Allez, on va causer d'un jeu d'escarmouche gratuit à l'ambiance morbide : Necropolis, créé par Peter Vigors(Olwshield), illustré par Martin McCoy.
Note : toutes les illustrations sont de ce dernier. Les photos sont issues de l'Instagram de Peter Vigors.
L'âge des vivants s'est achevé il y a bien longtemps. Seuls les morts persistent.
Lore
Comme le sous-entend l'introduction, l'action prend place dans un monde où la vie a disparu sans que la cause en soit explicitée (même s'il est sous-entendu que les morts-vivants ont exterminés toute vie). En tant que liche, revenant ou parangon (les trois classes jouables), vous allez mener votre troupe de pas-vraiment-morts au combat pour une autre bande du même acabit pour assouvir les ambitions de votre chef.
Le jeu dispose d'un peu de lore distillé par petites touches via des textes d'ambiance réussis. Le contexte comprend une ville immense abandonnée (la Cité Eternelle), plusieurs régions, diverses cabales avec des motivations tout aussi variées. L'ambiance s'inspire fortement de Mordheim et (surtout, amha) de la série des Dark Souls (tout particulièrement le 3ème opus).
Résumé rapide du concept du jeu
Tout le monde est mort (ou est un mort-vivant) : les chefs de bande sont donc des nécromanciens, des liches, des revenants... tandis que leurs 'bandes' (appelées gathering/assemblées dans le vocabulaire du jeu) se composent des zombies, des squelettes ou des goules. Si on reste sur du mort-vivant classique, le jeu encourage à l'imagination débridée.
Necropolis28 est un jeu en activation alternée. Chaque figurine débute son activation avec un certain nombre de points d'action (2 ou 3 le plus souvent).
La progression du chef de bande (le seul à engranger de l'expérience) se fait via le système d'ambition, que je détaille plus bas.
Il n'y a pas d'échecs ou de jet de dés ratés dans ce jeu. Quand vous lancez vos dés, vous obtenez des réussites mineures ou majeures. Tout se règle à coup de d10.
Les sorts ont une grande importance. Tous les chefs de bande sont des lanceurs de sorts au répertoire magique plus ou moins étoffé. Le système de jeu recourt à des points de mana de trois types (sang/os/nécroplasme). La plupart des sorts et tous les types de troupes sont associés à un de ses trois mots-clés. Chaque point de mana correspond à 1d10. Quand vous voulez lancer un sort, vous y consacrer autant de point de mana qu'il vous apparaît pertinent mais une fois les points de mana utilisés, ils seront définitivement perdus. Il existe heureusement des moyens de reconstituer sa réserve : toutes les figurines, lorsqu'elle sont détruites, lâche un point de mana (du type correspondant à la figurine : sang, os ou nécroplasme) qu'il est alors possible de récolter. Ce n'est pas le seul moyen de s'en procurer mais il s'agit du plus fiable. La grande majorité des sorts demandent la dépense d'au moins un type de mana spécifique. Dans le même ordre d'esprit, la plupart des sorts n'affectent que certains types de figurines.
Cela se joue sur une toute petite table (16 pouces par 16 pouces, soit environ 40 cm de côté). Les joueurs sont fortement incités à travailler les décors de cette table d'où le sous-titre diorama skirmish game de Necropolis28.
Création de la bande
Vous commencez la campagne avec un budget de 300 oboles (les pièces d'argent empreintes d'énergie nécromantique de ce monde).
Chaque joueur doit choisir une allégeance parmi plusieurs mutuellement exclusives avec souvent des contraintes dans la composition de la bande (par exemple, vous ne pourrez inclure que des figurines de type 'sang', une autre exige que le chef de bande soit une liche, etc...). Chaque allégeance confère en compensation une règle spéciale utile pour votre chef ainsi que la possibilité de conférer une autre règle spéciale à une figurine de la bande. A noter qu'il est possible de ne pas opter pour une allégeance. Dans ce cas, votre bande sera une bande de Carcasses, perdus, abandonnés et oubliés qui pourra piocher deux traits dans une liste assez longue pour les confier à deux figurines différentes. Idéal si vous avez envie de personnaliser un maximum.
