Citation :Pour schématiser grossièrement, avec des hippies on construit une ferme qui fonctionne à peu près en autarcie, avec l'économie capitaliste on fonde des empires, on fait voler des avions, on envoie des gens sur la lune et on développe internet.
Sans jugement éthique d'aucune sorte.
Ben... si. Tu considères manifestement que les empires et la technologie sont des choses positives.
Moi dans ta phrase, c'est la première possibilité qui m'intéresserait le plus.
Aller sur la Lune c'est cool hein (quoique pas très utile si on s'arrête là), Internet aussi.... mais franchement, les dégâts collatéraux pour en arriver là ont été tellement monstrueux que je me demande comment on fait encore pour vivre comme si de rien était. Et c'est sans parler des dégâts encore à venir dont on commence tout juste à prendre conscience (au niveau environnemental notamment). Le modèle de croissance est tellement ancré dans nos mentalité et dans notre culture, qu'il semble vraiment difficile de le remettre en question. Pourtant, je pense vraiment que ça va dérailler. Et plus on va attendre avant que ça déraille, plus le déraillement sera violent.
D'autant que c'est quand même une vision très occidentalo-centrée. De nombreux empires ont existé avant et sans économie capitaliste, avant que l'on impose notre modèle au monde.
En outre, dès qu'un groupe humain rentre dans un modèle civilisationnel complexe (dès qu'il n'est plus une "société primitive" en gros) on constate que le progrès technique s'enclenche, capitalisme ou pas (même s'il est indéniable que le capitaliste à mis un gros coup de fouet au développement technique depuis la Renaissance).
Citation : Dans ce débat, il faut bien distinguer le libéralisme économique du libéralisme politique. Le libéralisme politique, en lui-même et à l'origine, n'est pas néfaste. Il a permis des avancées comme l'abolition de l'esclavage en France en 1848 par exemple. Il met en avant les libertés. Qui irait s'en plaindre ? Il y a là un premier débat fondamental sur les notions de libertés mais aussi d'égalité, de propriété, d'éducation, d'intervention de l'état.
En fait, on a tort de manipuler des concept qui sont maintenant datés. Le libéralisme du XVIIIème et du XIXème siècle était révolutionnaire. La société américaine en 1776 est une société très subversive.
Sauf qu'il y a presque 250 ans de passés. Ce qui était révolutionnaire est devenu réactionnaire, de façon assez logique.
Quand le principe d'une liberté individuelle devient une façon de redéfinir une hiérarchie et de figer cette hiérarchie, il y a un problème. quand un système voulant une intervention minimale de l'Etat et qu'in fine, le pays le plus représentatif de ce système est l'un de ceux qui emprisonne le plus, y a aussi un problème.
Le problème est toujours le décalage entre l'idéologie et la pratique. L'être humain est avide. Il pense que son existence et ses désirs sont au-dessus de tout, que non, sa liberté ne s'arrête pas là où commence celle des autres. Comment une idéologie prônant la suppression de l'Etat, de l'armée, de la police, ainsi qu'une prise de décision commune autour d'une réappropriation des moyens de productions a-t-il pu donner les régimes militaristes, totalitaire, autoritaire et totalement liberticides qu'on été les régimes "communistes"? De la même manière que les Lumières et le libéralisme ont donné des sociétés ultra polluantes, inégalitaires, aliénantes et ressemblant à de grandes mafias où l'individualisme et l'égoïsme deviennent les principaux moteurs de la société et de l'économie, où le rationalisme est devenu une logique froide et mécanique même quand il s'agit du rapport entre les gens .
Il ne suffit pas de pondre des idées, c'est à la mise en pratique qu'il faut prêter une attention toute particulière si on veut un jour éviter les erreurs du passé. C'est un changement de philosophie, de mentalité, de rapport au monde qu'il faut opérer. Comprendre que notre existence que nous croyons si importante, mais à laquelle un machin de quelques nanomètres peut mettre fin du jour au lendemain, est dérisoire, et changer notre rapport à l'autre et au monde.
Mais bon, j'y crois pas trop.