Didier Raoult est un chercheur mondialement reconnu. C'est un titan dans le domaine de l'infectiologie. Mais même si c'est un grand professionnel dans son domaine, il peut lui arriver d'avoir tort comme tout le monde
.
Il lui est reproché plusieurs choses.
D'abord sur la méthode scientifique :
- l'étude a des biais méthodologiques très importants : échantillon de patients riquiqui, pas de randomisation ni d'étude en double aveugle, plus globalement pas EBF du tout. Un thésard de médecine se serait fait taper sur la gueule avec une étude pareille alors de sa part, c'est vraiment pas sérieux et décevant, limite incompréhensible
. La spécificité est faible, la sensibilité encore plus. Bref, le mec est sérieux mais son papier, là, pardon d'être crû mais c'est vraiment de la merde pour un chercheur aussi prestigieux.
- les déclarations sensationnalistes en suggérant que les autres docs ayant travaillé sur d'autres solutions sont des caves (lesquels ont tenté plein de solutions, parfois avec succès), peu sport comme comportement.
- son traitement a été écarté pour des motifs qui semblent politique. Il n'en a pas fallu plus pour que tous les attention whores et autres complotistes à la petite semaine en fassent un martyre tout en ayant un avis éclairée sur la chose alors qu'ils ne sont sauf preuve contraire pas infectiologue ou microbiologiste...
Rendez-vous service : arrêtez de lire et d'écouter des conneries à longueur de journée de confinement sur l'épidémie.
Les sources fiables d'information sur la pandémie actuellement ce sont : le WHO (OMS), le Lancet (pour les articles médicaux sur le cocid-19, y en a déjà un joli petit paquet) + les autres instituts médicaux et les recommandations des médecins de terrain et personnel soignant. Pas les blaireaux de Twitter, pas Youtube, pas les amis Facebook, pas Whatsapp, pas les politiques qui dégoisent n'importe quoi (pléonasme ?).
- Il semble que l'association chloroquine + azithomycine ne fonctionne que sur des patients ayant des symptômes légers à modérés (une catégorie qui aurait probablement guéri tout seuls ou du moins ont de très grandes chances de le faire).
Or ce qui nous pose problème sur le terrain se sont clairement les patients ayant une forme sévère de la maladie*, c'est-à-dire ceux qui ont une PIA et qui se retrouve sédatés sous ventilation artificielle, occupant ainsi en masse des lits de réa. Attention il explique bien dans l'étude que c'est l'association chloroquine + azithomycine qui fonctionne, la chloroquine seule n'aurait pas un effet aussi puissant (vous remarquerez que les gens, politiques en tête n'ont retenu que la chloroquine
).
L'azithomycine est un antibiotique prescrit pour les infections de la sphère ORL généralement. Je suppose qu'il la propose en même temps que la chloro parce qu'il est possible que les patients développent une pneumopathie en plus de la PIA induite par la réaction immunitaire due au covid-19. Les bactéries sont généralement assez opportunistes.
Pour citer un pneumologue du coin en parlant avec un ORL : 'c'est étrange comme association mais pourquoi pas ?' L'ORL avec DU d'infectiologie était perplexe : 'on ne connaît pas les interactions entre les deux mais perdu pour perdu...'
- Y a rien de révolutionnaire dans l'utilisation de la chloroquine pour soigner les maladies virales dues à des choronavirus, les Chnois et Japonais le font déjà depuis le H5N1
. SAUF QUE dans leurs études si la chloroquine seule marche bien in vitro (i.e dans une boîte de pétri, en laboratoire) eh bien in vivo : que pouic ou alors très décevant. La dose recommandée est également très proche de la dose toxique. D'où le point suivant :
- la chloroquine est un médicament vraiment dangereux ...comme tous les médocs ceci dit mais certains le sont beaucoup plus que d'autres (et la chloro en fait partie). La surdose est pratiquement toujours fatale (arrêt cardiaque, médoc bien connu des suicidaires) et il me semble qu'il n'y a pas d'antidote en cas de surdosage.
