Le Japon s'en sort bien parce qu'ils ont adopté la bonne stratégie moderne face à une épidémie :
- Testing général de la population, en particulier des cas suspects.
- Confinement des cas avérés et de leurs proches. Traçabilité des contaminés pour essayer de remonter la filière. Un peu comme les coréens, ils ont aussi les moyens de pister les gens via leur traces électroniques (cartes bancaires, vidéo surveillance, etc...
- Respect scrupuleux des gestes barrières. De base ils sont aussi plus rigoureux que nous sur l'hygiène.
- Pression sociale importante envers les contaminés (@Morikun l'expliquera bien à mon avis : ils ont une façon bien a eu de te faire sentir quand tu as gaffé en faisant quelque chose d'inconvenant, par exemple en éternuant comme un troll sans protection...ou quand tu rentres dans une maison ou pire un temple avec tes chaussures...j'en connais un qui s'est carrément pris un coup de Bô sur la tête sans crier gare de la part d'une petite mamie à Kyoto, qui lui a expliqué qu'il était un 'gros dégueulasse de geijin ^^') + des forces de police en nombre suffisant.
- Personnel de soins bien protégés, testés très régulièrement. Comme ça peu de risque qu'ils créent des clusters en rentrant chez eux.
Ils peuvent le faire parce qu'ils ont ce qu'il faut pour tester en masse, une population relativement plus disciplinée que nous et un système de santé avec plus de moyens.
Nous, on est pauvre et mal organisé : on n'a pas les moyens de protéger nos soignants, pas les moyens de tester la population, pas les moyens de faire respecter le confinement...alors on applique une tactique de branleur pauvre impéritieux : on confine et on croise les doigts en serrant le sphincter anal jusqu'à s'en faire une crampe.
Le scenario du pire (et c'est à mon avis ce qui va se produire...vue leur manière intelligente de (ne pas) gérer les choses) :
- Mi-mai (idéalement pas avant) : fin du confinement. Discours de victoire du godillot en chef qui se considère comme un maréchal.
- Scène de liesse générale: tout le monde se précipite partout, un monde fou en tout lieu...ce qui fera bien les affaires du Covid-19 qui pourra infecter en masse tous les trop confiants qui lui auront échappé car le virus n'aura certainement pas disparu d'ici là. En fait, il va traîner au moins jusqu'à la fin de l'année, s'il ne devient pas endémique.
On rappelle qu'il existe deux souches du virus (S et L) et qu'on peut tout à fait choper l'une sans avoir l'autre et inversement. Les contaminations conjointes sont aussi possibles. Il y a eu un cas récemment en Chine.
- 8-10 jours plus tard (fin mai-début juin), explosion des nouveaux cas. On se prend une seconde vague scélérate dans la gueule, peut-être même pire que la première.
- les structures de soins et le personnel, déjà lessivée voire bien clairsemé par la première vague*, ne parviennent pas à absorber la seconde. La bonne recette pour un désastre.
* Explication : là où je bosse, on a recruté tout le ban et l'arrière ban des médicaux et paramédicaux (incluant tout ce qui est légalement mobilisable : les pros diplômés, les stagiaires parmi lesquels les internes et externes, bon nombre de personnes parties en retraite récemment ou non sont revenues également, le plus souvent sans qu'on leur demande, le personnel qui d'ordinaire n'est pas au contact des malades, etc...).
Il n'y a pas de réserve derrière. Ils ont rappelé toute personne rappelable ou légalement réquisitionnable.
Il faudra enrôler de force les derniers avec mesure coercitive lourde.
Ou alors (et j'espère sincèrement qu'ils ne le feront pas), ils vont forcer les libéraux à bosser au CH. [Je ne dis pas ça parce que je n'aime pas les libéraux mais ils prennent déjà hyper cher en ce moment avec leur absence de protection et ils ont aussi leur propre patient à gérer, ce que les politiques oublient].
Ou faire appel en masse à des intérimaires mais ils n'auront jamais le fric pour les payer...
Et on sait qu'un pourcentage important tombera malade (avec ou sans séquelles) parce que tu te bouffes de la charge virale toute la journée. Certains en mourront. Ils ne seront pas remplacés parce qu'il n'y a pas de réserve. D'autres craqueront (burn out et PTSD). Il y en peut-être qui se suicideront (en Italie, déjà plusieurs suicides de désespoir).
En plus ils vont nous user très rapidement : 12-14h/jour, aucun congé d'aucune sorte (tu bosses 7/7J). Tu peux tenir un mois à ce tarif-là, pas beaucoup plus.
Le plus malin serait de faire un roulement entre 2-3 groupes de soignants, histoire que tout le monde ne finisse pas à genou en même temps. Les effectifs ne le permettent pas.
Mais au train où vont les choses, ce sera sans doute l'approvisionnement en matériel qui va poser problème avec le personnel (les anesthésiques notamment commencent à manquer).
En résumé : tu jettes toutes tes forces dans la bataille en espérant que 'ça va passer'. Sauf que si 'ça passe', ce qui n'est pas garanti, ce sera un passage à la Pyrrhus.
Pour finir sur une note légère :
Un MAR (Médecin Anesthésiste Réanimateur) a suggéré la chose suivante : 'Au lieu de taper des mains à la fenêtre à 20h pour remercier la profession, je propose qu'on leur demande de nous remettre leur premier né (quel que soit l'âge) afin qu'il soit formé en IFSI ou en fac de médecine
'.
