Gaaaaarde à Vous

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Bonjour,


Je suis un membre habituel de la section Récits du Warhammer-Forum, et soucieux d'agrandir mon public et ainsi les critiques constructives, je vous poste l'un de mes textes déjà posté chez smith-d'en-face. Merci donc de me lire pour me faire part de vos impressions.


Gaaaarde à vous!!


Un soleil de plomb brillait ce jour là dans la cour du château de Sire Cassyon le Vif.


"Gaaaarde à vous!" crièrent les prévots.


Aujourd'hui, tous les paysans affectés à la défense du château étaient inspectés par le seigneur en personne, suivi de ses fidèles chevalliers. Cette revue mensuelle des troupes avait été préparée la veille par un entrainement en milieu aquatique, afin qu'ils soient propres.


Le cor du chateau retentit, suivi par le morceau dit "La marche de Saint Jouant", le chevalier fondateur de la lignée du seigneur. La suite seigneuriale sortit du porche du donjon afin de monter sur l'estrade.


Tous les hommes d'armes et archers se redressèrent, armes sur le coté, bouclier au bras. Les armes étincellaient, les couleurs des drapeaux éclataient.


Sire Cassyon commença par un discours:


"Hommes d'armes et archers de la Bretonnie, vous voici réunis pour la revue mensuelle. Comme à l'habitude, vous renouvellerez votre serment du paysan. Comme à l'habitude, vous serez inspectés, vous et vos armes. Comme à l'habitude, tous ceux qui ne répondrons à nos attentes seront châtiés. Commencez votre serment."


A ce moment, deux cents cinquante voix s'élevèrent d'un ton monocorde:


"Je protègerai mon seigneur de ma vie;


Je n'aurai jamais peur de l'ennemi


Quelque soit sa taille ou son arme;


Je me ruerai au combat avec joie;


Je serai à jamais heureux, car je défendrai la Bretonnie."


Un chevalier errant chuchota alors quelque chose à l'oreille de Sire Cassyon. Ce dernier désigna un gueux du second rang, qui s'avanca alors respectueuseument devant son unité. Il tremblait.


Le héraut interrogea: "Quel est ton nom et ta compagnie de combat, homme d'arme?


-François, fils de Gérard, de la compagnie d'Arnolphe, répondit ce dernier.


-Et pourquoi ne dis-tu pas ton serment, paysan? questionna le chevalier errant chuchoteur.


-Mais je l'ai dit monseigneur!


-Tu oses me mentir, sais-tu ce que celà peut te couter? A mon goût, tu ne connais pas assez le fouet. Mais ne t'inquiète pas, tu en auras! Sais-tu compter?


-Euuh... Oui monseigneur, mon père était marchand sur la grande place, et il m'a appris les rudiments des chiffres, mais...


-Je ne t'ai point demandé ta biographie, marraud. Soit, si tu sais compter, dis-moi combien fait la différence entre seize et six. Et vite!


-Je ne crois pas avoir oublié, donc ça doit être dix, monseigneur.


-Faux, celà fait onze. Seize et six font vingt-deux, et donc...


-Non, monseigneur, vous m'avez demandé la différence, donc c'est dix!


-Tais-toi, misérable larve, rugit le chevallier, tu auras vingt-deux coups de fouet, plus dix, comme tu le voulais. En tout, ça fait quarante. Où est ton prévot?


-Vous m'avez appelé, Sire, répondit une voix bourrue au premier rang


-Oui, prévot. Je vous ordonne de foutter cet homme cinquante fois, comme convenu. Vous pouvez commencer maintenant! Il devra compter les coups, et s'il s'évanouit, continuez jusqu'à qu'il soit réanimé, et il recommencera du départ. Pareil s'il incommode nos dames en poussant un cri! Pour les autres, nous reportons la révision à demain. Frottez vos armes afin qu'elles brillent si vous ne voulez pas subir le même sort que ce chien."


Les deux paysans s'éloignèrent, le prévot attacha l'homme d'arme fautif à un poteau, et il prit le fouet.