Les personnes qui vont s'automédiquer par peur avec risque de provoquer de vrais drames par surdosage !
Ensuite il y a de nombreuses contre-indications : pas compatible avec les patients tabagiques (effets amoindris voire nuls), les diabétiques insulino-dépendants, insuffisants hépatiques, etc...
Il me semble aussi que c'est aussi absolument contre-indiqué en pédiatrie (souvenir d'un marmot de 3 ans qui est mort en n'en prenant qu'un seul cachet). C'est un ototoxique à forte dose (attaque la cochlée si surdosage tu finis avec une surdité de perception bilatérale, impossible d'appareiller), cordiotoxique certain et abortif.
Et on ne peut pas en donner à tout le monde en prévention : la demande ne suivrait pas et certains patients (notamment paludéen) en ont vraiment besoin. Si tu arrêtes de le prendre car pénurie, les attaques de paludisme, c'est très très moche.
* La drame en fait, dans les formes sévères, c'est que les patients ne décèdent pas directement du covid-19 mais du choc cytokinique déclenché par leur système immunitaire en réaction à l'infection. La système immunitaire réagit de manière complètement disproportionné et fout tout en l'air. Ca peut créer un oedème pulomnaire, te foutre les reins ou le coeur en l'air, etc... C'est ce qui a causé autant de morts lors de la deuxième vague de grippe espagnole. Il semble que ce soit la même chose chez les patients covid-19 avec forme sévère. Beaucoup de similitudes avec les grippes malignes.
Résumé à gros trait avec une métaphore figurinistique que tout le monde comprendra bien (et je m'excuse par avance pour le côté puéril de la métaphore) :
'Monsieur, nos auspex ont repéré quelques clusters d'orks sauvages dans l'hémisphère nord'.
'Lancez la procédure d'Exterminatus'.
Bon sinon pour faire court :
- C'est toujours la merde. Jamais vécu un truc pareil. Tout le personnel soignant sur le pont, de 12h-14h par jour. Tu ne manges pas, tu ne te reposes quasiment pas, tu ne vas pas pisser (couche pour adulte chez certains) : pas le temps ! Beaucoup de soins techniques demandant une attention très soutenue, les familles sont difficiles à gérer (c'est parfaitement normal ceci dit vu le contexte). Panique aux urgences. Personne ne se plaint (pas le temps non plus).
- le SMUR débordé par des appels à la c... d'après les standardistes (du genre : 'est-ce que je peux sortir ?').
- On n'a pas de protection digne de ce nom, les collègues commencent à tomber malade (deux collègues IDE/AS perclues de fièvre, on se demande bien d'où ça vient
). Pas de masque de grade médical, pas de blouse de protection jetable, de surlunette, de surblouse...mais qu'est-ce qu'ils foutent bordel ? 'On fait notre possible' disent les administratifs (eux s'en branlent totalement semble-t-il. Logique, ils ne sont pas au contact avec les malades et ne tiennent surtout pas à l'être). Heureusement pour l'instant : pas de mort.
- L'hécatombe dans les Ehpad&USLD a déjà commencé. Une amie m'expliquait que dans les ehpad chaque année, environ 1/3 à la moitié des résidents décèdent. Là en deux semaines, ils ont déjà perdu presque 1/4 des résidents. Mais tout le monde s'en fout sauf leur proche...puisqu'ils ne seront pas comptabilisé dans les morts de l'épidémie ('pas testé' = 'officiellement pas atteint du covid-19' = pas inclus dans les stats).
- les élections municipales se sont tenus il y a environ 12 jours, période d'incubation sur 12 jours en moyenne...afflux sensible de patients, on ne se demande pas pourquoi !
