Je voulais revenir sur un truc depuis plusieurs jours mais j'ai pas trouvé le temps avant.
Citation :Whataboutisme
https://ecosceptique.simardcasanova.net/...aboutisme/
Je comprend mieux.
Mais c'est aussi une erreur de penser que tout est décorrélé, et que des choses qui semblent en apparence ne rien à voir entre elles sont en fait symptômatiques ou causes de phénomènes plus globaux.
Si on reprend l'exemple de "whataboutisme" donné par cet article, le nombre de victimes dues à l'alcool semble ne pas avoir grand chose à voir avec le nombre de victimes par armes à feu. Par conséquent, invoquer le problème des armes à feu aux US alors qu'on parle du nombre de morts dus à l'alcool en France, ça semble en effet relever du sophisme.
Sauf que les deux phénomènes peuvent être regardés du point de vue de l'état général d'une société, les moyens par lesquels ces dernières évacuent leur violence et leur frustration. Et là soudainement, ça fait d'avantage sens de comparer les deux.
Je reviens là dessus parce que c'est aussi une préoccupation par rapport aux échanges et discussions, aux rapports entre les gens en général: à l'heure des réseaux sociaux, on adore les petites cases pour ranger ses interlocuteurs et par conséquent ne pas avoir à se faire chier à vraiment les lire, à les comprendre et à leur répondre de façon argumenté. On fait des grandes catégories de gens, on les juge et hop, en une ligne on pense avoir cerné son interlocuteur.
En fait on se prend tous un peu pour des cons...
Et c'est précisément ça qui a été l'objet de mon message ici.
Point Godwin, wokisme, facho, et comme je viens de le découvrir "whataboutisme" ou encore le très subtil et plein de nuances "nazi"... et probablement bien d'autres..., tous ces termes forgés, en particulier sur les réseaux sociaux pour certains, sont devenus de véritables outils rhétoriques qui permettent de faire l'économie de la nuance et de placer son interlocuteur dans une petite case. Et c'est très révélateur à mon sens de la façon d'échanger sur Internet qui déteint sur la façon d'échanger "en vrai" (guillemets parce que sur Internet, c'est en vrai aussi). On ne cherche plus à comprendre le propos, à l'analyser à l'aune de nos propres convictions, connaissances et centres d'intérêts, mais on se sert de ces outils pour attaquer celui qui propose un postulat. Ca permet de ne pas avoir à analyser finement et à contre argumenter ou conforter ledit postulat (ce qui prend du temps, mais c'est là qu'est la clef: échanger correctement, ça prend du temps... mais ça s'oppose à la culture de la zapette et de la consommation qui est la notre).
Bref, on préfère classer/juger/emballer la personne plutôt que de réfléchir au propos. Comme si l'appel à la nuance et la réflexion était perçu comme une agression (parce que ça casse ce système de petites cases bien pratique et bien confortable?). Et je pense que ça a des effets très délétères sur notre façon de faire société, avec des relents d'hystérie collectives et de lynchages (qui restent pour l'instant numériques).