Squat & D'équerre

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Frida Todjensson fit basculer par dessus son épaule le lourd symbole de l'inquisition qu'elle portait consciemment sur le dos. Le posant contre le bord de la grande table d'état-major, elle en gravit les trois échelons et, parvenue à cette vue aérienne des cartes, désigna l'amas de drapeaux colorés dont les officiers de liaison avaient entouré la ruche d'Apigaël.

- "Là." désigna-t-elle.

Le colonel Kamille "Turbine" Smart pivota le cou dans le col droit de son uniforme, empoigna la lampe basse qui éclairait les cartes comme autrefois la table de billard que depuis celles-ci cachaient, et dirigea le faisceau vers la squat.

- "Vous êtes folle, Inquisitrice ?"

Frida abandonna l'échelon de sa fonction pour une pose plus cavalière, une fesse sur la table. A l'autre bout de la planche, un officier s'empressa discrètement d'y peser pour éviter que ce tablier de fortune ne bascule.

- "Non, Kam', vous allez poser vos putains de valkyries là, mener vos hommes cramer toutes les embouchures de ce secteur, et lancer ainsi la sommation d'usage à cette clique de spyriens que je veux voir mourir sur leurs balcons."

Entre le colonel et l'inquisitrice, le capitaine Barnard Poj, l'officier pilote, alluma de son briquet le cigarillo que l'inquisitrice avait sorti de l'étui chaîné pendant entre ses seins.

- "Depuis que vous m'avez fait atterrir il y a trente ans, moi et mes gars, sur les trains blindés du jarl Karl, vous êtes plus barrée à chaque fois qu'une opération nous rassemble, Frida !", s'emporta enfin le colonel. "Les rapports stipulent la <i>forte</i> possibilité de vents tournoyants dépassant les 180 km/h, là-haut. Vous avez pris trop de coins de table ou quoi ?!"

Un murmure d'accord tacite parcourut la pénombre anxieuse de cette cave du faubourg d'Apigadil, dans lesquelle Smart avait installé les membres (nombreux) de son QG d'escadrille.

Expirant un halo de fumée grise, l'inquisitrice nia de la tête, visiblement lassée.

Avec une vivacité qu'aurait pu dissimuler sa silhouette, elle se leva d'une poussée de genou qui l'amena debout au centre des cartes, faisant gondoler la grande planche vers le tapis vert qu'elle recouvrait. Tous, sauf Smart, eurent peine à contrôler leur soudain mouvement de recul.

- "J'en ai marre, Kam', de vos caprices !" D'un lancer de pied, elle dispersa les drapeaux plantés dans des rondelles de liège. "Si vous ne m'amenez pas sur cette spyre avec vos hommes, je pète dans ce réduit jusqu'à vous en étouffer tous !!"


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Les remparts extérieurs de la ruche Apigaël n'étaient plus que pentes de gravas, le tas ruiné d'une décharge immense s'élevant comme une île gratte-ciel sur la fange brumeuse et nauséabonde d'un continent de marais. Il pleuvait, comme souvent, ce qui grisait le ciel d'habitude noirâtre et constamment lourd d'Apiga Secundus. Durant trois jours, ils avaient gravi les parois murées de la ruche. Trois jours, sans quasi dormir sinon par pauses de quinze minutes, jusqu'à ces paliers agricoles qui précédaient l'ultime ascension vers la Pointe.

L'escouade de protection comprenait une vingtaine de troupiers de choc, maculés par la terre retournée des terrasses de culture, épuisés. Adossés au vide au bord du champ, ils avaient regardé l'agent de l'inquisition extraire de chaque main les deux tubes de plastacier de son rabat de sac à dos, le regard concentré comme s'il dégainait deux lames croisées entre les homoplates en face d'un ennemi déjà prêt. Enfouis dans la terre grasse, dans ces trous et sillons qui les maintenaient hors d'atteinte des mitrailleurs, même ce squat maintenant planté sur ses échasses ne leur intimait plus la force de sourire. Plus hauts, les mitrailleurs de la Pointe aussi s'étaient lassés.

