Citation :ces passages, que j'aurais du aborder différemment. Le poser plus, pas comme une course poursuite effrénée mais peut-être comme une partie de cache chace plus tendue. (A réfléchir.)Amha, outre que publier sur un forum oblige inconsciemment à raccourcir (une obsession navrante, diktat de la technologie et de la génération télé sur l'écrivaillon), c'est plus un problème d'atmosphère.
Deux choses en effet :
l'écriture cinématographique s'inspire du découpage, pas du souvenir. Exemple, je n'ai pas vu 'L'armée des morts', donc la fontaine m'a juste paru anachronique (dans une ville ruinée par la mort) et donc symbolique : jouvence, clarté, limpidité, vie. D'où mon attente inconsciente que la scène de la fontaine s'accompagne d'une cassure dans le comportement et la déduction de Damas.
Par contre, j'ai vu 'Il faut sauver le soldat Ryan' et 'Band of Brothers', donc j'ai comblé les nombreux trous de l'épisode du commercia.
Or, ce n'est pas le but (de flouer ainsi le lecteur), à moins de viser une référence explicite (que je n'ai cependant pas trouvée ici).
L'atmosphère, donc. Inscrire l'action dans quelque chose, un écrin, un décor. Y consacrer trois phrases pour pouvoir ensuite la rappeler d'un seul adjectif. Une seule question par exemple : quelle poussière dans le commercia ? (lourde, légère, grise, noire...?) Je n'ai pas "vu" de poussière, pas senti les briques/pierres/marbres blesser mes genoux, chevilles... Suais-je sous les bras ? Chaud, froid, vent, pas vent ? J'étais Damas, et pourtant...
L'incarnation se suffit souvent de peu de référence : une poussière <i>rouge</i>, le <i>cling</i> répété d'éjection des chargeurs...
Trop hatif, donc (critique récurrente depuis le début, Dear) et maintenant desservi encore par l'imprécision polluante : un sort se jette et ne se joue pas, un coup dans le foie ne coupe pas le souffle (aigreur de la bile violemment chassée dans la gorge, tension des tissus intestinaux décuplant la douleur). Le lecteur est deux, comme disait Freud.
Je rajoute une tenue NBC aux soeurs de bataille fouetteuses, et pas en latex : un apôtre est un prédicateur, cherchant à transmettre sa foi, à convaincre. Or, aucun des geoliers ne cherchent à convaincre Damas de quoi que ce soit (d'où l'agacement inconscient du Rat quant aux répétitions de ce qualificatif. Le Rat eut une bonne institutrice qui fit bien ranger dans les cases et dans le bon ordre). Toi ce que tu veux dire se rapproche plus de spadassin, sbire : acteurs télécommandés, relayant les caractéristiques de leur commanditaire (et le décrivant ainsi indirectement).
Tu-vas-trop-vite ! Penser spadassin mais écrire apôtre : maintenant on sait que le gouverneur Hotzmichel est un cul-béni inféodé à l'évêque pour racheter les péchés de sa fille (qui se donne donc un peu trop aux officiers et pas assez aux représentants du clergé).
Bref, tu vas trop vite. Tu crois que, parce que c'est gratuit, parce qu'on est sensé acheter le dernier 'dex tau...
Tu m'dégoûtes ;)
Bon, résumons toutefois : l'intérêt dans cette geste, c'est de pénétrer qui manipule qui, et donc de déceler pourquoi il arrive tant de vilaines choses au héros.
Dans une quête classique, Damas aurait été emporté par son héroïsme naturel en sauvant Wael alors que. Wael, reconnaissant, lui aurait alors avoué qu'il était son ticket de sortie. Tu as choisi un rebond bien plus passif, le cadavre du nocturnien, modifiant bien plus faiblement le rapport de force. Wael avoue toutefois ; on s'asseoit "parce qu'on va en avoir pour un moment", et en fait c'est très court : Wael, Poubelle, Dutch et Higgins sont là pour protéger Damas, peut-être l'exfiltrer, mais c'est tout.
Tu vas trop vite.
Avec la mort de Dutch, on a ce syndrome de Stockholm cité ci-dessus, mais tu l'exploites paradoxalement à l'avantage de Wael, comme si on avait oublié que c'était un dur, une brute. Damas est donc un anti-héros, une bite-molle, qui subit.
Une nouvelle fois, pourquoi sauver un tel non-héros ? Chaque paragraphe le dénude un peu plus de son vernis nobiliaire. Après chaque transition (lassante) d'évanouissement/endormissement/assommissement, il reste peu :
- Damas a perdu sa virginité avec Alicia (un ambitieux tiendrait beaucoup plus à la vie, serait plus cynique) ;
- Damas est naïf car seul (pas d'amis, de proches, ne comptant que sur la réactivité mécaniste de sa classe sociale).
- Damas se prend pour un galot alors qu'il n'est qu'une bille (se satisfaisant que Wael ait laché "gouverneur", sans penser, comme votre serviteur, que Nathan Damas ait profité de/organisé tout cela pour prendre la place d'Hotzmichel, ce que j'aurais fait, moi, avec un fils pareil qui ne m'a pas piqué la cravache à l'age de treize ans pour aller tancer lui-même les servantes).
Damas est un fils à papa. Il est antipathique.
Reste donc la pitié, la curiosité morbide d'assister au terme de la (lente) montée à la croix
Le pion, la tour et la reine...
La spyre doit rester la spyre, un spyrien le spyrien. OK, c'est l'histoire d'un pion, d'un pion qui ne peut être sacrifié.
Il ne déchire pas les vêtements d'Alicia, elle le laisse donc sur la béquille, normal.
Mon pouce est prêt pour le pauvre Damas. Baissé ou levé, cela ne dépend que de toi.