Citation :Tu remarqueras que tu as posté deux fois le même message. Il y en a donc un de trop.
Oups! Méa Culpa! Je corrige.
Pour les autres remarques: je l'ai trouve tout à fait justifié et je vous promet de les corriger. Mais cela prendra un petit peu de temps.
Bon, en attendant: voilà la " bonne" suite:
<b>La suite...</b>
….La nuit s’avançait, le soleil se faisait bas sur l’horizon et les deux Ushabtis projetaient de grandes ombres sur le sol dallé.
Descendant de leur socle, les deux colosses s’avancèrent vers Karl. Celui ci ne bougea pas d’un poil, puis enfin, élevant son sceptre, il s’adressa aux gardiens de pierre dans la langue des prêtres : « Retenez vôtre courroux, avatars d’Ashkept le Gardien, je ne viens pas en profane de la demeure d’Amon. Je sers la Lumière des Rois Immortels de Khemri… »
Mais les deux créatures ne s’arrêtèrent pas, elles continuèrent à avancer vers la frêle silhouette du prêtre.
Karl soupira, comme il le pensait, les gardiens avaient été ensorcelés, ce qui signifiait aussi que le temple était totalement tombé aux mains des forces de Lahmia, il n’avait pas pensé que les prêtres puissent être vaincus en si peu de temps et cela avait été une erreur de ne pas leur prêter assistance plutôt. Le garçon passa sa main au dessus de la tête de serpent du sceptre et entonna une incantation : « Nemeteph-ê-tar Ramanepht-ênesti… »
Au fur et à mesure que les mots passaient ses lèvres, l’air se fit vibrant autour du mage, l’air sembla bientôt onduler comme l’onde mouvante de l’eau. Karl prononça le dernier mot alors que les monstres étaient presque sur lui, et à ce moment, comme pour ponctuer l’incantation, il tendit le sceptre droit devant lui, l’air ondoya comme une vague et alla frapper un des monstres. La créature fut déséquilibrée mais elle parvint à garder ses appuis et répliqua d’un revers de sa longue lame courbe, mais l’attaque vint se briser à quelques centimètres du mage, stoppée par un bouclier invisible. Karl recula pour s’écarter du monstre. Tandis qu’il surveillait l’autre créature qui silencieusement avait commencé une manœuvre pour le prendre à revers, il cherchait à toute vitesse une incantation qui lui permettrait d’immobiliser les gardiens le temps de passer les portes du temple.
Les créatures avançaient toujours, le combat risquait d’être long…Enfin, à force de chercher dans ses souvenirs, Karl retrouva la formule qu’il cherchait. Il concentra toute son attention sur les mots de l’incantation et la prononça correctement du premier coup. Il dirigea le sceptre vers l’Ushabti lui faisant face et la créature s’arrêta net, la lame levée prête à frapper. Mais à ce moment, Karl perçu un danger proche, une lame siffla derrière lui : Le garçon se jeta sur le côté droit entre deux petites obélisques et sentit une vive brûlure au bras gauche. La lame avait percé son bouclier et coupé. Le mage se releva très vite et se mit à courir vers la porte du temple. Le monstre derrière lui tenta de contourner son jumeau mais à ce moment là, ce dernier retrouva l’usage de ses membres et la lame levée s’abattit sur l’autre créature, brisant son corps de pierre. Karl jeta un coup d’œil à son bras, il n’y avait rien de plus qu’une fine coupure. Le jeune mage estima qu’il s’en sortait bien pour un affrontement tel que celui-là. Malheureusement, le plus dur restait à venir.
Il porta ses mains aux lourds battants et poussa les portes du temple….
« Karl, Karl ! Allons, réveilles toi mon garçon, c’est l’heure ! »
Le jeune homme entendit la voix de plus en plus clairement et enfin ouvrit les yeux. Le vieux magicien se tenait au-dessus de lui.
Le ciel était encore sombre et seul une légère pâleur au-dessus de la crête des montagnes indiquait l’imminente venue de l’aube.
« Qu’est ce qui se passe ? » dit Karl d’une voix embrumé.