- "Assez grandes pour que les éclats ne lui effleurent pas les bottes." avait à peine commenté le sergent Raule, lorsque les rafales avaient d'abord encadré l'avancée de cet acolyte que l'escouade était sensée protéger.

Dressé depuis sur ses échasses, lunettes sur le front, le squat n'avait pas quitté les jumelles qui prolongeaient ses yeux.

- "Qu'est-ce qu'il observe, bon sang ?!" murmura Pedsio en enflammant une roulée sur la résistance d'alimentation de son fusil laser. Tirant une première bouffée, il raccorda le flexible, restaurant le contrôle de restriction d'approvisionnement en énergie.

- "Fermes-là, Pedsio !" souffla Raule du sillon voisin. "Et éteins-moi ce foin ! Tu veux qu'ils t'alignent ou quoi ?!!"

Le soldat replongea assez le visage dans la terre ocre pour y planter le mégot du bout des lèvres.

- "J'voudrais surtout qu'on s'bouge d'ici, Sergent. Deux fois déjà, que j'me pisse à moitié d'ssus en attendant que l'aut' pivoine mate les piscines !"

- "Ta gueule, bordel !!"

Les terrasses d'agrément de la Pointe surplombaient les champs d'altitude, signalant sans doute l'air plus noble, apuré des relents ras et putréfiés de ces plaines surocéaniques, perpétuellement pourries par la conquête inachevée des algues amphibiennes que la pluie tuait. Raule songea aux unités de siège coincées sur ces lagunes, constamment soucieuses de demeurer sur les planches treillées de leurs postes d'artillerie, elles-mêmes arrimées sur les canots gonflables d'infanterie. Tout le matériel du régiment y était passé, celui du 43ème aussi, amené d'Apigadil par les barges des mines d'iode, et bien des pontonniers y avaient laissé leurs peaux et la laissaient encore, sou les balles ou dans cette glue mouvante léchée par la mer.

- "Je sais pas c'qu'a pu amener ces cancrelats sur cette île de merde !"

- "Mais tu vas la fermer, Pedsio ?!"

La pauvreté, évidemment. Il suffisait d'avoir débarqué sur l'astroport d'Apigadil pour définir la ruche d'Apigaël comme son exact opposé. Pas par l'apparence, pour peu que l'artillerie du régiment ait laissé quelques traces de l'architecture extérieure, mais par la technologie bien moins présente. Apigaël ne polluait pas sa planète, elle laissait la planète la polluer.

Et sur ce monde, ça voulait tout dire.

Raule avait conduit quelques unes des premières frappes d'éclairage : faille de muraille élargie au missile, larguage des paras depuis passage à ras des valkyries, sous la protection, merdique, des vultures. S'agripper sous la pluie, gagner une brèche, se regrouper dans le noir. La ruche était sous-habitée, la plupart de ses habitants n'avait pour bien que le linge noué autour des poils et du fion. Une chaleur moite, permanente, ruisselante sur la rouille. Toute cette ruche n'était qu'un four, mal-conçue, mal-construite, mal-entretenue. Les bouclards devaient y crever vite. Pas étonnant qu'ils n'aient vu leur "libération" que comme un autre sale coup de la "fatalité".

- "Et ben il se bouge enfin, il a ptêt faim." alerta Pedsio.

Prenant garde de rester allongé, Raule se contorsionna pour retrouver une vue vers le squat.

Au centre du champ, l'acolyte, tout en rangeant posément ses jumelles dans leur étui, levait les genoux par à-coups secs, essayant ainsi d'extraire ses échasses de la fange. Il y parvint vite, revenant vers l'escouade en s'allégeant à chaque pas d'un peu de la couronne de glaise qui y était demeurée collée à leurs bases. La rafale ouvrit son regard satisfait comme une bonne partie de son dos.

