Citation :l'erreur marketing qu'à été son lancement : pas de pub, de PLV ou d'info disponible chez les revendeurs un mois à peine avant le lancement. La découverte de règles "de base" dans la boîte sans savoir ce qu'il en était des règles complètes. (snip) Parceque ma boîte de Space Hulk, quand je l'ai achetée il y a 18 ans, elle coûtait 360 francs. Soit 55 euros. 55 euros il y a 18 ans, avec l'inflation je vous laisse faire le calcul et imaginer la valeur actuelle... Et ceux qui se souviennent se rappellent de la "prestance" de ces terminators monoblocs pas peints contenus dan la boîte...Tu mets le doigt, amha, sur l'un des noeuds de l'incident.
Je ne cherche pas à faire du X, je crois simplement aux limites. Une stratégie, c'est une idée simple. Elle peut ensuite se compliquer dans les moyens d'y parvenir mais, à l'origine, ce doit être une idée simple, sinon elle ne marche pas.
Moi, honnêtement, je la cherche, l'idée simple qui a posé la stratégie de R. C'est pour ça que j'apprécie le présent brainstorming : intégrer la grande distribution (idée simple), devenir le leader incontournable d'un produit savamment capté à son seul profit (comme Barbie pour Mattel). OK, c'est une idée simple, une stratégie qui en vaut d'autres, couillue mais positive, sans besoin de pourquoi.
Alors pourquoi on se demande pourquoi ?
Et tu le rappelles avec, je crois, l'exemple le plus pertinent : Space Hulk était cher, son matos et ses règles comparables, aucune PLV, blablating etc. (j'ai même acheté le mien non traduit), et pourtant... J'ai rarement ressenti une telle satisfaction globale devant un jeu (même les hampes fragiles des totors... outils géniaux de personnalisation ;).
Bon, cramer une animalité revendicative, étrangère du surcroit (les stealers auraient eu des gueules de singes, c'était flop) quand on est humain, c'est toujours jouissif, notamment quand on comprend ce que gagner nous coûtera d'humanité (ie, a-t'on la même immédiateté d'enjeu dans AT-43 ?).
Et je le dis sans malice : j'ai une p... de nostalgie de Space Crusade et de ses extensions, découvert là-aussi complètement par hasard en achetant du yaourt, et dont je fis naturellement la promo dans mon entourage (pas besoin de PLV) qui fut immédiatement conquis par ses pions rouges, jaunes, bleus qui précédèrent longtemps leur peinture.
L'équivalent n'existe plus.
Bref, l'idée simple citée plus haut n'a rien de honteux. Et un bon produit ne nécessite pas forcément de mettre Mamie en viager.
Le monde n'a pas tant changé que ça.
Si c'est ça l'idée simple.
Et amha c'est là, et seulement là, que la communication de R. reflète ce si.
Une idée simple est du pain béni pour la com'. Une idée simple, tout le monde la comprend, on n'a justement pas besoin de com', la com' devient un luxe, un signe extérieur de richesse. Pas de PLV ou de résumés un mois avant sortie : ils croyaient à l'idée simple qui s'impose d'elle-même (d'autant que chez Auchan, il y a peu de place pour la PLV et personne ne t'explique à quoi servent Barbie ou Space Crusade).
Mais je crois que l'idée simple n'est pas celle sur laquelle je viens de m'étendre, car R. pouvait tester le truc sur des marchés géographiques restreints sans abandonner la poulette aux oeufs d'étain (autre idée simple ayant, elle, fait ses preuves).
Citation :j'ai du mal à croire que l'on puisse planifier un tel montage économique quand on est aussi mauvais sur tout le reste...Mauvais, mauvais... Les sonnettes ont peut-être été tirées par des contacts privilégiés, mais le marché côté clients finaux reste parfaitement inorganisé pour tirer les sonnettes de qui que ce soit. Résultat, il y a des erreurs de lecture et les baisses de prix se font dans la douleur réciproque, et le fameux 60€ comme nouveau seuil de starter set repose, amha, sur aussi peu que le 80€ auquel il reste lié.
Je crois à un socle cohérent d'expression collective du marché, dont R. n'est qu'un reflet, et peut-être un reflet trop franc : modelling the imaginary. On a modélisé l'imaginaire.
"Nous, R., on a modélisé l'imaginaire...", c'est ça que ça veut dire.
Et c'est pour ça que nous, R., on passe tout en déjà-peint (sinon ce serait paradoxal avec notre baseline).
