[Black Magic Craft] Idols of torment

J'y songe : pour les personnes qui souhaitent tout prendre en format numérique uniquement (STL + PDF), on pourrait peut-être se regrouper (au moins pour les STL) afin de faire descendre la note finale en faisant un pledge groupé. Charge à la personne qui rassemble les pledges de mettre l'ensemble des fichiers STL sur un serveur privé afin que tous les participants les récupèrent.

Mais d'un autre côté, le prix de l'offre STL/PDF reste raisonnable et si chacun finance individuellement, cela fera d'autant plus de fonds pour tous les acteurs du projet .

Il est probable que le PDF sera watermarked (c'est-à-dire que le bas de toutes les pages comportera votre nom/courriel) s'il passe par wargame vault pour la distribution des PDF.

Un fichier STL gratuit ne se refuse pas :

https://www.myminifactory.com/object/3d-print-246075



Et la musique d'ambiance sera disponible pour l'ensemble des backers.

Le pledge manager est ouvert à tous depuis ce jour (attention aux frais de port si vous prenez des items physiques).

C'est par ici !

Je vous mets le lien des bandes car c'est la première fois qu'on les voit en détail :
















65 dollars canadiens, soit environ 48€ le tout.



Les pièces de jeu (les hollows, pions d'initiative et les bougies pour personnaliser les socles). 15$ Canadiens, environ 11€.

J'avais posté le lien pour voir toutes les figs imprimées. 
Je le remets ici :

https://mcusercontent.com/579994e063fca9...e1799a.jpg

Je viens de confirmer mon pledge sur backerkit, pdf des regles et Game Pieces Set - STL.

Rapport de bataille filmé avec de beaux décors et des figs peintes dedans :

Et une petite nouvelle (en réalité, le premier chapitre d'une nouvelle qui sera dans le livre des règles/PDF) :

Idols of Torment

Une nouvelle de David Annandale

Chapitre 1

Des nuées, lourdes d'orage, d'un gris de cendre morte, nappaient le ciel. Elles étaient si basses qu'on aurait pu croire que la pointe cassée de la colonne allait les fendre.

'Accroche-toi', se disait-il. 'Ne lâche pas. Cette colonne est solide. Tu sais ce que ce qu'elle est.' S'il parvenait à maintenir sa concentration sur la colonne, sur la seule chose qu'il pouvait identifier et toucher, peut-être que d'autres éléments finiraient par lui revenir.
Peut-être qu'il pourrait mettre un terme à son errance mentale.
Peut-être même qu'il saurait ce qu'était la colonne et la raison pour laquelle il était ici.

Et peut-être même que son identité lui reviendrait.

Il était blotti à la base de la colonne, qu'il enlaçait de ses deux bras. Il pouvait sentir les détails de sa gravure sous ses doigts. La rugosité de la pierre poreuse. L'air était âpre. Le vent, froid et métallique, souffla dans ses cheveux avant de lui murmurer à l'oreille. Tout ça, c'était réel. Tout cela, il pouvait le sentir.

Presque malgré lui, il détourna le regard de la colonne, une fois de plus. Elle occupait le centre d'une vaste place pavée de marbre. On pouvait voir un temple à l'opposé de sa position, dont les colonnes était baignées d'ombres mais il lui était tout de même possible de distinguer ce qui se trouvait au-delà.

Le ciel murmurait d'un air menaçant. Il chapeautait un paysage désolé. La place suivait une pente douce et le temple surmontait un canyon. Une lueur écarlate mais faible peuplait ses profondeurs.

Il pouvait deviner d'autres fragments de temples de l'autre côté du canyon.

L'endroit contenait aussi des statues. Certaines gisaient au sol. La plupart reposaient sur des piédestaux, malgré leurs membres manquants et leurs corps décapités. Certaines pointaient du doigt, d'autres essayaient d'atteindre une direction indéterminée. Leur attitude exprimait une profonde détresse. A moins que ce ne soit un avertissement ? Une protection ? Du désespoir ? Ou bien...de la peur ?

