Bah le xavier il inspire des idées cons. On va faire court, mais on verra si ça plait ou pas.
Tiens, en passant, un bout du flouffe originel qui a mené à ça, lisible ici.
"Il était en train de regarder décoller les premiers vaisseaux par la baie de l'astroport du cartel, un vague sourire jouant sur ses lèvres pour rassurer ses associés, mais cette façade masquait son incertitude.
Bien sûr, l'opération n'avait pas énormément puisé dans les coffres de Schind, il y avait veillé en rentabilisant l'opération avec ce rogue trader, Grou et en s’en servant comme financement. Et il avait bien rentabilisé l'opération, suffisamment pour pouvoir obtenir l'autorisation d'investir dans son nouveau projet. Que bon, les mines, l'esclavage et la drogue, c'est bien gentil, mais en ce moment ce ne sont pas les secteurs les plus porteurs, il fallait que Schind refasse surface, ne se laisse pas distancer par les autres cartels ou par ces squats qui commençaient à inonder le marché.
Sa grimace s'élargit et se fit plus sincère, il ressassait ses souvenirs, et, comme toujours, les bonnes affaires lui arrachaient un de ses rares vrais sourires :
Se débarrasser de Grou n'avait pas été trop compliqué, contacter ces poissons sur jambes pour leur vendre la tête du légat impérial menant des actions terroristes sur leurs arrières bleus s'était bien passé. Il leur avait vendu ses services et en échange avait posé une matrice de ciblage sur le cyborg comptable du RT, ce qui avait permis son élimination par l'artillerie tau.
De là, il avait pris le commandement des forces impériales, principalement composées de ses propres sturmtroopers, il y avait veillé, déclaré un armistice avec les tausx et avait rassemblé les kroots pour les préparer à l'embarquement. Et empoché le bonus fourni par les tausx sous forme d'un autre tas de kroots qui leur restait sur les bras après la rébellion des volatiles.
Tout s'était passé comme sur des roulettes, et il n'aimait rien autant qu'un plan rentable qui fonctionne.
Les regards posés sur lui lui firent arrêter de mâcher son cigare aux algues, il avait autre chose à faire que de contempler ses souvenirs; il fallait rassurer tout le monde sur les chances de leur entreprise.
Après tout, c'était l'assemblée des principaux actionnaires de Schind qui se dressait devant lui et son appartenance à ce groupe important ne suffisait pas à justifier la mainmise qu'il venait d'acquérir sur pas loin du tiers des forces armées du cartel.
"- Mes chers et estimés collègues, voilà notre futur en train de décoller !"
Il se tourna à demi vers ses interlocuteurs et balaya du bras la vue qu'offrait le dôme : l'immense astroport Schind, des séries de dalles de plasbéton marquées entrecoupées des différentes tours de contrôle, le tout s'étirant jusqu'à l'horizon du planétoïde.
Pas moins de six de ces plaques accueillaient les vaisseaux affectés à l'entreprise de Von Ofen; ils étaient en train de charger des palettes entières de petites boites cartonnées de couleurs vives pour les transporter jusqu'aux hypermarchés des quatre coins de l'amas.
Tout cela représentait une petite fortune, il ne fallait pas que cette opération échoue. Mais ça ne pouvait pas être, Von Ofen avait lui même vérifié les extrapolations du service marketing.
"- Dans trois semaines standard, tous les habitants de l'amas auront accès à nos nouveaux services et vous ne regretterez pas de m'avoir laissé le contrôle de cent trente de nos divisions de sturmtroopers."
Papy Klaus lui amena les rapports préliminaires qu'il examina un instant puis reprit son simili sourire et son discours.
"- Tout se passe parfaitement, nous avons ici des échantillons de packs qui vous sont distribués en ce moment, vous pourrez ainsi voir que notre nouveau produit est absolument irrésistible."
Quelques assistants distribuaient des boites cartonnées aux couleurs vives parmi les autres actionnaires : vingt huit personnes qui allaient juger de la version définitive de son projet et qui pouvaient décider de couper les ressources militaires dont il avait besoin pour le mener à bien.
"- Comme vous le voyez, le code couleur aguichant attire le regard du chaland et le nom de la boite met tout de suite en confiance. Une fois ferré, le client n'a plus qu'à nous confier ses problèmes.
Nos concurrents, principalement les squats, sont mieux établis que nous dans ce marché de services, leurs forces valent les nôtres, mais ils ont la réputation, l'expérience, le portefeuille des gros clients et le personnel pour coter n'importe quelle opération de grande envergure et la mener à bien. Ce n'est pas en nous opposant à eux que nous ferons notre niche dans le marché mais en prenant plutôt toutes les petites opérations qu'ils négligent."
Bien sûr, tous les hommes et les femmes présents dans la salle savaient déjà ça et avaient déjà entendu ces arguments au moins une fois, mais c'est en répétant qu'on convainc le client.
