Citation :Comment un mercenaire professionnel peut-il confondre un prince et un paysan? Comment se fait-il qu'un de ses ennemis le croise dans sa tanière et ai l'impulsion de se débarasser de lui? Comment se fait-il que ce sauveur providentiel se trouve être un ami du père du héros? Et enfin, comment se fait-il que les pirates attaquent pile le jour où le héros est de sortie?
Pour la première: Qui te dis que c'est un pro. Qui te dit qu'il recherche un prince? Le mot prince içi employé est une expression...Pas un titre. Comme il aurait pu tout aussi bien le traiter de chein galeux, etc...Enfin, je pense. Car en fait, j'en sais rien moi à la fin pourquoi il a décidé de l'appeler Prince... Mais peut-être le sauras tu un jour. ; )
Pour la deuxième: Hasard...Certains pourraient dire que c'est également dû à la chance exceptionnelle de Karl...Qui sait? Peut-être Tzeentch lui-même s'en ait-il mêmé.... : )
Pour la troisième: Hasard...Ca arrive ces choses là.
Pour la quatrième: Parce que c'est un soir de tempête et sans lune. Voilà.
Maintenant, je vais être gentil, je vais poster la suite...(Tu me dira si c'est trop court ou trop long...) J'espère qu'il n'y a pas trop de fautes...
<b>La suite...</b>
CHAPITRE 2
« Je…Cette voix dans ma tête…C’était vous ? »
Le vieillard acquiesça.
« Vous êtes un sorcier ? » demanda Karl, une nuance de crainte dans la voix. Le vieil homme fronça légèrement les sourcils.
« En ce qui me concerne, je n’aime pas trop ce mot… Disons plutôt que je possède certains dons très pratiques. »
Karl s’apprêtait à poser une autre question, une parmi toutes celles qui se bousculaient dans son esprit, mais le vieil homme l’en empêcha comme s'il avait su ce que s’apprêtait à dire le garçon.
« Doucement, jeune homme. Etes vous si pressé de vous tourner vers le passé ? C’est une longue histoire que la cause de votre tragique situation. Pour votre santé, vous ne devez pour l’instant ne pas trop vous agiter et devez d’abord vous remettre un peu, avant d’écouter les graves choses dont je dois vous parler. Mais je vais quand même vous dire cela: Vous vous trouvez actuellement dans ma demeure, qui se situe sur les contreforts des Montagnes Grises, exactement à quarante lieues au Nord-ouest de Marienburg. Vous êtes resté endormi pendant deux nuits, une journée entière ainsi que cette matinée et le Soleil est maintenant près de la midi, enfin le repas est en train de cuire et nous pourrons bientôt passer à table si vous vous en sentez capable. »
Le jeune homme, maintenant tout à fait réveillé, se senti brutalement mort de faim, il se souvint alors que cela faisait plus d’une journée qu’il n’avait pas avalé un vrai repas. Ulghuran lui sourit.
« J’espère que vous aimez les champignons. »
Pendant le déjeuner, Karl resta songeur et ne parla pas beaucoup, le vieil homme non plus ne disait rien, tantôt chantonnant doucement pour lui même, tantôt fixant Karl de ses petits yeux bridés, comme si il essayer de percer le front du jeune homme de son regard, puis il détournait la tête et dirigeait ses pensées sur autres choses. La nourriture était simple mais elle n’en restait pas moins délicieuse et reconstituante.
Après le repas, Ulghuran sortit. Karl soupira, se laissa choir sur le lit et contempla les poutres de bois au-dessus de lui. Le chagrin le plongeait dans un état passif, il n’avait envie de rien, ni de rire, ni de chanter, ni de goûter le reposant silence de la forêt. Il resta longtemps allongé ainsi, laissant les heures s’écouler pendant qu’il ruminait sur ses sombres pensées. Il n’arrivait pas à réfléchir à autre chose qu’aux terribles événements d’il y a deux nuits. Il se sentait responsable de ce qui s’était produit, même si il n’y était pour rien. Pourquoi ? C’était la question qui lui venait à l’esprit. « Pourquoi eux? Pourquoi tant de violence , pourquoi des gens faibles et innocents avaient-ils dû subir ce sort. Mais c’est parce qu’ils étaient faibles justement, se dit-il. Alors une vague de haine et d’incompréhension le submergea, la perception du monde du jeune homme commença à changer, il eut un aperçu de la sombre réalité, un monde impitoyable, sans pitié, où la mort et la souffrance n’épargnaient absolument personne. Le cœur du jeune homme se durcit, les larmes qui lui étaient montées aux yeux au souvenirs de ses parents séchèrent, une sombre détermination l’envahit.
