Les médias, contre-pouvoir, support critique ou fabrique à cons ?

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Il y a 8 heures, petitgars a dit :




Pour moi, nous sommes à l'apogée de l'ère des meneurs d'opinion. Il y a trop de choses à analyser. Il est beaucoup plus simple de suivre le flux, surtout quand les lobbys savonnent doucement les éléments de langage qui auraient pu vous irriter. Les altermondialistes n'étant qu'une forme de lobby.




 




c'était déjà vrai sous Jules César. C'était déjà vrai lorsque les grecs inventent la démocratie comme hobby pour népotistes, avec toutefois cette règle amusante de la rotation des mandats et de l'élection aléatoire de n'importe qui, pour voter pendant un an à la boulè. Imaginez aujourd'hui que vous soyez éligible comme député par seul droit de naissance (Ruffin, qui le vit, se plaint du boulot que ça donne ;)




Il suffit d'être orateur, quand la majorité de l'Humanité qui n'existe que par intercomplémentarité ne peut l'être.




 




La question que je me pose n'est pas de savoir sourcer ou d'être capable de synthétiser puis d'analyser la bonne masse d'infos, la question est : à quoi ça sert ?




Ne pas se faire enfler est sans doute une satisfaction en soi, peut-être en altérant les gouttes d'eau change-t-on l'océan ? Sans doute se facilite-t-on la survie : diététique, psychologique, politique ? Voire la transmission.




Mais bien plus que la peur, c'est la déresponsabilité qui est au cœur de ce qui nourrit le "c'était mieux avant" que vos propos trimballent (les enseignants en tête, paradoxalement : oublieux souvent de leurs propres qualités de copies lorsqu'ils étaient élèves ou étudiants ? ;)




A quoi sert d'avoir de la culture, à quoi sert de savoir par elle "mieux" décider ?




 




Je crains que seule l'épreuve rend responsable. "Je ne suis pas venu là pour souffrir" est l'exact contraire de la condition qui rend sage.




La Sécurité Sociale ne s'obtient que par deux guerres mondiales. Et cet Etat-Providence, qui vit tant de dettes et d'oppression néo-colonialistes, a-t-il plus de modernité que le pain offert aux citoyens romains éligibles pendant plus de la moitié de l'année ? Quelle différence entre "Quatre mariages et une lune de miel" et les jeux du cirque ?




Or, notre évolution sociale éprouvée vise le confort, à justement repousser cette épreuve, tant qu'on peut et par tous les compromis. On peut rendre responsable la moitié d'une population d'avoir voté FN ou Trump, d'avoir joué avec le feu, au nom de la seule mémoire de l'épreuve (à éviter). Alors que cette épreuve peut être salvatrice, peut aussi être entendue dans ce but. Ou être strictement semblable, simple valse des acteurs qui n'ont pour nature que de déclencher leurs contraires, redonner à choisir.




 




Cons ou pas, nous décidons peu. On peut culpabiliser ceux qui roulent au diesel, et sauver parallèlement Peugeot de la faillite.




Le même arbitraire qui de l'Antiquité à l'Ancien Régime permettait de tuer son semblable s'exerce aujourd'hui chaque jour d'extinction d'espèces : la masse humaine, par accomplissement, œuvre à l'aveugle, et la conduire demande des hommes qui n'ont toujours de providentiel que la réunion de certains intérêts ponctuels (Même "Gladiator" peut alors apparaître comme pédagogique : "je ne revendique pas être un homme du peuple, mais pour le peuple") tant le pouvoir extraie *nécessairement* ces hommes de la similarité.




Ces intérêts peuvent être humanistes à long terme, comme le Code Napoléon appliqué encore dans de nombreux pays malgré que son propagateur y soit toujours surnommé "le boucher". Les pouvoirs "forts" ou "autoritaires" qui refleurissent jusqu'en Europe, l'usure des démocraties occidentales minées par leur propre entropie sociale, ce ne sont que des gouttes d'eau dans l'océan d'un temps long. Et n'est-ce pas ceci l'important ?




 




La responsabilité, c'est le choix du raccourci, le risque plus grand de passer à côté d'une épreuve salvatrice mais d'en obtenir quand même le bénéfice.




La responsabilité est d'une exigence rare, mais elle n'a pas en partage la pseudo-égalité démocratique : il suffit d'un croisé pour brûler la Bibliothèque d'Alexandrie, et donc d'un pape détranscris, d'une violence désaliénée, mais l'Occident en a gagné la suprématie pour des siècles.




La démocratie, et son pendant de l'éducation accessible pour tous, fait d'un Trump *élu* le bousilleur de 70 ans d'alliance économique et militaire, mais si ceci peut réarmer l'Europe (à tous les points de vue), négliger l'Afrique (à l'étape d'en profiter), rebattre suffisamment les cartes mondiales pour en faire une épreuve de notre temps mondialisé, alors le temps long lui sera redevable. Bénis soient alors ses électeurs ;)




 




Je suis pour l'exigence et le raccourci, mais l'humilité d'être mortel d'une seule vie et de quelques bribes transmis à descendance, et d'être un parmi des milliards, est une déresponsabilisation de rappel qui peut aussi inspirer à la "confiance de masse", l'équilibre intrinsèque de l'espèce qui n'a pour mesure de survie que le temps long.




Angela Merkel eut son épreuve du mauvais côté du rideau de fer, mais lorsqu'elle ouvrit les bras, aucune population européenne géologiquement à peine dénazifiée ne s'est levée en masse pour brandir des pancartes "on s'en fout, ils seront comme nous dans trois générations !".




Comme nous.




Le con a cette franchise de garder le temps long derrière lui, c'est son don à l'épreuve.



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Les médias, contre-pouvoir, support critique ou fabrique à cons ? - par KDJE - 26-06-2018, 11:49

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