Il n'aurait su le dire. Le malaise était la seule chose permanente en ces lieux.

Et c'était sans compter les bougies. Pourquoi étaient-elles là ? Il y en avait partout et de toutes les sortes : les cierges le disputaient aux candélabres. Elles étaient fixées grâce à la cire aux bras brisés des statues, alignées sur les cimes des temples ainsi que tout le long des limites de la place. Les chandelles étaient d'une taille imposante. Leurs masses de cire dégoulinaient de leur base comme des stalactites, ce qui laissait supposer qu'elles s'étaient consommées déjà bien des fois auparavant. Elles étaient toutes très grandes, comme si peu importait la quantité de cire brûlée, elles se consumeraient éternellement.

La femme passa près de lui en marchant à vive allure, une nouvelle fois. Elle faisait l'aller-retour sur toute la longueur de la place depuis un très long moment.

Combien de temps, en fait ?

Il n'aurait su le dire.

Quand l'avait-il remarquée pour la première fois ? Quand était-elle arrivée ? Pourquoi était-elle là ? Qui était-elle ?

Il y avait d'autres personnes sur la place. Il y en avait un peu partout dans le paysage, à vrai dire : elles erraient toutes sans but apparent, en tout cas pas davantage que la femme. Il l'avait remarquée parce qu'elle était la plus près et parce qu'elle ne cessait de repasser. Cela la rendait presque familière. Elle s'approcha encore davantage. Dans sa démarche agitée, il vit le reflet de sa propre confusion.

La femme fit une pause à quelques pas. Elle se tourna lentement comme si elle prenait seulement conscience de son environnement. Elle tourna son regard vers les cieux avant de crier 'Où suis-je ?'

'Vous ne le savez pas, vous non plus ?', lui demanda-t-il.

Elle se tourna vers lui puis s'approcha à pas prudents. 'Qui êtes-vous ?' lui demanda-t-elle.

Il ouvrit la bouche en espérant que cette question entraînerait une réponse automatique. Un réponse qui ne vint pas. Il se contenta d'un 'je ne sais pas.'

Une expression indéterminée traversa son visage. La confusion changea de camp. Est-ce du soulagement qu'il discernait ? Impossible à dire. Quand elle lui répondit 'je ne sais pas moi non plus', il sentit quelque chose changer dans sa poitrine et il pensa que l'expression de son visage venait de devenir semblable à celle de la femme.

Il n'aurait su dire s'il en éprouvait du soulagement ou non.

En fait, il n'aurait pas su dire s'il éprouvait un quelconque sentiment. Il se sentait comme vide même s'il y avait comme des échos d'émotions très lointaines. Mais ses sens restaient vifs. La pierre sous ses doigts, le goût cendreux de l'air, l'odeur de cire et de fumée, la complainte du vent et les roulements lointains du tonnerre, tout cela, il le percevait très nettement. Comme si ses sens les avaient gardés en mémoire avec appréhension.

L'écoute de cette autre voix humaine et la réalisation que cette femme était aussi perdue et perplexe que lui, lui conféra le courage nécessaire pour lâcher la colonne et se relever. Il ne pouvait pas vraiment dire que cela le fit se sentir mieux. Mais il y avait quelque chose de juste dans le fait de parler avec cette femme, d'entrer en relation avec elle.

'Si vous ne vous souvenez pas de votre nom, je peux vous en trouver un', lui dit-elle.

'Ah bon ?'

'Blotisseur.'

Il approuva. 'Ça me ressemble bien.' Après tout, d'aussi lui qu'il pouvait se souvenir, il n'avait fait que cela : se blottir contre la colonne. 'Je crois que ça fait de vous Allure.'

'Ça me va.' Elle l'examina du regard un long moment avant de poursuivre : 'Est-ce que vous voulez bien me rendre service ? A votre avis, quel âge j'ai ?'

