Aller, une petite suite pour se maintenir en forme ! =)
Une haie d'arbres s'étirait devant eux, surplombant celle située de l'autre côté de la prairie. Elle s'étendait d'ouest en est avant de devenir plus touffue et de rejoindre l'orée de la forêt. Après celle-ci, le noir, les ténèbres. Aucun cri, aucun chant d'oiseau ne se faisait entendre. Juste le frêle et frais murmure du vent, accompagné par la faible lueur de la lune. La brume flottait pareseusement au- dessus du sol, et quelques lucioles scintillaient gaiement.
Amel, en tête, guidait le petit groupe d'une main experte. Aussi, il évitait les marais et les racines, en leur fesant prendre maints raccourcis à travers un dédale de sapins morts. Au moment où ils arrivaient à la prairie, Amel s'arrêta soudainement et ordonna aux autres d'en faire autant. Rafaël s'avança doucement, et en posant sa main sur l'épaule d'Amel, il chuchota:
"Qui a-t-il, Amel ? Je ne vois rien, je n'entends rien."
L'autre rétorqua aussitôt d'une voix rauque.
"Rafaël, tu sais très bien que je suis meilleur guide que toi ! Je propose qu'on fasse une halte, ici même."
Ce fut au tour de Vanarek de prendre la parole.
"Je suis de l'avis d'Amel, faisons une pause. Kristof pourra se reposer un peu..."
Raaël se mordit la lèvre, prétextant qu'il n'était pas prudent de se reposer à découvert, en plein milieu d'une prairie. Néanmoins, les ténèbres de la forêt ne les enchantaient guère, c'est pourquoi ils s'assirent en admirant les premières étoiles. Kristof les trouvait magnifiques, il passa son temps à les contempler, impressionné devant tant de beauté. Le jeune garçon ne parvenait pas à s'endormir, bien au contraire d'Amel et Vanarek qui dormaient profondément, leur poitrine se soulevant au rythme de leur respiration.
Un corbeau s'envola en croassant sauvagement. Kristof tressaillit, il aurait juré voir un mouvement parmi les arbres.
"Rafaël ?"
L'autre paraissait inquiet, et dans ses yeux bleus, on pouvait apercevoir une pointe de doute.
"Chut ! Ne bouge pas !"
Tout à coup, des hommes surgirent de l'orée de la forêt. Ils étaient au moins une trentaine et se rapprochaient rapidement. Kristof cria de surprise et la lumière dansa sur des lames mises au clair. Amel et Vanarek se réveillèrent et vinrent se placer aux côtés de Rafaël, qui avait déjà descendu l'homme de tête. Son arc était déjà bandé et n'attendait qu'à être utilisé. Vanarek dit à Kristof:
"Ne crains rien. Reste près de moi et rien ne t'arrivera !"
Mais Kristof ne l'écoutait pas. Il regardait en arrière où d'autres hommes s'approchaient. Amel grogna et ses yeux pétillaient, ils étaient prêts à vendre chèrement leur peau ! Les brigands bondirent sur les trois chasseurs avec une rare violence. Une épée large fendit l'air en direction de Vanarek, et il la bloqua in extremis dans un violent effort, les cordes de son coup prêtes à rompre. Le chasseur riposta d'un revers de son cimeterre, son ennemi grogna de douleur et fut mis à terre. Un barbare à la carrure impressionnante souleva Kristof d'une main et le jeune homme s'envola et atterit brutalement sur le sol. Le barbare s'effondra à son tour, le crane brisé en deux par la lame d'Amel. Un autre hommr arriva dans le dos de Kristof. Il se figea soudain et tomba à la renverse en crachant de la salive rouge, une flèche de Rafaël était plantée dans son abdomen. Ce dernier fut violemment percuté par un autre brigand et goûta à l'herbe fraiche en s'effondrant lourdement. Il se releva instantanément, prêt à en découdre avec son nouvel opposant. Amel avait disparu de son champ de vision mais, Vanarek, quant à lui, se battait non loin contre une marée déferlante. Un homme réussit cependant à s'extirper de la mêlée et il s'avança vers le jeune garçon. Un grand homme basané, maigre, au regard démoniaque. Ses yeux jaunes faisait penser à un prédateur sans pitié. De profondes cicatrices silonaient son visage, signe de précédents affrontements. Il provoqua Kristof d'une voix sifflante:
"Je sens la peur qui se dégage de toi ! Aller, viens donc te battre, gamin !"
Cet homme le faisait penser à une vipère, tant physiquement que vocalement. Sur un cri de vengeance, Kristof dégaina Carchost et se rua sur le serpent. L'homme intercepta facilement le coup et décocha un coup de poing sur le nez du jeune garçon, qui s'écroula en poussant un juron. Du sang coulait de ses narines et lui donnait la nausée. Il ne voyait plus ses compagnons, et cela l'inquiéta. Il cria d'une voix désespéré:
"Vanarek Vanarek ! Au secours ! Rafaël ! Amel ! A l'aide !"
L'homme vipère éclata de rire. Un rire cruel et qui glaça le sang de Kristof, tremblant. Ses yeux jaunes et son régard dément tombèrent sur ceux du jeune homme.
"Capturez celui-ci, on pourrait bien s'amuser avec lui ! Tuez les autres !"
"Non !"
Des mains avides de sang attrapèrent le jeune orphelin, qui se débattait de toutes ses forces. Il sentit une violente douleur à la tête et les ténèbres se refermèrent sur lui.