Karl entendit la porte de la cabane s’ouvrir. Le vieil homme entra et vint à côté de Karl. Le jeune homme se redressa et tourna son regard vers lui.
« Je suis prêt à entendre l’histoire, Ulghuran. Je veux savoir pourquoi. »
Le vieil homme regarda longuement le jeune dans les yeux et il reçut un choc. Car ce n’était plus le jeune adolescent effrayé qu’il vit en face de lui, mais un être froid et résolu, le visage voilé d’une ombre de haine. La violence, la mort de ses proches avaient euun effet bien néfaste sur le garçon...Il soupira.
« Oui, je le crois en effet. » approuva le magicien, avant de continuer :
« Bien, alors je pense qu’il serait bon que tu me connaisses un peu mieux, Karl, peut-être mon histoire t'aidera t-elle à te sentir mieux... Je vais essayer de te raconter brièvement comment je suis devenu l’homme qui se tient devant toi. »Le vieil homme s’installa confortablement dans un fauteuil et commença :
« Le pays où j’ai vu le jour… se trouvait très, très loin d’ici. Si tu revenais bien des années en arrière, et que tu partais d’ici même vers le levant, que tu traversais de nombreuses montagnes et un grand désert, tu pourrais peut-être alors l’apercevoir, caché dans les vallées… un pays verdoyant, entre les monts couverts de pin, tu pourrais voir ses merveilles…ses cascades, ses torrents impétueux, ses forêts…Ses habitants l’appelaient Okatan, le jardin des dieux… »Ulghuran ferma les yeux, comme pour mieux se rappeler.
« Dans mon enfance, je vivais dans un petit village de la vallée d’Onashi avec mes parents, un jour mon grand-père m’a emmené dans un grand temple alors que je n’avais que douze ans. Le temple se situait dans la montagne, loin du village, et là-bas il m’a confié à des moines, disant que je devais l’oublier lui et ma famille, qu’autre chose qu’une vie de paysan m’attendait, que mes dons me destinaient à un autre chemin…Bien que je ne le voulus pas, je fus tout de même séparé de ma famille et vécus au monastère. Comme quelques autres jeunes, j’y appris bien des choses sur le monde extérieur, les sages nous enseignant toute la connaissance que nous pouvions acquérir.
Mais plus important que tout, j’y fut instruit dans le Grand Art. Humm…Je pense que c’est ce que tu pourrais appeler de la magie…Oui, c’est ça ! De la magie…
Je grandis, et devins un homme. Ma vie s’écoulait et mon art se perfectionnait. Cependant, une chose m’avais paru étrange au temple, c’est que les sages qui enseignaient ne paraissaient pas vieillir, ils semblaient vieux mais ne mourraient point…
Puis un jour, lors de ma cinquantième année, le chef notre Ordre vint me trouver et m’invita à l’accompagner dans la montagne. Lui devant obéissance, je le suivis.
Il marchait devant moi avec une célérité surprenante chez quelqu’un de son age, et nous nous enfoncions toujours plus loin dans la forêt. Finalement, nous arrivâmes sur un petit plateau déboisé. Au centre, se tenait une pierre noire sculptée comme un piédestal, mais il n’y avait rien dessus. Le Moine Supérieur me dit de m'y tenir debout, et m'expliqua que là, mon âme serait jugée pour savoir si…si ma formation était terminée. Il me dit aussi que je ne pouvais passer cette épreuve qu’une seule fois.
