Citation :
Il y a 13 heures, Solelfik a dit :
Quand j'étais gamin/ado/djeun, je pouvais juste RIEN me payer. Genre, 50 francs une figurine en métal ? même pas en rêve.
Le fric a tout de suite été central : pour jouer à ces jeux, il en fallait et pas qu'un peu. C'est pas un loisir de prolo. Donc je regardais, je traînais dans les boutiques, une ou deux fois par an je claquais genre 25 francs. A mon anniv' je me faisais offrir une fois un Paranoïa, une fois un truc de dalles de donjon en cartons (qui aujourd'hui se revend une fortune, mais il est perdu depuis). Sinon, j'utilisais les jeux fournis dans Casus Belli ou j'en inventais, des trucs avec des pions en carton, ou des jdr.
J'ai attendu 25 ans plus tard pour pouvoir y revenir et y dépenser tout mon budget loisir.
Exactement le même vécu, si ce n'est que j'étais plus orienté jeu de plateau. A part traîner dans les Temple du Jeu et autres Sortilèges, squatter les copains qui avaient les moyens d'acheter de tels jeux, nada. Sans compter que dans le milieu dans lequel j'évoluais, jouer aux jeux de société/figs relevait au mieux d'un gâchis de temps dans une activité inutile, au pire témoignait d'un retard de maturité.
Croire que c'était mieux avant, qu'il y a eu un temps béni où tout relevait de la passion et non du pognon, cela me paraît utopique pour ne pas dire naïf. A la rigueur, je peux le concevoir pour les tous premiers temps du Jdr au début des années 70, mais le commerce s'est très vite emparé de ce filon et dès le début des années 80, l'argent s'es imposé comme le nerf de la guerre.
La différence, c'est qu'aujourd'hui du pognon, j'en ai suffisamment pour me lâcher dans ma passion ludique. Cela m'a d'ailleurs amené à acheter tout et n'importe quoi dans les premières années, j'ai offert/revendu la plupart des jeux d'alors. Aujourd'hui, je peux me permettre d'être plus exigeant, échaudé par mes premières fringales, mais aussi parce que la qualité de la production n'a cessé de croître et que l'offre est tout bonnement démentielle : il en a pour tous les goûts/coûts.
Et KS là-dedans a démultiplié cette diversité de l'offre, imposant également aux éditeurs classiques de revoir leur copie et de se remettre en question. Bien que KS soit aujourd'hui une affaire de gros sous, il reste une mine à mes yeux en permettant d'accéder à des gammes toujours plus originales - peut-on 7th continent, Gloomhaven, Too Many Bones, Conan, etc sans KS ? - ou à des gammes plus classiques mais avec des exigences matérielles nettement plus élevées qui permettent de renforcer l'immersion par le recours au kiloplastique. Alors certes, il y a un emballement autour de KS, une course à la quantité/qualité matérielle au détriment parfois du jeu lui-même, mais tant pis tant que cela nous permet de découvrir de nouveaux systèmes, de nouvelles expériences ludiques. On est désormais suffisamment "grand" pour savoir ce que l'on veut, pour l'assumer, sans avoir besoin que l'on vienne nous rappeler à l'ordre, nous faire la leçon. ;)
Don Lopertuis