De retour...journée de 12 heures, plus de masque, presque plus de gel (eh oui
), plusieurs services intégralement convertis en 'lits covid' (les cadres sont décidément nuls pour trouver des noms) qui se remplissent très très vite.
Beaucoup de gens angoissés également (crises d'angoisse, attaque de panique). Plus qu'avant.
On a du mal à s'expliquer que des patients jeunes présentent une dyspnée telle qu'on soit obligé de les placer en ventilation artificielle.
Pensées pour :
- les caissières qui voient défiler maintes personnes et qui ne sont pas protégées efficacement.
- les boulangers qui voient en moyenne entre 600 à 1.000 personnes par jour (maintenant ça doit être un peu moins)...et qui ne sont pas bien protégés.
- les éboueurs qui ramassent les déchets dont du matériel contaminé. Sans protection ou presque.
- les livreurs. Le virus survit peut survivre quelques heures voire jour sur du carton ou du papier.
- les employés d'Amazon qui en plus de subir une pression folle d'habitude doivent assurer encore davantage avec la peur en ventre (il y a plus de commandes actuellement que pendant la période de Noël :O ).
- les gardiens de prison. Les loulous ne sont pas spécialement calmes en temps ordinaire, je n'ose imaginer le bordel si on les prive de sortie.
- les SDF qui sont obligés de se cacher sinon ils se font verbaliser (je ne développe pas mais aller en refuge n'est généralement pas une bonne idée du tout quand on n'a pas de domicile fixe, c'est souvent un bon moyen de se faire passer à tabac et de perdre ses maigres possessions).
- les policiers et gendarmes qui doivent gérer l'incivisme des gens (je ne parle pas des gens qui vont travailler parce que pas le choix, mais bien des branleurs qui font les farots 'oh, ça va y a que les vieux qui en meurent, lâchez-nous le scrotum deux secondes') en plus de reste.
- les routiers qui subissent également une pression de dingue de la part de...tout le monde en fait.
- les gens confinés dont l'employeur profite de la situation pour les faire travailler davantage de manière manifeste ou masqué ('oh bah Gisèle a le virus alors tu vas faire le secrétariat en plus de remplir les déclarations des clients et tu appelles les fournisseurs aussi pour savoir ce qu'il en est').
- les enfants...c'est compliqué à gérer pour nous mais pour eux c'est pire. Surtout qu'ils ont entendu des choses...mon filleul de 5 ans a pleuré hier soir au téléphone 'je ne veux pas que ma mamie elle meurt à cause de moi'. Dur.
- les personnes qui se retrouvent de fait coincés avec des proches violents ou toxiques.
Pour le Dr Raout, c'est un (vrai
) expert mondialement reconnu dans son domaine.
La chloroquine est un médicament assez bourrin. Elle comporte beaucoup d'effet secondaires désagréables...ce ne serait probablement pas adapté pour des patients en réanimation par définition très fragiles. Chez les autres pourquoi pas ? Le remède peut être pire que le mal dans certains cas (ceux qui en ont pris comprendrons sûrement
).
Il est vrai que le virus tue très peu en lui-même mais on risque d'avoir vraiment beaucoup de décès directs et indirects pour deux raisons :
- il n'y a vraiment pas assez de lits et de matos de réanimation pour supporter la charge de patient. On a déjà un stock de lit et matériel en flux tendu en temps normal. Le personnel est aussi un facteur très limitant : il n'y a pas assez de salariés en CH, la réa est une domaine difficile et les patients en réanimation sont particulièrement 'lourds' (au sens où il demande des soins bien suivis et une attention constante, tu dois être beaucoup plus 1.000x plus vigilant qu'en dermato par exemple et il y a beaucoup plus d'actes à réaliser).
Quand tu n'as pas assez de matos et de personnel pour tout le monde, tu te retrouves fatalement à devoir choisir qui soigner. Éthiquement et humainement très difficile.
C'est déjà le cas dans l'Est. On n'est même pas au coeur du pic. Il semble que ce soit ce qui se produise en Espagne.
Les béotiens qui vous disent bouche en coeur 'oh bah ça va, il y aura assez de place pour tout le monde' n'ont probablement jamais dû être l'hôte forcé d'un CH ou d'un CHU de manière régulière ni même discuté sérieusement avec des personnels de santé de leur vie.
A cause de la politique de santé des gouvernements des 30 dernières années, les moyens n'ont fait que diminuer. Des gens vont mourir faute de soins en France en 2020. Si on est en grève depuis 11 mois ce n'est pas pour sauvegarder notre petit confort, c'est vraiment vraiment bien la merde dans tous les centres hospitaliers.
- pour libérer des lits, on est contraint de renvoyer des patients des autres unités chez eux dont certains sont fragiles ou à risque de complications. Ou de les dérouter sur d'autres hôpitaux ce qui implique une perte de chance quand le soin est urgent (AVC par exemple).
Il y a aussi des conséquences à être intubé pendant une longue durée (10-14 jours d'intubation c'est beaucoup) :
- troubles de la déglutition après coup assez commun notamment aux liquides et aux solides dispersibles, d'amplitude variable. Dangereux parce que tu peux faire de belles pneumopathies d'inhalation, retour à l'hôpital en pneumologie.
- trouble de la voix (voix soufflée ++).
C'est les kinés et les orthophonistes qui vont avoir du boulot après...ah merde c'est vrai, ils ne sont pas assez nombreux eux aussi
.
J'espère que les gens se révolteront et qu'on pourra balancer cette société de merde basée sur la croissance (aussi illusoire que constante) aux orties avec ses thuriféraires.