"- Voilà donc le "Pack Solutions" de Schind, la réponse à Génocide Inc et Mercos & Co. Notre pack solution se présente en plusieurs formats pour s'adapter aux besoins du client. En proposant des packs en vente dans les hypermarchés, nous touchons toute la petite clientèle qui a besoin de solutions de mercenariat mais ne peut s'adresser aux gros leaders du marché qui ne s'intéressent plus qu'aux opérations de grande envergure.
Tout ce petit marché, il sera demain à nous, nous serons la solution à tous les problèmes pour les particuliers, les petites entreprises ou les gouvernements manquant de moyens. Et après demain, une fois que nous aurons fait notre nom, nous pourrons nous positionner sur les gros marchés, répondre aux appels d'offres impériaux, perpétrer les génocides à l'échelle des Segmentums.
D'ici là, nos solutions prêtes à l'emploi vont nous permettre de laisser derrière nous les autres cartels qui n'ont pas vu la manne qu'est le mercenariat.
Aujourd'hui, nos troupes ne servent plus qu'à mener des missions de surveillances, nos intérêts ne sont plus menacés, en les louant, nous pourront les rentabiliser doublement !
Le "Pack Solutions" comporte de nombreux avantages; en fixant des offres packagées, nous évitons toute l'étape de la cotation du service, un gain de temps et de frais pour le client qui se fait certes aux dépens de la flexibilité, mais, sur notre créneau, la taille des expéditions ne variera que peu, nous autorisant à envoyer des groupes de taille prédéterminée.
C'est aussi accessible à tous, pour organiser son petit génocide personnel, maintenant, rien d'autre à faire qu'aller à l'hyper du coin, prendre une boite dans un rayon, rentrer chez soi et nous appeler pour nous donner le code dans la boite.
De là, nous prenons tout en charge.
Et cette prise en charge est à notre intérêt; une fois identifié et le type de contrat défini, le tout grâce au code qui nous permet d'identifier la boite choisie, nos hôtesses d'accueil proposent au client une série d'options (payantes en ligne, bien sur) à rajouter au pack de base puis, récapitulent avec lui le service précis demandé, définissent la cible et rassurent le client sur le délai que prendra l'opération. De là, elles n'ont plus qu'à transmettre la demande au service opérationnel qui déclenchera le raid.
Bref, rien de plus simple, des frais de traitement minimaux pour nous, un grand nombre de contrats et des interventions partout dans l'amas, rien de mieux pour se faire un nom et une réputation rapidement."
Von Ofen fit une pause pour laisser ses collaborateurs digérer le discours et admirer les boites.
"- Comme vous le voyez, nos packs se présentent, en fonction du prix, en plusieurs offres qui vont du "règlement de conflit ménager" à "l'épuration à l'échelle planétaire", ainsi, nous pouvons couvrir toutes les gammes de besoins laissées vacantes par nos concurrents.
Nos escouades ont déjà été formées sur l'éthique nécessaire à l'accomplissement de ces missions, les officiers ayant même reçus des cours de communication pour pouvoir traiter directement avec le client tout en étant prêts à le rediriger immédiatement vers notre service commercial si celui-ci souhaite changer l'offre choisie.
Toutes les équipes sont prévues pour pouvoir accomplir la mission requise, de l'escouade de 5 hommes à la division de 7 000, nos troupes sont prêtes à faire face à toutes les demandes prévues dans nos packs.
Mais le véritable plus, pour nous, sera les options. Le pack est un produit d'appel à bas prix avec un certificat de moyens mais pas de résultats, nous ne nous engageons à rien.
Par contre, tous les clients voudront sans doute avoir recours à nos options, l'entrepreneur en bâtiments par exemple qui prendra l'option "destruction systématique des lieux de vie" pour obtenir les contrats de reconstructions et faire un bénéfice tout en éradiquant ses concurrents.
Et il y a un grand nombre d'options au choix : "dégâts collatéraux chez les xenos", "nettoyage par le vide", "garantie à vie", "déforestation", "restriction sur les armes BCA", "élimination de l'épouse sans dégâts à la cuisine", "usage de munitions certifiées écologiques", etc, etc, etc... Et toutes sont vantées dans le petit holo-livret fourni dans le pack. Livret qui met en valeur les options les plus intéressantes en fonction du type de pack choisi.
Nos dernières prévisions montrent que ces options se vendront comme des petits pains, le nombre moyen d'option qui sera pris par les clients est envisagé à 3,4. Considérant les bénéfices que nous faisons dessus, l'opération "Packs Solutions" sera rentable très rapidement. Probablement dès son second exercice !"
Il fit une seconde pause, très tendu suite au manque de réaction de son public.
Puis Von Seife se leva, approuva du chef en sa direction et sortit de la salle de réunion. Les autres investisseurs firent de même, le suivant pour regagner leur bureaux ou éteignant leurs holoprojections, laissant Von Ofen seul pour pousser un long soupir de soulagement : l'entreprise était définitivement validée, son "Pack Solutions" serait bien en vente dès demain."
le squat
exactement comme de la hotline
(Modification du message : 14-03-2006, 00:45 par la queue en airain.)
Arf, tu prends les mêmes voies que Xavier ?