Vient ensuite le choix de la nature profonde du chef de bande. Tout d'abord, il faut choisir son mot-clé : sang, os ou nécroplasme ce qui aura plusieurs incidence. Par exemple : os => +1 en violence (illustre les capacités martiales de la fig), sang =+2 aux points de vie max. Nécroplasme : la figurine vole mais a -2 pv max.
Ensuite vous aurez le choix entre trois incarnations. Deux gratuites : la liche (stats bof mais connaît beaucoup de sorts, commence avec plus de mana que les deux autres, elle ne peut porter aucune armure), le revenant (ne connaît qu'un sort, un peu meilleur sur le plan martial que la liche, peut faire des coups critiques assez odieux) et le parangon (coûte 250 points soit tout votre budget ou presque mais il a d'excellente stats). Tous les leaders connaissent le sort d'invocation basique. Vous pouvez les personnaliser avec une dizaine de traits différents.
Le moment de composer la bande est venue. Le budget initial étant plutôt chiche, vous allez probablement devoir soit privilégier la quantité, soit la qualité mais escomptez entre deux et sept ou huit figurines, avec une moyenne qui se situerait plutôt vers les cinq. Pour donner un ordre d'idée, le 'soldat' le moins cher chiffre à 35 oboles et le plus cher (énorme monstre) pèse 225 oboles, la médiane se situant vers les 60-70 oboles. Attention car qui dit petit budget, dit stats vraiment très mauvaises.
Figurines Bestiarum Miniatures.
Il n'y a pas énormément de profils différents mais leur nombre est bien suffisant pour personnaliser ce qu'il faut sans se perdre en détails. La plupart sont disponibles dans les trois parfums (sang, os ou nécroplasme), parfois ils ne sont recrutable qu'en un seul exemplaire .
Chaque figurine a quatre caractéristiques :
- Son nombre de points d'actions.
- Sa valeur de mouvement, c'est-à-dire le nombre de pouces qu'elle peut parcourir à chaque fois qu'elle consacre un point d'action à se déplacer. La table étant petite, ces valeurs peuvent paraître assez faibles (3 ou 4 pouces en moyenne).
- Score de violence, noté X+, soit le seuil à atteindre pour toucher avec 1d10 au corps à corps. En pratique, quand la figurine attaque, on jette autant de dés que la valeur de l'arme (une épée a 3 dés d'attaque par exemple). Chaque dé donnant un résultat égal ou supérieur à la valeur de violence est une réussite majeure, les autres donnent des réussites mineures. Les réussites majeures infligent le max de dégâts (3 dans le cas d'une épée), les réussites mineures le minimum (1). On additionne l'ensemble des points de dégâts infligés, la figurine du défenseur perd ce montant. Il n'y a pas de jet de défense mais l'armure permet de diminuer très partiellement les dégâts. L'idée derrière étant que les morts ne ressentant pas la douleur, ils n'ont que faire des parer la plupart des coups. Pour donner une idée, la plupart des figurines ont une grosse dizaine/douzaine de points de vie. On nous explique que le seul moyen de se débarrasser d'un mort-vivant est de le démembrer ou de le réduire en bouillie mais cet aspect, qui aurait pourtant pu donner quelque chose d'atypique, n'est pas retranscrit dans les règles : à 0 points de mort, la figurine est anéantie et se change en un point de mana récupérable par n'importe quel sorcier. Les armes de mêlée ont une portée. Si vous encaissez des dégâts, vous êtes repoussé automatiquement d' un pouce. La plupart des armes ont un effet spécial.
- Score d'attaque à distance : même règle que pour les attaques en mêlée. Cependant, la portée est plutôt courte (même en considérant la surface de jeu réduite) et le coup en points d'action assez élevé. On observe ce que j'appellerais le syndrome Warcry : des armes d'attaque à distance qui infligent peu de dégâts sur les touches normales mais douillent salement en cas de coup critique (ici des réussites majeures). Presque toutes les attaques à distance exigent la dépense de 2 points d'action.