- "Et merde." Raule accompagna-t-il le plongeon flasque de l'acolyte. Mais il laissa le tir de riposte de ses hommes saluer un peu plus longtemps la témérité du squat que l'efficacité réglementaire ne l'imposait d'habitude. "Le truc," disait l'acolyte à propos de ses échasses, "c'est de rester d'équerre dans ses bottes."

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L'assaut de la ruche s'étageait autour des brèches et, à travers la vitre sale du cockpit du vulture d'observation, Frida l'analysa vraiment comme un grand n'importe quoi.
<i>Ce général est un bouc sans cervelle !...</i> se promit-elle de sévir en contemplant l'immixtion presque paniquée des gardes impériaux vers les rares fentes ouvertes par l'artillerie, goulets sanglants où se concentrait, forcément, la défense facilitée des rebelles. <i>...Même si la cavalerie volante de La Turbine a pris son temps sur les émeutes d'Apigadil, qu'est-ce qu'il lui a pris de déployer tout ce merdier ici, il suffisait d'attendre Smart ! Ne sait-il que les ruches se prennent par la Pointe, surtout celles-ci !</i>

L'agression aéroportée des Smarties portait cependant ses fruits. Ornées d'un smiley carnassier, les valkyries déposaient les commandos autour des piscines, qui en vidaient l'eau d'une grenade à plasma, y abritaient aussitôt les premiers mortiers qui ne tarderaient pas à museler la fusillade d'accueil.

Frida constata que la reddition de cette dernière colonie humaine périphérique des Mondes Centraux achèverait la disparition finale de l'Empire Squat, rayé de l'histoire de l'univers par les scribes de l'Imperium. Il avait suffi ne leur adresser aucun rapport. Avec le nettoyage d'Apiga qui s'achevait ici, presque deux siècles d'éradication systématique de l'ancien allié signait la victoire définitive des jusqu'auboutistes de Terra sur la sécession historique des premiers explorateurs du moyeu solaire de la galaxie. Apiga n'était que le dernier témoin de la disloquation économique, politique et militaire qui avait condamné la zone à la fuite de ses très rares survivants. Ils ne suffiraient pas. Frida connaissait l'Imperium, l'Inquisition l'en avait instruite. <i>Dans quelques siècles, la poussière seule des archives précédant cette croisade d'extinction nanique se souviendra des squats, le cycle abrasif des générations et des scholas aura joué, à peine ceux de grande taille tolèreront encore quelques consultants militaires perdus dans un coin minable de la galaxie.</i>

D'une tape sur l'épaule du pilote, l'inquisitrice désigna un site d'atterrissage souhaité entre le muret effondré d'un solarium et la carcasse en flammes d'une valkyrie.
<i>Mais nous, Inquisition, aurons souvegardé l'essence et le nombre suffisant pour disposer de l'armée la plus secrète et la plus autonome de tout l'Age de l'Empereur.</i>

Et cela suffisait à Frida, avait tout légitimé. Tous ces morts, ces blocus, ce gachis. Elle n'avait jamais éprouvé de haine envers l'Inquisition, qui avait organisé tout cela, mandaté des squats, ses squats, comme maîtres d'ouvrage du génocide. <i>Ceux que nous avons extrait changeront de nom, de vie. Ils les leurreront tous.</i> Tout au début, quand la soi-disante tempête Warp s'est refermée, ses collègues s'étaient mis d'accord, pour Exodus. Parce que son réflexe avait finalement été le même, ils l'avaient mis au courant. Une fois l'échappée du convoi discrètement favorisée, il avait été facile d'oublier pendant tant d'années, d'être seulement inquisiteur, d'en finir avec tous les autres, les billions d'autres. Presque deux cent ans. Presque cent pour elle.