C'est une bonne idée de faire référence à d'autres nouvelles pour construire la tienne. J'imagine le jour où vous aurez une histoire en commun mélangeant les deux compagnies, chacune luttant pour conserver/acquérir le monopole de cette activité, allant éventuellement jusqu'à l'élimination de l'une d'entre elle ou la redistribution des cartes.
(Modification du message : 11-03-2006, 01:37 par Gandahar.)
Mouais... Pas convaincu. D'une part parcequ'effectivement les squats inondent le marché en s'accaparant les portefeuilles de clients les plus intéressants, d'autre part parceque le quidam moyen ou le gouvernement sans crédit ne sera peut-être pas, voir sûrement pas en mesure de payer.
Quelles sont les solutions envisagées par la compagnie pour s'assurer de la rentrée effective du paiement des contrats?
En outre, n'y a t'il pas un risque de mauvaise utilisation du personnel par l'existence même de ces "packs solutions"?
Il m'apparait évident que le but de ce produit d'appel est d'attirer la clientèle bas de gamme ; outre le premier problème souligné, n'y a t'il pas un risque que la demande en génocide se focalise sur un ou deux packs phares (Au hasard, génocide de la ménagère sans destruction de la cuisine.) entrainant des difficultés d'approvisionnement sur ce produit particulier, tout en laissant les packs de taille plus importantes (La version purification du continent d'à côté avec prise de contrôle des gazoducs.) à une utilisation extrêmement restreinte et non rentable, car ne s'adressant pas à une clientèle bas de gamme mais à celle plus ciblée par les squats?
J'espère très fortements que les options et la mise en place de l'exécution des contrats issus de ces packs se révèle effectivement rentable, à défaut de quoi je me verai obligé d'utiliser nos propres services pour un génocide très particulier et très localisé.
Signé : un actionnaire anonyme.
Dwarf, j'ai vraiment que ça à foutre.^^ ;-)
Cher actionnaire...
Citation :Quelles sont les solutions envisagées par la compagnie pour s'assurer de la rentrée effective du paiement des contrats?
Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que nos packs sont "déjà" vendus, puisqu'en rayons dans les hypermarchés.
De fait, tous les packs produits ont déjà été vendu sans que nous ayons pour l'instant eu besoin d'envoyer nos troupes au combat.
Bien que 32 contrats soient déjà en cours de traitement, ce qui montre la viabilité de notre produit.
Certes, les hyper payent à 90 jours, mais ils ont largement les moyens de nous verser les sommes dues, il n'y a pas d'inquietude de ce côté là.
Surtout que notre cartel est un de leurs principaux fournisseurs...
Quant à ce qui est des options, elles se payent "en ligne", ie, nous n'entreprenons aucune action sans que le virement ai déjà été effectué, nous assurants ainsi du crédit de nos clients.
C'est plutôt dans le cas des gros contrat qu'il faut s'inquiéter de la solvabilité de la clientelle qui paye souvent à 30 jours standards, obligeant par là même le mercenaire à agir avant de toucher son du.
Nos gros concurrents sont donc ceux qui doivent s'inquiéter de ces détails, pas nous.
Comme nous en avons déjà convenu, c'est de toutes façons un modèle économique sur qui a déjà fait ses preuves dès le 20° siècle sur Terra.
Citation :En outre, n'y a t'il pas un risque de mauvaise utilisation du personnel par l'existence même de ces "packs solutions"?
Tant que nous sommes payés, il n'y a pas de "mauvaise" utilisation de nos troupes. Et comme nous sommes toujours payés...
Citation :n'y a t'il pas un risque que la demande en génocide se focalise sur un ou deux packs phares (Au hasard, génocide de la ménagère sans destruction de la cuisine.) entrainant des difficultés d'approvisionnement sur ce produit particulier, tout en laissant les packs de taille plus importantes (La version purification du continent d'à côté avec prise de contrôle des gazoducs.) à une utilisation extrêmement restreinte et non rentable
Puisque ce sont les mêmes troupes qui effectuent tous les contrats, considérant que seul le nombre d'hommes employé et leur équipements changent, nous ne risquons aucun revers de ce côté là.
Au contraire; ces hommes et ces équipements (et leurs déplacements), nous en disposons déjà et nous les payons dans tous les cas. Quasiment tout profit dégagé sera donc une marge nette une fois sortis les frais de nos hotesses d'accueil et du service opérationnel : une misère.
Quant à une vente supérieure des petits packs, elle a été prévue et les tirages et ventes de packs ont été envisagés en conséquence. Cependant, nous estimons un accroissement de la taille des contrats de 88% le second semestre et de 162% le suivant.
Ainsi, la taille des packs choisis par nos clients ne cessera de croître au fur et à mesure que nous faisons nos preuves, nous permettant de souffler le marché des "moyens contrats" à nos concurrents qui s'avèrent plus cher que nous sur ces services.
Et, bien entendu, vous avez déjà donné votre aval à ce projet, vous rétracter vous mettrait en position perilleuse au sein du conseil dirigeant, vous faisant perdre votre crédibilité suite à vos changements d'opinion incessants, laissant planer un doute sur vos capacités à prendre une décision.
le squat
tout est prévu et il est prouvé que ça marche
(Modification du message : 09-03-2006, 23:47 par la queue en airain.)