- Les points de vie...plutôt point de mort ^^. A 0, la figurine est détruite et son anéantissement génère un point de mana correspondant au type de la figurine.
Si vous voulez du détail :
'Tu vois ce bras ? Il appartenait à nul autre qu'à une des Lances d'Azur de Calsus, bien avant que les zélotes ne les livrent au bûcher. Je parie qu'il maîtrise encore les Formes de Lazulite. Une magie aussi puissante, ça pourrait être bien utile à une personne telle que vous, non ?
Oh oui, bien sûr, je peux vous le greffer. Pour un tarif tout à fait raisonnable...'
Le Lièvre, Chasseur de Reliques.
Arrive l'étape finale où il va falloir équiper tout ce beau monde. Le tableau des armes à une main et à deux mains n'est pas très fourni mais les classiques sont là, idem pour les armes de tir. On remarque que l'armure de qualité est plutôt dispendieuse (armure lourde : 50 oboles, le bouclier : 10 oboles, le pavois : 20 oboles) mais qu'elle offre une bonne protection (diminuer tous les dégâts de 3 points quand la majorité des figs font du 1/4 de dégâts s'avère assez attrayant et sans doute rentable sur le long terme). Le jeu propose des items plus spécifiques comme la bannière ou...l'instrument de musique (vous devez donner une trompette à votre musicien si c'est un squelette, par obligation contractuelle ) qui permet d'activer une figurine qui ne l'aurait pas été mais au prix d'1 PA pour le musicien.
Il n'y a pas pléthore de choix mais le côté ramassé de l'ensemble évite de trop se disperser et de chercher les règles spéciales pendant plusieurs minutes.
Système de jeu
Comme expliqué, Necropolis28 recourt à un système d'activation alternée stricte et de points d'action. Toutes les actions actuellement coûtent un point (sauf certains sorts et les attaques à distance), elles peuvent pour la plupart être utilisées plusieurs fois au cours d'une activation. Signalons la possibilité de se mettre en attente (coûte un PA mais permet de se réactiver plus tard dans le tour) ainsi que le fait que ramasser des reliques ou interagir avec un élément d'un scénario coûte aussi 1 PA.
Magie
Quatre domaines de magie : nécromancie, sang, os et nécroplasme. La nécromancie est le seul domaine où le type de mana utilisé n'a aucune importance. Chaque chef commence la partie avec un nombre de points de mana égal à leur valeur de mana, vous choisissez le type de mana au déploiement (il est bien entendu possible de panacher à sa guise). La nature de ses points de mana est libre.
L'auteur n'a pas perdu de vue qu'on jouait des morts-vivants d'une part (la douleur n'est donc pas un problème, les blessures avec perte de substance bien délabrante non plus ) et probablement des créatures maléfiques d'autre part...alors la plupart des domaines de magie demandent de sacrifier un peu de leur intégrité physique pour la cause. Un aspect bien appréciable des domaines de magie présent. Il est par exemple possible de faire exploser ses serviteurs de type sang comme des grosses poches sanguines avant de les ressusciter au tour suivant si l'envie vous en prend...si vous avez les points de mana, aussi car comme expliqué plus haut, c'est une ressource avec laquelle il vaut mieux être économe.
