'IHU de Marseille Tongue , qui sait ? le tout avec un soupçon de Dead Space (cf. allusion au monolithe*).

Révéler
(Modification du message : 16-03-2022, 21:33 par Jalikoud.)
Ceux là je les adore !
Merci encore pour la trad, ça nous permet de rester en mode fainéant LOL
Suite de la Rebellion Mandrake (et pas fin)

Romasko envoya alors un appel à l'aide urgent aux corporations les plus proches disposant de capacités militaires. Comme il est habituel dans ce genre de circonstances, ces corporations pesèrent soigneusement le pour et le contre avant de répondre, mettant en balance les profits qu'elles pourraient tirer des événements avec les immanquables pertes matériels et humaines. Des négociations s'engagèrent promptement avec Romasko, établissant précisément la nature du soutien qui serait envoyé et les bénéfices que la corporation aidante en retirerait.

Pendant tout le temps occupé par ces tractations, deux autres systèmes proches de TCx87653c cessèrent d'émettre ainsi qu'une autre planète acquise récemment par Romasko : le monde agricole de Anteaus VIII, situé à 30 années-lumières de TCx87653c, sur lequel étaient postés quelque 15.000 soldats orques.

Des trois forces de marines envoyés sur TCx87653c, le premier à arriver en orbite fut le 12ème régiment d'infanterie légère de Accutek. Le commandant du 12ème eut le bon sens d'initier les protocoles d'engagement standard sur une ligne de front. Cela sauva la vie des hommes de la première vague car ils découvrirent un monde qui avait totalement dépouillé de toutes ses ressources. Il n'y avait plus trace de 80.000 soldats de Romasko tout comme des membres du personnel civil et sur les 20.000 commandos orques présents sur place, seuls quelques milliers étaient retranchés, prêts à en découdre avec les troupes de reconnaissance que le GCPS ne manquerait pas d'envoyer. En dépit de leur écrasante supériorité numérique, les troupes humaines subirent des pertes très lourdes : seul l'unique régiment en réserve bien loin de la planète s'en tira sans dommage...

Le commandant fit part de ses découvertes à Accutek et Romasko mais nul ne savait où les orques restants étaient passés.

L'énigme fut vite résolue : la deuxième force expéditionnaire dépêchée vers TCx87653c, le convoi spatial de la 4ème Division Lourde de MiGan fut attaqué au cours de son transit entre deux systèmes par une flotte diffusant les codes d'identification de Romasko. Les vaisseaux étaient pilotés par les orques absents de TCx87653c. La seule raison expliquant ces actions était terrifiante : il apparut que les orques s'étaient retournés contre le GCPS et qu'ils employaient désormais les protocoles et les procédures qui leur avait été inculqués lorsqu'ils étaient un élément de la machine de guerre du GCPS contre leur ancien maître. Suivant les protocoles d'appel à l'aide global entre corporations, cette connaissance était accessible à toutes les entreprises connectées à CorpsNet.

La troisième flotte de secours affrétée par HabCorp, informée de l'attaque sur la flotte de Mi-Gan, annula dès lors son contrat d'assistance.

L'enchaînement des événements qui eut alors lieu correspondit exactement aux estimations établies par le groupe des sept. Accutek et Mi-Gan annulèrent également l'assistance promise à Romasko en invoquant un péril inconnu qui n'avait pas été porté au contrat et les deux entreprises commencèrent à retirer leurs troupes le plus rapidement possible.

Pendant ce temps, dans tout le secteur Mandrake, de plus en plus de planètes tombèrent aux mains des Orques suite à de violents assauts. Pire encore, de violentes attaques se produisirent également sur un nombre sans cesse croissant de planètes possédées par Romasko. Les troupes de Romasko, qui étaient très dépendantes de leurs mercenaires orques, se révélèrent impuissantes et le secteur auquel Gavriel Mandrake avait donné son nom échappa totalement au contrôle du GCPS.