Sire Cassyon et sa suite retournèrent au donjon. Les chevallier du royaume discutèrent: le jeune sire Frémont avait vite pris le pli, et il réussissait fort bien à ridiculiser les paysans pour le plus grand plaisir du seigneur, et du leur.


Les hommes d'armes se dispersèrent rapidement, content que seul un homme soit chatié. La dernière fois, trois hommes eurent chacun vingt coups de fouet. Mais, il y a deux ans, une compagnie entière à été fouettée pour les cinquante ans du seigneur. Ces coups indélébiles étaient gravés dans la peau tel un tatouage, tout cela pour servir un seigneur mégalomane et sadique. Malheureuseument, ils n'étaient pas encore sortis d'affaire: il restait demain. Demain, combien y aurait-t-il de nouvelles victimes, combien de coups de fouet? Et dire qu'ils s'étaient laisser penser que le nouveau venu serait peut-être magnanime...


Le reste de la journée fut rythmé par le sordide décompte. Par bonheur, les dames pensèrent que c'était un cours d'arithmétique prodigué au paysan: donc pas de quoi fouetter un chat.


<i>Pour ceux souhaitant lire la suite, je vous renvoie sur mon forum d'origine, où j'y ai basé mon sommaire de mes textes: ICI</i>


Dans tous les cas, je vous serai reconnaissant de poster votre avis, vos impressions..."


Ahahah!


C'est génial! Ignoblement génial!


L'histoire est sympathique, ces paysans n'ont pas fini de souffrir...


Peux tu copier/coller la suite sur not' beau forum?


Le Rat, homme d'arme impuni...


Sublime ! Absolument génial , rien à redire ! En plus , j'aime bien la bretonnie ^^


@+


CyBtI


Je suis content que celà vous plaise.




Citation :Peux tu copier/coller la suite sur not' beau forum?

Si c'est si gentiment demandé...


Un après-midi de chasse


Aujourd'hui, c'était mercredi, le jour de la chasse. Depuis sa plus tendre enfance, Sire Cassyon pratiquait ce noble sport très bien vu en Bretonnie. Pour lui rien n'était plus amusant, ou plus excitant... Il adorait poursuivre sa victime sur des kilomètres dans les bois, dans les fourrés, tout en ne lui laissant aucune chance; le tout pour finir par la tuer. C'était son passe-temps favori.


Par ailleurs, il était un excellent chasseur: le fait que son nombre de prise se chiffrait en centaines lui octroyait une reconnaissance bien méritée chez les autres seigneurs chasseurs. Pourtant, il se différenciait bien singulièrement de ses congénères: depuis son accession à la place de Duc de Huissard, il s'était promis de ne traquer qu'un seul type de gibier, celui-ci étant particulièrement coriace et difficile à attraper, mais il savait que tout le plaisir est dans la difficulté.


En vue de la préparation à la chasse de l'après-midi, il alla voir ses chiens pour les préparer. Ils étaient tous de bonne race Gasconnienne et ils étaient incroyablement doués pour courrir quelque animal que ce soit. Certes, l'entretien du chenil lui coutait fort cher, mais ce n'est rien par rapport à la gloire qu'il lui apportait. Il recommanda aux maitres-chiens de faire en sorte qu'ils soient oppérationnels à quatorze heure, si ils ne voulaient pas être mutés à la porcherie, ou pire...


Après les chiens, il alla visiter les chevaux. Ces fiers destriers de Bretonnie avaient tous une puissante musculature et une obéissance sans borne. Ils étaient par ailleurs spécialement destinés à la chasse: ils sautaient facilement au-dessus des fourrés, ils avaient des pattes resistantes pour ne point trébucher et ils pouvaient être si véloces qu'ils rattrapaient même le gibier le plus rapide du vieux monde. Voilà ce qui en faisait des êtres exceptionnels. Par ailleurs, si l'un d'eux avait une blessure quelconque, les écuyers seraient très sévèrement puni: ces montures étaient non seuleument des compagnons de chasse, mais aussi des membres de la famille ducale. Par ailleurs, en prévision de l'après-midi, il fit remplir leur auge d'avoine afin qu'ils débordent de vigueur .


