Alors voilà, ça fait un moment que je souhaitais pondre une histoire de ce genre, seulement je ne suis pas sur que ça plaira à tout le monde. Je préfère vous prévenir, mais si jamais cette histoire a de l'intérêt je posterai une suite que je suis déjà en train de travailler avec duel de sorciers (puis peut-être une autre avec champion de Khorne dans les parages). Avec le recul, je crois que ma plus grosse erreur fut d'essayer de faire un récit à la première personne car c'est un exercice difficile de se glisser dans la peau d'une personne dont on cherche à définir la personnalité. Mais assez de blabla et je vous laisse lire à présent (attention c'est assez long).
C'était pour moi une journée à Altdorf comme les autres, si ce n'est que je souhaitais aider ce jour là ma famille en l'allégeant un peu de ses problèmes. Je me nomme Erika, je suis âgée de 12 ans, et je suis la fille d'un tonnelier et d'une servante d'auberge, l'ainée de deux frères et une sœur. Cette présentation doit suffire à signifier que les revenus des mes parents, et donc nos conditions de vie, sont déplorables. C'est pour cette raison que je parcours les rues de mon quartier, à la recherche d'une opportunité, pour rapporter un peu d'argent au foyer, quelque soit l'emploi, pourvu que je rapporte ne serait ce que quelques pièces de cuivre par jour.
« Mais enfin Erika, tu n'as que douze ans! Comment veux tu trouver du travail à ton âge? Ne t'en fais pas pour çà, on trouvera une solution. »Mais peu importe ce que dira ma mère, je trouve que ce n'est pas normal de devoir élever quatre enfants quand on a à peine les moyens de s'occuper de soi.
C'est en pensant ainsi je vis autour de moi un phénomène bizarre: tout autour de moi, quelque chose commença à envelopper certaines personnes, comme une espèce de vapeur grise. J'ignorais ce que c'était, mais une chose était certaine: je me sentais méfiante vis-à-vis de ceux que ça entourait, comme si cette brume me désignait ceux qui possédaient de mauvaises intentions. Puis je m'aperçus qu'elle se concentrait aussi essentiellement autour d'un vieillard, une sorte de mendiant emmitouflé dans de larges vêtements gris: une robe recouverte d'un manteau, ainsi qu'une écharpe. En plein été, cet accoutrement aurait forcément attiré l'attention de la foule, mais personne ne semblait le remarquer. Il s'est alors aperçu que je le regardais, et il en a paru assez surpris. Nous avons continuer à nous observer un moment, puis il a sourit avant de baisser le regard. J'ai alors fait comme si de rien n'était et j'ai continué ma route à travers les rues d'Altdorf. Sur le coup, il m'avait paru bizarre, pas comme s'il avait des intentions mauvaises comme les autres, mais plutôt comme si il gardait un secret... un secret qui n'attendait qu'à être révélé.
En continuant à marcher, je me rendis compte que j'étais sortie du quartier que je n'avais que rarement quitté., et que je n'étais pas allé n'importe où. Mon père me répétais qu'il préférait ne pas me savoir aller là où je m'étais inconsciemment dirigée: droit vers un des quartiers les plus mal famés de la cité. Il n'arrêtait pas de me dire que cet endroit était le repère de nombreux brigands et truands en tout genre. Prise de panique, je regardais autour de moi pour voir si personne ne m'attaquerais.
Les rues étaient désertes ici, comme si l'endroit avait été abandonné depuis plusieurs années. Tout était silencieux. Les maisons étaient passablement délabrées, les portes et fenêtres condamnées et barricadées à la hâte, et l'endroit était envahi par la poussière et la crasse. Je n'avais qu'une envie: partir d'ici au plus vite. Mais la peur me clouais sur place. J'avais l'impression d'être épiée, et c'est alors que des volutes grises apparurent de nouveau. Elles semblaient portées par le vent et venaient se placer dans certains endroits qui s'avérèrent des cachettes idéales; une impasse, une porte dont on avait retiré les planches la condamnant, un ancien établi... Je compris alors que toutes les cachettes occupées m'étaient révélées, et qu'elles étaient peu nombreuses à l'être. Je me sentis un peu rassurée, mais si l'un de mes observateurs décidaient de s'en prendre à moi, je n'aurais aucune chance de lui résister. Je repris alors ma route en sens inverse pour essayer de revenir dans mon quartier. Mais je m'étais apparemment aventuré plus loin que je ne le pensais, car je ne retrouvais plus mon chemin. J'étais perdue dans ce quartier que je ne connaissais pas, et où je pourrais me faire agresser à chaque instant. Sauf si... Sauf si je peux éviter les agresseurs en me servant de ces vapeurs grises qui me révèleront où ils se cachent.
Et comme si mes pensées prenaient forme, la brume alla se réfugier dans certains coins obscurs des rues alentours, me révélant tout endroit où quelqu'un se cache alors. Je pus ainsi commencer à explorer les ruelles en évitant de m'approcher trop près des endroits risqués, en espérant sortir le plus tôt possible de ce quartier. Mais même si je n'en avais pas encore conscience, ce devait être ailleurs que le destin me conduirais.
