Et un petit 100% combat ça fait du bien ;)
Bonne lecture
Maklar se tenait face à ses troupes, monté sur un sublime destrier blanc, recouvert de plaques. Sa longue épée dans les mains, et son bouclier dans le dos, il s’avança pour s’adresser aux nombreux régiments devant lui :
- Soldats ! Guerriers venus de tout le continent ! Aujourd’hui va se sceller l’avenir du monde ! Regardez ce qui avance vers nous ! Vous êtes ici pour protéger vos royaumes, vous ne faillirez pas !
Entendant cela, tous relevèrent la tête, ils leur semblait que rien ne pourrait les vaincre, car Maklar était avec eux.
- Si nous échouons, alors les morts seront les plus chanceux, car ils ne verront pas la chute de tout ce qu’ils ont jamais aimé ! Mais cela n’arrivera pas, car vous vous battrez, jusqu’à votre dernier souffle !
Derrière lui, la horde d’Hommes-Bêtes continuait d’avancer, à une insoutenable lenteur, leur marche désordonnée rythmée par quelques tambours que l’on avait apporté.
- Tous les yeux sont rivés sur vous ! Soyez braves mes frères ! acheva-t-il levant sa grande épée vers le ciel.
Alors, tel un seul homme ils dégainèrent leurs longues lames, qui, brillantes comme des astres s’élevaient dans une grande clameur.
- Parez à tirer ! hurla l’un des capitaines, puis l’ordre se répéta tout le long de la ligne de bataille.
Du flanc droit s’élevait une mélodie gracieuse mais dramatique, alors que des voix d’Elfes dominaient le tumulte de la horde qui s’approchait toujours plus près. Sur une centaine de rangées les brillantes armures azurites semblaient resplendir de quelque sorcellerie, et leurs étendards flottaient au vent. Lithir lui-même était présent, et on pouvait clairement entendre sa voix qui semblait percer malgré le sourd piétinement des Hommes-Bêtes :
- Envoyer leur une volée !
Les archers elfiques empennèrent leur première flèche, et dans une même claquement, un millier de dards scintillants s’élevèrent en direction de la masse scintillante. Alors que la première vague n’était pas encore retombée, les archers en lâchèrent une seconde, puis une troisième. Lorsque l’averse de mort retomba, la horde se mit en branle. Dans une complainte morbide, une nuée de grossiers traits noirs s’envola en direction des rangs resplendissant, tandis qu’ils se brisaient sur les grands écus ovales des premières lignes. Formant une longue ligne de pointes acérées, les Hommes-Bêtes se lancèrent à l’assaut, dans un vacarme de fin du monde. De leur arrière garde s’élevèrent des boules de magma incandescent, qui firent hurler les hommes lorsqu’ils reconnurent des tirs enflammés de catapultes. Elles s’écrasèrent sur les rangs humains dans un fracas assourdissant que suivirent de nombreux cris. Aussitôt Maklar donna le signal. Une flèche écarlate s’éleva dans le ciel, tandis que les rangs humains s’ouvrirent, vomissant deux colonnes de splendides cavaliers, lances pointées vers l’avant, qui s’élancèrent au galop. Maklar se joignit à eux, et, agitant son épée au dessus de lui il hurla :
- En avant ! Chargez !
Derrière lui, les voix de milliers d’hommes clamant le nom de leur bien aimé maréchal hurlèrent à la charge. Vociférant leurs litanies de combat, ils attaquèrent de front. Derrière eux les archers délivraient de mortelles pluies de flèches sur la masse immonde qui leur faisait face. Très vite, les cavaliers formèrent un triangle et s’enfoncèrent dans les lignes ennemies, ouvrant une brèche béante dans la formation des bêtes. Non loin derrière les hommes se ruaient sur ceux qui avaient survécu à la charge, soufflant dans leurs cors courbés en guise de nouveau signal, avant de s’enliser avec bêtes dans des combats sanglants et d’une rare violence. A droite les Elfes formaient leur mur de bouclier et s’avançaient, présentant un mur de piques et de boucliers que rien ne semblait pouvoir briser.
- Relevez les arcs ! hurla un capitaine qui se tenait sur la butte entouré de ses archers. Relevez-les et visez leurs renforts !