***


Après un déjeuner consistant (trois cochons, sept cerfs, vingts poulets et bien d'autres choses encore), le seigneur rassembla ses chevaliers et partit pour son occupation de l'après-midi. La chasse devait se dérouler dans la forêt de Gater qui, bien quelle soit assez petite, regorge de gibier. Ils commencèrent le trajet en se racontant toutes sortes de blagues grivoises.


Après quelques kilomètres, ils rencontrèrent Sire Frémont qui revenait d'une forêt voisine. La discution s'engagea:


"Bien le bonjour Sire Cassyon, commença ce dernier, je reviens de ma partie de chasse. Aujourd'hui, le gibier abonde: j'ai attrapé six cerfs, tous en bonne santé, quatre mâles et deux femelles. Pas mal, non?


-Bien le bonjour à vous aussi Sire Frémont, répondit notre seigneur, en effet, vous avez eu de fort belle prise. Celà tombe bien, j'allait aussi m'adonner à cette passion.


-Et d'après ce que je crois, vous pratiquez la chasse au cerf vous aussi,non?


-En effet, d'ailleurs, je ne pratique qu'elle..."


Ainsi continua la discussion, et après une demi-heure, ils se dirent au revoir en se promettant de se retrouver autour d'une chope de bière.


Il s reprirent leur chemin et arrivèrent bientot à ladite forêt. Il commencèrent en patrouillant en quète de gibier. Quelques sergents montés de confiance avaient pour tache de repérer les cibles et de les rabattre vers les chevaliers.


Après une heure d'intenses recherches, un des écuyers montra une forme marron dans les buissons et cria:


"Là-bas, messire, un gueux! Un gueux!!!"


Alors, le sire éperronna sa monture et abaissa sa lance. Le paysan, se sachant repéré, commença à slalomer entre les arbres. A ce moment, la voix rauque de sire Cassyon tonna :


"Lachez les chiens!!!".


Sur cette ordre la quinzaine de dogues ducaux engagèrent la poursuite du paysan. Ce dernier lacha aussitôt son fagot de bois qu'il avait commencer à amasser, et courrat comme un dément entre les racines et les buissons . Il courrait toujours plus vite, la peur lui octoyait des jambes plus véloces que jamais, mais il voyait les chiens se rapprocher: ses chances de survie se réduisaient. Il traversait des ruisseaux, dérapait sur les feuilles mortes, s'écorchait sur les ronces. A la fin, complétement épuisé, il se laissa encercler par les canidés. Il voulut se défendre: il grogna, et sauta sur les chiens; il se battit desespérément avec comme seules armes ses ongles et ses dents: il luttait pour sa propre survie. Mais à force de se faire mordre, il abandonna le combat, se recroquevilla et laissa pleuvoir les coups sur lui .


Sire Cassyon descendit de son cheval et siffla: les chiens arrêtèrent immédiatement de s'acharner sur le pauvre animal. Puis le sire s'approcha doucement, afin de ne pas effrayer cet animal. Il sortit son épée, et, d'un coup bien placé, il acheva cette malheureuse créature en tranchant son cou avec sa lame. D'un ordre sec, il indiqua aux écuyers qu'ils pouvaient récupérer la dépouille et comptabiliser un serf mâle de plus sur son tableau de chasse.


La journée continua sur ce rythme. A la fin, Sire Cassyon avait tué cinq gueux mâles et une femelle ayant une portée. Il faut dire qu'il adore chasser le paysan: il est bien plus amusant à traquer que les autres animaux. Il prit la route du château content de sa journée.


Alors qu'il rentrait, tous les paysans qu'il rencontra sur le chemin l'acclamèrement vivement et le félicitèrent pour cette chasse fructueuse. Mais aussi, le soir même, un appel a été fait dans les villages pour savoir qui a été tué. Les familles pleurèrent, mais c'était la vie, la vie chez sire Cassyon: être un serf, c'est comme être un cerf...