Lancer un sort demande de dépenser un point de mana du type indiqué (vous pouvez en dépenser bien davantage...mais à vos risques et périls car Necropolis inclut un système de fiasco assez violent ). Vous lancez autant de d10 que de point dépensé et si au moins un des dés égale ou dépasse la valeur d'incantation du sort, celui-ci aura son effet maximal. Sinon, le sort fonctionnera toujours mais avec un effet un peu amoindri. Pour donner un exemple, le sort d'invocation commun à tous les chefs (Invocation) fait revenir en jeu une figurine détruite précédemment au cours de la partie (pas forcément une des vôtres). Elle est alors placée dans un rayon de 5 pouces autour du lanceur et elle revient en jeu avec 6 points de vie en cas de réussite majeure ou 4 avec une réussite mineure. Les sorts ont le bon goût d'être assez variés. Ceux du domaine de la nécromancie sont de plus assez généralistes et utiles (une invocation, un soin modeste, un sort de contrôle bougeant une figurine ennemie, un blast, un sort de domination et un qui permet de dénier un point de mana présent sur la table en le faisant exploser...quelle mesquinerie ^^).
Attention cependant : si vous obtenez au moins un 1 à de vos dés de mana, le sort réussit tout de même mais vous aurez le bonheur de faire un jet sur le tableau des incidents magiques !
Scénarios
Il y en dix dont certains assez originaux (reliques maudites, protéger un NPC) et d'autres plus classiques (collecte de trésors), bien complétés par un tableau d'événements aléatoires (10 conditions) et de conditions météorologiques.
Campagne
Un aspect assez développé, on y retrouve les classiques du genre : le jet de blessure si le chef est mort (les autres types de figurines récupèrent tous leurs PV entre chaque partie et ne sont jamais détruites définitivement...pas mal car cela limite l'effet boule de neige dont on ne parviendrait pas à se remettre), le jet de butin (on gagne systématiquement un peu d'argent et au moins un jet sur le tableau des trésors mineurs), la phase d'emplettes aux marchés locaux pour équiper ses troupes et/ou en recruter de nouvelles (vous avez une limite de déploiement de 350 oboles en début de campagne), améliorer son repaire, concocter des potions et recruter des mercenaires dont des Dramatis Personae.
Le système de progression passent par les ambitions de votre chef. Avant le début de la partie, vous devez choisir quatre ambitions parmi les 12 possibles, des 'défis' que vous allez chercher à remplir pendant la partie qui s'annonce. Évidemment, ils sont à annoncer d'une voix sépulcrale avant le début des hostilités pour avoir les meilleures chances de réussir .
La façon de procéder évoque les serments de SAGA (mais sans les conséquences négatives en cas d'échec) et les trophées dans Reign in Hell (une mécanique sympa sur le papier mais en garder les comptes est chose pénible une fois en jeu). Si vous remplacez l'ambition en question, ce qui peut prendre plusieurs parties parfois, vous débloquez alors un bonus permanent pour votre bande. Ces ambitions sont de nature variée, elles n'impliquent pas non plus nécessairement de détruire des adversaires (par exemple 'explorer le monde' requiert juste de jouer deux scénarios différents et permet de faire un jet de butin supplémentaire à la fin du deuxième scénario). Bien entendu, plus l'ambition est difficile à remplir, plus l'effet permanent sera intéressant. La plupart des ambitions peuvent être atteintes avec succès plusieurs fois mais avec un effet différent lors de la deuxième complétion, qui se résume souvent à un bonus mineur (un peu de sous, par exemple). Vous aurez une grande feuille à émerger pour ne pas perdre de vue cette progression.
Et c'est tout...soit déjà énormément de contenu pour un jeu (gratuit) dont le développement n'est pas terminé. Le fichier est en à sa version 0.8. L'aspect inachevé se ressent dans certaines sections car elles sont peu développées (je pense notamment aux mercenaires) mais l'ensemble dispose d'une mise en page déjà bien professionnelle. Les illustrations sont morbides bien comme il faut.
Les fichiers de règles sont récupérables sur le Discord de Peter Vigors, sa communauté est très sympathique (ICI).
Pour les allergiques à Discord, j'ai mis les fichier sur un Google Drive : ici.
Si le thème vous parle, si la perspective de jouer sur une petite table vous intéresse et si vous lisez l'anglais, je pense que ça peut valoir la peine de s'y intéresser. Car vous avez certainement des figurines de morts-vivants (variante tousec, tousuintant,kipu ou kibrille...) dans la pile de la honte ou montés&peints .
