La ville impériale s'appelle Mirlock ou Brimlock ?
Bah, peu importe après tout.
J'avais 14 ans. Sur ce ferry baigné d'une bruine printanière, sous un ciel à la fois gris et ensoleillé, je savourais seul ce moment acquis de haute lutte auprès de mes parents. Au loin apparaissaient déjà les falaises blanches, derrière elles ce magasin londonien sur Oxford Street, le but de mon voyage. Une journée à Londres, mes étrennes plein les poches. Et même cette rousse au visage si délicatement tâcheté qui rentrait chez elle rentabilisait ma traduction hardue de Space Marine. Presque à la proue du navire, collé contre cette vitre sale dans les relents de sueur de la grande cabine bondée de passagers, j'étais le roi de la Manche.
Et moi-aussi je me rêvais alors, écrasant les plaines aux cratères nombreux de la course de mon titan vers la destruction inévitable des renégats qui avaient trahi l'Empereur.
Plus de vingt ans après, je ressens toujours ce moment. Je lui dois ma carrière militaire, les éditeurs de figs une part non négligeable de mes étrennes, et les Marches Orientales de l'Imperium bien des épopées et de nouvelles pratiques sexuelles.
Ton texte, Petit, n'a aucun intérêt, si ce n'est celui, toujours important, de rappeler qu'on commence toujours par imitation, et que celle-ci demande aussi d'être bien faite. Tu imites au moins sans trop de fautes, c'est la première marche à franchir.
Pas d'intérêt car tu ne racontes pas une histoire, tu racontes ton histoire, endossant l'armure que nous tend chaque mois un nain blanc, te perdant souvent dans des détails de déploiement ou de scénario de bataille. Sean Connery le dit à Christophe Lambert sur la plage d'Highlander : cette sensation, c'est l'appropriation, l'un des ingrédients de notre communauté transgénérationnelle, et ce n'est jamais mal de vouloir en signaler l'éveil par écrit.
Alors, bien sûr, dans ton texte la ville impériale change de nom, c'est la plupart du temps du copier-coller du 'dex et, embarqué dans l'aventure fébrile dont tu es le héros, tu en oublies même de te relire :
Citation :Il apprit également que les Vostroyens avaient pour chef avait pour nom Ivan Moutlinn et était Maréchal.Mais tenter d'imaginer ce qu'était O'Shovah avant sa sécession est une bonne idée, un peu comme cette rousse sur le ferry m'avouant avoir découvert en France les cuisses de grenouilles et les préférer désormais à la gelée de menthe ; des moments comme ça par lesquels le monde redevient beau, et l'espoir en l'humanité tangible (n'en déplaise au Nain).
Veille à insérer tes futurs paragraphes à la suite des précédents, dans le même thread (sans en ouvrir un autre à chaque fois).
A dans vingt ans j'espère.