Je Suis

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JE SUIS…


Je suis Ludwig du clan des Warclaws, et ceci est mon histoire.


Je suis né dans notre village, installé sur la presqu’île des Terres Eternelles. Nous appelions le bout de terre sur lequel nous vivions ainsi, car il n’était jamais inondé. Cette particularité a fait que nous l’avons conquis et défendu à un tel prix, que les anciens avaient coutume de dire qu’ici la terre est rouge, rouge de notre sang.


A mon seizième printemps, j’ai passé, avec succès, l’épreuve du Makra’an. Tous les jeunes hommes de mon âge étaient chassés du village, dès l’aube. Nous devions alors, nous débrouiller seul pendant un mois. A notre retour au village, pour ceux qui survivaient ou qui ne renonçaient pas, nous étions alors considérés comme de vrais adultes autonomes.


Mon frère aîné, Iktor, m’emmena à ma première pêche. Sur le chemin du retour, avec une pêche exceptionnelle, nous fûmes surpris par un kraken. Il a fallu combattre le monstre pour conserver le fruit de notre labeur, mais aussi pour sauver nos propres vies. Mais chose étonnante, nous étions capables d’anticiper chacune de ses attaques. Nous appelions cela le don du pêcheur. Chaque membre du clan le possédait à des degrés divers. Ainsi, nous avons pu vaincre le titan, mais dans un dernier soubresaut, une de ses tentacules brisa net notre esquif. Mon frère et moi, avons, alors, dérivé pendant des jours. Finalement nous nous sommes échoués sur les rives d’une terre inconnue. C’est ainsi que les dieux de Fenris nous choisirent pour rejoindre les guerriers de Russ.


Je suis Ludwig des space wolves.


Au cours de notre formation qui fit de nous des Space Wolves, nous avons êtes remarqué par le prêtre des runes Ironside le sage. Grâce à lui, nous avons compris que le don du pêcheur était une manifestation de notre talent de psyker. Il nous expliqua qu’il avait besoin d’individu comme nous pour des unités d’un type nouveau. Mais que le secret était tel qu’il fallait renoncer jusqu’à nos identités. Bien entendu, nous avons accepté avec enthousiasme. Nous avons, alors, rejoint quarante autres volontaires.


Je suis Njal de la meute du Croc.


Le prêtre des runes Ironside nous a appris à maîtriser nos talents de psyker. A la fin de notre entraînement, chacun d’entre nous devait être capable d’ouvrir un portail Warp, pour transporter de petits détachements d’un point à un autre de la galaxie. Mais pour en arriver là, le tribut à payer a été épouvantable. Pour les plus chanceux l’échec s’est traduit par un retour dans leurs anciennes unités. Mais dans la plupart des cas, la mort était la seule sanction pour la moindre erreur de concentration et l’agonie pouvait, parfois, durer des jours. Nous étions, enfin, arrivés au bout de nos peines, quand le pire arriva. Au cours du dernier exercice, Iktor n’a pas su se protéger des monstruosités du Warp et est revenu parmi nous possédé par l’une d’entre elles. Sous son emprise, il saccagea le camps et tua ou blessa la plupart d’entre nous. Je l’ai, alors, affronté en duel. Mais déjà gamins, je n’avais jamais eu le dessus et je me suis fait rosser comme jamais. Pourtant au moment d’asséner le coup de grâce, Iktor reprit le dessus et dans un éclair lucidité, il se jeta sur mon épée tronçonneuse. Rendu instable, bannir la bête ne fut qu’une formalité pour Ironside.


Je suis Njal, garde loup de la meute du Croc.


Pendant la période de convalescence qui suivit, le chef de projet Spirit Gate (SG), le chef de meute Ra Argh les poings d’acier, nous rendit visite. Il nous expliqua que la meute du Croc sera en charge de la collecte des renseignements, voire de leur exploitation, si besoin est ; des missions de sabotage et autres missions noires que le Loup Suprême jugera utiles de nous confier. Mais aussi que la mort d’Iktor n’était qu’un contre-temps et certainement pas un coup d’arrêt au projet SG. C’est pour cette raison qu’il nous confia la formation des nouvelles recrues de la meute. Sur les quarante du départ, nous étions plus que six. Chacun reçut, en tant que garde loup, la responsabilité d’un groupe ; pour ma part, ce fut SG-1.