Mon cœur était partagé entre la peur et la joie, ma formation achevée signifiait que je pourrais quitter le temple…Mais si elle ne l’était pas…
Je montais sur le piédestal et alors le monde bascula sous mes pieds… »
Ulghuran regarda vers le feu qui crépitait dans la cheminée…les flammes se reflétant dans ses yeux. Ses sourcils étaient froncés par l’inquiétude pensa Karl.
« Ce qui se passa alors… » continua t-il. « Je ne puis le raconter. Mais je réussis l’épreuve, et fut donc libre dans l’instant de m’en aller…Je fis mes adieux aux moines et je partis vers l’Ouest… Je marchais longtemps, très longtemps. Vivant d’eau et de baies, de poissons, de tout ce que je pouvais trouver…Je traversais des montagnes, des plaines et les bêtes mauvaises s’écartaient de mon chemin, craignant mon courroux ,car mon pouvoir était alors très grand. Finalement, je rencontrais une caravane de marchands d’un pays occidental appelé Tilée. Avec eux je finis la route et nous arrivâmes enfin dans l’Empire, après des mois de voyage… »
Le vieil homme s’arrêta une seconde et jeta un coup d’œil en direction du garçon. Celui-ci écoutait avec attention, mais le voile de haine s’était dissipé. Ulghuran esquissa un sourire.
« L’Empire des hommes est une belle terre à sa manière, bien qu’elle souffre des ravages de la guerre…Je décidais de m’y installer pour un temps : Je construisis cette…magnifique cabane, sur l’endroit qui me plut le plus… Puis au bout de quelques années, je partis. Je voyageais beaucoup et très loin, le plus souvent par bateau à partir de Marienburg…Je restais au loin longtemps…et quand je revins il y a quarante ans, je trouvais la région affaiblie.
« Marienburg est une ville marchande où passe une grande quantité de navires et de caravanes de toutes les races et de toutes les nations, sans soucis aucun autre que le commerce…Là, je ne puis que supposer, mais je crois savoir qu’une créature s’est introduit dans la ville il y a une centaine d’années. En tout cas, depuis quelques temps, quelque chose dans la région mine le pouvoir du Prince Marchand de la cité et la population vit dans la peur, la recrudescence de l’activité des gobelins dans le Pays Perdu, des hommes-bêtes dans la forêt au Sud…Tout cela va provoquer le mécontentement de la population et plonger la région dans le chaos.
Il est possible que cette attaque de pirates elfes ne soit qu’une coïncidence, mais je ne pense pas. Cela ressemble bien plus à un coup de grâce à la capacité du Prince Marchand à maintenir l’ordre dans la région…Quelque chose de très puissant est à l’œuvre Karl, et je pense que le mal se trouve à la source, à Marienburg. Je vais m’y rendre de toute façon, car je dois empêcher cette chose d'accroître son influence, si je le peux. Il est possible que tu ais un rôle à jouer Karl, j’aurais bien besoin d’un jeune serviteur pour s’immiscer dans le palais du Prince Marchand, car c’est là que je commencerai mes recherches…Acceptes tu de m’accompagner ? »
Karl hocha de la tête. Il n’était pas sûr d’avoir bien tout compris à ce que disait le vieux magicien, mais la perspective de ne pas rester seul et de pouvoir occuper sa pensée le décidèrent. « Oui, je suis avec vous. »
« Je n’en attendais pas moins… »
Le magicien le scruta de ses petits yeux et le jeune homme soutint le regard du magicien, Ulghuran ne vit que le désir de vengeance dans les yeux de Karl, mais aussi une profonde détresse. « C’est encore un enfant, pensa t-il, il s’y fera et apprendra à se contrôler…Il n’est pas dangereux… »
« Il y a autre chose dont il faut que je te parle, Karl…reprit-il à voix haute. La nuit où les pirates ont attaqué ton village et que tu t’est échappé par la forêt, je ne t’ai pas repéré grâce à mes…sens normaux comme la vue ou l’odorat, vois-tu…J’ai pu percevoir de chez moi une grande quantité de courants, euh… magiques ? Oui, c’est ça. Ah, décidément, je ne me ferais jamais à ce mot !
