Le Retour De L'ombre

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<b>La suite....</b>


Dans l’ombre fraîche des bois de Kleinhoff, un loup se promenait en quête d’une proie. Il allait avec aisance et discrétion entre les arbres, bondissant silencieux dessus les rocs et les fossés. Comme chaque début d’hiver, il quittait les profondeurs de la forêt pour s’aventurer près des routes des hommes et de leurs champs cultivés ou passaient souvent les animaux sylvestres en quête de nourriture. Peut-être son audace le récompenserait d’un faon ou d’un lièvre imprudents. Le vent du Nord lui arriva sur le museau. La bête s’arrêta net, aux aguets.


Des hommes, il avait senti l’odeur des hommes. Poussé par un instinct ancestral, il poussa un long hurlement, prévenant ses pairs de leur présence. De l’Est, la réponse de la meute lui vint en écho. Le loup s’avança dans la direction des hommes pour mettre une image sur leur odeur. Mais soudain, une trait se ficha dans son poitrail, maculant de sang sa robe grise. Le cœur transpercé, la bête s’effondra sans un bruit.


« Ulghuran ! Vous avez entendu ça ? » dit Karl inquiet.


« Oui, ce sont les loups. »répondit le magicien.


D’autres hurlements se firent entendre. Karl demanda au vieillard : « Qu’ont-ils à hurler de la sorte ? S’appellent t-ils pour se réunir et nous attaquer ? »


« Non, jeune homme. N’entends tu pas leur plainte ? Ils cherchent un des leurs, ils cherchent sa voix, et ne la trouvent pas. Le premier hurlement que nous avons entendu était différent des autres et ne se fait plus entendre…Il est mort. »


« Et qu’est ce que cela veut dire ? » répondit Karl pas rassuré le moins du monde.


« Que nous ne sommes pas seuls dans la forêt. Il faut être sur nos gardes. Quoique ce soit qui ait tué ce loup, c’est un danger auquel nous devons si possible nous soustraire et si il le faut, faire face. »


Les deux voyageurs continuèrent à avancer, mais avec plus de circonspection. Karl regardait la forêt maintenant d’un autre œil. Elle ne lui paraissait plus du tout accueillante et sûre comme la leur avait décrit Thomas. Chaque arbre lui semblait dissimuler un monstre près à bondir et à l’égorger. Chaque renfoncement devenait un repaire de Trolls. Une minute s’était à peine écoulée que Ulghuran s’arrêta.


« Qu’est ce qu’il y a ? »


Mais le vieillard ne lui répondit pas. Au lieu de cela, il le saisit par le bras et l’entraîna en dehors du chemin.


« Surtout ne bouge pas, quoiqu’il arrive ! » fut la seule phrase que Karl put obtenir du magicien. Et alors qu’il terminait sa phrase, le jeune homme entendit d’autres voix assez proches. C’était des hommes, il y avait trois voix différentes. Alors, de derrière un surplomb, surgit un groupe de soldats étrangement vêtus. Si il n’y avait eu la main ferme du vieillard sur son épaule, Karl eu déjà fuit à toutes jambes. Mais étant immobiles, il ne put détacher son regard des guerriers approchant. Leurs tabards étaient noirs et pourpres. Ce n’est pas des Marienburgers, pensa Karl. Les soldats portaient également de lourdes arbalètes et des épées courtes ceignaient leurs flancs. Leurs heaumes à nasal ouvragés enveloppaient complètement leur tête et se prolongeaient par un collier de mailles fines. Il y en a une vingtaine, pensa le jeune homme…Oh ! Tout est perdu ! Ils vont nous voir ! Karl ferma les yeux et se plaqua du mieux qu’il put au sol, à côté du magicien, qui semblait marmonner dans sa barbe. En effet, la troupe avançait rapidement et passa sans s’arrêter devant un Karl terrorisé. Le jeune homme pouvait entendre leur souffle, le cliquetis des mailles, et aussi leur conversation :


« Eh bien, ne m’avais pas tu dis que tu avais vu deux personnes sur la route ? Tu es trop nerveux, Ruth !C’était sûrement encore un loup comme tout à l’heure… »


« Mais je te promets qu’ils étaient là ! Je ne s… » Les voix s’éloignaient déjà. Karl ouvrit les yeux. Ils ne les avaient pas vu ! Quel miracle ! Pensa t-il.