« Oh, la la, mais tu n’est pas du mâtin toi ! Nous partons à Marienburg, tu te souviens ? »
Karl rassembla ses pensées et hocha de la tête.
Ulghuran sourit.
« Bien, alors maintenant prépares toi vite, nous partons d’ici peu. »
Il se leva et quitta la pièce, laissant le jeune homme seul.
Karl s’étira et chercha sa chemise. Alors qu’il la saisissait, une fine tache rouge attira son regard vers son bras droit. Avec effroi, il y distingua une fine coupure qui allait du coude jusqu’à la moitié de l’avant-bras.
Il se frotta les yeux, les rouvrit, mais la coupure était toujours là. Il repensa à son rêve, à la soirée de la veille… il ne s’était pourtant pas coupé…Etait-il possible ?…Non, il ne pouvait le croire…Et pourtant…
« Par tout les dieux, qu’est ce qui m’arrive ?! » s’exclama t-il. Il finit rapidement de s’habiller et rejoignit le vieux sorcier dans la pièce principale.
L’odeur du bacon grillé lui envahit les narines. Ulghuran était penché au-dessus d’un feu vif et faisait cuire des œufs devant, il se releva à la vue du jeune homme.
« Veux tu les œufs avec ou sans bacon ? Sinon, il y a de la saucisse si tu préfères… » Mais alors que Karl s’approchait de la lumière du feu, seule lumière dans l’ombre bleutée de la pièce, le magicien vit dans les yeux du jeune homme que quelque chose n’allait pas. « Qu’est ce qui ne va pas, mon garçon ? Je peux voir ? » Il désigna sa tête puis celle de Karl, lui faisant comprendre qu’il voulait lire ses pensées.
« Oui, allez-y. Ce. sera plus simple que d’essayer d’expliquer… » Ulghuran ferma les paupières et entra. Il vit le rêve de Karl, ressentit ses peurs, son étonnement au réveil…Enfin, il rouvrit les yeux se remit à sa cuisine. Karl qui s’attendait à une réponse, une question resta debout un moment, attendant un mouvement du magicien.
Celui-ci le remarqua et lui dit : « Installe toi à table, va. Je te parlerai en mangeant… ».
Le jeune garçon s’exécuta mais le ton de voix du vieil homme le troubla, pour la première fois, il dénota une nuance de peur dans la voix du vieil homme.
.................
Karl prit une tranche de bacon à pleine bouchée. Le magicien en face de lui reposa son verre, laissant descendre l’eau fraîche dans sa gorge, puis soupira.
« Bien, bien, à propos de ton rêve Karl, j’ai beaucoup de choses à te demander...Le fais tu depuis longtemps ? »
« Oui » répondit-il, heureux d’aborder enfin le sujet.
«Est ce toujours le même ? »
« Non. »
« Comment ça ? Il y a une progression dans le rêve ? As tu conscience que c’est un rêve quand tu es dedans ? »
« Oui, il y a une progression, je…je sais que je dois atteindre quelque chose dans le temple…Et non, je n’est pas conscience de rêver…Mais qui pourrait l’affirmer ? »
« Eh bien, moi…Mais là n’est pas le question Karl et ce que tu me révèles est proprement effrayant, autant pour moi que pour toi…Ton rêve n’est absolument pas normal. Ce n’est pas le fait que ta nature de sorcier ressorte qui te fait faire ces rêves…C’est autre chose…
Mais quoi ? J’y ais réfléchis un petit peu et je crois peut-être tenir une réponse…Mais si elle s’avère exacte, alors… » Le sorcier baissa la tête, comme soudain fatigué, puis reprit.
« Ton rêve, Karl, est une malédiction. Il est dans tous les cas d’origine magique. Je dirais même de la Magie Noire…Oui, tu as bien entendu : Quelqu’un a créé un lien magique avec toi : Chaque fois que tu dors, ce lien s’ouvre et tes songes se retrouvent exposés, tout comme tes pensées si tu n’y fais pas attention. Tu te retrouve donc piégé dans des songes qui ne sont pas le fruit de ton imagination et qui t’apparaisse bien réels : Tu profites en effet de souvenirs partiels du lanceur et revis vraiment ce qu’il a vécu. Là, apparaît toute la finesse du piège : Si les moments que tu revis incluent la mort du lanceur, ou un événement qui peut s’avérer mortel…Je te laisse deviner ce qui t’arrives… »Karl avait les yeux fixés dans le vide. Il entendait le magicien mais dans sa tête repensait au rêve. Il dit : « Alors, j’ai failli…mourir ? » Ulghuran approuva de la tête.
