L'art De Survivre

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Bonsoir, je vous présente ma dernière nouvelle (et première sur ce forum). L'action se déroule dans un monde très proche de celui de Battle (pour ce qui est des êtres en tout cas).


À vos claviers !


<b>L'Art de Survivre</b>


"Le vacarme de la bataille était assourdissant. Aux cris de guerre se joignaient les râles des mourants et les hurlements suraigus des petits gobelins empalés sur les lances des choses aux longues oreilles. Des régiments entiers de peaux-vertes fuyaient le champ de bataille sous les vociférations de leurs chefs qui tournaient à leur tour les talons de peur de se retrouver confrontés aux choses elfes.


Cependant aucun camp ne semblait encore prendre l’avantage car pour chaque gobelin qui tombait, deux autres prenaient sa place te bien qu’en combat singulier, ils n’avaient aucune chance, c’était le nombre qui faisait leur force et déjà, de nombreuses choses blanches étaient tombées, submergées par la marée verte, tailladées par de petits poignards. En plein cœur de la bataille, la garde personnelle du chef de guerre gobelin, toute de mailles vêtues, était aux prises avec de grands guerriers noirs portants de grands masques d’or avec des expressions terribles. Là, les choses étaient différentes car nul ne voulaient reculer malgré les pertes terribles qu’ils subissaient.


Skrog courrait. Mais dos aux combats. Une flèche vint ricocher sur le poignard rouillé qu’il portait à la ceinture mais qui n’avait pas encore servi de la journée. Il continua de courir, suivi de ses compagnons qui se débandaient sans prêter attention à leurs supérieurs qui hurlaient à pleins poumons leur indignation à la vue de cette bande d’incapables et de peureux.


Il évita le cimeterre d’un des chefs qui avait tout spécialement choisi sa tête pour donner un exemple à ses comparses du sort qui les attendaient si ils s’avisaient de continuer de fuir. Cette initiative perdit quelque peu de son effet lorsque le chef en question fut écrasé par un énorme rocher projeté par la catapulte située derrière lui et qui avait connu un léger disfonctionnement si bien que le projectile ainsi que l’un des servants étaient venus s’écraser dans les rangs gobelins qui se dispersèrent de plus belle. Un carreau de baliste en embrocha trois de plus dans la panique la plus complète.


C’est alors que de la colline un grand cri parvint aux oreilles des fuyards : le chef de guerre avait ordonné que les chars tirés par des loups soient envoyés contre les rangs elfiques pour tenter de briser le mur de boucliers. Que les machines de guerre traversent ou non les rangs de l’armée importait peu et les auriges ne firent n’en firent pas plus cas. Skrog se jeta en avant, les griffes sur la tête en poussant un hurlement strident. Il sentit les rares cheveux de son crâne se hérisser au passage des chars. Les autres autour de lui n’eurent pas autant de chance et il y eu une série de craquements sordides qui donnèrent la nausée au petit gobelin.


Skrog se releva parmi les cadavres déchiquetés de la plupart de ses compagnons. Quelques-uns avaient eux aussi survécu à la charge de leurs propres régiments et l’on pouvait entendre le fracas des chars enfonçant les lignes ennemies mais bien vite, les elfes reprirent l’avantage. Les auriges comprirent vite de quel côté étaient leurs meilleures chances de survie et décidèrent de prendre la tangente. Skrog et les autres miraculés se jetèrent une fois de plus à terre tandis que les chars en écrasèrent encore une bonne moitié. Derrière eux, les cris de guerre des ennemis se firent plus pressants. Skrog se remit à nouveau sur ces jambes et poussa un cri perçant à la vue des elfes qui se jetaient sur eux, lame au poing.


Mais alors que Skrog allait prendre la fuite, les choses aux grandes oreilles s’arrêtèrent et semblèrent hésiter. Une terreur sans nom se lisait dans leurs yeux alors qu’ils regardaient Skrog. Celui-ci se sentit grandir d’un seul coup. Il tira son cimeterre et s’entendit crier. Ses ennemis furent pris de panique et commencèrent à leur tour à se débander. Skrog savoura cette intense sensation de puissance : rien ne s’opposait à lui maintenant. Il se vit sur un trône d’or avec une grande couronne qui brillait et tous ces anciens supérieurs se prosternant et tous criant « Vive le Seigneur Skrog Tueur de Choses Elfes ».


C’est le moment que choisit l’énorme Vouivre pour croquer le petit gobelin qui s’agitait devant son museau en poussant de grands cris. Cet encas avalé, elle s’envola vers les choses elfes pour goûter à de nouveaux mets. "


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L'art De Survivre - par Turgon - 22-11-2009, 00:17