Intrus

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"Ce que j'aimerais comprendre, c'est pourquoi il reste une présence impériale sur ce caillou après 6 mois de massacres ! Vous m'aviez annoncé vous-mêmes que l'ensemble de leurs troupes étaient dans la déroute la plus totale !"


"Ce qui est vrai seigneur Kaun'li. Les seules cellules humaines persistantes sont d'anciennes colonies isolées que nous avons jugé bon d'épargner. Le Por'el envoyé sur place nous a assuré que sous notre domination, ces autochtones ne présenteront aucun risque de rébellion."


Kaun'li soupira. Longtemps, de façon presque exagérée, comme pour faire comprendre à cet imbécile de Shas'O qu'il venait de dire une idiotie aberrante.


"Les humains sont au moins autant capable de pacifisme que les Orks d'intelligence..." répondit d'une voix méprisante l'éthéré. Il reprit sur un ton plus doux, comme s'il s'adressait à un jeune enfant.


"Vous allez me nettoyer ces derniers détritus Shas'O. Je suis fatigué de la puanteur que répand ce peuple sur cette planète. Je veux celle-ci propre avant que nous passions au reste du système..."


L'officier acquiesça silencieusement, salua avec un respect peu convaincant et sorti de la pièce.


Kaun'li se remit à soupirer, cette fois d'une fatigue réelle. Se levant de son siège, il se dirigea vers ses appartements. Les trois guerriers de feu qui lui servaient d'escorte le suivirent sans un mot.


"Que personne ne me dérange." ordonna-t-il aux soldats en pénétrant dans sa chambre. Il alla s'étendre sur son lit et fixa un moment le plafond.


« Ki’bron, un rafraîchissement je te prie… » ordonna-t-il d’une voix douce à son homme de confiance qui devait se trouver dans la salle d’à coté. Aucune réponse ne se fit entendre.


« Ki’bron je t’en prie, j’ai le gosier en feu… » demanda-t-il une nouvelle fois avec un ton ironiquement suppliant. Pas un son ne revint. Tout en répétant sévèrement sa demande une troisième fois, il se leva pour marcher jusqu’à l’autre pièce. Ki’bron était bien là, assis près de la fenêtre qui donnait sur l'extérieur du complexe. L’éthéré ne le voyait que de dos et pourtant il devina que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha doucement en murmurant avec inquiétude le nom de son acolyte puis lui mis la main sur l’épaule. Son corps s’ébranla soudainement puis il s’effondra de sa chaise, laissant sa tête rouler de ses épaules. Un long filet de sang s’échappa du cou sectionné et commença à souiller le sol brillant.


« À l’aide !!!! » hurla Kaun’li en sortant terrifié de sa chambre.


Il poussa la porte qui donnait sur le couloir pour rejoindre ses gardes du corps mais ne trouva que le spectacle écoeurant de trois guerriers de feu éventré, leurs tripes s’étendant mollement, certains de leurs membres sectionnés. L’éthéré voulut hurler, mais aucun son ne daignât sortir de sa bouche. C’était un cauchemar. Un terrible cauchemar et il allait se réveiller dans l’instant pour s’en amuser ensuite. Mais il ne se réveillait pas. Une escouade de guerriers de feu apparut à l’autre bout du couloir. Ils coururent vers leur chef, semblant déjà au courant des incidents.


« Seigneur, veuillez nous suivre je vous prie. Vous n’êtes pas en sécurité ici ! »


Dit le chef d’escouade rapidement. Deux tau entourèrent Kaun’li et le prirent pas le bras pour l’aider à avancer, celui-ci paraissant défaillir. Ils partirent d'un pas rapide le long des couloirs pour descendre à la caserne. une nouvelle escouade Tau les attendaient, accompagné de deux exo armures Crisis. Les guerriers qui accompagnaient Kaun’li le confièrent à ces derniers puis firent volte-face pour aller sceller l’entrée. Avant d’entrer dans la cage d’escaliers, l’éthéré pu entendre un des guerriers de feu crier dans son émetteur radio : « Alerte, intrus dans le complexe ! »


Ils passèrent une nouvelle salle où les attendaient le commandeur Bal'rish


« Mon seigneur, des individus se sont introduits au coeur de la base et ont déjà massacré plusieurs membre de notre état-major. » informa le commandeur d'une voix qu'il voulait le plus assuré possible.


