Citation :
il y a 25 minutes, Bawon Samdi a dit :
La négation du fait social est bien commode car il permet de se dire "moi je ne suis pas comme ça", "moi ça ne m'arriverait jamais". Sauf que, si, nous sommes comme ça quoique à des degrés divers. La reconnaissance que nos actions (ou inactions) participent à des systèmes sociaux est fondamentale pour pouvoir les remettre en cause et espérer les changer.
En quoi est-ce que ça invalide mes propos de comptoir? Est-ce qu'au contraire, je n'ai pas clairement dit que je n'avais d'abord eu aucune réaction (enfin, si, ignorer les faits reste une réaction...)? Et que depuis, j'avais pris conscience qu'intervenir systématiquement était ce qui me semblait la meilleure solution pour changer le comportement du "groupe des usagers du tram"?
Je n'ai pas nié que les actions des individus participent aux systèmes sociaux. Ni que la société a un impact sur mon comportement. Au contraire. Mon propos, c'est que les individus doivent prendre leurs responsabilités pour justement agir et modifier la société. Que la "société", c'est pas un concept qui sert à se cacher pour dire "c'est comme ça, j'y suis pour rien".
Citation :
il y a 58 minutes, Egill a dit :
Allez sauver la dame en détresse et se prendre un pin dans la tronche, c'est une attitude louable et courageuse, mais qui ne résout rien.
Et sinon, tu aurais été une femme tu aurais dit la même chose? Où jouer les chevaliers blancs redresseurs de tort est-il réservé aux hommes? Tu vois où je veux en venir?
Non, ça ne résous rien. Mais ça me semble quand même préférable à l'indifférence. Et bénéfique pour la victime, aussi. Ne serait-ce que pour lui montrer un peu de considération et lui rendre un peu de dignité. Accessoirement, si un jour, c'est moi la victime, je pense que j'apprécierai un peu de soutien, même symbolique.
Ceci étant dit, non, je ne vois pas où tu veux en venir. Je n'interviens pas parce que je suis un homme (un mâle, quoi) mais parce que ça me semble le meilleur comportement à adopter. Après, si tu sous-entends que la peur des représailles justifie l'indifférence, moi, je ne le pense pas. Et honnêtement, ça m'ennuierai que 90% de la population le pense.
Pour ce qui est de la différence de comportement pendant la seconde guerre mondiale, j'ai un peu de mal à te suivre. Je comprends bien ce que tu veux dire, hein... Mais je ne vois pas en quoi le salaud de la Gestapo révélerait son vrai visage dans des circonstances particulières alors que c'était un chic type avant. Si la guerre n'avait pas eu lieu, ce serait peut-être resté un chic type toute sa vie. Le fait qu'il change de comportement en fonction de la situation ne permet pas à mon sens de dire quelle est la vraie nature du gars en question.
Tiens, ça me fait penser à un documentaire que j'ai vu il y a quelques années, sur la guerre d'Algérie (peut-être "ils eurent 20 ans dans les Aurès", je ne sais plus). On y voyait un ex-appelé (d'une cinquantaine d'années, donc) raconter les horreurs qu'il avait vu pendant la guerre pendant un entretien. Notamment un passage ou il décrit un soldat français éclate le crâne d'un algérien avec une pierre. Plus loin, les larmes aux yeux, il te dit que le soldat en question, c'était lui. Pourtant, c'était un type normal avant et après (traumatismes mis à part...) la guerre. Tu vois ce que je veux dire? C'est quoi, sa vraie nature, à ce type là? Dans quelle mesure tu peux le considérer comme un bourreau plus que comme un père de famille, sachant que ce qu'il a fait d'horrible, il ne l'a pas fait dans des circonstances habituelles?