(31-05-2023, 17:55)la queue en airain a écrit : Ce qui est notable dans ce que tu soulignes c'est que ça n'est pas simplement le Chaos qui influence l'humanité (oui, il le fait mais dans un second temps) mais qu'au moins dans un premier temps, c'est l'Humanité par ses passions déchaînées (puberté, alcool, simple bêtise, peu importe) qui fait du Chaos ce qu'il est. Le Chaos est, assez littéralement, à l'image de nos pulsions mais sans restreintes.
Du coup, va le définir comme méchant à moins d'être nihiliste. Il est, majoritairement, le pendant de notre société.
On pourrait discourir longuement sur les notions de bien et de mal, leur relativité (ça fait très longtemps qu'on a pas fait râler les amateurs de post courts en même temps), le fait est que ce sont avant tout des constructions culturelles et sociales.
Mais justement: le bien, le mal, ce sont des repères destinés à définir une morale, une éthique, qui permet de trouver un équilibre entre les pulsions de l'individu, et l'intérêt collectif, collectif dont l'individu a besoin. De base, cette morale, ces notions de bien et de mal, ça ne faisait sens qu'au sein du groupe. C'est pour ça que dans l'antiquité, dès qu'une ville était prise, c'était esclavage, viol, pillage, massacre, et ça ne choquait que quelques philosophes épris d'éthique.
C'est qu'ensuite avec les religions monothéistes (et avant un peu quand même... suffit de lire les philosophes antiques), et l'idéologie de l'empire romain (pour ça que ça c'est bien marié avec le Christianisme au final) que l'idée d'universalisme a fait du bien et du mal des notions plus générales, applicables par défaut même en dehors du groupe (pis c'est devenu une nouvelle bonne raison s'aller savater le voisin: faut bien aller civiliser ces espèces de sauvages qui savent pas ce que c'est le bien et le mal). Du coup, après ça, dès qu'une ville était prise, c'était esclavage, viol, pillage, massacre, mais ça choquait un peu plus de monde (un petit peu plus...).
Tout ça pour dire que précisément, "nos pulsions sans restreintes" comme tu dis, c'est une assez bonne définition de ce qu'on appelle le "mal".