(Modification du message : 30-03-2020, 19:17 par Jalikoud.)
- Testing général de la population, en particulier des cas suspects.
- Confinement des cas avérés et de leurs proches. Traçabilité des contaminés pour essayer de remonter la filière. Un peu comme les coréens, ils ont aussi les moyens de pister les gens via leur traces électroniques (cartes bancaires, vidéo surveillance, etc...
- Respect scrupuleux des gestes barrières. De base ils sont aussi plus rigoureux que nous sur l'hygiène.
- Pression sociale importante envers les contaminés (@Morikun l'expliquera bien à mon avis : ils ont une façon bien a eu de te faire sentir quand tu as gaffé en faisant quelque chose d'inconvenant, par exemple en éternuant comme un troll sans protection...ou quand tu rentres dans une maison ou pire un temple avec tes chaussures...j'en connais un qui s'est carrément pris un coup de Bô sur la tête sans crier gare de la part d'une petite mamie à Kyoto, qui lui a expliqué qu'il était un 'gros dégueulasse de geijin ^^') + des forces de police en nombre suffisant.
- Personnel de soins bien protégés, testés très régulièrement. Comme ça peu de risque qu'ils créent des clusters en rentrant chez eux.
Ils peuvent le faire parce qu'ils ont ce qu'il faut pour tester en masse, une population relativement plus disciplinée que nous et un système de santé avec plus de moyens.
Nous, on est pauvre et mal organisé : on n'a pas les moyens de protéger nos soignants, pas les moyens de tester la population, pas les moyens de faire respecter le confinement...alors on applique une tactique de branleur pauvre impéritieux : on confine et on croise les doigts en serrant le sphincter anal jusqu'à s'en faire une crampe.
Le scenario du pire (et c'est à mon avis ce qui va se produire...vue leur manière intelligente de (ne pas) gérer les choses) :
- Mi-mai (idéalement pas avant) : fin du confinement. Discours de victoire du godillot en chef qui se considère comme un maréchal.
- Scène de liesse générale: tout le monde se précipite partout, un monde fou en tout lieu...ce qui fera bien les affaires du Covid-19 qui pourra infecter en masse tous les trop confiants qui lui auront échappé car le virus n'aura certainement pas disparu d'ici là. En fait, il va traîner au moins jusqu'à la fin de l'année, s'il ne devient pas endémique.
On rappelle qu'il existe deux souches du virus (S et L) et qu'on peut tout à fait choper l'une sans avoir l'autre et inversement. Les contaminations conjointes sont aussi possibles. Il y a eu un cas récemment en Chine.
- 8-10 jours plus tard (fin mai-début juin), explosion des nouveaux cas. On se prend une seconde vague scélérate dans la gueule, peut-être même pire que la première.
- les structures de soins et le personnel, déjà lessivée voire bien clairsemé par la première vague*, ne parviennent pas à absorber la seconde. La bonne recette pour un désastre.
* Explication : là où je bosse, on a recruté tout le ban et l'arrière ban des médicaux et paramédicaux (incluant tout ce qui est légalement mobilisable : les pros diplômés, les stagiaires parmi lesquels les internes et externes, bon nombre de personnes parties en retraite récemment ou non sont revenues également, le plus souvent sans qu'on leur demande, le personnel qui d'ordinaire n'est pas au contact des malades, etc...).
Il n'y a pas de réserve derrière. Ils ont rappelé toute personne rappelable ou légalement réquisitionnable.
Il faudra enrôler de force les derniers avec mesure coercitive lourde.
Ou alors (et j'espère sincèrement qu'ils ne le feront pas), ils vont forcer les libéraux à bosser au CH. [Je ne dis pas ça parce que je n'aime pas les libéraux mais ils prennent déjà hyper cher en ce moment avec leur absence de protection et ils ont aussi leur propre patient à gérer, ce que les politiques oublient].
Ou faire appel en masse à des intérimaires mais ils n'auront jamais le fric pour les payer...
Et on sait qu'un pourcentage important tombera malade (avec ou sans séquelles) parce que tu te bouffes de la charge virale toute la journée. Certains en mourront. Ils ne seront pas remplacés parce qu'il n'y a pas de réserve. D'autres craqueront (burn out et PTSD). Il y en peut-être qui se suicideront (en Italie, déjà plusieurs suicides de désespoir).
En plus ils vont nous user très rapidement : 12-14h/jour, aucun congé d'aucune sorte (tu bosses 7/7J). Tu peux tenir un mois à ce tarif-là, pas beaucoup plus.
Le plus malin serait de faire un roulement entre 2-3 groupes de soignants, histoire que tout le monde ne finisse pas à genou en même temps. Les effectifs ne le permettent pas.
Mais au train où vont les choses, ce sera sans doute l'approvisionnement en matériel qui va poser problème avec le personnel (les anesthésiques notamment commencent à manquer).
En résumé : tu jettes toutes tes forces dans la bataille en espérant que 'ça va passer'. Sauf que si 'ça passe', ce qui n'est pas garanti, ce sera un passage à la Pyrrhus.
Pour finir sur une note légère :
Un MAR (Médecin Anesthésiste Réanimateur) a suggéré la chose suivante : 'Au lieu de taper des mains à la fenêtre à 20h pour remercier la profession, je propose qu'on leur demande de nous remettre leur premier né (quel que soit l'âge) afin qu'il soit formé en IFSI ou en fac de médecine