L'étape finale du plan du groupe des sept pouvait avoir lieu : ils annoncèrent en grande pompe l'existence du projet Ichiban. Ce projet très secret visait à créer des soldats surhumains qui pourraient écraser de manière décisive l'insurrection orque tout en se posant en sauveurs de l'humanité. Les soldats produits par ce projet en seraient non seulement capable d'un tel exploit mais par la suite ils agiraient en loyaux serviteurs du Conseil. Ils agiraient en tant que leur bras armé et s'assureraient que le Conseil ne rendrait jamais le contrôle qu'ils venaient de prendre sur le GCPS. Le projet accusait cependant un coût colossal et le groupe des sept escomptait bien capitaliser sur le vent panique qui soufflait sur les corporations pour financer un impôt global afin de financer le projet pour le mener à son terme.

Les sept corporations (NdT : celles qui formait le groupe des sept) proposèrent de mettre sur pied un organisme qui serait chargé de la supervision et de l'organisation de la répression de la Rébellion Mandrake comme on en vint à l'appeler à l'époque. Ils arguèrent qu'une telle organisation serait moins encline à agir dans l'intérêt d'une unique corporation.
Cette décision ne souleva pas la moindre objection.

Le Conseil de l'Ancienne Terre, comme on en vint à l'appeler, finit par donner le nom de Conseil des Sept aux sept directeurs des sept corporations qui initièrent le projet. Les généraux du Conseil, informés de la position comme de la composition exacte de toutes les armées privées des corporations, commencèrent à mettre sur pied un plan concerté pour arrêter la progression des armées orques. Pendant un moment, on considéra la possibilité d'épargner les régiments d'orques restés loyaux afin de les mettre à contribution dans le conflit. Mais en vérité, le Conseil avait été profondément troublé par le nombre important d'Orques apparemment sans lien avec leurs semblables insurgés qui s'étaient tout de même soulevés contre le GCPS. Aussi, il fut décidé de les exterminer, par précaution.

Le plan initial consistait à former un vaste cordon sanitaire autour du Secteur Mandrake pour maintenir les Orques en place le temps que toutes les corporations contribuent au projet Ichiban. Malheureusement, la progression aussi fulgurante qu'inattendue des troupes de la Rébellion avait déjà dépassé les prédictions les plus pessimistes des stratèges du Conseil et cela avant même que les soulèvements orques de la Troisième Sphère ne débutent. Pour tenter de contrer cette expansion, des ressources militaires supplémentaires furent redéployées en provenance de tout le GCPS pour former des escadrons de défense mobiles derrière les lignes défensives déployées près du secteur Mandrake. Ces groupes devaient réprimer les soulèvements dans les secteurs jusqu'ici épargnés par la Rébellion principale mais aussi intercepter les raids sans cesse croissant des petites flottes spatiales orques qui parvenaient à se frayer un chemin dans le cordon sanitaire.

Quand les forces orques présentes au sein du GCPS changèrent de tactique, il devint vite patent que même ces renforts finiraient par être submergés.

L'esclavage était devenu une industrie de plus en plus importante au sein du GCPS. La servitude était le lot quotidien de millions d'humains dans l'espace des corporations qui adoptaient une vue assez littérale de la valeur travail et dans certains espaces corporatifs , les manières par lesquelles une personne pouvait être amenée à devenir la propriété d'un tiers ne manquaient pas : dettes de jeu, dépôt fiduciaire, endettement, parfois même le fait d'être né de deux esclaves suffisait à faire de vous une marchandise. Dans nombre de systèmes, les esclaves se comptaient par milliers, si ce n'est en millions. Et dans quelques-uns des systèmes libérés par les orques, les peaux-vertes avaient commencé à affranchir ces esclaves voire...à les armer ! C'était un véritable coup de génie de leur part. Un esclave humain n'est pas d'une grande utilité pour un orque. La physiologie humaine ne pouvait pas supporter les conditions de vie des orques plus de quelques mois avant que la personne ne meure d'épuisement mais les chefs de guerre orque étaient tout à fait capables de saisir une opportunité tactique majeure quand elle se présentait à eux.

Désormais, le GCPS devrait composer avec deux ennemis : l'un, externe (les Orques) et l'autre interne, les esclaves qui avaient entendu parler d'une possibilité de libération de la main des peaux-vertes.

Le conflit entra dès lors dans une nouvelle phase.
Je ne pratique pas cet univers mais je me délecte de ton travail @"Jalikoud" .
Jalikoud, reldan , la meilleure paire de VRP pour faire aimer un jeu LOL
Assurément ^^
Par contre ils ne sont pas dans notre dimension, leurs journées font plus de 24h :-D

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