Aussitôt les flèches sifflèrent et s’élevèrent haut dans le ciel avant de retomber en une pluie qui se révéla moins efficaces que les précédentes, car les bêtes avaient levé leurs boucliers.
- Il faut couvrir le flanc gauche, dit le roi à Guelmar, envoie une compagnie supplémentaire, et dit à Zubrik et ses guerriers de préparer les catapultes.
Du haut de la colline d’où le bataillon royal observait la bataille, on pouvait voir le trou béant que la charge de cavalerie avait causé, tandis que flanc droit était imprenable, alors que le solide bloc Elfe avançait sans que les bêtes ne puissent les atteindre. Sur le flanc gauche les nains avaient armés leurs machines de siège quand Guelmar le leur ordonna, et les pavés d’infanterie attendaient l’ordre de charge de leur seigneur Zubrik qui se tenait debout sur un rocher, sa hache dans la main et attendant la venue des renforts ennemis.
Maklar tranchait de sa lame dans tout ce qui se présentait, et nombre d’ennemis avaient déjà été balayés par lui et ses guerriers montés, mais les colonnes avaient été dispersées et avaient muté en petites poches de résistance, encerclées par des murs de lances et de lames. Maklar empala sur place une bête à la tête de bélier, tandis que sa lame restait coincée dans le thorax de sa victime. Il frappa du bouclier pour se dégager mais sa monture fut mise à terre, et il lui sembla qu’elle fut dépecée dans l’instant même. Il se releva d’un bond et ramassa une lance, alors qu’il vit non loin de lui l’étendard royal se faire noyer sous la masse et disparaître dans un cri d’agonie. Il se retrouva mis à terre et sauvagement frappé par un colosse au visage d’ours, alors qu’autour de lui la bataille semblait s’apaiser, et se taire. Ses yeux se voilèrent tandis qu’il perdait connaissance.
- Repliez-vous ! hurla un des cavaliers, agitant un étendard pour se faire repérer. Suivez-moi !
A peine eut-il terminé sa phrase qu’il fut percé de plein fouet par deux carreaux empennés de noir qui vinrent se ficher dans sa poitrine. Néanmoins les derniers cavaliers réussirent à se dégager, tandis que masse de bêtes se reformait et chargeait de nouveau. Une voix effrayée s’éleva quelques secondes au dessus des affrontements, tandis qu’on entendait :
- Regardez ! Regardez au dessus de nous !
Un gros nuage noir fondait sur les hommes, précédé par un cri strident qui leur glaça le sang. Une volée de flèches en jaillit, et s’abattit sur le bloc des Elfes, creusant une brèche où immédiatement les bêtes s’engouffrèrent. Aussitôt les archers de ceux-ci ripostèrent, et une seule volée suffit à décimer presque toutes les noueuses bestioles aillées qu tombèrent au milieu des cadavres et des combats. Les autres abandonnèrent le combat.
Les lignes étaient brisées, et la bataille avait nettement tourné en la faveur des Hommes-Bêtes. Le roi Mendel sonna la retraite en soufflant dans son cor, du haut de la colline, tandis que le repli des hommes était couvert par quelques volées de carreaux. Les bêtes au centre reculèrent et se mirent hors de portée des tireurs humains.
- Lithir ! hurla Mendel, repliez-vous, nous vous couvrons !
Aussitôt Lithir prononça quelques mots en elfique et ses frères refluèrent. Les guerriers qui avaient tenté de les suivre se retrouvèrent criblés de flèches blanches avant même d’avoir pu toucher qui que ce soit. La vaque bestiale se disloqua et battit en retraite.