- Avantage quand tu finis à 22h : on ne croise pas les idiots qui ne tiennent pas compte du confinement (je parle bien de ce qui s'en branlent totalement, pas des personnes qui sont obligés d'aller travailler vaille que vaille) mais ils seraient assez nombreux d'après les collègues de nuit. Trop nombreux... Eh bien ça fait mal au coeur parce que tu as l'impression d'avoir trimé toute la journée pour rien. [en vrai, j'en connais qui auraient bien envie de leur péter les deux pattes pour éviter qu'ils sortent des chez eux. Et de jouer de l'attendrisseur sur les mains des voleurs qui pillent les véhicules des soignants et des ambulances].
(Modification du message : 26-03-2020, 03:47 par Jalikoud.)

Il lui est reproché plusieurs choses.
D'abord sur la méthode scientifique :
- l'étude a des biais méthodologiques très importants : échantillon de patients riquiqui, pas de randomisation ni d'étude en double aveugle, plus globalement pas EBF du tout. Un thésard de médecine se serait fait taper sur la gueule avec une étude pareille alors de sa part, c'est vraiment pas sérieux et décevant, limite incompréhensible

- les déclarations sensationnalistes en suggérant que les autres docs ayant travaillé sur d'autres solutions sont des caves (lesquels ont tenté plein de solutions, parfois avec succès), peu sport comme comportement.
- son traitement a été écarté pour des motifs qui semblent politique. Il n'en a pas fallu plus pour que tous les attention whores et autres complotistes à la petite semaine en fassent un martyre tout en ayant un avis éclairée sur la chose alors qu'ils ne sont sauf preuve contraire pas infectiologue ou microbiologiste...
Rendez-vous service : arrêtez de lire et d'écouter des conneries à longueur de journée de confinement sur l'épidémie.
Les sources fiables d'information sur la pandémie actuellement ce sont : le WHO (OMS), le Lancet (pour les articles médicaux sur le cocid-19, y en a déjà un joli petit paquet) + les autres instituts médicaux et les recommandations des médecins de terrain et personnel soignant. Pas les blaireaux de Twitter, pas Youtube, pas les amis Facebook, pas Whatsapp, pas les politiques qui dégoisent n'importe quoi (pléonasme ?).
- Il semble que l'association chloroquine + azithomycine ne fonctionne que sur des patients ayant des symptômes légers à modérés (une catégorie qui aurait probablement guéri tout seuls ou du moins ont de très grandes chances de le faire).
Or ce qui nous pose problème sur le terrain se sont clairement les patients ayant une forme sévère de la maladie*, c'est-à-dire ceux qui ont une PIA et qui se retrouve sédatés sous ventilation artificielle, occupant ainsi en masse des lits de réa. Attention il explique bien dans l'étude que c'est l'association chloroquine + azithomycine qui fonctionne, la chloroquine seule n'aurait pas un effet aussi puissant (vous remarquerez que les gens, politiques en tête n'ont retenu que la chloroquine

L'azithomycine est un antibiotique prescrit pour les infections de la sphère ORL généralement. Je suppose qu'il la propose en même temps que la chloro parce qu'il est possible que les patients développent une pneumopathie en plus de la PIA induite par la réaction immunitaire due au covid-19. Les bactéries sont généralement assez opportunistes.
Pour citer un pneumologue du coin en parlant avec un ORL : 'c'est étrange comme association mais pourquoi pas ?' L'ORL avec DU d'infectiologie était perplexe : 'on ne connaît pas les interactions entre les deux mais perdu pour perdu...'
- Y a rien de révolutionnaire dans l'utilisation de la chloroquine pour soigner les maladies virales dues à des choronavirus, les Chnois et Japonais le font déjà depuis le H5N1

- la chloroquine est un médicament vraiment dangereux ...comme tous les médocs ceci dit mais certains le sont beaucoup plus que d'autres (et la chloro en fait partie). La surdose est pratiquement toujours fatale (arrêt cardiaque, médoc bien connu des suicidaires) et il me semble qu'il n'y a pas d'antidote en cas de surdosage.
