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Archéologie, histoire et préservation des sites... - Version imprimable

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Archéologie, histoire et préservation des sites... - Egill - 02-05-2018


Citation :
Citation




C'est pas tellement hors-sujet: le budget alloué à l'alimentation est en chute libre, au profit notamment de celui dédié aux loisirs, y compris les petits soldats importés de Chine. Bref, c'est parce que l'agriculture est ce qu'elle est (avec ses défauts) qu'on peut acheter du plastique ou du smartphone chinois.




 




Tout ça n'est qu'un problème de choix. Les gens sont obligés de manger... pas d'acheter des pitous.




 




Si on brise les reins (mais faudrait des politiques couillues et qui soient pas dans leur poche) de la grande distribution pour revaloriser une autre forme d'agriculture, il y aurait certainement des conséquences intéressantes à tous les niveaux. En rognant sur les marges de ladite grande distribution, voire en les supprimant en passant à un système de vente directe ou presque entre producteur et consommateur, ça change tout niveau budget. Le prix des produits de supermarché, c'est surtout l'emballage, la pub, et les marges de l'enseigne. A la fin, t'en as plus dans la poubelle que dans le frigo et ce qui est dans le frigo est souvent un truc fade, insipide et gavé de pesticides et de conservateurs. 




 




Maintenant, moi je fais gaffe à tous ce que j'achète, y compris en fig (c'est pour ça que le Toucan garde aussi ma préférence, si je ne m'abuse (mais c'est possible), ils ne produisent pas en Chine eux, excepté leurs bouquins), mais du coup, en effet, mon budget s'en ressent. Mais honnêtement, in fine, claquer 300 balles dans des KS chinois, ça me manque pas tant que ça. Et on me donnerait un Smartphone que j'en voudrais pas (comme aujourd'hui, il semble que l'existence de l'être humain soit contradictoire avec le fait de ne pas avoir de téléphone, j'en ai un, mais je recycle les vieux que plus personne ne veut).




 




Problème de choix quoi: ou on a du plastique chinois qu'on peindra jamais au milieu d'une grande dévastation le tout en s'empoisonnant, ou on fait un peu plus gaffe, et on se rend compte que beaucoup de choses deviennent plus... précieuses? Ont plus de sens et de saveur (et je parle autant de bouffe que de figurine)?




 




Mais en effet, tous nos actes sont les petits rouages d'une énorme machine. Pris séparément ça peut paraître insignifiant, mais tout est lié. Le fait est que la machine a besoin de consommateurs et qu'on nous a soigneusement déresponsabilisé à ce niveau.




 




Après, on part là sur des problèmes bien plus vastes qui risquent de tourner comme dans le sujet d'en face... autant causer archéologie en effet.




 




Et je suis désolé, mais le fait de vouloir appliquer un modèle douteux sans se poser de questions (la remise en question semble être une sorte d'interdit religieux chez beaucoup d'agriculteurs), et en venir à écrouler des vestiges ayant probablement plusieurs millénaires (on a arrêté de construire des tumulus il y a 2000 ans dans la France actuelle... a moins que ce ne soient des mottes féodales (mais ça serait balèze niveau taille) où dans ce cas elles n'auraient "que" mille ans) juste pour faire passer de grosses machines qui valent le prix d'une maison et qui endettent les agriculteurs et les poussent à en faire toujours plus, c'est quand même une réalité à en chialer.




 




En outre, quand je parlais de faire preuve d'humilité, c'est que c'est pas grave qu'un site archéo soit pas fouillé. Une fouille, c'est d'ailleurs souvent une destruction (quand on démonte des fondations pour savoir comment un site est construit, quand on creuse le remblaiement d'un trou de poteau, on détruit la structure), mais une destruction faite de manière à rassembler le plus d'infos possibles et à garder trace du moindre élément ou presque qu'on enlève, histoire que les données puissent servir pour longtemps encore pour comprendre des phénomènes ou éléments plus globaux sur une époque ou une culture. Y compris des éléments qui aujourd'hui n'ont pas de sens mais qui en auront peut-être un jour mis en lumière par d'autres découvertes.




 




Tous les monuments archéologiques ne sont pas là pour être fouillés de notre vivant. Là encore, on a du mal à s'extraire de notre condition d'être humain à l'espérance de vie réduite. Une fois arasé, on est cependant sûrs qu'il le sera jamais.