La voix d’Ulghuran résonna dans sa tête : Cela n’a rien avoir avec un miracle, Karl. Mais attends un peu avant de te lever, l’enchantement n’agit que sur une zone précise…


Une fois les gardes hors de portée de voix et de vue, Karl ne put s’empêcher de poser la question qui le hantait : « Qui étaient-ils, Ulghuran ? »


« Ce sont des ordonnateurs, Karl. Les chasseurs de sorciers dont nous a parlé Thomas…Ce sont nos pires ennemis. »


« Et leur livrée, est ce celle de la garde du général Herschelln ? »


« Je suppose que oui…Mais alors, il n’a fait que s’inspirer d’une autre. Et là est mon inquiétude…Car le modèle original ne fut porté que par une seule armée à ma connaissance…il y a 3700 ans de cela…Qu’est ce que cela signifie ? Je l’ignore. Mais nous verrons bien plus tard. Ah ! Il faut vraiment que nous nous hâtions. Allons, viens ! Nous partons ! »


Et les deux voyageurs reprirent leur route. D’après l’estimation d’Ulghuran, Marienburg était encore à une journée de marche…Mais le danger lui était partout et bien plus proche…


Cependant, en dehors du temps menaçant qui s’installa au début de l’après-midi, la suite de la journée se déroula sans problèmes. Ils marchèrent longtemps sous les bois, évitant les plaines découvertes. Quand enfin ils s’arrêtèrent à la nuit tombante dans une petite grotte à flanc de colline, la pluie tombait depuis longtemps. Malgré leurs capes, les deux voyageurs étaient trempés jusqu’aux os. Ulghuran pesta contre l’impossibilité de se passer d’un feu cette nuit, il hésita un moment puis finit par se lever pour aller chercher du bois. Les minutes passèrent, mornes et de plus en plus sombres alors que la nuit tombait. Le magicien tardait. C’est normal, se dit Karl. Avec la pluie, les branches seront humides et les morceaux secs bien rares. Mais lui, il tremblait de froid : Un vent glacial balayait la caverne. Le garçon décida de se lever et d’aller chercher un endroit plus abrité vers l’intérieur.


Lorsque enfin Ulghuran reparut, la nuit était totalement tombée. Bercé par la pluie et la fatigue aidant, le jeune homme s’était assoupi. Le magicien alluma une petite flambée dans un creux du sol. Il sortit ensuite du pain et des racines qu’il avait cueilli avant leur départ dans la forêt de l’Okanitan, comme il aimait à appeler les bois qui entouraient sa cabane. Enfin, de sa petite gibecière, il fit surgir un petit lièvre, prononça une rapide prière et entama la préparation du gibier. Peut-être était ce du à la simple et réconfortante chaleur des flammes ou peut-être à l’odeur alléchante de la viande cuite, mais toujours est il que quand Karl se réveilla et découvrit le magicien assis face à lui, son moral était remonté et sa fatigue avait passée. La simple vue du feu et du lièvre le faisait saliver…Cela faisait des jours qu’il n’avait pas avalé un morceau de viande : Les soldats étaient rationnés et ne leur avaient offert que du lard salé et dure. Karl n’avait pas rêvé pendant sa sieste, il avait juste dormi profondément. Cela l’intrigua un peu, mais il s’estima finalement heureux d’être reposé et ses doutes s’en allèrent bien vite.


Comme il était réveillé, ils prirent le repas, dévorant la chaire tendre et parfumée avec délice.


Ils mangèrent en silence, trop occupés par leur pitances respectives. Ce n’est qu’après qu’il ne restât plus que des os récurés du lièvre que Ulghuran parla enfin, bien que Karl n’est pas vu ses lèvres bouger.


« Demain, Karl, si les Okaën le veulent, nous arriverons à Marienburg. »


Karl acquiesça silencieusement. Ne sachant vraiment s‘il devait répondre par la parole ou par la pensée. Mais devinant son hésitation, le magicien désigna sa propre tête du doigt, puis celle de Karl, faisant comprendre au jeune garçon qu’il fallait qu’il prenne l’habitude de communiquer par télépathie avec lui.