Il regarda son visage et il se sentit de nouveau perplexe. Elle ne semblait ni vieille ni jeune. 'Je n'en ai aucune idée' convint-il.

Allure soupira. 'Je me disais la même chose de vous.'

'Vous êtes nouveaux tous les deux', dit alors une autre voix. 'Vous êtes jeunes. Du moins, jeunes par rapport à ce qui importe vraiment.'

Ils se retournèrent tous les deux. Un homme s'approchait sur leur gauche. Ses traits étaient d'un âge aussi indéterminé que ceux d'Allure mais pourtant, songea Blotisseur, ils étaient clairement reconnaissables. L'individu semblait plus vieux qu'eux toutefois, du moins en terme d'expérience. Ses yeux étaient plus clairs que ceux de la femme. Il avait également l'air moins confus, plus triste et aussi plus prudent.

'Savez-vous qui vous êtes ?' lui demanda Blotisseur.

L'homme fit la grimace. 'Les gens m'appellent le Gardien. Ce n'est pas mon nom, de cela je suis sûr, mais c'est un nom. J'ai quelques bribes sur ce que je fus jadis. Mais je ne saurais dire si c'est une bénédiction ou une malédiction.'

'Ce que vous étiez autrefois...' répéta Allure.

'Nous sommes morts' lui asséna le Gardien.

Blotisseur et Allure gardèrent le silence pendant un long moment. Les objections moururent sur les lèvres de Blotisseur. Mais je ressens, dit-il presque. Il failli dire qu'il avait un corps. Mais, étrangement, cela lui apparut pas comme des arguments valables.

'Vous en êtes sûr ?' fut la meilleure question qui lui vint à l'esprit.

'Plutôt, oui. Avez-vous soif ? Faim ?'

'Non', répondit Blotisseur et Allure approuva de la tête.

'Moi non plus' conclut le Gardien. 'Je n'ai eu ni soif ni faim depuis que je suis arrivé ici.'

'Vous êtes là depuis longtemps ?' ne put s'empêcher de lui demander Allure.

'Un bon moment. Mais je ne saurais pas dire depuis combien de tempe exactement.'

'Vous ne comptez pas les jours ?' dit Blotisseur.

'Quels jours ? Ici, la nuit ne tombe jamais.'

Le Gardien regarda les cieux. Il contempla les nuées mouvantes avec une grimace de dégoût. 'Je n'ai jamais vu d'aube par ici non plus.'

Blotisseur rompit le silence : 'Mais, si on est morts...' Il trouvait l'idée, de manière assez perturbante, plutôt facile à accepter même si les implications lui déplaisaient. 'Cet endroit ne ressemble pas au Paradis', conclut-il.

'Non, vraiment pas du tout, n'est-ce pas ?'

'Est-ce que nous sommes en Enfer ?'

Le Gardien hésita. 'Je me pose souvent cette question. Mais je ne pense pas qu'on soit en Enfer non plus. Cet endroit...c'est une ruine. Tout est détruit. Vidé de sa substance. On dirait l' écho d'un passé lointain.'

'Un peu comme nous' dit Blotisseur.

Le Gardien approuva. 'Maintenant, vous commencez à comprendre.'

'Qu'est-ce qu'on fait, alors ?'

Le Gardien afficha un sourire sinistre. 'A propos de quoi ?'

'Eh bien de...tout ça. De nous.'

 'On dirait que vous vous cherchez un but'. Le Gardien haussa les épaules.'Allez, suivez-moi.'

Le Gardien se dirigea vers le contrebas de la place. Sous leurs pieds, le sol se redressa brutalement. Le Gardien les guida à travers un chaos de colonnes effondrées, de statues renversées et de structure en ruines. Des fragments de frontons gravés, dont la finesse évoquait une majesté révolue, émergeaient de la pente. Bien vite, elle se fit si abrupte qu'ils durent l'escalader tous les trois.