Après plusieurs minutes, qui me semblaient durer une éternité, j'arrivais à une place qui semblait avoir été il y a longtemps une place de marché au vu de sa taille et des nombreux établis placés à l'abandon. L'endroit était dominé par un gigantesque bâtiment en ruines, mais malgré cela sa taille lui permettait de dominer les maisons avoisinantes, j'en fus surprise mais ce n'était pas cela qui m'avait le plus frappée: des volutes grises s'amoncelaient autour de lui, à tel point qu'il m'était difficile d'en distinguer les tours. C'était comme si on voulait dissimuler l'endroit de la vue de tous, bien que je ne voyais pas comment on pourrait y parvenir. Et puis, brusquement, dans un grincement grave, les portes de l'entrée commençaient à s'ouvrir. Quand elles furent grandes ouvertes, je me rendis compte qu'il y avais quelqu'un l'intérieur, entouré de volutes grises qui commençaient à s'évanouir. Je ne mis pas de temps à le reconnaître.
« Bienvenue au collège gris, m'accueillit le mendiant de tout à l'heure. Entre donc; les rues ne sont pas sures ici.
--Vous... Vous saviez que j'étais devant la porte, demandais-je?
-Il y a des choses que des personnes comme moi peuvent savoir aisément mon enfant. »
Il s'ensuivit alors un cours silence durant lequel j'essayais de comprendre ce qu'il venais de dire. Puis après m'avoir de nouveau invitée à entrer, je m'exécutais. Je préférais rester un moment en sa compagnie plutôt que de rester dehors avec tous les coupes-jarrets qui pouvaient passer. Il m'entraina alors dans un grand couloir, dont l'aspect était du même goût que la façade extérieure, si ce n'est que quelques mites peuplaient l'endroit.
« Je vous ai vu tout à l'heure, finis-je par dire. Vous devez donc savoir comment je pourrais rentrer? Je me suis perdue en venant par ici.
--Tu n'as donc jamais quitter ton quartier d'origine?
--Mon père préfère m'y savoir en sécurité plutôt que de trainer jusqu'à des endroits comme ce quartier. »
Nous arrivions alors jusqu'à une pièce assez vaste qui semblait être un salon, à en juger par les tables et les fauteuils qui y étaient disposés. Il s'assit me désigna un fauteuil en face de lui:
« Assieds toi. » me dit-il, ce à quoi je m'exécutai.
« As-tu besoin de quelque chose?
--Non, finis-je par répondre. » Puis, après avoir hésité un moment, je finis par lui demander:
« Excusez moi, mais qui êtes vous?
--Ha, c'est vrai que je ne me suis pas présenté! Je m'appelles Sigismund Heldegard, membre de l'ordre gris.
--L'ordre gris, qu'est ce que c'est?
--Hé bien... Par où commencer? Il est difficile d'en parler, même entre nous. La plupart des gens qui en ont eu des échos sont plutôt méfiants.
--Pourquoi donc, demandais-je en devenant moi-même méfiante?
--C'est peut-être un peu trop tôt pour y répondre. Mais sache que le secret est un élément important ici, et que nos activités devant restées anonymes, nous sommes souvent soupçonnés lorsqu'il se produit des phénomènes inexplicables. La vérité, c'est que nous sommes au service direct de l'empereur lui-même.
--Vraiment? Mais alors... Pourquoi, demandais-je en regardant autour de moi, pourquoi logez vous dans des locaux aussi mal entretenus?
--Ha çà, s'exclama-t-il en riant! Hé bien pour la simple raison que le secret étant notre fondement, les premiers membres de mon ordre ont choisi cet endroit pour fonder leur collège. Au milieu d'un endroit où le commun des mortels ne nous embêterait pas, nous avions un endroit où nous réunir afin de mener nos recherches et de débattre sur les actions générales de l'ordre. Mais nos ainés avaient choisi cet endroit pour une raison bien plus importante. As tu remarqué qu'en dehors de nous, il semble n'y avoir âme qui vive? »
C'est vrai que l'endroit était silencieux. Pas un bruit, juste l'écho de la voix de monsieur Heldegard. Mais çà m'inquiétais énormément de me savoir seule avec cet inconnu. Il poursuivait:
« L'autre raison au choix de cet emplacement, c'est que nous n'y sommes présents que rarement. En effet, nos activités nous poussent à effectuer des recherches à travers tout l'empire, ce qui implique que nous sommes sans cesse en mouvement, et donc que cet endroit ne nous sert que rarement.
--D'accord, mais je crois que vous n'avez pas répondu à ma question. L'ordre gris fait des recherches, mais sur quoi, et qu'est donc exactement que l'ordre gris?
--Je constate que tu gardes ton attention, malgré l'intérêt que tu portes à mon exposé. Bien, nous arrivons à la partie la plus délicate du sujet. En venant ici, n'as tu rien remarqué? Comme une sorte de brume de nature mystérieuse?