-En ville, Karl, continua le sorcier, bien des oreilles sont aux aguets. Elles surveillent et écoutent toutes les rumeurs et toutes les conversations qui traînent. Aussi, tant que nous serons en ville, retiens toujours ta langue de peur qu’elle ne t’échappe et nous trahisse.


-C’est promis. Répondit Karl.


La conversation se continua ainsi, les pensées des deux voyageurs se répondant l’une à l’autre. Comme tous deux étaient bien éveillés, Ulghuran en profita pour expliquer à Karl l’évolution des différents vents magiques et les propriétés qui leurs étaient propres. Il essaya aussi de lui montrer un sort permettant d’augmenter la portée de l’ouïe du lanceur : ce sort était issus d’Ulgu, le Vent de l’Ombre : le domaine privilégié de vieux magicien. Ulghuran le lança en faisant partager ce qu’il ressentait à Karl. Après avoir lancer le sortilège, il lui annonça : « Voilà, c’est à toi d’essayer maintenant. Le processus est bien gravé en toi, j’en suis persuadé : c’est la méthode qu’utilisaient mes anciens professeurs il y a bien longtemps, et je n’avais alors même pas la moitié de tes capacités : mon garçon, tes aptitudes à la magie sont plus présentes en toi que dans la plupart des jeunes débutants des collèges d’Altdorf, je pense que tu peux y arriver seul en peu de temps…Tu as jusqu’à demain, cela devrait suffire.»


Le vieux magicien eut un demi-sourire et alla s’allonger pour dormir. Il lui souhaita bonne nuit et bientôt, sa respiration prit la cadence paisible du sommeil. Karl resta près du feu, méditatif. Il doutait fortement de pouvoir répondre aux attentes du vieux magicien, mais décida au bout d’un petit moment que cela ne lui coûtait rien d’essayer : il avait en tête toutes les émotions qu’avait ressenti Ulghuran et tout ce à quoi il avait pensé : il suffisait de faire pareil…


Plusieurs heures s'étaient déjà écoulées depuis leur repas ; la lune avait commencé sa descente derrière la masse sombre des nuages et Karl tâtonnait toujours. Il admirait maintenant avec quel facilité Ulghuran parcourait son propre esprit et l’ouvrait au monde environnant sans crainte : il acceptait avec confiance que la magie le traverse pour qu’il s’en serve. Aussi tenta t-il d’en faire autant : il s’était appliqué à ne plus faire attention à ses sens autres que son ouïe et cela lui avait demandé un effort extrême de concentration…Mais après, plus rien. Il n’arrivait pas à aller plus loin. Il sentait qu’il était au bord de quelque chose, très proche et très puissant : cela venait du fond de lui-même, de recoins de son esprit plus vieux que son plus ancien souvenir : comme l’eau d’un puit oublié qui monte vers la surface. Mais au fond de lui, le Karl de Kerchensten, le jeune garçon qui avait élevé les bêtes, vécu avec sa famille dans un monde rationnel, empêchait l’eau de déborder pour qu’il puisse s’y abreuver. Karl, tout en tentant de garder sa perception actuel de ses sens, se pencha encore vers ce qui gardait le puit. Quelque chose en lui l’avertit : Retourne t-en ! N’avance pas ! Il fut un moment désarmé devant la voix : Etait ce sa conscience qui prenait la voix de sa mère ? Il se dit que c’était normal : il avança encore. Non ! Retourne t-en ! N’approche de ça ! C’est dangereux, tu le sais bien ! Cette fois, il sentit qu’on le repoussait et il faillit perdre pied, mais il raffermit sa prise et s’empêcha de basculer dans la réalité. La voix lui faisait penser à sa mère lorsque petit, il voulait monter sur un cheval placide et qu’elle refusait, craignant qu’il ne tombe, alors qu’il savait qu’il n’y avait aucun danger : c’était là l’avertissement de celle qui ignore beaucoup d’une chose et donc la craint en lui prêtant tous les maux. Il se cramponna et continua à avancer vers le puit, encouragé par le sentiment de sa présence croissante. Mais stoppa net, comme un cheval dont on tient fermement la bride : Si tu y vas, tu perdras ton ancienne vie : une foule de souvenirs vivants où se mêlaient sa famille et le village l’envahirent. Un moment, le doute le prit et il regretta les joies simples qu’il avait connu auparavant. Un sorcier reste à tout jamais un sorcier. Voulait-il vraiment en devenir un ? Voulait-il jusqu’à sa mort éprouver la puissance de la magie qui l’habitait ? Ce serait une sensation nouvelle qui l’aiderait sûrement à compléter le vide qu’il ressentait parfois.