(Modification du message : 28-07-2023, 13:03 par Jalikoud.)
Note : toutes les illustrations sont de ce dernier. Les photos sont issues de l'Instagram de Peter Vigors.
L'âge des vivants s'est achevé il y a bien longtemps. Seuls les morts persistent.
Lore
Comme le sous-entend l'introduction, l'action prend place dans un monde où la vie a disparu sans que la cause en soit explicitée (même s'il est sous-entendu que les morts-vivants ont exterminés toute vie). En tant que liche, revenant ou parangon (les trois classes jouables), vous allez mener votre troupe de pas-vraiment-morts au combat pour une autre bande du même acabit pour assouvir les ambitions de votre chef.
Le jeu dispose d'un peu de lore distillé par petites touches via des textes d'ambiance réussis. Le contexte comprend une ville immense abandonnée (la Cité Eternelle), plusieurs régions, diverses cabales avec des motivations tout aussi variées. L'ambiance s'inspire fortement de Mordheim et (surtout, amha) de la série des Dark Souls (tout particulièrement le 3ème opus).
Résumé rapide du concept du jeu
Tout le monde est mort (ou est un mort-vivant) : les chefs de bande sont donc des nécromanciens, des liches, des revenants... tandis que leurs 'bandes' (appelées gathering/assemblées dans le vocabulaire du jeu) se composent des zombies, des squelettes ou des goules. Si on reste sur du mort-vivant classique, le jeu encourage à l'imagination débridée.
Necropolis28 est un jeu en activation alternée. Chaque figurine débute son activation avec un certain nombre de points d'action (2 ou 3 le plus souvent).
La progression du chef de bande (le seul à engranger de l'expérience) se fait via le système d'ambition, que je détaille plus bas.
Il n'y a pas d'échecs ou de jet de dés ratés dans ce jeu. Quand vous lancez vos dés, vous obtenez des réussites mineures ou majeures. Tout se règle à coup de d10.
Les sorts ont une grande importance. Tous les chefs de bande sont des lanceurs de sorts au répertoire magique plus ou moins étoffé. Le système de jeu recourt à des points de mana de trois types (sang/os/nécroplasme). La plupart des sorts et tous les types de troupes sont associés à un de ses trois mots-clés. Chaque point de mana correspond à 1d10. Quand vous voulez lancer un sort, vous y consacrer autant de point de mana qu'il vous apparaît pertinent mais une fois les points de mana utilisés, ils seront définitivement perdus. Il existe heureusement des moyens de reconstituer sa réserve : toutes les figurines, lorsqu'elle sont détruites, lâche un point de mana (du type correspondant à la figurine : sang, os ou nécroplasme) qu'il est alors possible de récolter. Ce n'est pas le seul moyen de s'en procurer mais il s'agit du plus fiable. La grande majorité des sorts demandent la dépense d'au moins un type de mana spécifique. Dans le même ordre d'esprit, la plupart des sorts n'affectent que certains types de figurines.
Cela se joue sur une toute petite table (16 pouces par 16 pouces, soit environ 40 cm de côté). Les joueurs sont fortement incités à travailler les décors de cette table d'où le sous-titre diorama skirmish game de Necropolis28.
Création de la bande
Vous commencez la campagne avec un budget de 300 oboles (les pièces d'argent empreintes d'énergie nécromantique de ce monde).
Chaque joueur doit choisir une allégeance parmi plusieurs mutuellement exclusives avec souvent des contraintes dans la composition de la bande (par exemple, vous ne pourrez inclure que des figurines de type 'sang', une autre exige que le chef de bande soit une liche, etc...). Chaque allégeance confère en compensation une règle spéciale utile pour votre chef ainsi que la possibilité de conférer une autre règle spéciale à une figurine de la bande. A noter qu'il est possible de ne pas opter pour une allégeance. Dans ce cas, votre bande sera une bande de Carcasses, perdus, abandonnés et oubliés qui pourra piocher deux traits dans une liste assez longue pour les confier à deux figurines différentes. Idéal si vous avez envie de personnaliser un maximum.