Et partout autour d'eux, on trouvait de plus en plus de bougies.

Allure questionna le Gardien à leur sujet.

'Elles sont mauvaises.'

'Que voulez-vous dire ?' lui demanda Blotisseur.

Le Gardien n'élabora pas. Il venait juste d'arriver au sommet. Blotisseur et Allure le rejoignirent sur un long pic déchiqueté de granite sombre qui semblait être l'extrémité brisée d'une surface autrefois verticale. Depuis leur poste d'observation, un vaste panorama de la zone s'offrait à eux. Blotisseur tourna sur lui-même prudemment, en observant les reliefs rocheux et les ruines qui s'étendaient aussi loin que portait son regard dans toutes les directions, jusqu'à disparaître dans les nuées sinistres.

Des gens arpentaient le paysage tels des fourmis sur un os. Certaines silhouettes étaient solitaires, d'autres se rassemblaient en petits groupes. Tous avaient en commun d'errer sans but, du moins à ce qu'il lui semblait.

'Certains se rassemblent car ils pensent qu'ils seront plus en sécurité en groupe. La force du nombre.' commenta le Gardien. Il renifla de mépris. 'Comme si ça pouvait changer quelque chose...'

'Et vous ?' lui demanda Blotisseur.

'J'en sais rien. Je me balade. Je parle aux gens comme vous si l'envie me prend.' Sa voix sèche aurait pu tout aussi bien être un rire cruel.

'Vous avez parlé de la force du nombre.' l'incita à poursuivre Blotisseur.

'Pour se protéger des Idoles.'

'Les quoi ?'

'Vous approchez pas d'elles' lui répondit le Gardien.

'Pourqu...' commença Blotisseur.

Une grande fanfare retentit. Son intensité était telle qu'on eût dit qu'elle allait fendre les cieux. Elle rugit dans l'ensemble de la région. Blotisseur tituba et il manqua de tomber.

C'est alors que toutes les bougies s'illuminèrent. Leur soudain éclat para cette terre d'un gris constant d'un rouge écarlate, évoquant la passion, l'urgence et la mort.

'Courrez !' hurla le Gardien. Il dévala le long de la pente le plus vite qu'il put.

'Vers où ?' lui demanda en hurlant Blotisseur qui luttait pour le suivre.

'Aussi loin que vos jambes pourront vous porter !'

La fanfare se fit entendre une nouvelle fois. Sa clameur retentissait comme glas.

Je te remercie de la traduction, ça tease bien.

De rien .

Une chose qui pourrait intéresser des personnes suivant le jeu ou non :

Scan the World

Scan the world est une entreprise qui scanne en 3D tous les classiques de la statuaire (toutes époques confondues) pour ensuite mettre à disposition gratuitement les fichiers STL ainsi obtenus sur MyMiniFactory.

Pour faire des décors, c'est une excellente source. Il suffit de bidouiller dans le logiciel qui vous permet d'agencer vos fichiers sur le plateau d'impression pour couper un bras, donner l'impression que la statue émerge du sol, etc... Attention cependant car tous les fichiers n'ont pas de présupports (la plupart en ont cependant). Il faudra donc soit les ajouter soi-même, soit ruser un peu (en imprimant le truc couché ou en biais, par exemple).

Des fichiers sont très régulièrement ajoutés.

Exemple avec la victoire de Samothrace :

Les fichiers STL sont désormais disponibles sur My Mini Factory pour qu'ils puissent être achetés par tout un chacun :

https://www.myminifactory.com/users/BlackMagicCraft

Le seul fichier indispensable (et encore...) pour jouer est le Game Piece Set (20$). Chaque bande est proposée à 15$ et une offre rassemblant les huit Ordres (=bandes) est à 65$. Notez bien que tous les prix sont hors taxe, il faudra ajouter la TVA.

Le PDF des règles n'est pas encore disponible. Il le sera (en anglais) entre la troisième semaine de février et la mi-mars (tablez plutôt sur mars ).