'Fear Of Missing Out et autres achats compulsifs sur KS ou ailleurs.'

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Oui, il y a une vision un peu caricaturale du peintre.

Je me suis essayé au 54 et 75 mm, historique notamment, et je déteste ça.

C'est ce que je m'échine à dire depuis 3 post, et d'autres aussi: y a la dimension "univers". Collectionner et peindre une petite troupe d'une faction qu'on aime bien dans un univers donné, c'est pour moi le principal moteur. La peinture a pris le dessus sur le reste parce que c'est ce que je préfère mais c'est plus une conséquence qu'une cause. Je peins parce que j'aime la figurine et les univers qui vont avec, pas l'inverse (sinon je peindrais sur toile ou mieux, sur parois de grottes!). Et de la même manière, être avant tout "peintre" ne veut pas dire chercher forcémment la fig de concours en passant 3 ans sur une même pièce.

C'est pour toutes ces raisons que j'accumule de la fig, bien plus que ce que mon rythme de peinture ne me permet de suivre. L'intérêt n'étant pas tant de peaufiner une pièce jusqu'à plus soif, mais de m'immerger dans des ambiances et des univers par le biais des figurines. Donc je me sens concerné par ce sujet, même si j'ai banni les ks de mes pratiques de consommation, sachant que ledit sujet concernait la collectionnite et l'achat compulsif en général, et pas que les KS.

Pour les livres, je dirais que y a deux types de livres et de façon de consommer...

- Pour les romans de fantasy ou SF, je prend toujours le moins cher possible (en poche) parce que je sais qu'il y a 70% de chance que ce soit ennuyeux à mourir et que je passe pas la 100ème page (j'ai un certain nombre de piles des bouquins de ce type).

- Pour les bouquins types manuels d'Histoire ou sur d'autres sujets, généralement je prend de suite ceux qui m'intéressent (quand je peux évidemment) parce que pour beaucoup ce sont des bouquins qui restent pas forcément en rayons et dont le prix grimpe très vite une fois plus édité.

Mais j'essaye quand même de rester à jour dans mes lectures.
(Modification du message : 18-12-2020, 13:45 par Egill.)
Citation :Je serai pas aussi net que toi, Lucius, sur la différence peintre/joueur. "Peintre" c'est pas forcément synonyme de "vitrine". Je vibre plus à la vue d'une grande armée peinte correctement que devant un buste de qualité hallucinante. Par exemple, chaque sujet de custodes sur le Warfo est un régal pour moi parce qu'on y voit des armées immenses sur de belles tables de jeu.

Je ne suis pas net ni caricatural, j'ai juste donné la manière que je pratiquerai la peinture si je ne faisais que peindre. Et très franchement, là encore c'est un avis personnel, mais si je ne joue pas et que je veux des grosses armées, je ne me casserai pas la tête à suivre les restrictions de jeu. Par exemple je virerai sûrement ce vilain socle pour faire des dioramas. Et je le redis (3eme fois mais vu les deux précédent posts mieux vaut plus que moins) : Ce n'est que ma vision du truc tout à fait personnelle
(16-12-2020, 17:20)Minus a écrit : Ca va au delà de la collectionnite aigue. Même si ça s'y sur-ajoute.
Les gens aiment les campagnes en elles-mêmes. D'ailleurs, pour pas mal de jeu, on a plein d'avis, enthousiastes, critiques, acerbes, sur la campagne. On a même des analyses économiques. Par contre, quand le jeu arrive, on n'en entend clairement pas autant parler (à part dans les petites annonces). Pour pas mal de gens, la campagne est au final plus importante que le produit (le jeu ici) final, on dirait.

Je ne me retrouve personnellement pas du tout là dedans. La campagne, j'en ai RIEN à battre. Mais vraiment. Alors oui, faut que ça soit un minimum attractif pour que j'ai envie du produit. Mais derrière, si j'ai mis mon obole, je ne vais pas voir la suite en fait. Les deux seuls infos qui m'intéressent sont "ayé c'est financé/désolé ça l'a pas fait" puis "le facteur arrive, surveillez la boîte à lettres".
Quand je lis que la campagne a été ennuyeuse, plate, ou alors à l'inverse incroyable, honnêtement ça me dépasse. Mais je dois être une sorte d'alien, je pense. Un alien blasé, en plus, alors...

Même phénomène constaté : parfois (assez souvent en fait) les personnes parlent bien davantage de la campagne que du jeu.
[De là à dire que certains éditeurs font davantage des campagnes que des jeux derrière, il n'y a qu'un pas...qu'on peut franchir allègrement Cool ]
Pendant la campagne, ça peut se comprendre étant donné que c'est relativement compliqué de 'tâter' du produit pour voir ce qu'il a dans le bide. Sauf dans les cas (finalement assez rares) où les concepteurs offrent un 'Print and Play' ou un module sur Tabletopia, TTS ou que sais-je... Ou alors si l'éditeur t'envoie un proto (démarche à peine intéressée mais c'est un autre débat).
La campagne passée, parfois il y a des 'résurgences' notamment quand la com foire (ou parce que le produit sera en retard) mais enfin ! le jeu sort...
Et on n'en attend plus jamais parlé ou pratiquement plus Huh .
Quelques figs peintes de temps en temps. Mais globalement plus rien.
Dans une optique plus 'jeu', très peu de discussions également sur le système de jeu sur BGG par exemple.
Sur les projets CMON, ce phénomène est récurent par exemple.

Probablement parce qu'entre l'acte d'achat et la réception, les personnes ont été bombardées par des centaines de nouvelles sollicitations entretemps. Ils sont 'passés à autre chose' vingt fois dans l'intervalle. Vous l'avez tous bien expliqués.

Du coup, l'objet désiré ne l'est plus vraimentet hop ! on revend sans l'ouvrir. C'est un comportement qui, j'ai l'impression, s'accélère très fortement en ampleur comme fréquence depuis 2-3 ans. Y a qu'à traîner sur Okkazeo les semaines de réception de gros KS, tu peux voir 20 ou 30 offres fleurir en une seule après-midi. On ne voyait pas ça en 2015 par exemple.

Il y a un autre phénomène que je constate chez les addicts du KS : ils ont un peu le même vocabulaire que certains ludopathes croisés au quotidien (addicts aux jeux, très souvent des jeux d'argents parce qu'il y a un retentissement personnel et social fort du coup ils atterrissent plus facilement en psychiatrie que les fondus de bridge ^^). La campagne avec les stretch goals qui se débloquent au fur et à mesure leur excite très fort le système hédonique (manœuvre parfaitement consciente et assumée de la part des équipes marketing qui élaborent les campagnes).

Du coup, je me demande si ce sont des personnes qui présentaient déjà une vulnérabilité aux conduits addictives (voire des antécédents présents et passés) ou si chez elles, la bascule s'est réellement faite via le mode de financement participatif.
(Modification du message : 18-12-2020, 16:49 par Jalikoud.)