Traduit en français notamment (mais ça a été d'abord pensé en français), modelling the imaginary est renversant, mais ça vient après d'autres débats sur les inévitables du jeu de stratégie avec figurines si on veut gagner des sous avec : les elfes, orques, panpan laser avec le moins de background possible... Prendre des licences comme Marvel ou en singer, histoire déjà de concrétiser des émotions déjà générées ailleurs : nul n'échappe à la guerre/l'univers où il n'y a que la guerre etc.
Bref, il y a sans doute un certain seuil de normalisation dès qu'on a les moyens et/ou la volonté de faire un jeu "universel" (ie distribué dans la jung... plusieurs pays) mais est-ce l'offre ou la demande qui normalise jusqu'à persuader un Bey de se réduire à de tels produits ?
C'est pour ça qu'on peut se ravir ou regretter que R. se vautre ou pas, demeurer consumériste et se dire un de perdu dix ans de perdus, essayer de comprendre pourquoi eux (R.) et nous (clients ou pas de R.), on en est arrivé à ne plus avoir de Space Crusade derrière le rayon des yaourts.
Même non-rackhamien pour un sous (R. a trop joué avec l'anorexie féminine), ça me fait froid, moi, ce gachis collectif.
Jusqu'à ce que Perno me fasse comprendre ce matin (dans son premier CR de baston AT-43 relatant qu'on cherche toujours, là-aussi, les armes de destruction massive) le véritable fond du problème, que oui, finalement, le monde avait changé :
c'est évidemment la demande qui normalise, R. va ptêt se vautrer parce qu'on n'achète pas ses produits, mais le déclencheur d'achat, l'idée simple, c'est amha que l'imaginaire, justement, ne se modélise pas *autant*. Pas un acteur ne porte le nez de Cyrano de la même façon, sinon il n'est plus acteur. Pas un vendeur de jeu d'échec ne confond le pion avec le joueur, les bornes de deux esprits avec les limites du plateau carrelé.
C'est là où la blondinette communiste à gros flingue mutée par l'atmosphère raréfiée n'est amha pas un monoligne. Quel que soit le prix, l'épaisseur du bg, ses archétypes usés..., non-déjà-peint, j'aurais acheté AT-43 le jeu qui révolutionne sa mère parce qu'il est déjà peint (un comble, non ?).
Non.
C'est terrible à dire, mais les UNA auraient été d'un beau plastique monochrome bleu et les therians d'un beau plastique monochrome noir, j'aurais acheté ce jeu, à 80€. J'y aurais gagné la prestance. Elle n'aurait pas été blonde. Car le seuil psychologique, j'en suis convaincu maintenant, c'est le degré d'inachevé.
Et quand on tente de mesurer les efforts, le temps et l'argent qu'il a fallu pour écarter le déjà-peint de ce qui m'aurait suffi, aurait suffi au concept, au jeu immédiat, à l'élargissement de clientèle, au défi des marges arrières, la réponse au pourquoi devient autre.
Civilisation de l'image aidant, ennivré peut-être par son propre modèle, R. nous considère d'abord comme des esprits modélisés*. Faut que ça soit peint comme ci et comme ça, exprimer ci et ça, sans ombre, sans marge, une qualité de lecture pour tout le monde pareil.
Un peu comme Fiontus qui commence toujours ses "initiations" à la plus libertaires des versions de 40k par "ce qu'il faut d'abord savoir en v2, c'est qu'on n'a pas le droit de faire ci et ça".
L'enfer est peuplé de bonnes intentions.
Le promoteur du NMM a désormais un esprit plein de rouages**, oubliant que Barbie incarne la neutralisation d'un pion d'échec : on peut l'habiller comme on veut, lui faire prendre les postures les plus ridicules, elle n'est rien, une argile vierge***, un média, et donc toutes les filles du monde veulent lui ressembler, puisqu'elle ne ressemble d'abord à rien. R. ne sera donc jamais Mattel.
Mais qu'on en soit client ou pas, R. est aussi notre reflet.
*Peut-être même modélisés par le méchant leader, vu le choix des illustrateurs d'AT-43. R. se poserait alors en victime fataliste tournant l'inconvénient à son avantage ? Etre la fausse-concurrence de GW est tout de même plus glorieux.
**El Seigneur des Anneaux TM, civilisation de l'image aidant.
*** Vous pensiez à Ken, là, mais il apparaît assez sûr maintenant que Barbie est gémeaux.
