Citation :
Le 17/04/2018 à 16:46, Egill a dit :
Parce qu'autant je suis contre l'élitisme qui règne dans les milieux scientifiques aujourd'hui en particulier en France (c'est à dire que lesdits milieux sont très fermés et jaloux de leurs prérogatives) autant "archéologue amateur" associé à "détecteur à métaux", ça m'interpelle... Archéologue, c'est un métier, comme maçon, plombier, je sais pas quoi: ça s'apprend, sinon on risque vite de faire n'importe quoi.
Hors l'essentiel des infos que donne l'archéologie, c'est dans la fouille des structures, et en second lieu seulement, des objets, qui ne donnent d'infos que s'ils ont été correctement répertorié et surtout si on sait précisément où il a été trouvé (c'est à dire dans quelle structure, à quelle profondeur, dans quelle unité stratigraphique...etc). Hors, le détecteur à métaux, par définition, ne repère que le métal. Ca veut dire que le détectoriste, quand il trouve un objet en métal, ne va absolument pas avoir d'indice qu'il y a peut-être d'autres éléments riches en infos entre l'objet qu'il a repéré et sa pelle.... Généralement, le résultat pour le site archéologique est catastrophique: toutes les couches qui séparaient l'objet de la surface sont détruites, comme tout autre objet non métallique qui se trouvait entre les deux.
Juste une remarque à ce sujet, pour pondérer ton propos. Sur ma commune, il y a une occupation humaine ancienne, avérée depuis Néandertal (avec publication). Et on avait des tumulus (je ne sais pas de quelle époque). Lorsque l'agriculteur à qui appartenait les terres à tumulus a voulu les mettre en culture, il l'a signalé (à l'INRAP, je crois), dès fois que ça soit intéressant de faire quelques fouilles. Sauf qu'il n'y a jamais eu de réponse. Et donc, passé deux ans, les tumulus ont été arasés, et maintenant, c'est labouré régulièrement et mis en culture chaque année.
Et c'est pas une exception.
Donc j'ai envie de te répondre: charité bien ordonnée commence par soi-même. C'est bien beau de râler sur les amateurs (qu'on refuse, en général, de former pour avoir un travail plus qualitatif, vu que ce ne sont que des amateurs) qui font perdre de l'information quand on n'est pas soi-même en mesure de protéger (à défaut de fouiller immédiatement) les sites signalés. Parce que le rapport bénéfice/perte d'information lorsqu'il y a une découverte par un amateur, je suis pas certain qu'il soit plus mauvais que quand il y a destruction de site. (Bon, là, c'est largement hors sujet: la découverte a été faite par des amateurs, certes, mais ce sont des archéologues qui ont pris la main ensuite. On peut penser que la perte d'information est minime)