Après des mois de préparation intensive, nous fûmes fin prêts, pour notre première mission. Je me voyais déjà en train de chiper les schémas du Tueur des planètes au nez et à la barbe d’Abaddon ou encore en duel contre Lucius l’Eternel. Mais la première ne fut rien de tout cela : ce fut une mission de sauvetage. Nous devions prendre d’assaut un camps de concentration de l’Ordo Malleus, pour libérer des survivants de la première guerre d’Armageddon, et notamment Cornellius Richmond. Les pauvres malheureux gardes de l’Arbites n’ont pas fait le poids. Heureusement pour eux, nous avions comme instruction de les neutraliser. Nous avons sorti un seul survivant, mais qui n’a pas survécu au chemin retour : Cornellius Richmond.


Je suis Njal, chef de meute de la meute du Croc.


Je peux être vil, sournois, brutal, menteur ou encore affable, courtois, aimable, sympathique. J’userai de tous les moyens pour vous soutirer le renseignement qui rendra ma compagnie victorieuse. Je me bats sur un champs de bataille où tout n’est que ruses, mensonges en tout genre, demi-vérités, doutes ou bluff.


Je suis Njal, spécialiste du renseignement et ceci pourrait-être mon histoire. Mais est-elle seulement vraie ?


Moi, je suis Othon, du clan des pêcheurs de thons.


Comme mon père avant moi, du moins il paraît et de toute façon ça m'arrange que mon père puisse être celui-là, je suis né dans le Grand Kayak du clan. J'y ai biberonné de la saumure et lappé le gras de ma mère jusqu'à ce que mon père, du moins le dernier, m'utilise comme appât lors de la Longue Pêche d'Ulrik, durant l'hiver 54, lorsque tout a changé pour nous.


En me balançant des jours durant au bout de sa ligne, mon père grognait toujours : "eul clan des pêcheurs de thons, c'est l'plus fort car nous on vit entre les terres à r'garder ceux qui s'battent pour elles". Je ne savais pas ce que ça voulait dire. Je ne savais que me pencher la nuit vers l'écume glaciale pour décrocher les oursins des roches et les mettre sous les fesses de Swana. Lâche-moi le slip, qu'elle disait. Il était si soyeux, en poils de loup de Fenris, aussi soyeux que sa peau.


Le loup, il est venu ce jour-là, lorsque tout a changé pour nous. Un animal immense, qui observait nos kayaks balottés par les lames, nos cheveux cassants de sel et la peur qui, bien plus que les Terres Mouvantes, nous écartait depuis tant de générations des rivages. Son pelage ressemblait à celui du manteau de Swana. Alors le chef a dit que le loup venait la réclamer, et il a jeté Swana sur l'ilôt. Moi j'ai jeté aux thons tous ceux qui disaient que le chef était mon père. Et je n'ai jamais plus décroché d'oursins des rochers givrés entre les Terres Mouvantes et l'îlot de la Promise.


Mais, ce jour-là, là où le loup immense avait disparu après avoir dévoré Swana, nous avons abordé.


Je suis Othon, scout des Space Wolves


Le dieu est venu lorsque le chef est mort, lorsque je fus assez fort pour lui briser la nuque, et ensuite assez fort pour lui déchirer les joues de mes doigts, lui écraser les yeux jusqu'à sentir la tiédeur de l'éponge qui emplissait son crâne alors que mon cou, mes bras et ma poitrine pissaient le sang comme un phoque qu'on éventre vivant, pour y conserver la souplesse de ses boyaux qui feront les filets des pêcheurs de thons.