Stone entra dans le vaste bureau pour constater que Painkiller était attelé à l'étude du rapport qu'il lui avait remis précédemment : les yeux fermés, les trodes enfichées dans son implant temporal, il semblait dormir alors que la console transmettait à son cerveau les vagues d'informations. Mieux valait ne pas le déranger.
Painkiller ouvrit enfin les yeux et retira les trodes.
"Tout ce qu'il y a dans ce rapport est de l'intoxication. Tu le sais Stone."
"Oui, bien sûr. C'est de le genre de paperasse qu'on jette à la poubelle avec la ferme intention que quelqu'un le ramasse. Mais il est intéressant de savoir ce que Schind veut que nous sachions. Cela peut être éclairant sur leurs intentions. Ils s'intéressent à nous en tous cas."
"Ouais… Je ne crois pas à cette histoire de packs solutions mais que les renseignements vérifient ça."
"C'est tout vérifié. Et c'est exact, comme je l'avais supposé." Voyant que son ami reniflait de mépris, il ajouta : "Tu peux rire Jimini. Leur affaire peut tourner."
"Stone, notre métier, c'est tuer ; pas plier du carton."
Le docteur Samuel Stone soupira.
"Tu ne comprendras jamais rien aux affaires. Quoi qu'il en soit, ce qui s'est vraiment dit durant cette réunion des actionnaires de la Schind, nous ne le saurons probablement jamais."
***
Von Ofen ramassa sur la table le petit boitier noir et pressa un bouton. La pièce fut plongée dans le noir tandis que la lumière bleutée du holoprojecteur se déployait en son centre.
"Oublions pour l'instant la BolterLogic. Ils sont des adversaires beaucoup trop puissants. La Genocide par contre, est à notre portée. C'est un colosse aux pieds d'argiles : leur puissance militaire et financière est énorme mais nous savons grâce à nos services de renseignements que le gouvernement et surtout l'armée de la forteresse Khandle cherche à la faire disparaître ou à l'absorber pour diverses raisons. Ils ont une commission d'enquête sur le dos qui travaille en permanence à leur perte et nous allons nous faire un plaisir de leur donner un coup de pouce."
Il pressa un autre bouton. Dans la sphère de lumière, un visage barbu apparut.
"Samuel Stone. Celui-là, vous le connaissez tous. Président Directeur Général en exercice de le Genocide Incorporated. Chirurgien, ancien de l'armée régulière. Il n'est pas à sous-estimer. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il n'est pas qu'une simple façade pour Painkiller. C'est un très bon médecin, un très bon soldat et un très, très bon PDG. Il connaît toutes les ficelles et en sait déjà probablement bien plus long sur nous que nous ne le souhaiterions."
Il pointa à nouveau le boîtier noir vers la sphère. Le visage de Samuel Stone disparut pour être remplacé par un autre.
"Jimini Painkiller. Dit 'la brute', 'le monstre', 'le casseur d'os'… Je vous épargne tous ses surnoms charmants. Celui-là aussi vous le connaissez. Médecin spécialisé en neurologie, président Honoris Causa de la Genocide. Son dirigeant réel dans les faits. Il a deux cent cinquante ans et il n'a jamais rien fait d'autre que tuer depuis qu'il a arrêté de téter sa mère. C'est un psychopathe et un assassin. Mais c'est aussi un des êtres les plus géniaux qu'on puisse trouver dans ce coin de la galaxie. Il nous donnera du fil à retordre."
Nouvelle pression sur le boîtier. Le visage de Painkiller disparut à son tour et un troisième le remplaça.
"Et comme aucun duo infernal ne saurait être complet sans son troisième membre, voici le complément des deux premiers ; celui que personne ne connaît. Tor Woolfson, dit 'L'Armurier'. Fils de la noblesse de la forteresse Khandle. Il est employé de la Genocide comme directeur de son laboratoire de recherche en armement. En réalité, il en possède cinquante et un pour cents des parts, Stone et Painkiller se partageant le reste."
Il savoura un instant la surprise qui se lisait dans les yeux de ses auditeurs avant de reprendre :
"Vous avez bien entendu : Woolfson est l'actionnaire majoritaire de la Genocide. C'est tout simplement lui qui l'a fondée en y investissant une portion énorme de la fortune de sa famille ; qui en a d'ailleurs été grandement récompensée par les dividendes. Il ne faut pas s'y tromper : c'est Woolfson le squat à abattre."
Un des actionnaires intervint.
"Qu'êtes-vous en train de nous dire monsieur Von Ofen ? Que vous avez l'intention de faire éliminer ce squat ? Ainsi que les deux premiers ? La concurrence avec une autre entreprise est une chose, s'attaquer aux intérêts de la forteresse Khandle en est une autre ! Je ne voudrais pas avoir leur confédération sur le dos."
Von Ofen ne put réprimer un sourire triomphant.