Juste pour pinailler, je me demande si le "gaaaaaaarde à vous" n'est pas assez récent comme truc, postérieur, par exemple au "prééééésentez aaaaaarme !"


Amha, je ne vois pas un prévot crier celà mais plutôt un "Messieurs, le roi !" ou encore "Messieurs, le seigneur céan !" etc.


sinon tes textes sont interressants.


Patatovitch


Je m'associe à la remarque de Patatovitch, ce genre d'ordre n'étant usité qu'avec des troupes dont la formation définissait leur usage tactique, à l'exemple des phalanges puis des légions. On retrouvera ça avec les piquiers, après la période dans laquelle Lenton place justement les bretonniens. Les hommes d'armes avancent en tas, sans formation. Ils n'ont nulle besoin de formation disciplinée.


Un "Levez-vous" suffit ainsi, si tant qu'ils ne se lèvent pas d'eux-mêmes au passage de leur suzerain, mécanisés par une vie de servitude (dans laquelle la mobilité sociale n'existe pas).


Même si l'analphabétisme général est assez bien rendu, si on peut passer sur le destrier qui n'est utilisé qu'à la guerre et aux tournois, jument ou palefrois étant préférés pour le voyage et la chasse, fluffiquement, je reste assez perplexe devant tes textes.


Contrairement aux archers qui fournissent leur arme, les hommes d'armes sont entretenus par le seigneur bretonnien et, même si ce type de discipline par l'exemple garantit la stricte hiérarchie de caste, un seigneur qui ainsi investit prend garde à son investissement, au risque de le voir détaler au moment inopportun.


En clair, il fait respecter hiérarchie et discipline dès sélection puis par des échelons intermédiaires, la distance contenant plus de crainte que chatier de ses mains et en sa présence.


De même, chasser une paysanne enceinte ne doit être ni drôle, ni long, et contredit surtout tout le code chevaleresque, non pas auprès de la paysannerie (que la noblesse méprise légitimement mais pour d'autres raisons que son droit héréditaire à la violence), mais auprès des proches et pairs du chevalier, constitutifs du pouvoir de celui-ci.


Tout l'intérêt de la chasse est dans le respect du gibier, notamment celui qui sait se faire respecter.


Bien sûr, ce contrepied t'est volontaire, et situe très bien le seul duché où peuvent être perpétrés de tels actes.


Un peu moins de facilité, amha, renforcerait cependant l'intérêt distractif de tes écrits.


J'ai lu tout tes récits c'est super.


Mais je suis d'accord avec KDJE, Cassyon (je dis pas Sire) est un tyran, mais ce n'est pas le cas de tous les chevaliers bretonniens, ils ont besoin des gueux, c'est un peu comme si tu tuais ton propre bétail.


De plus, c'est en effet contraire à toutes les lois de l'honneur et de la chevalerie, attaquer une femme avec un bébé, s'en prendre à des innocents sans défense, manquer à sa parole et tout ca pour le plaisir.


Je te rappele qu'un chevalier doit défendre les faibles et non les massacrer, il méprise le mensonge (une parole est une parole meme à un manant), il a promis et prété serment haut et fort que "aussi longtemps qu'il vivra, les terres qui sont siennes seront préservées du mal mais dans le cas de Cassyon, c'est lui le mal


C'est un vil personnage, un tyran, mais arrivera un jour, un chevalier qui croit encore à la justice (ca aussi c'est dans son serment) et qui tentera, peut-etre en vain de mettre fin à ces méfaits...


ATTENTION, comprenons nous bien, je ne critique pas tes textes, je les trouve tres bien mais je tiens juste à signaler que comme partout il y a des tyrans mais ce n'est PAS le cas de tous les chevaliers bretonniens,


IL NE FAUT PAS GENERALISER...


N.B : J'adore les histoires de Charnellia et de Rolland, j'attends avec impatience la suite et continue, tout ce que tu fais est super.