Ci-joint un p'tit texte qui risque de faire des petits.
Toutes les critiques sont le bien venue et même attendue en faite ;-P
Merci de me faire partager vos impressions.
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<b>LE FUYARD (ou La douleur)</b>
L’horreur est partout …
Dans ces murs crasseux qui me confinent, dans cette aire viciée qui brûle ma chair, jusque dans cette froide obscurité qui ma vue naître. Où que porte mon regard, dans ces corps mutilés qui m’entourent. Peut importe ce que j’entend, dans les plaintes de ceux qui agonisent. Qu’importe ceux à quoi j’aspire, dans la douleur de mon cœur meurtrie. Ici, maintenant, je peux mettre fin à tous ça… mais j’ai peur …
<i>Tu ne dois pas avoir peur.</i>
Les cries et le rythme de la course lourde des hommes sur les coursives de métal se faisaient plus proche, plus pressant. Les portes ne les retiendraient pas longtemps.
Ils seront bientôt là, plus nombreux …
<i>Et tu ne pourras pas leur échapper.</i>
…et je ne pourrais pas leur échapper. Ils m’ont toujours traqué, aussi loin que je m’en souvienne…
<i>Ils te haïssent.</i>
Ils m’ont d’abord pris ma mère…
<i>Ta famille...</i>
…et j’ai fuis. Tous ils m’ont rejeté.
<i>Et qu’as-tu fais ? </i>
J’ai fuis. Jamais ils n’ont eu de cesse de me traquer.
<i>Et alors ?</i>
Alors j’ai fuis. Sur moi ils ont lâché leurs chiens.
…
Alors j’ai fuis. Ils ont tué tous ceux qui me ressemblaient.
<i>Tes amis.</i>
Alors j’ai fuis. Ils m’ont interdis la lumière, alors j’ai fuis.
<i>Vers les ténèbres.</i>
Oui vers les ténèbres.
<i>Et qu’y as-tu trouvé ? </i>
Toi… Et d’autres comme moi qui m’ont appelé « mon frère »
<i>Une autre famille, où sont-ils ?</i>
Mort ! Ils sont tous mort.
<i>mmmm… et maintenant ? Que vas-tu faire ?</i>
Le jeune garçon s’extirpa du recoin sombre où il s’était réfugié. Il n’était qu’une ombre dans ce lieu où les seules sources de clarté venait de très loin derrière une baie vitré. Il enjamba plusieurs corps, sans vie. La plupart, en haillons, avaient été ses frères ; les autres, dans leurs uniformes, les chiens qui les avaient poursuivie jusqu’ici. Les siens s’étaient battue autant qu’ils l’avaient pue. Bien qu’ils aient été plus nombreux, le peu d’armes et de préparation dont ils avaient disposé ne leurs avait pas permis de faire face très longtemps. Leur assaut avais tourné cour : d’assiégeant ils étaient passés assiégés, de téméraires assaillants ils étaient passé… proies. Les gardes les avaient forcé à se retrancher dans le dernier poste relais suffisamment proche des conduites. L’explosion d’une grenade dans cette espace clos avait mis un terme à l’affrontement, tuant les derniers combattants, arrachant le lieu au vacarme des combats et le laissant enfin glisser dans le ronronnement des machines. Mais les premiers coups sur les portes retentissaient déjà, brisant la fragile accalmie. Le garçon se pencha quelques instant sur les restes ensanglantés d’un de ses frères. Il ferma ses paupières d’une caresse, il écarta ses doigts crispés et prit le détonateur. Les coups sur la porte avaient maintenant fait place à un sifflement strident. Le métal de la porte rougissait déjà. Le jeune garçon, à genou au milieu des morts, murmurait pour lui-même : « je ne doit pas fuir, je ne doit pas fuir, je ne doit pas fuir... » Il attendait.
Un signal d’alarme retenti au loin, indiquant que les générateurs à plasma avaient atteint leur point de fusion. Désormais seul le système de confinement empêchait que le fluide mortel ne se répande dans toute la ruche.
Il s’avança vers les baies d’observations, embrassant du regard l’immense cathédral de machines, de conduites, de pompes et de pistons, de rouages cyclopéens… Et en bas, tellement plus bas, des myriades de torches, de flambeaux, aussi lointain que des étoiles, baignés des irridéscences bleuté des nuages de poussière et de vapeur empoisonné. A chaque convulsion de la grande machine elles se répandaient de plus en plus, allant plus haut, toujours plus haut, couvrant tous de leur caresse si tiède, si douce, si mortelle. De nouvelles alarmes se déclanchaient partout, même à coté de lui, des voyants clignotaient frénétiquement, rouge, orange, blanc, sur tous les moniteurs, alors que les voix affolées des communicateurs se joignaient à la cacophonie, cries, ordres, lamentations, imprécations, prières, pleurs, agonies, folie... Le générateur chauffé à blanc pulsait au fond du gouffre, quand dans un dernier spasme, tout s’arrêtât. Au font de la gigantesque nef mécanique venait de fondre le cœur de la ruche.
Quelques secondes de silence total, toute lumière disparue, hormis celle d’un amas incandescent. Puis les générateurs de secoure prirent le relais. Le poste était maintenant baigné d’une faible lumière rouge. Une silhouette appuyée aux baies était éclairée. De ses yeux laiteux et sans paupières coulaient des larmes. Elles se mêlaient doucement au sang et à la crasse qui maculait son visage. Ses mains décharnées et griffues tremblaient pendant qu’il saisissait le code de mise à feu. Il déclencherait la bombe que lui et les siens avaient apportée. Son explosion détruirait les conduites alimentant le système de confinement. D’où il se trouvait les fluides ardents, ainsi libérés, seraient sûrement magnifique à regarder, jusqu’à ce qu’ils le touchent.
De la bouche sans mâchoires ni lèvres du jeune mutant naquis un immonde gargouillis : « je n’ai plus peur ! »
Quelque part un indicible sourire.
<i>Tu ma bien servi.</i>