Citation :
il y a 55 minutes, Boulicomtois a dit :
<a contenteditable="false" data-ipshover="" data-ipshover-target="<___base_url___>/index.php?/profile/6437-aerthrandir/&do=hovercard" data-mentionid="6437" href="<___base_url___>/index.php?/profile/6437-aerthrandir/">@Aerthrandir</a>: Je suis en total désaccord avec toi sur le déterminisme pour les garçons...
Déjà parce que je ne vois pas en quoi c'est moins grave qu'un petit garçon ne puisse pas devenir père au foyer, par rapport à une petite fille qui veut devenir mécano.
(Et en tant que père au foyer, je parle en connaissance de cause).
Ensuite parce que ça sous-entend que c'est aux filles de lutter pour avoir les mêmes possibilités que les hommes. Alors que c'est à la société (homme et femme) de changer son regard sur les autres. Le problème n'est pas juste de briser le plafond de verre, c'est aussi d'éviter que les hommes érigent ce plafond...
En fait, je trouve tes propos sexistes. Dire que le déterminisme des garçons est moins grave que celui des filles, ça me laisse un goût amer.
Je vais faire un parallèle (qui n'engage que moi): c'est comme les violences conjugales. Alors qu'elles devraient être toutes combattues, ça devient "les violences faites aux femmes". Et ce sous prétexte que les violences faites aux hommes ne représentent qu'un quart des violences totales (et plus ou moins 15% des décès).
Il n'y a pas de "bon" déterminisme de genre...
J'espère ne pas avoir outrepassé tes propos et opinions. C'est toujours un peu délicat, ce genre de débat.
Mais pour savoir comment est considéré un père au foyer actuellement, je me fais autant de soucis pour mon fils (qui a eu un poupon avec lequel il n'a jamais joué) que pour ma fille (qui pique déjà les petites voitures de son grand frère).
On touche à la limite des forums où ce qu'on pense dire et ce qu'on dit n'a pas toujours exactement le même sens. Pareil pour ce qu'on lit et ce qu'on en comprend. Donc je vais tenter une explication pour clarifier le sens de mon propos.
1 - Je ne dis pas (ou en tout cas, ce n'est pas ce que je voulais dire) qu'il y a un bon déterminisme (pour les garçons) et un mauvais (pour les filles). Ma pensée est plutôt que le déterminisme qui touche les filles est vachement plus rétrograde. Le fameux côté "pondeuse au foyer". Ce qui ne rend pas le déterminisme qui touche les garçons "mieux" pour autant. Mais pour moi, on est dans le même rapport qu'entre une fracture ouverte et une entorse. Y'en a un moins pire que l'autre mais le mieux, c'est de n'avoir aucun des deux.
2 - Je dis que je veille plus particulièrement à ce que ma fille ne se cantonne pas dans le trip "princesse - poupées" par obligation mais qu'elle choisisse ce trip par envie. Et que tous ses choix soient des choix sincères, pas des choix qu'elle s'imposera du fait de son genre. Que ce soit les jouets, les jeux de société, les activités extra-scolaire (bon, manque de pot, elle a choisis la danse...), les études et la/les carrière(s). EDIT : Et pareil pour mon fils mais le poids social/déterministe étant moins grand, je trouve que ça demande moins de travail de ma part. Et certainement en fais-je trop pour ma fille et pas assez pour mon fils. Je ne sais pas.
3 - C'est évidemment à la société de changer. Aucun doute là-dessus. Mais tant que la société n'a pas changé, je préfère m'assurer que ma fille ne va pas s'auto-censurer dans ses choix parce que c'est une fille, là où la société proposera naturellement tout un choix de carrière à mon fils. Sur le papier, ma fille a un plus gros désavantage parce que c'est une fille.
Et à mon avis, pour que la société change et que les plafonds de verre soient supprimés, il faut que ce soient ceux au-dessus du plafond qui s'en occupent. Déjà parce que je suis un naïf et que j'ai une vision idéaliste de la société et de comment elle devrait fonctionner. Ensuite parce que ça demande moins d'effort quand ça vient de ceux qui décident (comme on dit au café du commerce) que de la rue.
Et vu que ça ne viendra pas forcément des hommes (en général, hein, je ne parle pas des gens sensés sur ce forum) qui sont moins sensibles là-dessus (car privilégiés par rapport aux femmes), alors il faut que des femmes puissent franchir ce plafond de verre pour ensuite le faire sauter. Et donc qu'elles osent le faire et qu'elles réclament ce qui leur est justement dû.
Donc il n'y a pas de "bon" déterminisme et de "mauvais" déterminisme. Il y a des difficultés différentes selon le genre et ce que l'on veut faire.
- Faire sage-femme quand on est un homme, c'est compliqué parce qu'il faut affirmer le choix de carrière à la base face au regard des autres et il y a des patientes que ça gênera et d'autres non.
- Faire maçon quand on est une femme, c'est très dur parce que ce choix de carrière sera déjà remis en question par les camarades, la famille et les professeurs et CHAQUE personne rencontrée au cours de la carrière (collègues, architectes, clients, etc.) sera au mieux étonné, au pire hostile.
Selon les cas, ça peut être plus compliqué d'être un Sage-Femme qu'une Maçonne mais globalement, on en est encore à faire des articles dans la presse quand il y a UNE femme qui devient peintre en bâtiment...
Bref, on est globalement bien d'accord et le ton calme de ta réponse m'a permis de répondre au mieux, merci à toi.
Bon, le temps que j'écrive, Bawon (qui est un de ceux dont j'apprécie les interventions ici) a résumé en trois mots le fond de ma pensée. Tant pis, je l'ai tapé, vous allez le manger.
Cordialement,
Benoît