Youtubeurs et/ou streamer sont des travails en indépendant très difficiles : tu as très peu de revenus tout en étant toujours sur le pont avec des horaires de dingue. Les streams de 8 heures il faut les enquiller tous les jours, les vidéos demandent un travail considérable de recast et de montage.
Je vous invite à aller voir la situation des streamer et influenceurs consacrés aux jeux vidéo, très bien documentée dans la presse anglosaxones...c'est vraiment pas reluisant mis à part quelques-uns. Chez eux, pour quelques élus qui touchent de belles sommes (inférieur à 1%), tu as tous les autres pour lesquels ce ne sera au très grand mieux qu'un complément de revenu léger. Et le nombre de personne qu'ils peuvent toucher est incommensurablement plus large que celui des jeux de figurines qui ne touchent qu'une toute petite communauté. A mon avis ce n'est commercialement pas viable, encore plus dans le monde francophone (les anglophones ont l'avantage d'avoir une audience plus large donc numériquement plus de chance de dons, etc...).
Concernant Higgy TV, il expose son projet en nous mettant en situation de financeur en fait : si t'adhères, tu finances, sinon tu ne finances pas. Perso je n'aime globalement pas ce qu'il fait, donc je ne donnerais pas (et je ne regarde plus sa chaîne de toute façon).
Je ne savais pas qu'il travaillait dans une boutique, ça explique cependant le fait d'avoir les produits en avant-première .
Je préfère la démarche des personnes dont la vidéo est une activité annexe comme Colorfullmini, les deux zozos de Ta gueule on joue !, dingues de jeu, Papa Wargamer, plusieurs peintres, le culte du dé, etc... Les types (et les rares dames) font une vidéo quand ça leur fait envie pour se faire plaisir, la production n'est pas régulière mais c'est normal quand on est amateur.
Ou alors ceux qui sont totalement transparents comme GMW.
Là où déontologiquement ça me pose question, c'est lorsque l'influenceur fait du publirédactionnel voire de la promotion déguisée mais ne le déclare absolument pas. Typiquement : on lui a filé (gracieusement) un pledge et un beau panel de produits qu'il va présenter en les critiquant mais sans le mentionner. La critique sera bien entendue tiédasse voire inexistante ou incomplète (par exemple : désolé, hein, mais sortir les grappes d'une boîte régimentaire puis les filmer en gros plan sans même monter quelques figurines, j'appelle pas ça une critique. Idem quand tu parles d'un jeu de plateau sans en avoir fait une poignée de partie).
Ce n'est pas propre aux influenceurs des Internet, la presse écrite le faisait déjà depuis bien longtemps. Ravage n'était pas le dernier sur le créneau du publirédactionnel , avec la même opacité d'ailleurs.
La fig/JdP étant un tout petit milieu, les types nourrissent souvent l'espoir secret d'obtenir dans l'ordre :
- de la notoriété et donc de la légitimité.
- des produits gratos qu'ils n'auraient pas pu se payer autrement. Mine de rien un pledge all-in complet ça peut va vite taper dans les 200 boules voire davantage. Alors oui, on va me dire 'non mais mouha je suis d'une intégrité totale, on me filerait 10K€ de matos que si c'est de la marde je le dirais sans ambage'. Mouaif, c'est rare comme démarche. La personne qui vous envoie les échantillons sait très bien qu'elle crée de l'engagement auprès de vous à son profit, vous serez de fait bien moins sévère dans votre jugement que si vous l'aviez payé [faut que je retrouve un article de neuropsychologie qui expliquait la chose, expériences à l'appui]. Ce n'est absolument pas désintéressé comme démarche.
- un emploi dans le secteur...ou comment s'en dégoûter au bout de quelques années.
Le dernier point fait souvent tourner les têtes et suffit à justifier des comportements limites...dont l'influenceur n'a (souvent de bonne foi) pas conscience du tout !