 




Et de fait, les progrès de l'archéologie ont révolutionné notre connaissance de certaines culture, et en particulier pour en citer une qui m'est chère, les cultures celtiques de l'âge du fer. C'est absolument sidérant ce qu'on a pu découvrir. Et pour le coup <a contenteditable="false" data-ipshover="" data-ipshover-target="<___base_url___>/profile/13533-boulicomtois/?do=hovercard" data-mentionid="13533" href="<___base_url___>/profile/13533-boulicomtois/">@Boulicomtois</a>, je vais contrebalancer ce que je disais: c'est souvent grâce à l'agriculture qu'on a découvert pas mal de ces sites. Leurs traces se voient dans les champs lorsque les plantes poussent, certaines, situées sur un remblai ou au contraire sur un mur ancien, n'ont pas la même taille que les autres. Du coup, lorsque la lumière est rasante, ça dessine des lignes vu d'avion:




 




[Image: 02499.jpg]



 




C'est comme cela qu'on a découvert une foule de fermes gauloises antiques, et qu'on dresse maintenant le portrait d'une civilisation agraire et paysanne loin des sauvages habitant des huttes et vivant dans la forêt.




 




Ayant fouillé des sites de cette époque, j'avais halluciné sur le fait que leurs outils étaient extrêmement proches (sinon les mêmes) que ceux que nos arrière grand parents utilisaient encore. Le monde paysan ne devrait pas oublier d'où il vient.




 




 





Archéologie, histoire et préservation des sites... - petitgars - 02-05-2018


Citation :
Il y a 7 heures, Boulicomtois a dit :




Non, on fait croire que le diplôme est important. Genre, égalité des chances, et tout ça, histoire que les défavorisés ne se rendent pas trop compte qu'il le sont. Mais tous les milieux favorisés savent que c'est le réseau qui compte, pas le diplôme.




Je pense sincèrement que dans notre pays, on insiste beaucoup sur le diplôme, comme pré-requis de beaucoup de choses.




Il n'y a quasiment plus de métiers en "accès libre" (c'est à dire sans diplômes).




Et, en discutant avec des amis d'autres nationalités, ça reste ancré dans nos moeurs, de pouvoir justifier le choix d'un candidat par un diplôme, alors que dans d'autres pays, on ne se préoccupera pas de cette question. Il y a quelques autres différences, notamment sur les heures de travail. En France, pour un cadre sup, il est presque recommandé de ne pas respecter les horaires, de préférence en débordant. Dans d'autres pays, le fait de faire des heures sup' signe une défaillance de l'entreprise, et n'est pas si bien vue.




 




Le cas des réseaux est assez particulier, parce que souvent ce sont des postes qui ne sont pas ouverts à la concurrence, qui ne sont pas publiés, et dont parfois les émoluments ne correspondent pas à la fonction. Pour les défavorisés, il y a beaucoup de critères implicites de ségrégation, qui vont de la présentation générale, à la localisation géographique. Bien que dégueulasses, ces critères ont un impact économique : en tant que RH, tu sais que tu as plus de chances d'avoir un employé en retard (sans que ce soit de son fait) s'il habite à proximité d'un arrêt de métro qui "saute" régulièrement. Il y a aussi une distinction entre hommes et femmes. Elle s'est inversée dans d'autres pays.




 




Mais pour moi, là, on s'écarte. Si on en revient aux notes, personnellement, j'ai du mal à voir en quoi un systèmes de notes (tel qu'anciennement pensé) est vraiment bon en termes d'acquis. De ce que j'en ai vu, ça incite à développer des examen de masse (puisque l'on peut échelonner avec une précision extrême, on peut prendre un échantillon de grande taille pour en faire une sélection, un concours avec des différences parfois risibles), qui poussés à leurs paroxysmes, aboutit aux QCMs (question choix multiples, corrigés par lecture optique).




 




De ce que j'en ai vu, le nombre de QCM autour d'une thématique est limité, et les variantes ne sont souvent que des pièges linguistiques (double négation, etc.). De ce que j'en ai vu, toujours, le QCM ne sélectionne que l'étudiant qui apprend, et pas celui qui comprend. Mais ça fournit une note au quart de point près, très pratique pour faire une sélection, et inattaquable méthodologiquement, dans cette optique de sélection.




