Dans la vraie vie je gère un service psycho-social et depuis un an nous avons crée un service spécialisé sur les thématiques du harcèlement scolaire et cyber. Nos bureaux sont actuellement fermés mais nous travaillons par skype et téléphone.
Un phénomène que je n'avais pas anticipé est en train de se jouer. Nous sommes confrontés actuellement à des situations de cyber harcèlement mais aussi (et surtout) à des situations de manipulation pédopornographiques en ligne que nous n'avons que rarement en temps normal.
Le scénario est récurrent et suit ce schéma :
1/ Un profil qui se présente comme une jeune fille entre en contact avec la future victime et noue une relation virtuelle "sympa".
2/ Une fois le contact bien établi, ce profil invite à la victime à se faire "d'autres amis" et deux ou trois nouveaux profils entrent en jeu. Tous des pseudo profils d'ados du même âge, principalement féminins mais avec au moins un profil masculin.
3/ Le profil masculin lance un débat sur le fait que la victime n'est peut-être pas vraiment une fille mais que c'est un garçon qui se fait passer pour une fille sur le net. Les autres profils (féminins donc) encouragent le débat et poussent la victime à "prouver" qu'elle est bien une fille en appuyant sur le fait qu'elles-mêmes l'ont prouvé. D'abord en lui mettant la pression pour une photo banale et ensuite en disant que cela ne suffit pas et qu'il faut des photos nues. La pression exercée par le groupe est alors à son maximum pour contraindre la victime et les profils féminins envoient même des images de soi-disant elles-mêmes nues pour inciter la victime à le faire aussi.
Ce système semble cibler particulièrement les très jeunes adolescentes (11-14 ans). Bien évidemment, le(s) auteur(s) derrière ces profils sont des adultes pédophiles.
J'en parle ici car après des échanges avec des services partenaires de longue date (police, parquet, etc), il y a une augmentation du phénomène ce qui est finalement logique dans le contexte actuel. Enfants, ados et adultes passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux. Le confinement suscite chez les ados un besoin fort de contact (se faire de nouveaux amis en ligne paraît donc une bonne chose) et les prédateurs semblent avoir sauté sur l'occasion pour exploiter la situation.
Bref, si vous avez des gosses qui vont sur les réseaux sociaux, soyez vigilants. Le but n'est pas de faire flipper tous les parents mais de rappeler que le confinement crée une situation particulière et malheureusement favorable à ce genre de prédateur sexuel.
(Modification du message : 24-04-2020, 18:55 par Alias.)
Un phénomène que je n'avais pas anticipé est en train de se jouer. Nous sommes confrontés actuellement à des situations de cyber harcèlement mais aussi (et surtout) à des situations de manipulation pédopornographiques en ligne que nous n'avons que rarement en temps normal.
Le scénario est récurrent et suit ce schéma :
1/ Un profil qui se présente comme une jeune fille entre en contact avec la future victime et noue une relation virtuelle "sympa".
2/ Une fois le contact bien établi, ce profil invite à la victime à se faire "d'autres amis" et deux ou trois nouveaux profils entrent en jeu. Tous des pseudo profils d'ados du même âge, principalement féminins mais avec au moins un profil masculin.
3/ Le profil masculin lance un débat sur le fait que la victime n'est peut-être pas vraiment une fille mais que c'est un garçon qui se fait passer pour une fille sur le net. Les autres profils (féminins donc) encouragent le débat et poussent la victime à "prouver" qu'elle est bien une fille en appuyant sur le fait qu'elles-mêmes l'ont prouvé. D'abord en lui mettant la pression pour une photo banale et ensuite en disant que cela ne suffit pas et qu'il faut des photos nues. La pression exercée par le groupe est alors à son maximum pour contraindre la victime et les profils féminins envoient même des images de soi-disant elles-mêmes nues pour inciter la victime à le faire aussi.
Ce système semble cibler particulièrement les très jeunes adolescentes (11-14 ans). Bien évidemment, le(s) auteur(s) derrière ces profils sont des adultes pédophiles.
J'en parle ici car après des échanges avec des services partenaires de longue date (police, parquet, etc), il y a une augmentation du phénomène ce qui est finalement logique dans le contexte actuel. Enfants, ados et adultes passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux. Le confinement suscite chez les ados un besoin fort de contact (se faire de nouveaux amis en ligne paraît donc une bonne chose) et les prédateurs semblent avoir sauté sur l'occasion pour exploiter la situation.
Bref, si vous avez des gosses qui vont sur les réseaux sociaux, soyez vigilants. Le but n'est pas de faire flipper tous les parents mais de rappeler que le confinement crée une situation particulière et malheureusement favorable à ce genre de prédateur sexuel.