Beaucoup de gens angoissés également (crises d'angoisse, attaque de panique). Plus qu'avant.
On a du mal à s'expliquer que des patients jeunes présentent une dyspnée telle qu'on soit obligé de les placer en ventilation artificielle.
Pensées pour :
- les caissières qui voient défiler maintes personnes et qui ne sont pas protégées efficacement.
- les boulangers qui voient en moyenne entre 600 à 1.000 personnes par jour (maintenant ça doit être un peu moins)...et qui ne sont pas bien protégés.
- les éboueurs qui ramassent les déchets dont du matériel contaminé. Sans protection ou presque.
- les livreurs. Le virus survit peut survivre quelques heures voire jour sur du carton ou du papier.
- les employés d'Amazon qui en plus de subir une pression folle d'habitude doivent assurer encore davantage avec la peur en ventre (il y a plus de commandes actuellement que pendant la période de Noël :O ).
- les gardiens de prison. Les loulous ne sont pas spécialement calmes en temps ordinaire, je n'ose imaginer le bordel si on les prive de sortie.
- les SDF qui sont obligés de se cacher sinon ils se font verbaliser (je ne développe pas mais aller en refuge n'est généralement pas une bonne idée du tout quand on n'a pas de domicile fixe, c'est souvent un bon moyen de se faire passer à tabac et de perdre ses maigres possessions).
- les policiers et gendarmes qui doivent gérer l'incivisme des gens (je ne parle pas des gens qui vont travailler parce que pas le choix, mais bien des branleurs qui font les farots 'oh, ça va y a que les vieux qui en meurent, lâchez-nous le scrotum deux secondes') en plus de reste.
- les routiers qui subissent également une pression de dingue de la part de...tout le monde en fait.
- les gens confinés dont l'employeur profite de la situation pour les faire travailler davantage de manière manifeste ou masqué ('oh bah Gisèle a le virus alors tu vas faire le secrétariat en plus de remplir les déclarations des clients et tu appelles les fournisseurs aussi pour savoir ce qu'il en est').
- les enfants...c'est compliqué à gérer pour nous mais pour eux c'est pire. Surtout qu'ils ont entendu des choses...mon filleul de 5 ans a pleuré hier soir au téléphone 'je ne veux pas que ma mamie elle meurt à cause de moi'. Dur.
- les personnes qui se retrouvent de fait coincés avec des proches violents ou toxiques.
Pour le Dr Raout, c'est un (vrai

La chloroquine est un médicament assez bourrin. Elle comporte beaucoup d'effet secondaires désagréables...ce ne serait probablement pas adapté pour des patients en réanimation par définition très fragiles. Chez les autres pourquoi pas ? Le remède peut être pire que le mal dans certains cas (ceux qui en ont pris comprendrons sûrement

Il est vrai que le virus tue très peu en lui-même mais on risque d'avoir vraiment beaucoup de décès directs et indirects pour deux raisons :
- il n'y a vraiment pas assez de lits et de matos de réanimation pour supporter la charge de patient. On a déjà un stock de lit et matériel en flux tendu en temps normal. Le personnel est aussi un facteur très limitant : il n'y a pas assez de salariés en CH, la réa est une domaine difficile et les patients en réanimation sont particulièrement 'lourds' (au sens où il demande des soins bien suivis et une attention constante, tu dois être beaucoup plus 1.000x plus vigilant qu'en dermato par exemple et il y a beaucoup plus d'actes à réaliser).
Quand tu n'as pas assez de matos et de personnel pour tout le monde, tu te retrouves fatalement à devoir choisir qui soigner. Éthiquement et humainement très difficile.
C'est déjà le cas dans l'Est. On n'est même pas au coeur du pic. Il semble que ce soit ce qui se produise en Espagne.
Les béotiens qui vous disent bouche en coeur 'oh bah ça va, il y aura assez de place pour tout le monde' n'ont probablement jamais dû être l'hôte forcé d'un CH ou d'un CHU de manière régulière ni même discuté sérieusement avec des personnels de santé de leur vie.
A cause de la politique de santé des gouvernements des 30 dernières années, les moyens n'ont fait que diminuer. Des gens vont mourir faute de soins en France en 2020. Si on est en grève depuis 11 mois ce n'est pas pour sauvegarder notre petit confort, c'est vraiment vraiment bien la merde dans tous les centres hospitaliers.
- pour libérer des lits, on est contraint de renvoyer des patients des autres unités chez eux dont certains sont fragiles ou à risque de complications. Ou de les dérouter sur d'autres hôpitaux ce qui implique une perte de chance quand le soin est urgent (AVC par exemple).
Il y a aussi des conséquences à être intubé pendant une longue durée (10-14 jours d'intubation c'est beaucoup) :
- troubles de la déglutition après coup assez commun notamment aux liquides et aux solides dispersibles, d'amplitude variable. Dangereux parce que tu peux faire de belles pneumopathies d'inhalation, retour à l'hôpital en pneumologie.
- trouble de la voix (voix soufflée ++).
C'est les kinés et les orthophonistes qui vont avoir du boulot après...ah merde c'est vrai, ils ne sont pas assez nombreux eux aussi

J'espère que les gens se révolteront et qu'on pourra balancer cette société de merde basée sur la croissance (aussi illusoire que constante) aux orties avec ses thuriféraires.