Ou alors le type est un cynique accompli et se branle totalement d'avoir promu un produit boiteux : après tout une fois que la boîte qui l'a commissionné pour une opération promotionnelle l'a payée, on passe à autre chose. Et tant pis si le produit qu'il a couvert de louange est merdique. Il occultera l'épisode.
Si quelqu'un s'avise de remettre l'affaire sur le tapis, la modération Youtube tout comme les modérateurs Twitch y mettront bon ordre .
@DV8 : la réponse me semble être en germe dans ton constat .
Il y a de plus en plus de sorties, le marché arrive à saturation. Franchement on croule sous les propositions (tentations ?) par rapport au début des années 2010.
Le seul moyen de te démarquer c'est d'être présent le plus possible sur un maximum de créneaux possible afin de toucher le plus de personnes possible. cela se fera au détriment d'autres marques qui n'en auraient pas la capacité.
D'où le matraquage marketing adoptée par certaines boîtes (tu fais le constat pour Mythic Games mais GW ne se comporte pas différemment et ces deux-là sont très loin d'être les seuls ^^) qui mettent le paquet pour que les influenceurs promeuvent leur produit à la place d'autres entreprises. Le but étant d'occuper la totalité de l'espace scénique, le plus longtemps possible.
Ces entreprises sont aidées en cela par leur moyen financier : je ne pense pas qu'une petite boîte qui fait de la fig puisse se permettre de doter 50 personnes en échantillon gratuit .
Les influenceurs y trouvent d'autant plus leur compte que parler des produits attendus génèrent plus d'audience. Par exemple, Heavy de French Wargame Studio expliquait en off lors d'un stream que oui, il avait connaissance d'autres produits que ceux de GW mais que lorsqu'il en parlait, l'audience de sa chaîne pour les vidéos concernées chutait de manière spectaculaire donc pour lui ce n'était pas rentable de consacrer des ressources à la promotion de ces jeux (il ne l'a pas dit comme cela mais c'était l'idée).
Compréhensible : quand on est autoentrepreneur, on ne fait pas d'activité non-rentables.
Sauf si tu y gagnes indirectement en terme d'image.
(Modification du message : 03-06-2020, 19:16 par Jalikoud.)
Je vous invite à aller voir la situation des streamer et influenceurs consacrés aux jeux vidéo, très bien documentée dans la presse anglosaxones...c'est vraiment pas reluisant mis à part quelques-uns. Chez eux, pour quelques élus qui touchent de belles sommes (inférieur à 1%), tu as tous les autres pour lesquels ce ne sera au très grand mieux qu'un complément de revenu léger. Et le nombre de personne qu'ils peuvent toucher est incommensurablement plus large que celui des jeux de figurines qui ne touchent qu'une toute petite communauté. A mon avis ce n'est commercialement pas viable, encore plus dans le monde francophone (les anglophones ont l'avantage d'avoir une audience plus large donc numériquement plus de chance de dons, etc...).
Concernant Higgy TV, il expose son projet en nous mettant en situation de financeur en fait : si t'adhères, tu finances, sinon tu ne finances pas. Perso je n'aime globalement pas ce qu'il fait, donc je ne donnerais pas (et je ne regarde plus sa chaîne de toute façon).
Je ne savais pas qu'il travaillait dans une boutique, ça explique cependant le fait d'avoir les produits en avant-première .
Je préfère la démarche des personnes dont la vidéo est une activité annexe comme Colorfullmini, les deux zozos de Ta gueule on joue !, dingues de jeu, Papa Wargamer, plusieurs peintres, le culte du dé, etc... Les types (et les rares dames) font une vidéo quand ça leur fait envie pour se faire plaisir, la production n'est pas régulière mais c'est normal quand on est amateur.
Ou alors ceux qui sont totalement transparents comme GMW.