Vient ensuite le choix de la nature profonde du chef de bande. Tout d'abord, il faut choisir son mot-clé : sang, os ou nécroplasme ce qui aura plusieurs incidence. Par exemple : os => +1 en violence (illustre les capacités martiales de la fig), sang =+2 aux points de vie max. Nécroplasme : la figurine vole mais a -2 pv max.
Ensuite vous aurez le choix entre trois incarnations. Deux gratuites : la liche (stats bof mais connaît beaucoup de sorts, commence avec plus de mana que les deux autres, elle ne peut porter aucune armure), le revenant (ne connaît qu'un sort, un peu meilleur sur le plan martial que la liche, peut faire des coups critiques assez odieux) et le parangon (coûte 250 points soit tout votre budget ou presque mais il a d'excellente stats). Tous les leaders connaissent le sort d'invocation basique. Vous pouvez les personnaliser avec une dizaine de traits différents.
Le moment de composer la bande est venue. Le budget initial étant plutôt chiche, vous allez probablement devoir soit privilégier la quantité, soit la qualité mais escomptez entre deux et sept ou huit figurines, avec une moyenne qui se situerait plutôt vers les cinq. Pour donner un ordre d'idée, le 'soldat' le moins cher chiffre à 35 oboles et le plus cher (énorme monstre) pèse 225 oboles, la médiane se situant vers les 60-70 oboles. Attention car qui dit petit budget, dit stats vraiment très mauvaises.
Figurines Bestiarum Miniatures.
Il n'y a pas énormément de profils différents mais leur nombre est bien suffisant pour personnaliser ce qu'il faut sans se perdre en détails. La plupart sont disponibles dans les trois parfums (sang, os ou nécroplasme), parfois ils ne sont recrutable qu'en un seul exemplaire .
Chaque figurine a quatre caractéristiques :
- Son nombre de points d'actions.
- Sa valeur de mouvement, c'est-à-dire le nombre de pouces qu'elle peut parcourir à chaque fois qu'elle consacre un point d'action à se déplacer. La table étant petite, ces valeurs peuvent paraître assez faibles (3 ou 4 pouces en moyenne).
- Score de violence, noté X+, soit le seuil à atteindre pour toucher avec 1d10 au corps à corps. En pratique, quand la figurine attaque, on jette autant de dés que la valeur de l'arme (une épée a 3 dés d'attaque par exemple). Chaque dé donnant un résultat égal ou supérieur à la valeur de violence est une réussite majeure, les autres donnent des réussites mineures. Les réussites majeures infligent le max de dégâts (3 dans le cas d'une épée), les réussites mineures le minimum (1). On additionne l'ensemble des points de dégâts infligés, la figurine du défenseur perd ce montant. Il n'y a pas de jet de défense mais l'armure permet de diminuer très partiellement les dégâts. L'idée derrière étant que les morts ne ressentant pas la douleur, ils n'ont que faire des parer la plupart des coups. Pour donner une idée, la plupart des figurines ont une grosse dizaine/douzaine de points de vie. On nous explique que le seul moyen de se débarrasser d'un mort-vivant est de le démembrer ou de le réduire en bouillie mais cet aspect, qui aurait pourtant pu donner quelque chose d'atypique, n'est pas retranscrit dans les règles : à 0 points de mort, la figurine est anéantie et se change en un point de mana récupérable par n'importe quel sorcier. Les armes de mêlée ont une portée. Si vous encaissez des dégâts, vous êtes repoussé automatiquement d' un pouce. La plupart des armes ont un effet spécial.
- Score d'attaque à distance : même règle que pour les attaques en mêlée. Cependant, la portée est plutôt courte (même en considérant la surface de jeu réduite) et le coup en points d'action assez élevé. On observe ce que j'appellerais le syndrome Warcry : des armes d'attaque à distance qui infligent peu de dégâts sur les touches normales mais douillent salement en cas de coup critique (ici des réussites majeures). Presque toutes les attaques à distance exigent la dépense de 2 points d'action.