Kaun'li tenta de reprendre son souffle coupé par la peur et articula:


« On sait de qui il s’agit ? »


« Ils sont sûrement plusieurs, un seul individu ne frapperait pas aussi rapidement. Nous avons d’abord pensé à des xenomorphes tyranides mais nos scanners n’indiquent aucune source de phéromones dans le secteur. »


L’émetteur du commandeur commença à vibrer puis une voix forte en sortit :


« Les responsables de la caste de l’eau ont disparus, ils ne sont plus dans leurs appartements!!! »


« Grand éthéré, enfermez vous dans l'arsenal et restez-y. on va les trouver. » ordonna l’officier.


Kaun’li acquiesça nerveusement et fonça s'abriter derrière la grande porte blindée de la pièce. Il la scella rapidement puis courut se réfugier derrière un meuble. De forts bruits s’entendait derrière la porte et tout le monde était sur le point d’exploser tant la tension était forte.


« Commandeur, l’escouade 59 ne donne plus signe de vie et je n’arrive pas à contacter les responsables du service de sécurité du bâtiment. Les portes d’entrées sont déverrouillées ! » Informa un des chefs d’escouades.


« Plus de nouvelles non plus des trois unités stealth appelés en renforts. » reprit un deuxième.


Mais tous s’immobilisèrent lorsque un lourd bruit de ferraille puis un terrifiant cri d’agonie résonna dans le couloir est. Le silence retomba et les guerriers de feu pointèrent en direction du couloir. La terreur atteint son paroxysme lorsque un nouveau cri de détresse se fit entendre dans la cage d'escalier derrière eux.


Kaun’li n’entendait plus rien depuis sa sombre salle, un silence de plomb s’était installé et rien ne semblait vouloir le briser. Il tremblait de terreur sous ces bruits absents, apeurés par le manque d’indice sur une quelconque sécurisation du secteur.


Les sifflements caractéristiques aux tirs de fusils à impulsions résonnèrent soudain, suivis par plusieurs hurlements qui finirent de pétrifier l'éthéré. Une masse apparemment énorme vint frapper la porte de l'arsenal et l'acier plia légèrement sous le choc. Aux hurlements s'ajouta la voix du Commandeur qui hurlait d'incompréhensibles ordres. Kaun'li tremblait comme il n'avait jamais tremblé, les yeux embués par des larmes de peur et d'impuissance.


Le silence revint, aussi soudain qu'effrayant. Mais pas totalement cependant car l’éthéré perçu après quelques secondes un faible tapotement sur la porte blindée. Un bruit régulier, monotone et si effrayant par sa simplicité. La peur avait atteint son paroxysme dans l’esprit du vieux tau, il se sentait plus que jamais défaillir. L’explosion titanesque de la porte blindée à la fin des tapotements acheva de le terrifier. Osant jeter un oeil à l'entrée désormais complètement éventrée, il discerna immédiatement une sombre silhouette. La fumée se dissipant, il pu percevoir les fins traits de l'individu, qui sous sa combinaison noire, affirmait une musculature impressionnante. Des dizaines d’armes blanches pendaient à sa ceinture et son visage était masqué par la mort, un crâne d’acier reluisant qui laissait apparaître deux yeux rouges de fureur. Sa main agrippait fermement la tête du commandeur Bal'rish tandis que l’autre tenait un longue lame rougie par la sang de dizaines de tau.


Un terrifiant rire s’éleva de la gorge de l’assassin Eversor lorsqu’il bondit vers l’éthéré, sa nouvelle proie…