Là où déontologiquement ça me pose question, c'est lorsque l'influenceur fait du publirédactionnel voire de la promotion déguisée mais ne le déclare absolument pas. Typiquement : on lui a filé (gracieusement) un pledge et un beau panel de produits qu'il va présenter en les critiquant mais sans le mentionner. La critique sera bien entendue tiédasse voire inexistante ou incomplète (par exemple : désolé, hein, mais sortir les grappes d'une boîte régimentaire puis les filmer en gros plan sans même monter quelques figurines, j'appelle pas ça une critique. Idem quand tu parles d'un jeu de plateau sans en avoir fait une poignée de partie).
Ce n'est pas propre aux influenceurs des Internet, la presse écrite le faisait déjà depuis bien longtemps. Ravage n'était pas le dernier sur le créneau du publirédactionnel , avec la même opacité d'ailleurs.
La fig/JdP étant un tout petit milieu, les types nourrissent souvent l'espoir secret d'obtenir dans l'ordre :
- de la notoriété et donc de la légitimité.
- des produits gratos qu'ils n'auraient pas pu se payer autrement. Mine de rien un pledge all-in complet ça peut va vite taper dans les 200 boules voire davantage. Alors oui, on va me dire 'non mais mouha je suis d'une intégrité totale, on me filerait 10K€ de matos que si c'est de la marde je le dirais sans ambage'. Mouaif, c'est rare comme démarche. La personne qui vous envoie les échantillons sait très bien qu'elle crée de l'engagement auprès de vous à son profit, vous serez de fait bien moins sévère dans votre jugement que si vous l'aviez payé [faut que je retrouve un article de neuropsychologie qui expliquait la chose, expériences à l'appui]. Ce n'est absolument pas désintéressé comme démarche.
- un emploi dans le secteur...ou comment s'en dégoûter au bout de quelques années.
Le dernier point fait souvent tourner les têtes et suffit à justifier des comportements limites...dont l'influenceur n'a (souvent de bonne foi) pas conscience du tout !
Ou alors le type est un cynique accompli et se branle totalement d'avoir promu un produit boiteux : après tout une fois que la boîte qui l'a commissionné pour une opération promotionnelle l'a payée, on passe à autre chose. Et tant pis si le produit qu'il a couvert de louange est merdique. Il occultera l'épisode.
Si quelqu'un s'avise de remettre l'affaire sur le tapis, la modération Youtube tout comme les modérateurs Twitch y mettront bon ordre .
@DV8 : la réponse me semble être en germe dans ton constat .
Il y a de plus en plus de sorties, le marché arrive à saturation. Franchement on croule sous les propositions (tentations ?) par rapport au début des années 2010.
Le seul moyen de te démarquer c'est d'être présent le plus possible sur un maximum de créneaux possible afin de toucher le plus de personnes possible. cela se fera au détriment d'autres marques qui n'en auraient pas la capacité.
D'où le matraquage marketing adoptée par certaines boîtes (tu fais le constat pour Mythic Games mais GW ne se comporte pas différemment et ces deux-là sont très loin d'être les seuls ^^) qui mettent le paquet pour que les influenceurs promeuvent leur produit à la place d'autres entreprises. Le but étant d'occuper la totalité de l'espace scénique, le plus longtemps possible.
Ces entreprises sont aidées en cela par leur moyen financier : je ne pense pas qu'une petite boîte qui fait de la fig puisse se permettre de doter 50 personnes en échantillon gratuit .
Les influenceurs y trouvent d'autant plus leur compte que parler des produits attendus génèrent plus d'audience. Par exemple, Heavy de French Wargame Studio expliquait en off lors d'un stream que oui, il avait connaissance d'autres produits que ceux de GW mais que lorsqu'il en parlait, l'audience de sa chaîne pour les vidéos concernées chutait de manière spectaculaire donc pour lui ce n'était pas rentable de consacrer des ressources à la promotion de ces jeux (il ne l'a pas dit comme cela mais c'était l'idée).
Compréhensible : quand on est autoentrepreneur, on ne fait pas d'activité non-rentables.
Sauf si tu y gagnes indirectement en terme d'image.