« Ce sort est une malédiction, en général, les sorciers le lance sur leur cible quand ils sentent qu’ils vont mourir, car ainsi ils condamnent leur ennemi à revivre leur propre trépas et à les suivre ainsi dans la mort…Voir son double transpercer son corps d’une lame, voir son reflet prononcer l’incantation mortelle contre soi…C’est un rêve dont on ne se réveille pas Karl, il faut que tu le saches. Cependant, il y a des moyens d’échapper à se sortilège, des moyens de résister : Non pas de s’empêcher de dormir bien sur, mais il s’agit de se montrer plus fort ou plus malin que la personne dont tu vas vivre la mort. Il s’agit de réussir là où lui a échoué, si il est mort, ou alors de faire aussi bien que lui, si il a réussi à passer une épreuve…Ton combat contre les Ushabtis le prouve. La personne qui t’a lancé le sort est passé par là, encore qu’il puisse s’agir du songe d’un autre, hypothèse vers laquelle je pencherais plus volontiers, elle s’en ait sortie en tout cas puisque le rêve continue…Toi aussi tu as réussi, et donc toi aussi tu continues, vous continueraient donc jusqu’à ce que tu meurs ou que l’autre rencontre son destin…Mais dans ce combat, je ne puis guère t’aider… » Karl regarda le vieux magicien dont la tête était baissée, il paraissait profondément désolé. Enfin, il redressa la tête et regarda par la fenêtre.
« Eh bien, le jour se lève, il est temps de se mettre en route, mon garçon. Au fait, il y a quelque chose aussi qu’il est important que je te dises. Le fait que cette malédiction t’ai échu ne signifie qu’une chose : Tu es un danger, Karl. Le Mal que nous allons pourchasser te connais et te crains. Et cela sûrement pas à tord…Tu as sûrement un grand rôle a jouer dans un avenir proche…Si tu résistes aux attaques, tu deviendra ce qu’Il craint…Tu seras un sorcier puissant, Karl…très puissant… »
Le matin était vraiment le moment de la journée que Karl préférait…Les brumes de l’aube se dissipaient lentement et le Soleil commençait à percer au travers, emplissant les sous-bois d’une lumière claire. L’air était frais sous les arbres mais non froid, une brise légère soufflait entre les troncs et venait caresser le visage des deux voyageurs. Parfois, un écureuil surpris par leur discrétion fuyait juste sous leur pieds. Les oiseaux chantaient ; la forêt ensoleillée se réveillait dans l’insouciance du matin, belle et fugace jeunesse du jour…
Karl marchait derrière Ulghuran et ne cessait de jeter des regards de côté, de s’arrêter pour écouter, regarder ou plutôt contempler, les beautés de ce paysage sylvestre…Après une heure de marche sans difficultés, ils firent une brève halte. Se tournant vers le magicien, Karl lui dit : « Je comprends maintenant pourquoi vous avez choisit cet endroit…Je n’est jamais rien vu d’aussi splendide ! »
Le magicien approuva avec un sourire. « C’est vrai, cet endroit est encore vierge de toute souillure pour l’instant, et cela grâce à moi dans une certaine mesure. Mais il n’y a pas que cela…Connais tu assez l’Histoire des elfes ? »
« Oui,… » Il fit une pause, car ses pensées se tournaient alors vers ses parents.
« Mon père m’en parlait parfois…Il y a deux grandes familles d’elfes. Les elfes de la Mer : les hauts-elfes, vivant loin d’ici, sur une grande île magique. Et il y a les pirates ou elfes noirs, qui viennent d’on ne sait où, par delà les mers… »
« Eh bien, mon garçon, tu as oublié une famille…Connais tu les farouches elfes des bois ? »
Karl, les yeux brillants, hocha négativement de la tête.