Les échasses dont progressivement la plupart d'entre eux s'étaient équipés venaient peut-être de là : l'élévation à hauteur du bourreau puisque le respect en était acquis, la preuve quotidiennement faite.

Ou conserver simplement ses pieds hors du sang, loin d'où pendent les remords.

Parce qu'elle n'avait jamais aimé les hauts talons, elle, elle avait choisi le poids.

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Les trains d'atterrissage du vulture ripèrent sur le marbre fendu d'une margelle, se gardant de peu d'effondrer l'appareil dans un bassin. En ôtant ses sangles et retirant le casque, Frida enjamba la paroi du fuselage avec un regard noir à l'adresse du pilote plus empressé que maladroit. Les tirs venant de la Pointe devenaient pourtant sporadiques, quelques bolts fusant, plus vraiment sérieux.

Le visage noirci par la suie et le maquillage de camouflage, Kamille "turbine" Smart vint accueillir l'inquisitrice dans le souffle bruyant du renvol du vulture, encadré par deux aides-radios et un vétéran dressant un fusil laser dans chaque main. Le gaillard était visiblement chargé de la protection personnelle du colonel. Comme elle, Kam' vieillissait.

- "L'opération se termine !" fut-il contraint d'hurler dans le vacarme. "L'adepte..." désigna-t-il derrière lui. Frida regarda la mise à disposition sommaire du gouverneur de la ruche, son cadavre jeté par les commandos dans une piscine vide avec toute sa famille. Contournant la fosse, les hommes gachaient du laser au passage comme si leur peur de l'assaut requérait maintenant une quelconque revanche sociale.

- "Vous pourriez tenir vos troupes !" fit-elle remarquer au colonel.
<i>Elles croient peut-être qu'avilir un cadavre pardonne des citoyens qu'on a du tuer pour sa capture ?! Que finir par ces bouseux et leurs ruches, sacrifiées pour la sous-traitance qu'elles apportaient aux forteresses, efface ce par quoi nous sommes passés ?!</i>

Toujours dans l'adrénaline de l'action, Smart tenait encore son pistolet plasma en main, en vérifiait la charge active. Il se fichait de tout cela. Il s'en était toujours fichu. Né dans la croisade, un peu après qu'elle-même l'ait rejointe et ainsi découverte, élevé sur un vaisseau. Il jouait son rôle comme elle s'était toujours plié au sien, loin des marionnettistes initiaux morts depuis longtemps sur Terra. D'aspirant à colonel, Smart n'avait connu la forte gravité des Mondes Centraux que pour les nettoyer et en repartir. Faire table rase, comme elle, Frida Todjensson, avait fait disparaître les drapeaux sur le billard du faubourg sans même décoiffer son chignon gris.

Ce silence particulier d'après bataille commençait à dominer les terrasses d'agrément de la ruche, apaisait l'esprit par le repos des oreilles. Kamille la Turbine lui adressa enfin un sourire soupirant de satisfaction. De la casse chez ses gars, des appareils en miettes, mais il en était sorti vivant. Il avait vu la fin de la croisade, savourait peut-être déjà sa récompense. L'Imperium renverrait-il ces troupes sur d'autres fronts de la galaxie ? Elle-même, l'Inquisition la dépêcherait-elle dans l'ombre secrète de l'armée qu'elle avait participé à cacher ?
<i>Depuis si longtemps...</i> avait-elle du mal à réaliser.

Pour tous, pour elle surtout, la chute d'Apigaël, c'était changer de vie.

- "Vous savez", se moqua-t-il, "le convoi Exodus, on a aussi réussi à l'avoir."
<i>Non, je ne le savais pas.</i> envoya son cerveau, instantanément calciné par le jet de plasma, frissonner le long de la colonne vertébrale.
(Modification du message : 09-04-2006, 17:23 par KDJE.)

Que dire?


Style original.