"Je vous l'ai dit : la Genocide est un colosse aux pieds d'argile. En l'étêtant, nous fournirons à l'armée régulière de la forteresse qui la surveille de près une aide précieuse dans sa guerre bureaucratique contre elle. La Genocide n'y survivra pas longtemps. Trois barbus courts sur pattes à assassiner ; et nous voilà débarrassés à bon compte d'un concurrent très gênant. Alors ? Qui est partisan de cette solution ?"
"Etes-vous tout à fait sûr de vous Von Ofen ?"
"Absolument sûr."
"Je n'ai jamais dit que ce serait facile."
"Non. Mais je crois que tu sous-estimes quand même le problème Von Ofen. C'est pas un petit morceau que t'attaques. La Genocide, c'est une forteresse dans la forteresse. Et au bout, y a le boss final du donjon. Et il est pas tendre. Je vais te raconter une histoire que j'ai entendu mais je te parle d'y a vingt ans de ça. A l'époque j'étais ami avec un mec de la haute qui commençait sa carrière dans l'administration de Solurb. Il a pris du grade par la suite. Il est même devenu conseiller du gouverneur. Enfin ça c'était avant.
A cette époque là, les grands chefs de la forteresse squat cherchaient pas à démolir la Genocide. Au contraire, ils étaient bien contents que des compagnies privées fassent leur sale boulot à leur place. Quand les dirigeants de Solurb gueulaient, ils répondaient : pas notre faute ! intérêts privés ! libre échange ! Tu parles. Alors le gouvernement de Prime a décidé qu'il n'y avait qu'à appliquer le même principe et s'attaquer directement aux entreprises militaires de la forteresse. Les nobles auraient pas le toupet de venir brailler. Intérêts privés !
Pour Painkiller, ils ont mis le paquet vu la réputation du gars. Ils ont envoyés un de leurs assassins des temples. Un de ces mecs shootés jusqu'aux yeux à la polymorphine qu'on entraîne depuis tout gosse à supporter les effets et à utiliser, qui se battent avec des armes blanches xenos qui peuvent traverser les armures, des trucs de dingue. On dit que personne peut échapper à ces mecs là, que si t'en as un après toi, t'as à peine le temps de rédiger ton testament si t'as du bol. L'assassin part sur Secundus avec en tête tout ce qu'il a besoin de savoir pour débusquer la Brute jusque dans les égouts de la forteresse s'il le faut.
Le temps passe et pas de nouvelle ni de Painkiller ni de l'assassin. Et puis un beau jour, le gouverneur lui-même reçoit deux paquets, deux petits caissons blindés en provenance de Secundus. Ils les fait passer au scanner, ils sont pas piégés. Il les ouvre. Dans le premier, y a une main tranchée. Une main gauche, celle d'un squat. Il la fait analyser. La coupure est parfaitement nette à première vue mais au microscope, les mecs s'aperçoivent qu'il y a des minuscules zébrures. Paraît que c'est caractéristique des couteaux que les assassins utilisent.
Et puis dans le deuxième coffre bien sûr, y avait la tête de l'assassin. L'Imperium a jamais ré-essayé de le refroidir, le Painkiller. La tête avait pas été coupée.
Elle avait été arrachée."
(Modification du message : 11-03-2006, 01:24 par Xavier.)
"- Et la trachée déchirée avec des dents. Les traces de morsures correspondant au fichier de ce Painkiller. Je sais."
Von Ofen jeta son mégot et attrapa un nouveau cigare dans la boite en ivoire de schylla de Wolfie. Il ne s'était pas départi de son sourire malgré l'histoire qu'on venait de lui raconter.
En fait, ça ne l'avait même pas surpris : il avait déjà sélectionné parmi le passif de ce squat les trois histoires les plus susceptibles d'être usées comme arguments par ses collègues. De toute façon, il connaissait tout le dossier de "Jimini".
"- C'est bien pour ça que nous n'allons pas faire le sale boulot nous même.
Stone est malin et en sait probablement déjà trop sur nous, mais il n'a pas pu avoir accès aux informations concernant nos relation avec le troisième cercle."
Miss Van Schlachten Tag émit un petit gloussement en voyant palir deux ou trois des actionnaires. C'était elle qui se chargeait des contacts avec La secte et de la sécurisation des données concernant ce projet.
Elle ne pouvait pas être plus sure d'elle : aucun contact direct entre le cartel et leurs interlocuteurs, des séries d'anciens employés, de sociétés écrans et de fausses pistes de chaque côté, le tout truffé de fausses infos que l'investigateur ne pouvait pas ignorer... fausses infos qui lui revenait aux oreilles via son réseau personnel dès qu'elles étaient déterrées. Elle pouvait donc être formelle, Stone n'avait pas encore commencé à chercher de ce côté là.
Et le jour où il commencerait, les rapports cesseraient et toutes les traces seraient effacées. Pour que tout reprenne deux jours après, avec une nouvelle série de couvertures.
Von Ofen reprit :
"- Via nos contacts occultes, nous avons commencé à agiter un peu les factions sur Negromundheim. Et via nos contacts commerciaux, les amis des contacts de nos clients ont trouvé du travail à la Genocide Inc sur place.
Et bien entendu, tout se passe comme prévu, Painkiller vient de partir pour sa première mission "pour nous".