Lithir et ses frères rejoignirent le campement derrière la colline, où s’étaient rassemblés tous les soldats survivants. Il chercha parmi les visages et les cavaliers son ami Maklar, mais en vain. Il grimpa alors au sommet de la colline et balaya tout le champ de bataille de ses yeux perçants. Parmi les centaines de cadavres de bêtes, d’hommes, de chevaux, les milliers de flèches plantées dans le sol, et les mourants, il vit l’étendard royal du Flarbor s’agiter, alors qu’une silhouette gisant au sol la tenait. Il reconnut l’armure écarlate de Maklar, et descendit immédiatement la colline en s’élançant à son secours. Hirmil le vit et le suivit en dévalant la pente quatre à quatre, saisissant machinalement une flèche de son carquois. Il courrait à côté de Lithir, alors que des cors aigus retentirent. Levant la tête, ils s’aperçurent que les Hommes-Bêtes ne chargeaient pas en masse, mais envoyaient leurs grosses créatures. Un flot infâme d’ours, de pachydermes et de toutes sortes de bestiaux d’au moins trois mètres de haut s’avançaient. Il y avait même une dizaine de tours à mitraille montées sur le dos des grosses créatures à quatre pattes. Hirmil décocha sa flèche, qui alla se ficher dans la poitrine d’un des furieux guerriers ours qui s’avançaient, mais elle ne fit qu’amplifier la colère de la bête, qui força l’allure.
- Maklar ! hurla Lithir, s’apercevant que ce dernier gisait ensanglanté ; il avait deux traits dans la poitrine, et son armure était percée de nombreuses failles d’où s’échappait son sang en longs filets.
- Laissez-moi … c’en est fini ! dit-il péniblement.
Les deux Elfes ne l’écoutèrent pas et le prirent chacun par le bras tandis qu’ils le relevèrent. Derrière eux la troupe de monstres se rapprochait, et s’était mise à courir. Lithir et Hirmil avançaient péniblement, en essayant de courir, sans aggraver l’état de Maklar. Hirmil se retourna anxieux, pour regarder où étaient leurs poursuivants, et constata avec horreur qu’à l’instant même où il s’était retourné un énorme buffle leur avait bondit dessus. Ce dernier n’eut même pas le temps d’atteindre les trois compagnons qu’un javelot acéré vint se ficher dans sa gueule, le tuant sur coup dans un gémissement pitoyable. Il regarda en direction de la colline d’où venait le projectile, et son cœur s’emplit de joie à la vue des gracieux lions au pelage blanc et aux cornes prononcées, qui apparurent par dizaines. Ils commencèrent leur course sur leurs membres postérieurs avant de se cambrer et de se mettre à charger à quatre pattes. Leur course était d’une vélocité incroyable tandis que leur corps puissants martelaient le sol à chacune de leurs enjambées. Ils avaient arboré leurs peintures de guerre écarlates qui contrastaient à merveille avec leur crin nacré flottant au vent. En tête de la meute qui fondait tel l’éclair, Lithir eut le temps de discerner Khemlar, qui se ruait avec rage en direction des immondices. Les deux Elfes amenèrent Maklar au campement, tandis qu’en haut de la colline les hommes observaient le spectacle qui se présentait à eux.
- Les Gronzos ! s’écria-t-on. Ils sont venus nous aider !
Le choc fut frontal et terrible, tandis que les Gronzos bondissaient sur leurs adversaires tels des lions sur du gibier. Il y avait bien des lions, mais leur gibier n’était autre que leurs homologues corrompus, et une haine sans borgnes alimentait leur fureur.
- Avec moi Elfes de la forêt ! cria Lithir se lançant à la charge, suivi de ses compagnons d’armes.
Les Hommes furent stoppés par Hirmil, alors qu’ils s’élançaient.
- Les Gronzos n’accepteront que nous comme alliés dans ce combat. Venez si vous le souhaitez, mais ne vous en mêlez pas, dit-il.
Mendel acquiesça, et fit signe aux Hommes de rester en retrait. Du haut de la colline ils pouvaient voir les magnifiques Elfes charger, leurs lames courbées à la main, luisantes au soleil et étincelantes telles des astres dans la nuit. Leurs bannières flottaient au vent et on pouvait y distinguer la Lune et la Lance entremêlés brodés. La ligne stoppa sa charge et se tint à une vingtaine de mètres des combats, tandis qu’ils lissaient l’empennage de leurs flèches pour tirer plus vite. Ils virent Khemlar bondir sur un pachyderme, et arracher la tour qu’il avait sur le dos en sectionnant les câbles de vifs coups de griffes. Les archers qui y étaient embusqués furent percés de nombreux traits pas les Elfes à peine furent-ils au sol. Les Gronzos avaient pris le dessus, et firent fuir les mastodontes et autres colosses de muscles et de fourrure. Leur retraite fut vaine, car tous furent fauchés par les tirs elfiques.
Lévia'