--Oui, répondis-je, mais...
--Ha, nous y voilà, tu es donc, comme nous, capable de voir Ulgu le vent gris.
--Le vent gris?
--Oui, le vent d'Ulgu, celui dont dépend mon ordre.
--Alors, c'était çà qui vous entourait tout à l'heure? Et c'est çà qui entoure le sommet de ce collège?
--Exactement. En fait, dans ces cas précis, il sert à dissimuler.
--Mais alors, c'est pour çà que personne ne vous a remarqué à part moi?
--Tout à fait. »
S'ensuivit alors un silence durant lequel je digérais l'information. Mais en définitive, ça ne répondait toujours pas à ma question. En quoi avait-il besoin de tourner autour de la réponse sans oser me la donner directement?
« Mais qu'est ce que l'ordre gris a à voir là dedans, insistais-je? Pourquoi ne me répondez-vous pas? »
A cette question, il est resté muet. Il avait l'air de chercher une réponse adaptée, mais il finit par soupirer et par dire:
« Parce que j'ai essayé jusqu'à présent de te ménager, mais si tu tiens tant à le savoir, alors il va me falloir être plus direct. Nous sommes comme des enquêteurs qui avons pour rôle de trouver toute information susceptible d'aider l'empire dans sa lutte contre le chaos. »
Sur le coup, je suis restée interdite. Des espions, ou quelque chose d'autre? Il ne me fallu pas longtemps pour avoir une réponse plus précise:
« Le secret est notre principal outil dans l'exercice de notre fonction, poursuivit-il, mais notre mot d'ordre est la justice. C'est pourquoi nous en avons toujours sur nous le symbole. » Il se leva et extirpa des pans de sa robe une épée qu'il me présenta alors.
« Vous êtes... des guerriers, demandais-je?
--Oui... Et non. Bien que cette arme puisse nous être utile, nous nous en servons rarement, dit-il en la rangeant. Notre meilleure arme est le vent d'Ulgu. Ce n'est pas un simple brouillard dissimulateur comme tu pourrais le penser, c'est d'avantage... une réserve inépuisable dans lequel il faut savoir puiser ce dont on a besoin tout en faisant attention à ne pas en subir des conséquences néfastes. Toi, tu as su t'en servir pour arriver jusqu'ici, mais tu ne l'as pas sollicité autant que nous le faisons d'habitude, ce qui t'as préservé de son influence néfaste.
--Mais vous, si vous n'êtes pas un guerrier, alors qu'êtes vous donc?
--Je suis un umbramancien. Ou pour être plus clair, un sorcier gris. »
Cette dernière révélation ne pouvait pas me laisser de marbre. Un sorcier... J'étais en présence d'un sorcier, un des individus dont les gens étaient les plus sceptiques! Et il me révélais tout çà sans rien dissimuler.
« Mais, mais alors si le secret est comme vous le dites une de vos obligations, alors pourquoi me révélez vous tout çà?
--Parce que tu possèdes les mêmes dons que nous. Tu peux voir le vent d'Ulgu, et tu peux le plier à ta volonté. Tu as les bases nécessaires pour devenir apprentie au sein de notre collège de sorcellerie.
--Attendez. Vous voulez dire que... Que je suis une sorcière?
--Je veux dire que tu pourrais devenir une sorcière, une personne disposant du pouvoir de combattre les forces du chaos... Une personne capable de servir l'empire, sa justice, et son peuple. Mais cela dépendra de ce que tu décideras.
--Attendez, vous êtes en train de me dire que j'ai le choix alors que je suis déjà capable de voir le vent gris. Je suis déjà... quelqu'un de différent des autres.
--Si tu choisis de ne pas rentrer dans l'ordre gris, nous te ferons alors passer un rituel pour bloquer tes capacités magiques, ce qui fera de toi une personne comme les autres. C'est une obligation car ceux qui choisissent d'apprendre la magie sans l'assistance d'un magister impérial sont plus exposés à l'influence du chaos et peuvent devenir dangereux. Prends tout le temps qu'il te faudra pour y réfléchir, car à présent il va être l'heure pour toi de rentrer. Je vais te raccompagner jusqu'à l'entrée de ton quartier. »
Et c'est ainsi que s'acheva la conversation. Durant tout le trajet du retour, nous n'avions pas échangé un seul mot. Et lorsque nous fûmes arrivés, je me décidas à lui poser une ultime question:
« J'aimerais juste vous demander une dernière chose: que faisiez vous dans ce quartier tout-à-l'heure? »
Il ne me répondit pas tout de suite. C'était comme s'il se souvenait de quelque chose de triste, ou de douloureux.
« Je viens souvent dans ce quartier ces derniers temps car j'ai découvert depuis peu l'opportunité de corriger une de mes plus regrettables erreurs. »
Hélas, je ne tarderais pas à savoir de quoi il parlais.
(fin provisoire)
Voilà, fini pour le moment. A vos claviers pour la critique, et peut-être à bientôt pour la suite (si ça vous plait bien sûr).