Nous pouvons espérer que ce sera aussi sa dernière mission tout court.
Et, si ça ne suffit pas, les troubles que nous avons fait fomenter éclateront dans moins de 5 mois standards et seront largement suffisants pour venir à bout du plus solide des abhumains... et emporteront une partie du potentiel militaire de la Génocide au passage.
Sans parler de nos contact au sein de Khandle.
Tout est prévu."
le squat
y compris sacrifier miss abat jour si les liens occultes sont découverts
(Modification du message : 12-03-2006, 20:43 par la queue en airain.)
Rac'O, au premier étage du Dragon d'Or, actualisait la carte et les plats du jour. La farine de palme que l'employé lui avait remise sur le quai de livraison de l'hypermarché avait l'odeur de sa DLC, mais pas celle de l'argent. Et l'argent, Rac'O le préférait dans son portefeuille plutôt que dans l'assiette de ses clients, rapport au plat du jour, à son projet de drones dentés et à la concurrence.
- "Coupes tous les doigts, coupes dans la gorge, coupes, coupes, hey, brother..."
Son projet de drônes. En chantonnant le futur jingle, Rac'O sentait monter la fureur. Elle caressa la tresse sombre de ses cheveux le long de sa peau bleue, fit glisser sa main dans son décolleté. Le courrier qu'elle y avait caché grattait le surplomb de ses seins, mais les manches du kimono cachaient déjà ses lames. Rac'O n'y tint plus. Cette lettre emplissait son esprit comme la gangue de palme dans la machine à grainer le riz.
Schind, la garantie laser rouge.
La garantie laser rouge...
<i>Pourquoi suis-je passée par le magasin ?!</i>
Elle se voyait encore, gagnant la réserve de l'hypermarché, bousculée par cet humain aux yeux bridés crachant son "Dérapes ed'ma route, peau d'merlan !" près des rayons conserves et surgelés. Par le Bien Suprême, ç'aurait été ceux des produits nettoyants qu'elle lui aurait vitriolé le visage !
Non, Rac'O savait que non. Elle se tenait à son plan, elle avait ravalé l'humiliation de l'insulte, ramassé sans un mot et le front baissé les petites boites tombées de la tête de gondole. Discrétion, abnégation. Pour devenir riche, restons caché. Ces boites. Leur couleur avait attiré son regard. Oui, c'était sans doute cela. Pack Solutions. Elle avait cru à un signe du destin, le vrai destin. Le même qui l'avait fait suivre son amant de la caste de l'Air, qui l'avait fait fuir l'enclave O'Shova.
<i>Ce pleutre d'O'Shova.</i> Mauvais amant, guerrier précieux, frimant avec sa lame mais pas fichu de charcler de ses mains, de supporter le contact du sang. Elle avait eu raison de quitter cette couille-molle, de les laisser tous. Elle avait goûté tant de sang depuis, l'avait mêlé à tant de semences différentes.
L'idée d'un guide comparatif disparut aussi vite qu'elle venait d'y penser.
Dès son arrivée dans l'Amas, Rac'O avait compris le destin. Même si l'aérien l'avait quitté, pour aller fair le taxi avec une tatoueuse. Même si le marché n'était pas mûr pour ses drônes-scies. "Scies, Maman, scies. Scies, Maman, scies..." Rac'O sourit d'elle-même : <i>J'ai tant d'idées...</i> Même si elle n'avait pas le capital.
Elle ne mordilla qu'un temps, dans les Maisons des Roses, avant de déceler qui mordre. Ce fut le Dragon Doré. Changement de propriétaire. Rac'O sourit à nouveau au souvenir de la banderolle tendue au-dessus de la porte, son inscription rouge, peinte à la main, la peinture encore tiède.
Puis ç'avait été d'autres humains, d'autres peaux-jaunes, d'autres banderolles. Presque la routine. "A l'écaille du Dragon", "Au dragon Céleste", "Au Chop-Suey" et enfin "Au Dragon d'Or". North Town lui appartenait. Un de ses drones voletait dans chacun des cinq restaurants. Le signe de la Sha'ui qui avait viré les rice-mug de tout le bas North-town, presque tous les rice-mug.
Le dernier, Chaud-Goun, tenait la chaîne des Bunker-Dragon. Son porc aux champignons noirs lui maintenait une clientèle d'orks fidèles, prompts à conserver table ouverte pour peu que le patron menace de les en priver pour cause d'hausse des charges dûes à la concurrence. Et c'était bien évidemment elle, Rac'O, la concurrence.
Les nuits devinrent donc courtes pour les voisins de ses restaurants. Aléatoirement, les kroots de son personnel étaient pris à parti par des orks complètement beurrés à la bière de champignons, offerte dans des gobelets de porcelaine démasquant, une fois le breuvage parti brûler la gorge, une pom-pom girl nue des Orkland Riders. Ces rixes commençaient à bien faire, coûtaient surtout cher en teinturier. Et les gangs de North voulaient un forfait à l'année juste pour saboter quelques truks. Comme si l'argent tombait du ciel !
Schind, la garantie laser rouge.