Ca change un peu de l'autre récit dans la mesure où tu tend à entrer dans un ganre descriptif, plus clair.


L'intrigue semble plutôt fouillée (à tel point que je ne crois pas en avoir saisi toutes les subtilités) et le contexte intéréssant.


Mension spétiale aux "smarties" et leurs vulture à smileys.


Le Rat, oui, du bon texte comme on amie.


KDJE, par ton récit tu cautionnes la disparition pure et dure des Squats !


L'idée est originales et bien trouvée. J'aime beaucoup le stype et la formulation (qui demandent moins d'effort de lecture que "Omnia Vinct Machina" ;-) ). Lorsqu'on a lu toute l'histoire, la fin devient un petit bijou comme je les aime !


Je pense que certains vont t'en vouloir, mais alors vraiment ! ^_^ (Le squat et Xavier, si vous nous lisez...)


Nb :




Citation :deux lames croisées entre les <b>homoplates</b>

Et tu pensais à qui quand tu as écrit ça ? :-P

(Modification du message : 10-04-2006, 16:42 par Gandahar.)

Merci d'avoir lu, les gars.




Citation :KDJE, par ton récit tu cautionnes la disparition pure et dure des Squats !
Ben, faut avouer qu'à part quelques uns par ci par là, il n'en reste plus des masses.


Citation :Le squat et Xavier, si vous nous lisez...
Bah, ils ne répondront pas. Xav' est en train d'écrire "Krameur contre Krameur", l'histoire de deux orks qui se battent pour la garde du seul gretchin capable de transformer de bêtes champignons en un truc poisseux pire que du prometheum (une réflexion sur l'économie de marché face au pater familia de la tradition klanique), et le Squat en est toujours à chercher comment sortir son Ana Van Schlachten Tag de l'épouvantable panade dans laquelle il l'a imprudemment jetée (une réflexion sur l'économie de marché face à la dictature perdue des bombes de peinture aérosol).


Citation :Et tu pensais à qui quand tu as écrit ça ? :-P
Oui, le piège est infâme, mais je ne peux m'en empêcher ;)
(Modification du message : 10-04-2006, 23:51 par KDJE.)

Citation :Bah, ils ne répondront pas. Xav' est en train d'écrire "Krameur contre Krameur", l'histoire de deux orks qui se battent pour la garde du seul gretchin capable de transformer de bêtes champignons en un truc poisseux pire que du prometheum (une réflexion sur l'économie de marché face au pater familia de la tradition klanique)

Plus exactement, je continue à réfléchir à la rédaction de la nouvelle du millénaire, avec, dans l'ordre de disparition :


- Un mathématicien squat pleurnichard.


- Une technoprêtresse albinos borgne.


- Une pilote squat guérie du stealer's kiss dans des circonstances mystérieuses.


- Un médecin squat qui cherche à sauver sa petite entreprise du fisc.


- Un squat déserteur de l'armée régulière.


- Un homme-bête handicapé.


- Un médecin squat psychopathe.


- Un inquisiteur impérial qui a de gros emmerdements.


- Un squat général de l'armée régulière qui a de gros emmerdements.


- Un noble squat psychopathe.


- Un ancêtre vivant squat machiavélique.


- Une intelligence artificielle psychopathe.


Si vous êtes capables de placer un nom sur dix ces personnages, vous êtes un fanboy. Vous êtes prêts à lire le roman que je publierai un jour avec, dans l'ordre de disparition :


- Un androgyne pleurnichard.


- Une sorcière gynocrate.


- Un demi-dieu qui pompe les rêves des gens.


- Un inquisiteur pragmatique.


- Un méchant et cruel nécromancien.


- Un demi-dieu qui tue les gens.


- Un dragon qui n'existe pas vraiment.


- Des tas de gens qui meurent.


A paraître, si tout se passe bien, avant mon décès. Ou après, ça ne me gêne pas d'attendre d'être mort pour être riche.