Les personnes qui vont s'automédiquer par peur avec risque de provoquer de vrais drames par surdosage !
Ensuite il y a de nombreuses contre-indications : pas compatible avec les patients tabagiques (effets amoindris voire nuls), les diabétiques insulino-dépendants, insuffisants hépatiques, etc...
Il me semble aussi que c'est aussi absolument contre-indiqué en pédiatrie (souvenir d'un marmot de 3 ans qui est mort en n'en prenant qu'un seul cachet). C'est un ototoxique à forte dose (attaque la cochlée si surdosage tu finis avec une surdité de perception bilatérale, impossible d'appareiller), cordiotoxique certain et abortif.
Et on ne peut pas en donner à tout le monde en prévention : la demande ne suivrait pas et certains patients (notamment paludéen) en ont vraiment besoin. Si tu arrêtes de le prendre car pénurie, les attaques de paludisme, c'est très très moche.
* La drame en fait, dans les formes sévères, c'est que les patients ne décèdent pas directement du covid-19 mais du choc cytokinique déclenché par leur système immunitaire en réaction à l'infection. La système immunitaire réagit de manière complètement disproportionné et fout tout en l'air. Ca peut créer un oedème pulomnaire, te foutre les reins ou le coeur en l'air, etc... C'est ce qui a causé autant de morts lors de la deuxième vague de grippe espagnole. Il semble que ce soit la même chose chez les patients covid-19 avec forme sévère. Beaucoup de similitudes avec les grippes malignes.
Résumé à gros trait avec une métaphore figurinistique que tout le monde comprendra bien (et je m'excuse par avance pour le côté puéril de la métaphore) :
'Monsieur, nos auspex ont repéré quelques clusters d'orks sauvages dans l'hémisphère nord'.
'Lancez la procédure d'Exterminatus'.
Bon sinon pour faire court :
- C'est toujours la merde. Jamais vécu un truc pareil. Tout le personnel soignant sur le pont, de 12h-14h par jour. Tu ne manges pas, tu ne te reposes quasiment pas, tu ne vas pas pisser (couche pour adulte chez certains) : pas le temps ! Beaucoup de soins techniques demandant une attention très soutenue, les familles sont difficiles à gérer (c'est parfaitement normal ceci dit vu le contexte). Panique aux urgences. Personne ne se plaint (pas le temps non plus).
- le SMUR débordé par des appels à la c... d'après les standardistes (du genre : 'est-ce que je peux sortir ?').
- On n'a pas de protection digne de ce nom, les collègues commencent à tomber malade (deux collègues IDE/AS perclues de fièvre, on se demande bien d'où ça vient

- L'hécatombe dans les Ehpad&USLD a déjà commencé. Une amie m'expliquait que dans les ehpad chaque année, environ 1/3 à la moitié des résidents décèdent. Là en deux semaines, ils ont déjà perdu presque 1/4 des résidents. Mais tout le monde s'en fout sauf leur proche...puisqu'ils ne seront pas comptabilisé dans les morts de l'épidémie ('pas testé' = 'officiellement pas atteint du covid-19' = pas inclus dans les stats).
- les élections municipales se sont tenus il y a environ 12 jours, période d'incubation sur 12 jours en moyenne...afflux sensible de patients, on ne se demande pas pourquoi !
- Avantage quand tu finis à 22h : on ne croise pas les idiots qui ne tiennent pas compte du confinement (je parle bien de ce qui s'en branlent totalement, pas des personnes qui sont obligés d'aller travailler vaille que vaille) mais ils seraient assez nombreux d'après les collègues de nuit. Trop nombreux... Eh bien ça fait mal au coeur parce que tu as l'impression d'avoir trimé toute la journée pour rien. [en vrai, j'en connais qui auraient bien envie de leur péter les deux pattes pour éviter qu'ils sortent des chez eux. Et de jouer de l'attendrisseur sur les mains des voleurs qui pillent les véhicules des soignants et des ambulances].