Rac'O avait cru dans cette solution.
Mais ce furent l'Ecaille et le Céleste qui subirent l'assaut-éclair, le blitz-was, des sturmtruppers.
Oh, bien sûr, elle avait appelé la hot-line. "Cartel Schind, ne quittez pas, une hôtesse va prendre votre appel." Répété tant et tant de fois par l'astropathe public, elle revenait de la psycabine le dos marqué par ses montants rouges, et le carnet de chèque amputé. "Cartel Schind, ne quittez pas. Avez-vous pensé à économiser la franchise d'avocat en cas de divorce ? Avec l'option End Wedding de nos Pack Solutio..." Entêtant. Le sommeil s'était fait rare, s'était réduit comme ses bénéfices des deux-cinquièmes, anticipant déjà la suite de son déclin qu'accélérait encore le bouche-à-oreille.
Jusqu'à cette lettre, le prix d'un mordillement au gretchin du service des postes histoire d'économiser le timbre à l'adresse du service-client de Schind. Un courrier papier ! Elle n'y avait pas cru.
Et pourtant.
Schind l'avait doublé ! Schind bossait déjà pour les Bunker-Dragon ! Schind lui avait démoli ses kroots et ses drones pour une seule option supplémentaire à son propre contrat : "sans dégats à la cuisine" !
<i>Chaud-Goun ne sait même pas arnaquer l'assurance !</i>
Rac'O arracha la lettre de son décolleté. Elle connaissait maintenant presque le contenu par coeur.
<i>Madame, comme indiqué au 63ème paragraphe alinéa 38 des clauses à l'usage du client final que vous avez accepté par le passage en caisse lors de votre achat d'un Pack Solutions chez un distributeur agréé, Schind dégage toute responsabilité en cas de pré-intervention et d'intervention croisée pouvant opposer deux ou plus de ses clients. Dans ces cas, la clause de première signature restreint l'engagement de Schind à honorer chacun des contrats dans l'ordre chronologique de contractualisation par ses agences, services en ligne ou distributeurs partenaires, avec priorité aux options supplémentaires si les délais impartis dérogent à l'ordre de priorité initiale. En accord avec la loi Mercenariat et libertés, le client dispose de 15 minutes pour se rétract...</i>
Pas même un geste commercial, une grenade presse-papier, un psyvirus publicitaire, une bactérie de fidélité.
<i>Les mesquins...</i>
La découverte, lorsque Rac'O fouilla les poches restantes du sommelier de l'Ecaille, d'une carte de la Fondation Von Ofen pour l'assistance aux couvées, solda l'empaillement du kroot à un sac dans une poubelle.
<i>Ah, ils ont voulu me baiser gratos !</i>
Mais des années de Bien Suprême lui avaient appris la gestion de la sous-traitance.
Rac'O détestait obéïr, y compris à la reproduction sociale, aux logiques commerciales, au clientélisme local.
- "Ah, ils ont voulu me baiser, moi, la Sha'Rac'O North !!" se libéra-t-elle.
Rac'O calcula mentalement la somme de ses avoirs, son potentiel de liquidités.
"J'irais même jusqu'à mordiller Painkiller s'il le faut !"
- "L'orage approche, Dame Rac'O."
En lui tendant le coquetier, Rac'O rassura le kroot attiré à l'étage par la dernière déclamation de sa patronne.
- "Je sais, Titi." s'évada-t-elle en préparant des mouillettes, absorbée déjà par l'observation, à travers la fenêtre, de la ruelle pluvieuse, boueuse et traversée de rats de North Avenue.
[> Play Générique] Toun toun, toun, toun toun. Toun toun, toun, toun toun. Nin nin nin, nin, nin, nin. Nin nin nin, nin, nin, nin, nin nin...
(Modification du message : 11-03-2006, 13:07 par KDJE.)
*trois semaines plus tard*
Miss Van Schlachten Tag suçotait un bonbon à la pseudovanille de Lederbündel en relisant les rapports de la journée.
Tout semblait se passer pour le mieux, Von Ofen étant retourné dans son conap avec sa squattete, Peel. Pépé seul savait ce que ce vicieux pouvait inventer mais, après tout, il se l'était bien mérité : les "packs solutions" étaient une réussite totale.
En fait, bien plus que totale : Schind avait même du recrutter à la hate 200 téléopératrices supplémentaires pour faire face à la demande explosive. Le marché était mûr apparement, et les chiffres qui s'alignaient sur les holorécaps ne cessaient de croître. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des amas.
Ou presque. Ana Van Schlachten Tag avala sa pastille de travers.
Comment les gars de la sécurité avaient-ils pu laisser passer une telle faille?
Quelqu'un était sur leur piste : un archéotouriste de Melone avait cherché à embaucher Klaüs Ken comme guide. Jusque là, rien que de bien naturel, sauf que Ken était un ancien employé de Schind qui avait signé sa décharge 10 mois standards plus tôt et travaillait maintenant en couvert pour les services occultes du cartel, sur le projet du cercle.