« Non, mon père ne m’en a jamais parlé. »
« C’est excusable, et le contraire m’aurais étonné. Peu de gens connaissent leur existence en dehors des sages et de certains nobles seigneurs Brettoniens, qui dans leur sagesse, laissent leurs forêts tranquilles. Ces elfes demeurent dans les bois du Vieux Monde et vivent en symbiose parfaite avec le monde sylvestre. Malheureusement, leur nombre n’est plus aussi grand qu’autrefois, et nombre de forêts ne résonnent plus de leur chants envoûtants…Mais elles gardent cependant la trace de leur passage… »
Ulghuran leva le bras et désigna du doigt une pierre levée couverte de mousse qui se tenait à quelques mètres d’eux.
« Cette pierre est très ancienne, Karl. Un vestige des temps anciens, quand les Asurs étaient jeunes…Prends bien conscience, mon jeune ami, de ta place dans le monde et de l’erreur des hommes. Regardes cette pierre, regardes cette forêt, terre de notre Empire, ils étaient là avant l’avènement de Sigmar lui-même, et seront encore là quand l’humanité disparaîtra. Alors, à toi de juger désormais : Est ce cette pierre qui appartient aux hommes, ou est ce nous qui appartenons à cette terre ? Je te laisse le soin de trouver la réponse… »
Sur ce, le vieil homme se leva et invita Karl à reprendre la route.
Cela faisait presque trois heures qu’ils marchaient et Karl commençait à fatiguer, ses jambes se faisaient lourdes et ses pieds lui faisaient de plus en plus mal. La mousse et le tapis de feuille de la forêt avaient laissé place à une plaine parsemée de bosquets de fougères et de pin, tordus par les vents descendants des montagnes derrière eux.
Le sol était inégal sous ses pieds, dissimulant jusqu’au dernier moment des trous remplis d’eau croupie. Au dessus d’eux, le Soleil s’était caché derrière d’épais nuages et l’air s’était dès lors nettement rafraîchis, rappelant aux voyageurs que l’hiver approchait de plus en plus vite. Entre deux respirations haletantes, Karl dit :
« Ulghuran… »
« Oui, je sais. Moi aussi je suis fatigué. Mais je ne veux pas m’attarder en ces lieux. Il y règne quelque chose de malsain…Je ne sais pas vraiment quoi…Mais je le sens, et cela suffit amplement ! Allons, ne ralentissons pas ! »
Comme pour ponctuer sa phrase, le magicien hâta le pas.
Quatre jours…il leur faudrait quatre jours de voyage pour rejoindre Marienburg ! Karl ne s’était pas rendu compte à quel point les distances se rallongeaient lorsque l’on était pas en charrette et à la pensée des journées de marche qui s’annonçaient, son moral descendait au plus bas.
Ulghuran avait décidé de d’abord rejoindre la côte et l’estuaire et de continuer ainsi leur chemin sûre une route plus sur que celles hasardeuses qui serpentaient sur les plaines désolées aux pieds des montagnes grises. D’après les dires du vieux mage, les campagnes étaient maintenant plus le domaine des gobelins que celui des hommes. Le Prince-Marchand ne semblait pas s’en préoccuper et l’armée, dans l’absence d’ordre et face aux raids de plus en plus fréquents, ne pouvait réaliser d’actions conséquentes…
Lors du deuxième jour de voyage, les deux voyageurs atteignirent enfin l’estuaire, ils commencèrent leur marche vers le Sud le long de la côte et finrent par arriver dans un petit village, ou du moins ce qui en restait. La plupart des habitants semblaient s’être enfuis mais les autres jonchaient les rues de leur cadavres. Les cabanes de pécheurs avaient été brûlées; partout où se posait le regard, l’on pouvait voir la souillure des peaux-vertes…
« Par tous les Dieux ! l’état de ce village est sûrement l’œuvre des gobelins ou des orcs…J’ai bien peur que la côte ne soit plus sûre…Le Mal est partout désormais… »