 




Là encore, en discutant avec des étudiants venus en France et issus d'autres pays, cette pratique leur semblait peu efficace. En Allemagne, si mes souvenirs sont bons, il y a beaucoup moins d'examens, et plus de contrôle continu. Et les étudiants allemands étaient assez surpris de notre approche (une note, on efface tout et on passe à la suite, alors que selon eux, en Allemagne, on prend le temps de revenir sur tes lacunes, avant de passer à la suite).




 




Enfin j'ai aussi du mal à voir en quoi ce nouveau système de notes léserait quelqu'un (alors que je faisais partie des "bons" élèves).




 






Citation : Faut être cohérent, la compétence moyenne, on s'en branle, c'est un intérêt secondaire, consumériste (inutile que tous sachent reprogrammer un téléphone portable du moment qu'ils l'achètent), surtout si après c'est pour pleurer sur la fuite des cerveaux et le manque d'entrepreneurs.





Le fait d'avoir des compétences moyennes n'obstrue pas l'accès à d'autres compétences plus poussées. L'absence de compétences moyenne est par contre un frein pour en avoir ailleurs. Si tu ne comprends rien aux mathématiques, tu vas être en difficulté en physique. Et pourtant, ton smartphone peut te résoudre plein d'équation, mais si tu ne les comprends pas...




 




La fuite des cerveaux ne me semble pas directement liée à l'éducation, mais plutôt à l' "après éducation". Un thésard en recherche est payé au SMIC (et encore, il ne cotise pas pour la retraite), avec des horaires cadres sups, aucune pérennité d'emploi, et des conditions de travail merdiques (la plupart du travail est assuré par d'autres étudiants là ou ailleurs il y a du personnel). Toujours selon moi, on forme à dessein beaucoup trop de thésards par rapport à nos capacités d’accueil ensuite : c'est une main d'oeuvre économiquement très intéressante.




 




Le manque d'entrepreneur semble lié (c'est moins mon domaine) partiellement au calvaire administratif, mais aussi à une certaine culture, que certains taxent justement de "paysanne", et qui ne goûterait pas le risque.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - Cyrus33 - 02-05-2018



Les QCM, c'est de la merde. Pour faire bref...




Perso, j'évalue mes élèves sur deux points importants en histoire et géo : les connaissances (ce n'est pas une compétence...) et l'argumentation, la rédaction en particulier, ça c'est une compétence qui en utilise d'autres comme la compréhension des documents ou la recherche d'informations. A mes yeux, elles sont indissociables et pourtant via les compétences on cherche à les séparer. Actuellement, on me dit (j'exagère à peine) "les connaissances, ça sert à rien, y'a wikipédia. Et on peut parfaitement analyser un doc sans argumenter. Tes notes, c'est dépassé". Euh... ben... non. La manière dont je note ne veut pas dire que je classe mes élèves du meilleur au plus mauvais ou que je ne suis pas capable de cibler leur difficultés ou là où ils sont en réussite.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - Mehapito - 02-05-2018


Citation :
il y a 25 minutes, Cyrus33 a dit :




La manière dont je note ne veut pas dire que je classe mes élèves du meilleur au plus mauvais ou que je ne suis pas capable de cibler leur difficultés ou là où ils sont en réussite.




Non, mais la note que tu donnes ne permet pas à tes élèves de savoir s'ils savent lire un document textuel, analyser une carte ou encore faire la synthèse de plusieurs graphiques ce que permet l'évaluation de compétences.




Mais je suis d'accord avec toi, il ne faut pas opposer contrôle des connaissances et évaluation de compétences qui sont complémentaires.




 




Mehapito




pas pu m'empêcher...





Archéologie, histoire et préservation des sites... - petitgars - 03-05-2018


Citation :
Il y a 5 heures, Cyrus33 a dit :




 La manière dont je note ne veut pas dire que je classe mes élèves du meilleur au plus mauvais ou que je ne suis pas capable de cibler leur difficultés ou là où ils sont en réussite.




Mais eux ne pourront pas s'empêcher de se jauger en utilisant ce résultat. Non? 




La progression sur la rédaction est possible, mais il semble plus facile de repérer les lacunes de connaissances, et donc finalement de bachoter. Mais je connais trop mal cet enseignement pour être pertinent.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - Cyrus33 - 03-05-2018


Citation :
Il y a 11 heures, Mehapito a dit :




Non, mais la note que tu donnes ne permet pas à tes élèves de savoir s'ils savent lire un document textuel, analyser une carte ou encore faire la synthèse de plusieurs graphiques ce que permet l'évaluation de compétences.




