Avant d'empoigner le drone comme les enfants humains rattrapent au vol les couvercles de poubelles, Rac'O s'inquiéta de consacrer quelques secondes à vérifier que ce n'était pas l'un de ses prototypes de drones-scies.
Mais non, c'était juste <i>son</i> drone, le plus vieux, son fidèle.
Décidemment, depuis ce matin, une partie de son esprit ne voulait pas se réveiller.
Précautionneusement, elle extirpa la pile-mémoire du coffret de protection serti dans le ventre du disque antigrav, la transféra dans le lecteur à trépied, qu'elle posa sur son lit. Répondant à ses commandes vocales, le lecteur remonta jusqu...
Les squats qui portaient son corps et le déposaient dans son lit...
A nouveau, elle se tata le bras gauche.
<i>Pourquoi savais-je que c'était le gauche ?!</i> s'angoissa-t-elle soudain. <i>Et quel jour sommes-nous ?!</i>
La porte du Dragon d'Or, agressée par un tambourinement furieux, fit fuir cette question.
Précédée par le drone, elle dévala l'escalier en enfilant une tunique.
<i>Reconstruction biomoléculaire ?? La Genocide en a-t-elle les moyens ?</i>
<i>Une chose est sûre : quelqu'un veut m'éloigner de la poudrière, éviter l'explosion entre la Schind et la Genocide.</i>
Le visiteur, matinal, est un habitué.
Comme d'habitude, une pouffiasse l'accompagne. Tous deux veulent apparemment faire du Dragon d'Or leur after.
- "Dame Rac'O, avez-vous encore des menus vapeur ?" murmure le noctambule.
Elle va répondre mais, en s'asseyant, l'épaule dénudée de la pouffiasse attire imparablement son attention.
Un tatouage.
Une tête de kroot blanc.
<i>Suis le kroot blanc.</i> semble rémerger de son rêve !
- "Oh lala lala lalaaa..." semble-t-elle répondre enfin au visiteur.