- Les points de vie...plutôt point de mort ^^. A 0, la figurine est détruite et son anéantissement génère un point de mana correspondant au type de la figurine.
Si vous voulez du détail :
'Tu vois ce bras ? Il appartenait à nul autre qu'à une des Lances d'Azur de Calsus, bien avant que les zélotes ne les livrent au bûcher. Je parie qu'il maîtrise encore les Formes de Lazulite. Une magie aussi puissante, ça pourrait être bien utile à une personne telle que vous, non ?
Oh oui, bien sûr, je peux vous le greffer. Pour un tarif tout à fait raisonnable...'
Le Lièvre, Chasseur de Reliques.
Arrive l'étape finale où il va falloir équiper tout ce beau monde. Le tableau des armes à une main et à deux mains n'est pas très fourni mais les classiques sont là, idem pour les armes de tir. On remarque que l'armure de qualité est plutôt dispendieuse (armure lourde : 50 oboles, le bouclier : 10 oboles, le pavois : 20 oboles) mais qu'elle offre une bonne protection (diminuer tous les dégâts de 3 points quand la majorité des figs font du 1/4 de dégâts s'avère assez attrayant et sans doute rentable sur le long terme). Le jeu propose des items plus spécifiques comme la bannière ou...l'instrument de musique (vous devez donner une trompette à votre musicien si c'est un squelette, par obligation contractuelle ) qui permet d'activer une figurine qui ne l'aurait pas été mais au prix d'1 PA pour le musicien.
Il n'y a pas pléthore de choix mais le côté ramassé de l'ensemble évite de trop se disperser et de chercher les règles spéciales pendant plusieurs minutes.
Système de jeu
Comme expliqué, Necropolis28 recourt à un système d'activation alternée stricte et de points d'action. Toutes les actions actuellement coûtent un point (sauf certains sorts et les attaques à distance), elles peuvent pour la plupart être utilisées plusieurs fois au cours d'une activation. Signalons la possibilité de se mettre en attente (coûte un PA mais permet de se réactiver plus tard dans le tour) ainsi que le fait que ramasser des reliques ou interagir avec un élément d'un scénario coûte aussi 1 PA.
Magie
Quatre domaines de magie : nécromancie, sang, os et nécroplasme. La nécromancie est le seul domaine où le type de mana utilisé n'a aucune importance. Chaque chef commence la partie avec un nombre de points de mana égal à leur valeur de mana, vous choisissez le type de mana au déploiement (il est bien entendu possible de panacher à sa guise). La nature de ses points de mana est libre.
L'auteur n'a pas perdu de vue qu'on jouait des morts-vivants d'une part (la douleur n'est donc pas un problème, les blessures avec perte de substance bien délabrante non plus ) et probablement des créatures maléfiques d'autre part...alors la plupart des domaines de magie demandent de sacrifier un peu de leur intégrité physique pour la cause. Un aspect bien appréciable des domaines de magie présent. Il est par exemple possible de faire exploser ses serviteurs de type sang comme des grosses poches sanguines avant de les ressusciter au tour suivant si l'envie vous en prend...si vous avez les points de mana, aussi car comme expliqué plus haut, c'est une ressource avec laquelle il vaut mieux être économe.
Lancer un sort demande de dépenser un point de mana du type indiqué (vous pouvez en dépenser bien davantage...mais à vos risques et périls car Necropolis inclut un système de fiasco assez violent ). Vous lancez autant de d10 que de point dépensé et si au moins un des dés égale ou dépasse la valeur d'incantation du sort, celui-ci aura son effet maximal. Sinon, le sort fonctionnera toujours mais avec un effet un peu amoindri. Pour donner un exemple, le sort d'invocation commun à tous les chefs (Invocation) fait revenir en jeu une figurine détruite précédemment au cours de la partie (pas forcément une des vôtres). Elle est alors placée dans un rayon de 5 pouces autour du lanceur et elle revient en jeu avec 6 points de vie en cas de réussite majeure ou 4 avec une réussite mineure. Les sorts ont le bon goût d'être assez variés. Ceux du domaine de la nécromancie sont de plus assez généralistes et utiles (une invocation, un soin modeste, un sort de contrôle bougeant une figurine ennemie, un blast, un sort de domination et un qui permet de dénier un point de mana présent sur la table en le faisant exploser...quelle mesquinerie ^^).