 




Oui, si je file une note brute, sans explications. Ce qui n'est pas le cas.




 



Citation :
Il y a 5 heures, petitgars a dit :




La progression sur la rédaction est possible, mais il semble plus facile de repérer les lacunes de connaissances, et donc finalement de bachoter. Mais je connais trop mal cet enseignement pour être pertinent.




 




Les lacunes en "technique" se comble avec l'entraînement. Les lacunes en connaissances se comblent... en apprenant. Des fois, c'est con mais il y a des choses que tu dois savoir bêtement par cœur pour pouvoir les utiliser ailleurs afin de progresser genre les verbes irréguliers en anglais, les théorèmes ou les multiplications en maths, les cartes en géo... le "bachotage" en lui-même n'a aucun intérêt évidemment.




C'est un tout comme je le disais au-dessus.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - petitgars - 03-05-2018



Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait rien apprendre par coeur, étant convaincu du contraire <span class="ipsEmoji">?</span>




A voir l'enseignement dans les classes élémentaires, cette idée "nous utiliserons wikipedia" semble moins présente dans la philosophie. Pour autant l'enseignement semble avoir beaucoup évolué.




 




Pour le bachotage, je me suis assez mal exprimé. J'ai eu l'impression, au collège, lycée, fac, d'avoir beaucoup à ingurgiter, et d'être autorisé à "faire reset" à chaque chapitre. C'est un point qui me semble gênant.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - Cyrus33 - 03-05-2018


Citation :
il y a une heure, petitgars a dit :




 




 




Pour le bachotage, je me suis assez mal exprimé. J'ai eu l'impression, au collège, lycée, fac, d'avoir beaucoup à ingurgiter, et d'être autorisé à "faire reset" à chaque chapitre. C'est un point qui me semble gênant.




 




OK, je vois ce que tu veux dire. En Histoire et Géo, les programmes sont faits de manière à aller vers de plus en plus de complexification. Ce qui est fait en 6ème doit servir en 5ème etc etc... le lycée reprend (en gros) les programmes du collège mais en beaucoup plus complexe, on part de l'idée que les élèves ont déjà un minimum de connaissances pour comprendre et appréhender un sujet.





Archéologie, histoire et préservation des sites... - KDJE - 03-05-2018


Citation :
Il y a 15 heures, petitgars a dit :




Le fait d'avoir des compétences moyennes n'obstrue pas l'accès à d'autres compétences plus poussées. L'absence de compétences moyenne est par contre un frein pour en avoir ailleurs. Si tu ne comprends rien aux mathématiques, tu vas être en difficulté en physique. Et pourtant, ton smartphone peut te résoudre plein d'équation, mais si tu ne les comprends pas...




 




Désolé, j'ai exprimé mon raisonnement trop rapidement (sachant que je ne vois ça qu'en tant que parent d'élève) : en primaire par exemple, degré primordial, les compétences sont extrêmement listées dans le détail, acquises/pas acquise, ce qui donne une guideline personnalisée à l'instit' du niveau suivant (s'il a le temps de personnaliser, ce système est ainsi idéal) ; ça n'empêche pas des notes au dixième (certains élèves ayant besoin de cette émulation : dans tout groupe humain il y a des compétiteurs, et c'est heureux) que relativise aussitôt l'instit' (qui lit les directives du Ministère ;)




 




Pour le collège, la réforme mise en place depuis deux ans réoriente sur les compétences selon des cycles triannuels (CM2-5ème, 4ème-Seconde etc.) dans lesquels chaque compétence demeure reproposée trois fois (une par cycle) mais évaluée désormais selon 4 niveaux (absent/pas acquis/presque acquis/acquis), ce qui revient à dire : si tu as la moyenne, c'est bon.




Evidemment, ce nivellement est moins brutal qu'une notation sur 20 (qui perdure toutefois) et lisse les acquis d'une génération. Mais est-ce le but ?




 




C'est à ce titre qu'une compétence moyenne devient l'objectif prioritaire, alors que comme tu le dis elle n'est qu'une nécessité secondaire pouvant mener à des compétences plus poussées. Si elle peut être acquise sans effort par les meilleurs, la démotivation s'installe et on ne sait plus discerner les meilleurs des bons.