Prenant ma machoire édentée entre ses doigts de métal, j'ai lu dans les yeux du dieu le récit de mes défis annuels, de toutes ces dents et de tout ce sang que le chef m'avait arraché en riant année après année, de ses coups me projetant contre la coque coupante d'écailles du Grand Kayak Retourné au centre du village, et de mes cris.


J'ai crié devant le dieu, comme pour isoler un loup dans ma terreur. Le dieu est parti d'un grand rire. Le même rire que lorsque je revins au Croc parmi les rares avec la peau d'un loup de Fenris sur le dos. Le même rire que lorsque mon rôt empâté de bière s'enflamma d'une bougie comme pour faire jaillir le feu de mes entrailles gavées par le Premier Banquet.


Je suis Firedteeth, Griffes sans Glantes de la Meute de Woltan


Les dieux ne sont pas des dieux. Ils grognent comme des pêcheurs et ainsi je peux les comprendre. En fait, les dieux n'en ont qu'un seul, Russ, leur père à tous, qui s'est volontairement immolé lors du premier des Premiers Banquets. Bois, ceci est le sang de Russ, Mange, ceci est la chair de Russ..., je me souvenais.


- "...rôte, ceci est le feu de Firedteeth". Je brisais du pied l'étron séché par le froid qui maculait le pantalon du scout Rulf, pour le punir d'avoir aussi impoliment pénétré mes pensées. J'aimais bien Rulf, lui-aussi Woltan avait fait remplacé ses dents par des cristaux de données à l'adresse de nos maîtres-psychers. Nous rentrions d'opération. L'ichor des serviteurs noirs du Chaos avait gelé sur la Plaine des Spasmes menant au Croc. Nous, les scouts-à-l'éponge-qui-peut-tuer, pouvions désormais peindre un autre totem sur nos armures de Jeunes Loups. Mais Woltan, notre chef de meute, n'entendait pas nous transférer aussi simplement :


- " 'coutez, les alevins, on n'est pas des lumières, même Russ il a préféré qu'on repère les escouades avec des couleurs plutôt qu'avec les runes d'un téléctuel pour pas qu'on s'embrouille la tête, mais le premier que je reprends à hurler devant l'ennemi qu'on est, je cite, "des griffes qu'ont pas d'glantes !", j'le tue.


Je suis Frère Firedteeth, de la Meute du Croc


En lacérant l'armure énergétique noire frappée de l'épée ailée, l'entraînement me fait repenser trois fois par lune à ce que répétait Woltan au moins deux fois chaque jour : "Russ est mon dieu car il a fait de mon bolter la frontière de ma vie". Mais dans cette vie, Woltan, tu ne m'avais pas préparé à l'initiation du Prêtre des Runes Ironside.


Quand Ironside regarde un de ceux qu'il a élu, l'éponge dans ta tête ne t'appartient plus, elle perd ces cristaux qui furent les tiens pour en emplir les facettes d'images qui n'ont pas pu être celles de ta vie. Comme Russ, Ironside préfère les couleurs aux runes des téléctuels, mais Ironside se fiche du bolter et change la frontière. Il a même des machines qui serrent le crâne des survivants à peine descendus de barge et crochètent les paupières pour t'obliger à regarder jusqu'à ce que tes yeux pleurent. Des jours et des nuits durant. Sans que je sache pourquoi et à quoi ça doit servir.


Sinon à me trahir, car Ironside sait lire dans les éponges. "Que la pécheuse soit en toi n'est pas un problème, une pêcheresse, voilà ce qu'elle ne doit pas devenir."


Mais était-ce trahir le culte de Russ que de voir, dans les images d'Ironside, Swana, ses deux soeurs et leur grimoire, Swana faire un bruit de clochette avec son nez, Swana clamer avec deux autres alevines "Bonjour Charliiiie !!" Je n'avais plus que ces images incompréhensibles en tête, et Ironside disait que je progressais, mieux en tous cas que ceux qui jetaient leurs fronts, sitôt libérés d'elle, contre les armatures de sa machine ou les stalagmites du chemin de ronde.