De courants magiques donc, qui descendaient vers la forêt… Je la sondais grâce à mes pouvoirs et rapidement, me dirigeant vers le point de rencontre des vents, je te sentis. Tu étais par terre, presque à bout de souffle et en grand danger…Mais plus étrange, un puissant halo t’entourait…Vois tu, mon garçon, je peux « voir » la magie… ».
Karl ne semblait rien comprendre à ce que lui racontait le vieil homme, ou du moins, ce qu’il lui racontait paraissait tellement incroyable qu’il refusait de comprendre.
« Ce que j’essaye de te faire admettre Karl, c’est que la magie est en toi. »
« Qu…Quoi ? »
« Oui, tu m’as bien entendu…J’hésitais à te le révéler, car je ne savais pas comment tu réagirais et si cela ne te ferais pas plus de mal que de bien, mais vu que tu as l’intention de m’aider…Il est préférable que tu saches comment te servir de ta puissance et reconnaître celle des autres. Car tu es puissant Karl, plus que tu ne le pense…Si tu le désires, je t’aiderai à contrôler tes pouvoirs…».
Karl se laissa aller en arrière dans le fauteuil.
« Si je comprends bien, je suis un sorcier moi aussi ? Alors pourquoi je ne vois pas les vents de magie, pourquoi je ne les vois pas tourbillonner autour de vous, ou de moi ? »
« Ah, peut-être n’aurais je pas dû t’en parler avant demain matin, finalement. J’aurais été en forme pour accueillir la vague de questions qui va jaillir de ton esprit…et cela t’aurais permis de dormir un peu cette nuit…Eh bien, on ne naît pas sorcier, Karl. J’aurais bien du mal à t’expliquer certaines choses, mais celle-là plus que d’autres : La puissance de l’individu dépend de beaucoup de choses…et notamment de sa volonté et de sa façon dont il perçoit les choses. Si tu « sais » que les vents existent, si ton esprit réussit à accepter leur existence, alors tu peux les voir. Il ne s’agit pas seulement de vouloir les voir…C’est…C’est dans la tête…Il faut qu’inconsciemment, tu saches qu’ils existent. Humm, oui voilà, c’est comme la différence entre t’apprêter à voir un hippogriffe et t’apprêter à voir une vache. Tu sais qu’une vache, ça existe, même si tu n’en vois pas.
Alors que l’hippogriffe, tu ne sais pas vraiment…Eh bien, si tu arrives à comprendre que les hippogriffes existent même si tu n’en vois pas, alors, tu es un sorcier talentueux ! Tu comprends ? »
Karl pouffa de rire et hocha de la tête. La difficulté qu’avait le vieux magicien à s’exprimer était pathétique…Celui-là continua, imperturbable…
« Quant à voir les capacité magiques des gens, ça, c’est mon don ! …Pffou…mais tes questions m’épuisent…tu n’as pas faim toi ? »
Karl acquiesça. La discussion continua alors qu’ils mangeaient. Le vieux magicien s’efforçait de répondre à toutes les questions du jeune homme et en n’oubliait même son assiette. Mais Ulghuran était de bonne humeur, voir le jeune garçon sourire avait été pour lui une immense joie en même temps qu’une preuve qu’il ne s’était pas trompé en révélant à Karl ses capacités cachées. Ils veillèrent tard le soir, ne s’arrêtant que quand Karl ne put garder les yeux ouverts une minute de plus. Le magicien lui expliqua qu’ils partiraient le lendemain matin pour Marienburg. Cette nouvelle avait ramené Karl à la réalité, après la discussion joyeuse avec le vieil homme. Alors qu’il s’étendait sous ses couvertures, ses pensées se reportèrent vers sa famille, le chagrin le rattrapa et il mit un peu de temps avant de trouver le sommeil. Alors qu’il s’endormait, le visage de l’elfe noir passa devant ses yeux dans un éclair, Karl se promit à lui-même que jamais il n’oublierais sa famille, ni ce visage, jamais il ne cesserais de lutter pour les venger, non jamais…