 




Or, la sélection redevient coriace dès le lycée, et plus encore dans les filières post-bac. J'ai l'exemple récent d'un concours d'entrée pour bacheliers d'ingénieur astronautique : 8000 candidats, 3000 places, ouvrant à des écoles partout dans le monde.




Ce qui m'inquiète est donc d'habituer des enfants à la non-compétition, entre 11/20 et 20/20 ça se vaut, comme si on vivait dans un monde clos, pour ensuite la leur envoyer dans les dents après l'adolescence, où ils ont intérêt à se mettre rapidos à niveau d'un monde ouvert.




 




Pour un pays, ce n'est amha pas pragmatique, mais plutôt idéologique, avec ce relent d'irresponsabilité et/ou d'inconséquence privilégiant l'idéal (la mixité de niveaux dans les classes, rêvant d'un effet de levier d'entrainement interne) au détriment de la réalité d'objectif (plus de soutien à des classes rassemblant des élèves de moindre niveau). Comme si l'inégalité de naissance, socio-culturelle, pouvait être gommée.




 




'tention, il n'y a pas de formule magique : les deux soluces ont des avantages et des inconvénients (pédagogiques comme financiers). Je constate toutefois qu'il y a une ruée sur le privé parce que la notation et l'agrégat d'élèves y résistent encore aux réformes "de gestion de la masse salariale" (le nombre d'heures à économiser court terme conduit bien des "innovations" de programmes sensées forger des esprits sur le long terme) et à l'aléatoire, ce qui n'est pas bon signe pour une éducation "nationale". Peut-être aussi parce que ceux qui ont les moyens d'y mettre leurs enfants ont l'intuition, ou l'expérience, que l'EN au sommet marche à côté de ses pompes (et à la base fait ce qu'elle peut), alors que c'est le premier budget de l'Etat, notre plus grand investissement.




Ensuite, on peut hurler au réseau : lorsque ton CV impose d'afficher ta scolarité (et même si l'actuelle mise en cloud national des bulletins vise leur consultation prochaine par le futur employeur, qui aurait donc le temps d'ainsi nuancer ?), tu es déjà différencié.




 



Citation :
Il y a 15 heures, petitgars a dit :




Le manque d'entrepreneur semble lié (c'est moins mon domaine) partiellement au calvaire administratif, mais aussi à une certaine culture, que certains taxent justement de "paysanne", et qui ne goûterait pas le risque.




 




Pas à mon sens : les paysans entreprennent par nature et prennent (de plus en plus) de risques.




Par contre, le terme de culture me semble bon : c'est l'un des rares domaines culturels qui n'est pas transmis par l'EN, peut-être parce que ses acteurs sont passés directement des bancs de l'université à ceux de l'IUFM, qu'ils n'ont jamais été éduqués à une prise d'initiative hors des marges étroites des programmes, de l'inspection, de la hiérarchie. On ne peut se plaindre de ne pas disposer de ceux qu'on ne forme pas.




Si il y a beaucoup d'ateliers d'initiation à la presse, de journaux d'école (primordial de donner son opinion ;), il n'y a quasiment pas de simulation d'entreprise (créer l'argent qui te rémunère est un concept difficilement imaginable chez ceux dont les émoluments correspondent d'abord à leur diplôme dans une grille ;)




Je force le trait, tous les enseignants répondront qu'ils contribuent à créer la richesse de dans 20 ans ('sont ainsi payés par acompte bidécennal ;), mais c'est comme chez les pompiers, IRL la transmission du goût d'entreprendre se fait donc surtout par l'entourage hors-école (autre source des fameux réseaux, et surtout d'une profonde inégalité ;(




 




Et même si on ne dispose pas de cet entourage, le "système" notamment français est plus prudent envers la TPE qu'un cycliste allant d'une piste cyclable à l'autre : peu de formation si tu n'es pas héritier, artisan ou suffisamment jeune pour être start-upeur. Les banques ne prêtent que l'argent que tu as déjà, tu paies des tas de trucs avant d'empocher un euro, tu n'as pas de retraite sinon celle que tu risques tous les mois auprès de fonds, pas de chômage en cas d'échec (cette réforme, pourtant dans le programme présidentiel, vient encore de sauter), pour un bénéfice réel souvent moindre qu'une profession libérale.