Entre ces séances, nous retrouvions le bolter, l'ancienne frontière, nos missions de renseignement. Tue, tue, tue ! Nos pouvoirs de bigliopécair, bidliotacai, euh, nos pouvoirs de wyrds grandissaient. L'enseignement étrange du prêtre Ironside commençait à prendre sens. Ce fut même très clair pour moi le jour où le téléporteur m'envoya nu exfiltrer une agent de la Missionaria Galaxia d'un monde-ruche en rebellion.


Pour la sauver, je l'ai emmenée en moto, j'ai même fait sauter un fabiusbilien armé d'un canon d'assaut avec une bouteille de bière, comme à mon Premier Banquet. Savoir quoi faire venait tout seul.


La prophétie de l'agent : la fin du monde s'il se rebellait. Nos meutes ont débarqué le lendemain. Dans mon rapport au psycher primaris de l'Inquisition, j'ai juste dit : "je suis venu, j'ai vu, j'ai vingt culs". Au retour au Croc, Woltan m'a mis une baffe sans que je sache pourquoi.


Je suis Garde-Loup Firedteeth, de la Meute du Croc


L'exfiltration m'avait obtenu l'armure terminator et la fierté d'Ironside, et son secret sur ce qu'il nommait "mes réminiscences récurrentes". Moi, Othon fils de plusieurs, je récurais ptêt, c'est sûr, mais je voguais surtout sur un thon d'argent et une mer libre de glace, simplement fils de Russ, protégeant sa tanière.


C'était une civile, une venue-des-étoiles et de la planète de Grand'Pa, Celui qui avait permis à Russ de laisser pousser sa barbe, seul parmi tous les primarques ; Celui qui, pour consacrer son état de seul héritier, avait permis à Russ de remiser ainsi le codex Astartes dans la gouttière à fientes, de même que le port obligatoire du casque sur les chantiers de Sa croisade. Russ avait disparu à la mort de Grand'Pa. Dorn avait failli hériter, avant que la Meute du Croc... J'en ai déjà trop dit. Mais macher ses moustaches tressées en retenant sa respiration, voilà ce qui, depuis Russ, distinguait les Space Wolves des autres batards de Grand'Pa lors des assauts hors-atmosphère. La civile ne s'y était pas trompée en amenant la poutrelle et le bocal au Croc.


- "Messieurs, ceci est un portail Warp, et la tête qui bave, là, dans l'huile de ce bocal, les restes de l'eldar qui le gardait. En tant que nouvelle escouade WG-1, je vais vous apprendre à téléporter cette poutrelle qui pue trois micro-secondes avant votre propre téléportation, afin que tous les Yngirs croient que c'est la poutrelle qui pue qui a amené là vos balloches enflées. Que vous ne sachiez pas ce qu'est un Yngir n'a aucune importance. Je vais vous apprendre à apponter le cul de votre croiseur rapide sur le sommet d'une pyramide nécron. Vous, de votre côté, vous allez me récupérer tout ce qui sent la momie moisie, le scarabée qui galope et le coléoptère morbide. Ensemble, Messieurs, WG-1 battra tous les records d'audience au Conseil des Seigneurs-Inquisiteurs de Titan."


Je suis Pelage-Blanc Firedteeeth, de la Garde-Loup de la Meute du Croc


Hier, vu que j'étais derrière elle et que j'avais déjà roté, j'ai mis un oursin dans le slip de la civile. Son bolt a emmené une partie de mon éponge et de mes cheveux tressés jusqu'à la Mer des Miroirs. Un thon blanc, dit-on, y a depuis éperonné un loup immense, pour offrir sa pelisse à une thonne aux fesses dures près de l'Ilot de la Promise. Mais peut-être n'est-ce que le rêve de ce thon blanc que je viens de vous conter.


D'autant qu'elle les avait plus fermes que dures.


mais oui !


C'est tout à fait cela. Je ne dois reconnaitre que sur ce coup-là, j'ai manqué d'imagination.