Attention cependant : si vous obtenez au moins un 1 à de vos dés de mana, le sort réussit tout de même mais vous aurez le bonheur de faire un jet sur le tableau des incidents magiques !
Scénarios
Il y en dix dont certains assez originaux (reliques maudites, protéger un NPC) et d'autres plus classiques (collecte de trésors), bien complétés par un tableau d'événements aléatoires (10 conditions) et de conditions météorologiques.
Campagne
Un aspect assez développé, on y retrouve les classiques du genre : le jet de blessure si le chef est mort (les autres types de figurines récupèrent tous leurs PV entre chaque partie et ne sont jamais détruites définitivement...pas mal car cela limite l'effet boule de neige dont on ne parviendrait pas à se remettre), le jet de butin (on gagne systématiquement un peu d'argent et au moins un jet sur le tableau des trésors mineurs), la phase d'emplettes aux marchés locaux pour équiper ses troupes et/ou en recruter de nouvelles (vous avez une limite de déploiement de 350 oboles en début de campagne), améliorer son repaire, concocter des potions et recruter des mercenaires dont des Dramatis Personae.
Le système de progression passent par les ambitions de votre chef. Avant le début de la partie, vous devez choisir quatre ambitions parmi les 12 possibles, des 'défis' que vous allez chercher à remplir pendant la partie qui s'annonce. Évidemment, ils sont à annoncer d'une voix sépulcrale avant le début des hostilités pour avoir les meilleures chances de réussir .
La façon de procéder évoque les serments de SAGA (mais sans les conséquences négatives en cas d'échec) et les trophées dans Reign in Hell (une mécanique sympa sur le papier mais en garder les comptes est chose pénible une fois en jeu). Si vous remplacez l'ambition en question, ce qui peut prendre plusieurs parties parfois, vous débloquez alors un bonus permanent pour votre bande. Ces ambitions sont de nature variée, elles n'impliquent pas non plus nécessairement de détruire des adversaires (par exemple 'explorer le monde' requiert juste de jouer deux scénarios différents et permet de faire un jet de butin supplémentaire à la fin du deuxième scénario). Bien entendu, plus l'ambition est difficile à remplir, plus l'effet permanent sera intéressant. La plupart des ambitions peuvent être atteintes avec succès plusieurs fois mais avec un effet différent lors de la deuxième complétion, qui se résume souvent à un bonus mineur (un peu de sous, par exemple). Vous aurez une grande feuille à émerger pour ne pas perdre de vue cette progression.
Et c'est tout...soit déjà énormément de contenu pour un jeu (gratuit) dont le développement n'est pas terminé. Le fichier est en à sa version 0.8. L'aspect inachevé se ressent dans certaines sections car elles sont peu développées (je pense notamment aux mercenaires) mais l'ensemble dispose d'une mise en page déjà bien professionnelle. Les illustrations sont morbides bien comme il faut.
Les fichiers de règles sont récupérables sur le Discord de Peter Vigors, sa communauté est très sympathique (ICI).
Pour les allergiques à Discord, j'ai mis les fichier sur un Google Drive : ici.
Si le thème vous parle, si la perspective de jouer sur une petite table vous intéresse et si vous lisez l'anglais, je pense que ça peut valoir la peine de s'y intéresser. Car vous avez certainement des figurines de morts-vivants (variante tousec, tousuintant,kipu ou kibrille...) dans la pile de la honte ou montés&peints .