Bref, l'entrepreneur doit déjà avoir un pécule (ce qui retarde d'autant) ou un ordinateur (d'où la French Touch actuelle dans le numérique plutôt que dans la fabrication de biens). Objectivement, cette approche est assez cruelle et à l'inverse d'une efficacité, voire d'un patriotisme économique.




 




Nonobstant, un premier stage en entreprise est désormais recommandé en 3ème, mais je ne pense pas qu'il s'accompagne d'un éloge à la création d'entreprise, l'instruction de masse visant logiquement à ce que l'élève s'imagine au pire salarié, au mieux fonctionnaire ;)





Archéologie, histoire et préservation des sites... - petitgars - 03-05-2018


Citation :
Il y a 8 heures, KDJE a dit :




Ensuite, on peut hurler au réseau : lorsque ton CV impose d'afficher ta scolarité (et même si l'actuelle mise en cloud national des bulletins vise leur consultation prochaine par le futur employeur, qui aurait donc le temps d'ainsi nuancer ?), tu es déjà différencié.




La scolarité, bien qu'il y ait quelques défauts, n'est pas le point qui me turlupine dans la discrimination à l'embauche.




Un poil, parce qu'effectivement, c'est discriminatoire, mais il y a une forme de mérite qui fonctionne encore.




Pour moi, le point noir du "réseau" concerne le népotisme, mais il semble très difficile de l'empêcher. Les exemples de proches d'élus embauchés on ne sait pas sur quelle base, payés pour des missions qui semblent volontairement mal définies, sont assez nombreux.




 




Concernant la "culture d'entrepreneur", je n'ai pas de recul sur ce qui se pratique ailleurs. Je pense savoir par contre que les étudiants d'autres contrées sont vivement encouragées à aller voir ailleurs, alors que cela reste timide en France.




 




L'autre point, c'est qu'on pousse vers l'enseignement supérieur, alors que tous ne sont pas faits pour ça. Les enseignements techniques sont plutôt dénigrés (à part les Compagnons?).




 




Concernant le débat "public/privé", je pense que c'est un sujet très sensible. Je suis issu de l'école publique, mais je ne peux que reconnaitre qu'il y a parfois une certaine gabegie dans certaines écoles publiques. Et pourtant, ma fille y est. Cependant, cette expérience personnelle (avec ma fille et mon réseau d'amis) n'est pas suffisamment représentative. J'ai l'impression qu'il y a de bons éléments (et des mauvais) partout. Par contre, l'école privé a certains arguments (notamment moins de grêves).




 




Concernant l'acquisition de compétences, pour moi, si on pose le débat à l'international, alors il faut consulter les modèles qui marchent le mieux. En tenant compte des biais d'observations. Les nordiques ont des résultats qui semblent intéressants, et je trouve par exemple extrêmement intéressant l'idée de former les enfants à des compétences du quotidien comme la cuisine, le ménage, etc. Ca parait idiot, mais quand vous discutez avec quelqu'un qui pense sincèrement que les frites et les pâtes sont des légumes, vous comprenez que ses enfants risquent d'avoir des difficultés pour apprendre à cuisiner, alors que ça me semble important à transmettre. Il me semblerait donc justifié de le placer dans un programme (sans parler des effets rebonds sur d'autres aspects de la société : imprégnation des parents, nivellement de la différence des sexes dans les taches ménagères, etc.). Il faudra alors élaguer d'autres branches...




 




Par contre, bien sur, il y a un apport des parents. Si tu vois que ton enfant est mauvais en maths, tu vas tout faire pour le stimuler si tu estimes que c'est vital. Note, ou pas note. Et si on en revient aux notes : dans le système de notes, tu peux avoir la moyenne, et t'en contenter, alors que c'est insuffisant. Ce qui te guide, ce sont les appréciations. Ce nouveau système, vise, pour moi, à codifier ces appréciations pour les standardiser. (Finalement, de ce que je comprend du discours d'Ajax, la note n'est qu'un jalon, un repère). D'un point de vue méthodologique, je trouve ça très intéressant, plus qu'une note que chacun élabore selon sa vision personnelle.




 




...Et avec la fac, j'en ai vu des notations différentes. Allant de l'hyper-élitisme à la tête du client en passant par la marotte personnelle, et autres dévoiements. J'ai aussi vu de superbes façons de noter (même en QCM : en première année, j'avais un prof qui posait toujours la même première question; la seconde était plus difficile, et la dernière vraiment délicate. Je trouvais ça vraiment intéressant).