Aussi la réponse lui vint claire comme l’eau d’une chute au soleil : Oui, évidemment.


Alors que la voix le retenait en suppliant, il se projeta tout d’un coup en avant en criant tout haut: « Il n’y a plus rien derrière moi ! Laisse moi avancer ! » Soudain elle lâcha, et il se retrouva propulsé près du puit. Une exultation intense l’envahit alors qu’il se servait dans le puit. Il pensa aux mots auxquels pensait le vieux magicien à ce moment : « Je suis tout. »


Il entrevit un instant la puissance qui était en train de s’offrir à lui et en eu un peu le vertige. Mais pour sorcier novice, le péril est toujours grand lorsque la magie se dévoile enfin à lui, car elle est comme un océan de puissance que l’esprit tente de boire tout entier, d’embrasser et de s’y fondre pour atteindre une jouissance magnifique et mortelle : l’esprit s’y noie s’il ne résiste pas suffisamment et n’inspire plus jamais dès lors à sa surface le parfum de la réalité. Devant Karl, au loin, se dressait une porte l’air était froid et sombre et de l’embrasure émanait une douce tiédeur. Il hésita flairant le piège, mais il se dit qu’il pourrait quand même s’approcher un peu. La tiédeur qui venait de cette porte était bien agréable…très agréable même. Un pas, puis deux, puis trois…La chaleur augmentait doucement, caressant ses membres avec délice. Karl avança un autre pied pour se rapprocher de la porte, mais soudain, une main ferme et glacée le retint en arrière.


Karl sentit qu’on le giflait, il ouvrit les yeux et fut surpris de voir un vieillard au teint halé et à la peau ridée au-dessus de lui. L’espace d’un instant, le garçon distingua derrière les paupières bridées des yeux brillants de colère, mais la rage disparut presque aussitôt et seule bientôt resta dans ces yeux gris que la lueur de bienveillance que Karl avait l’habitude d’y rencontrer.


Cependant, le ton d’Ulghuran était dur, cassant, avec un accent que le garçon ne lui connaissait pas :


« Ce n’est pas le bon chemin, Karl ! Pas du tout le bon chemin !! Tu dois oublier ce que tu fait là, tu dois oublier cette porte et ne jamais, JAMAIS, y retourner ! »


Karl rougit : Il lui avait déplu et se sentait totalement fautif. Sous les reproches du vieillard, il baissa les yeux et fixa le sol. Au fil des jours passés en compagnie du magicien, le jeune homme avait appris à le respecter, à l’aimer aussi, à sa manière. Depuis qu’il avait su qu’il était lui-même un sorcier, ce lien s’était raffermi. Il voyait en Ulghuran une sorte de modèle et aussi un soutien morale inespéré. Le magicien l’aidait et lui redonnait confiance ; il avait en partie comblé un gouffre qui s’était ouvert en lui lors de la disparition de son père, de sa mère, de sa famille et de bien d’autres encore qui avaient marqué sa mémoire et cœur. Depuis, Karl s’était mis en devoir d’obéir et de plaire à celui qui l’avait secouru : à son tuteur, à son maître et surtout, à son seul ami.


Ulghuran reprit la parole mais avec moins de chaleur :


« Bon, ce n’est pas si grave après tout…Tu n’y retourneras pas, n’est ce pas ? »


Karl leva timidement la tête et son regard fut immédiatement attiré par les yeux gris au dessus de lui rendus brillants par le reflet du feu. Il sut tout de suite, rien qu’en les voyant, qu’il ne pourrait pas lui mentir. Mais heureusement pour lui, la réponse lui vint naturellement aux lèvres :


« Non, je n’y retournerai pas… »


La phrase fut accueilli par un silence pesant, Karl pensa qu‘Ulghuran devait être en train de chercher dans son esprit la moindre trace de mensonge. Il prit peur et espéra de tout son cœur avoir dit la vérité.


