(25-07-2021, 12:48)Xavierovitch a écrit : 40K n'est qu'un univers potache créé pour permettre de grosses bastons le week-end entre copains et vendre des figurines. D'où mon étonnement d'arriver à prendre cet univers au premier degré tant il est caricatural.
Té ça vaut pas le coup d'user ma salive numérique...
Divertissement ne signifie pas décérébré. LE divertissement n'est pas là que pour recharger les batteries d'une main d'oeuvre docile qu'il faut occuper quand elle n'est pas au turbin.
Cela peut d'ailleurs être une source d'enrichissement personnel (moral, intellectuel hein) bien plus importante que la plupart des boulots abrutissants, aliénants et chiants que l'on est obligé de faire. PErso si je veux me détendre et me divertir uniquement je vais pas forcémment aller vers un univers ultra violent où des fachos et des croisés du turfu (vachement encourageant déjà comme concept) vont cramer la tronche de tout ce qui leur ressemble pas pour faire perdurer un empire bureaucratique et théocratique bouffi et immonde qui a pollué la moitié des mondes habitables de la galaxie...
Et la culture populaire, ce n'est pas que du divertissement. Sous des airs potaches et parfois superficiels, ça dit plein plein de chose, collectivement, sans les atours et la prétention de "l'art" ou des productions "d'auteur" qui pètent plus haut que leur derrière.
Pour 40K, la carricature a du sens. Elle est au centre de l'univers et de ses thèmes. Contrairement au Chat, je ne pense pas que son aspect subversif et cynique se soit arrêté en même temps que la Terre de tourner dans les années 90. C'est justement la carricature qui donne tout l'intétêt d'utiliser les thèmes que cet univers emploie: de cette façon, il dénonce la crasse et la bêtise qui dort sous notre vernis civilisationnel en montrant ce que nous sommes vraiment: des êtres bouffis d'orgueil, persuadés de notre droit à régner et de notre supériorité sur tout le reste, confis dans un délire paranoïaque et eschatologique de survie, le tout enrobant une avidité sans bornes et qui nous sert de prétexte pour tomber dans les délires les plus dingues et la violence la plus débridée.
C'est punk quoi: par la provoc et la carricature, ça fout un gros coup de pied dans la fourmilière de la bien pensance et des petites conventions sociales qui masquent l'hypocrisie de notre modèle civilisationnel et tout le sordide qui se cache derrière.
PRendre cet univers carricatural au premier degré (en même temps, combiens sont encore les gens qui pensent que Starship Troopers est un nanard qui fait l'apologie du fascisme et du militarisme?) ça me dépasse (bien que je l'admet sans soucis, dans ma jeunesse mon niveau de lecture a été quelques degrés plus proches du 1er parfois, sans jamais l'atteindre cependant). Ca me fout les foies même, parce que je me dis que si ce genre d'univers complètement barré et volontairement carricatural est lu et pris au 1er degré, et en plus provoque l'adhésion des gens (parce qu'on peut avoir une lecture 1er degré et ressentir du dégoût... ça a été mon cas quand j'ai découvert cet univers), je n'ose imaginer ce qui se passerait si une idéologie prônant les mêmes choses mais sous des dehors bien moins carricaturaux et grotesques pointait le bout de son nez.
Et la fachosphère qui enfle et enfle et récupère ad nauseam beaucoup d'aspects de la culture populaire pour faire son beurre, je trouve que vraiment on tombe bas (déjà qu'on creuse depuis un moment).