Et les gars du service sécurité n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de ne pas enquéter assez sur une des nouvelles téléop' : une petite truie venant de Melone. Plus particulièrement l'ex-compagne de ce même touriste, du temps où celui ci était dans les services de renseignements du Contre Empire. Et maintenant, le gars était à son compte comme "vendeur d'antiquités".
Heureusement que ses propres services de renseignement étaient triés sur le volet.
Simultanément, Ana déclencha la procédure coupe circuit sur son projet et fit donner l'ordre de faire virer puis abattre le gars de la sécurité responsable de cette faille.
Puis elle s'offrit le plaisir d'envoyer un TCMS (tricrypted messaging service) à Von Ofen pour troubler ses ébats et le prévenir que les squats avancaient vite, comme prévu. Et que leurs pistes allaient être noyées, toujours comme prévu.
Quant à la petite truie, eh bien, toutes les informations pouvant lui parvenir d'une manière ou d'une autre passeront avant par son bureau, Ana s'en assura.
Rien de tel pour noyer un poisson, fusse-t-il nain, avec une barbe et un amour immodéré pour l'alcool et le tabac.
"- Parfait." Soupira miss Van Schlachten Tag. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à trouver quel était le vrai espion, celui que ces dupes embauchés à la va-vite étaient censés couvrir.
Et puis, il faudrait quand même penser à se méfier du Contre Empire, elle ne savait que trop ce qu'étaient les "anciens employés".
le squat
mais qui est cet espion mystérieux?
- "Un mosquito, c'est un vespide en colère. Un mosquito tire, tire, tire, dans ta mère. Un mosquito, c'est un tout ptit land speede..."
- "N'empêche que ça faisait longtemps, hein, Bleue-Neige." adressa le squat allongé sur le lit vers le cabinet de toilette.
Tandis qu'il reniflait les dernières traces de poudre blanche encore sur sa barbe, il entendit la porte de la douche s'ouvrir.
- "Un bail, oui." répondit Rac'O en revenant nue vers le lit, essuyant sa chevelure tressée avec une serviette d'un ocre douteux.
Asseyant une fesse sur le matelas, elle passa sa main dans la toison qui couvrait le squat du pubis au nez.
- "Et tu dis que c'est juste de la coquille de kroot pilée ?" renifla-t-il une nouvelle fois.
- "Oui. 'dépend juste de ce que mangent les kroots, c'est ça le secret. Mon secret."
- "En tous cas, c'est de la bonne."
Le squat se tourna pour extirper une pipe de la poche de son treillis pendu au barreau du lit.
"...'paraît que t'as réussi dans la restauration depuis la Maison de Roses ?"
- "Je croyais, mais j'ai eu quelques revers depuis peu." précisa Rac'O en se rhabillant.
- "Ah, Bleue-Neige, je ne sais pas si c'est un malheur. J'ai de bons souvenirs de la Maison de Roses. Je dirais même que tu as pris de l'expérience depuis."
- "Je fais même dans le gratuit comme tu viens de le constater, c'est pour dire."
- "Ouais." se félicita le squat.
- "Dis-moi, toi et tes six frères, vous bossez toujours pour la Kandle ?"
Le squat lacha un soupir désabusé.
- "'m'étonnait aussi. Mais ouais, on est même des réguliers, ça paie les charges, des fois même les flingues."
- "Donc, j'ai au moins sept possibilités de rencontrer Painkiller ?"
- "Jimini ? Je crois pas qu'il apprécie ta blanche, l'est déjà assez barré comme ça. Mais bon. Faut voir. Mon frangin l'grincheux voudra sûrement que soient un peu lîmées tes dents."
Rac'O sourit en se passant la langue sur ses incisives.
- "Ah ouais ? Je crois que même lui ne l'ait pas assez dure."
- "Pfff, on croirait entendre Josepha." se navra le squat.
Penchant la tête sur l'épaule, Rac'O fit faire des moulinets à sa couette pour la sécher.
- "J'avais oublié ta soeur. Dans la Kandle, elle-aussi ?"
Le squat lacha un pet sifflant.
- "Non, non, Jo', elle est trop portée sur la religion. Je lui avais conseillé la Maison de Roses, mais elle a préféré honorer les morts, empailler les kroots. Le marché s'ouvrait avec l'immigration. Taxidermiste, tu vois le genre, et puis le marché est tombé quand Schind a lancé ses Packs Assurances Funéraires, racheté tous les artisans. Un bon type est un pro-tau type, tu te souviens de la campagne, des affiches dans tout l'Amas, une agence de com' pas chère mais jeu de mot efficace. Bref, la concentration industrielle, là comme ailleurs. Mais la Schind a fait ça en douceur : plan social, radaptation à l'emploi... Alors, Jo', elle est entrée chez Schind, comme téléopératrice de cryptage.
- "Ah ouais ?" s'intéressa soudain Rac'O.
Sous la fente frontale de la Tau, la situation se complétait de ces nouvelles informations :
<i>Jo' la taxi, elle veut pas partout, joue pas au soldat, pour un ptit jaune, 'voudrait ptêt tout décrypter par coeur ?...</i>
"...Et on peut la trouver où, ta soeur ?"
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