Mais l’apparent soulagement du magicien le rassura bientôt.


« Bien… » dit lentement Ulghuran.


« Ulghuran ? »


« Oui ? »


« Puis je savoir ce qu’était cette porte ? »


Le vieux magicien pinça les lèvres, se demandant quoi répondre. Finalement, il dit juste :


«Sous ces dehors accueillants, derrière la porte Karl, se trouve l’univers des démons...Les mortels n’y ont pas leur place. »


Le garçon ouvrit de grands yeux horrifiés et ne put s’empêcher de poursuivre :


« Et si j’avais…si j’étais ? »


« Si tu avais passé la porte ? » finit le magicien. Karl acquiesça de la tête. Ulghuran lui répondit d’un ton calme encore plus effrayant que tous les avertissements du monde :


« Ton âme aurait été torturée par les démons et tu aurais été condamné à servir les Sombres Dieux pour l’éternité… As tu conscience de ce que représente l’éternité, Karl ?…Je ne te souhaites pas de le savoir un jour…Bon, maintenant tu devrais essayer de dormir. La nuit est bien avancée. »


Joignant le geste à la parole, Ulghuran s’allongea près du feu mourrant et s’emmitoufla dans une couverture. Karl fit de même et ferma les yeux. Ses pensées vagabondèrent longtemps sur des souvenirs lointains qui revenaient toujours à la vue de ses parents. Mais finalement, il s’endormit, submergé par la fatigue et insouciant du contact dur et froid du sol.


………….


Dans son sommeil, Karl sentit qu’on le secouait. Lentement, ses sens se reconnectèrent à la réalité et il se réveilla. Quand il ouvrit les yeux, sa première envie fut de les refermer et de se rendormir. Le jour n’est même pas levé ! se dit-il. Mais une voix enjouée et bien trop forte à son goût résonna dans ses oreilles.


« C’est normal, idiot ! Nous sommes dans une grotte orientée à l’Ouest et c’est le matin ! Si tu te levais et allais respirer l’air frais au dehors, tu verrais comme moi qu’il est temps de partir ! »


Avec un léger grommellement, le garçon se redressa. Les deux voyageurs prirent un léger repas à l’entrée de la caverne. Dans le ciel, le Soleil était bas sur l’horizon derrière la colline et tentait de réchauffer un peu la Terre de ses rayons, avant de disparaître derrière une voûte de nuages gris pour le reste du jour. Pendant qu’ils se restauraient et prenaient des forces pour la journée à venir, Ulghuran continua de lui parler par la pensée. « Pour passer les portes de la ville, nous allons devenir des Pélerins Ulricains, oui Ulricains, pas Sigmarites. Je me méfie de suivre directement l’idée de Thomas concernant le déguisement, si on le questionnait sous la torture, je doute qu’il parle, mais mon choix a une autre raison : Les pèlerins Sigmarites n’emmènent pas de jeunes hommes avec eux, ils sont seuls le plus souvent. Les Ulricains eux, font participer souvent leurs enfants pour les endurcir. Nous serons un prêtre d’Ulric vieillissant qui en prend en charge l’enseignement du jeune fils d’un noble du Middenland. Tu garderas ton nom et moi le mien, ils ne sont pas connus à Marienburg hormis de Vannerhand. Voilà, et maintenant, en route ! »


Après avoir récupéré leurs affaires, ils reprirent leur chemin vers l’Est. La forêt autour d’eux avait perdu son charme en même temps que les rayons du Soleil. Après la pluie d’hier soir, le tapis de feuilles sous leur pieds était mouillé et glissant ; l’air, bien que froid, était plein encore d’humidité et leur semblait étouffant. Alors qu’ils marchaient, la forêt s’arrêta brusquement pour laisser place à un paysage de champs mal entretenus et de bosquets éparses. Au loin, à l’Est, ils pouvaient distinguer depuis leur position un peu surélevée, une fine ligne grise et plane et à côté, des murailles et des tours pointues.


« Eh bien, nous y voilà : Marienburg… » dit Ulghuran.


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